BERGSON La pensĂ©e et le mouvant, 1934. CorrigĂ© du sujet de l’extrait de Henri Bergon : Il est question dans ce texte de la vĂ©ritĂ©. ThĂšse de l’auteur : La vĂ©ritĂ© est dite comme l’affirmation qui concorde avec la rĂ©alitĂ©. Or cette concordance n’est pas seulement une copie de la rĂ©alitĂ©. Henri Bergson (1859- 1941) a beaucoup

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Bergson– La pensĂ©e et le mouvant – Introduction, « Le Mouvement rĂ©trograde du Vrai »«. Telle est, consciemment ou inconsciemment, la pensĂ©e de la plupart des philosophes, en conformitĂ© d’ailleurs avec les exigences de l’entendement, avec les nĂ©cessitĂ©s du langage, avec le symbolisme de la science.
Ce post est issu d'un fil consacrĂ© Ă  un petit extrait du § 65 de la Critique de la facultĂ© de juger. Comme le fil d'origine dĂ©borde dĂ©jĂ  bien assez de son lit tout seul, je place ici la suite de ma petite trois textesTroisiĂšme texteAu terme d'un examen mĂȘme trĂšs rapide, un propos principal semble net, la difficultĂ© est plutĂŽt de le localiser, vu que l'Ă©criture de ce passage semble quasi rĂ©pĂ©titive. On peut le rĂ©sumer d'un trait en disant qu'il s'agit d'attribuer Ă©minemment Ă  l'homme un dĂ©sir de faire sociĂ©tĂ©. Quelqu'un qui connaĂźt bien Hume aura tendance Ă  dĂ©tacher particuliĂšrement le concept de sympathie », mais Ă  l'Ă©chelle de ce passage TNH, II, ii, 5 ce n'est pas contraignant, et le passage ne se prĂȘte pas bien Ă  tout un exposĂ© gĂ©nĂ©ral sur le rĂŽle certes central de ce concept chez me semble que la couleur est clairement annoncĂ©e dĂšs le dĂ©part Dans toutes les crĂ©atures qui ne font pas des autres leurs proies et que de violentes passions n'agitent pas, se manifeste un remarquable dĂ©sir de compagnie, qui les associe les unes les autres. Ce dĂ©sir est encore plus manifeste chez l'homme celui-ci est la crĂ©ature de l'univers qui a le dĂ©sir le plus ardent d'une sociĂ©tĂ©, et il y est adaptĂ© par les avantages les plus nombreux. Nous ne pouvons former aucun dĂ©sir qui ne se rĂ©fĂšre pas Ă  la sociĂ©tĂ©. On a le sentiment que ce qui suit immĂ©diatement constitue une variation sur le thĂšme ou plutĂŽt sur la thĂšse, qui l'illustre sur des exemples d'une assez grande gĂ©nĂ©ralitĂ© sans ce dĂ©sir la solitude ne serait pas une punition, et la pire de toutes ; sans ce dĂ©sir nous ne constaterions pas que tout plaisir languit de n'ĂȘtre pas partagĂ©. La derniĂšre phrase du petit passage que j'isole ainsi gĂ©nĂ©ralise de nouveau toutes les passions ont pour principe la sympathie », nous dit-on La parfaite solitude est peut-ĂȘtre la plus grande punition que nous puissions souffrir. Tout plaisir est languissant quand nous en jouissons hors de toute compagnie, et toute peine devient plus cruelle et plus intolĂ©rable. Quelles que soient les autres passions qui nous animent, orgueil, ambition, avarice, curiositĂ©, dĂ©sir de vengeance, ou luxure, le principe de toutes, c'est la sympathie elles n'auraient aucune force si nous devions faire entiĂšrement abstraction des pensĂ©es et des sentiments d'autrui. Ce qui reste du texte se dĂ©tache mĂ©thodologiquement, puisqu'on procĂšde Ă  une expĂ©rience de pensĂ©e on imagine un homme qui.... Pour autant il est difficile d'affirmer que des arguments entiĂšrement nouveaux alimentent ce passage ce qui sert d'argument, ici, c'est l'accord supposĂ©, et attendu, sur le rĂ©sultat de cet exercice de l'imagination personne ne dira heureux notre homme supposĂ© tout puissant et tout seul. Faites que tous les pouvoirs et tous les Ă©lĂ©ments de la nature s'unissent pour servir un seul homme et pour lui obĂ©ir ; faites que le soleil se lĂšve et se couche Ă  son commandement ; que la mer et les fleuves coulent Ă  son grĂ© ; que la terre lui fournisse spontanĂ©ment ce qui peut lui ĂȘtre utile et agrĂ©able il sera toujours misĂ©rable tant que vous ne lui aurez pas donnĂ© au moins une personne avec qui il puisse partager son bonheur, et de l'estime et de l'amitiĂ© de qui il puisse jouir. Bref, un texte dont la thĂšse est trĂšs facilement identifiable, mais dont la structure paraĂźt un peu lĂąche ─ Hume a de ces passages, qui alternent avec le contraire exact, une Ă©criture argumentative trĂšs serrĂ©e ─ et qui serait difficile Ă  commenter en raison mĂȘme du fait qu'il donne l'impression de se rĂ©pĂ©ter un Ă  cela, il faut surtout dĂ©velopper ce que Hume ne dĂ©veloppe pas p. ex. montrer comment l'avarice mais aussi l'ambition, la curiositĂ©, etc. rĂ©fĂšre Ă  autrui. C'est plus ou moins facile selon les cas par exemple il faut brancher le dĂ©sir de vengeance » sur la sympathie », et pour cela dĂ©finir celle-ci dans la mesure oĂč les indices contenus dans le texte le permettent. Commenter le rĂȘve de toute-puissance qui se fait jour dans l'hypothĂšse. Bref, il est bien clair que si le texte donne un peu l'impression d'ĂȘtre rĂ©pĂ©titif, il faudra tout faire pour que l'explication Ă©vite de l' texteJe souligne les deux propositions qui me semble-t-il doivent sauter aux yeux comme constituant la thĂšse du texte. Plus prĂ©cisĂ©ment, n'importe laquelle des deux convient ; selon l'auteur Spinoza, TraitĂ© politique, VI la seconde revient Ă  la premiĂšre en d'autres termes » nous fait passer de l'une Ă  l'autre ─ en la prĂ©cisant, imagine-t-on sinon, pourquoi deux formulations ?. Ici, restituer la thĂšse en concatĂ©nant deux Ă©noncĂ©s est possible, mais c'est parce que le texte l'autorise en prĂ©sentant ces Ă©noncĂ©s comme Ă  peu prĂšs Ă©quivalents. On pourrait donc dire que la thĂšse du texte est que L'État doit ĂȘtre organisĂ© [de façon Ă  ce que] tous, par force et par nĂ©cessitĂ© si ce n'est spontanĂ©ment, soient contraints de vivre selon la discipline de la raison ». Ce qui, bien entendu, n'Ă©claire pas tant que cette proposition mĂȘme notamment l'idĂ©e d'une discipline de la raison » n'est pas rendue claire. Si la constitution naturelle des hommes leur faisait dĂ©sirer avec le plus d'ardeur ce qui tend Ă  leur plus haut intĂ©rĂȘt, toute intervention expresse, en vue de faire rĂ©gner la concorde et la bonne foi, serait superflue. Mais telle n'est pas la pente habituelle de la nature humaine, on le sait. L'Etat doit donc ĂȘtre organisĂ© nĂ©cessairement de maniĂšre que tous, gouvernants et gouvernĂ©s - qu'ils agissent de bon ou de mauvais grĂ© - n'en mettent pas moins leur conduite au service du salut gĂ©nĂ©ral. En d'autres termes, il faut que tous, par force et par nĂ©cessitĂ© si ce n'est spontanĂ©ment, soient contraints de vivre selon la discipline de la raison. Pour que soit atteint ce rĂ©sultat, le fonctionnement de l'Etat sera rĂ©glĂ© de telle sorte, qu'aucune affaire important au salut gĂ©nĂ©ral ne soit jamais confiĂ©e Ă  un seul individu, prĂ©sumĂ© de bonne foi. Car l'homme le plus vigilant est cependant assujetti au sommeil, par intervalles, le plus fort et le plus inĂ©branlable est sujet Ă  faiblir ou Ă  se laisser vaincre, aux moments prĂ©cis oĂč il aurait besoin de la plus grande Ă©nergie. Ce qui prĂ©cĂšde et ce qui suit s'articule logiquement de maniĂšre me semble-t-il claire Ă  l'Ă©noncĂ© central. On a d'un cĂŽtĂ© une partie de ce qui rend nĂ©cessaire la contrainte Ă©tatique prĂ©sentĂ©e sous la forme d'un rĂ©sultat Ă  atteindre, c'est intĂ©ressant de le remarquer, et de l'autre, Ă  la fin donc, l'une des conditions Ă  remplir pour atteindre ce rĂ©sultat, avec sa forte, Ă©noncĂ© net, c'est du pain bĂ©nit, si j'ose dire, ça se commente tout seul. La diffĂ©rence entre une explication qui explique et une explication qui explique vraiment se ferait probablement sur la finesse avec laquelle seraient restituĂ©es les nuances conceptuelles concorde », bonne foi » [qui est une exĂ©crable traduction de fides mais bon c'est le texte que les Ă©lĂšves ont eu...] et les synonymies que le texte apparemment impose le service du salut gĂ©nĂ©ral » et la discipline de la raison » seraient la mĂȘme chose la retraduction n'est pas triviale.Premier texteLe plus court de ces textes, maintenant Un philosophe a dit que c'est une faiblesse que d'avoir de la honte et de la pudeur pour des actions infĂąmes. On dit souvent de semblables paradoxes par une fougue d'imagination, ou dans l'emportement de ses passions. Mais pourquoi condamnera-t-on ces sentiments, s'il n'y a un ordre, une rĂšgle, une raison universelle et nĂ©cessaire, qui se prĂ©sente toujours Ă  ceux qui savent rentrer dans eux-mĂȘmes ? Nous ne craignons point de juger les autres ou de nous juger nous-mĂȘmes en bien des rencontres; mais par quelle autoritĂ© le faisons-nous, si la Raison qui juge en nous, lorsqu'il nous semble que nous prononçons des jugements contre nous-mĂȘmes et contre les autres, n'est notre souveraine et celle de tous les hommes ? Certes le point d'aboutissement du raisonnement est bien que juger, c'est juger selon une raison universelle et nĂ©cessaire ». Il n'y a pas de place pour autre chose ; c'est la conclusion du raisonnement et le texte ne contient rien d'autre que ce raisonnement ; c'est donc la thĂšse du je pense qu'on s'accordera pour dire Ă  la fois que l'intĂ©rĂȘt du texte n'est pas du tout lĂ , mais uniquement dans l'argument qui nous demande de nous appuyer sur la condamnation ─ supposĂ©e acquise ─ du propos du philosophe » en question incidemment, il s'agit de DiogĂšne, pour remonter ensuite Ă  ce qui nous autorise » Ă  le condamner ainsi. Avec tout ce qu'il y a Ă  restituer d'implicite dans la prĂ©misse latente suivant laquelle le jugement ne peut s'autoriser de rien d'autre que d'une raison universelle ».J'ajoute, d'ailleurs, qu'on peut lĂ©gitimement hĂ©siter un moment avant d'identifier Ă  quoi renvoie l'expression ces sentiments ». Si ces sentiments » Ă©taient la honte et la pudeur » et non les paradoxes » du genre de ceux de DiogĂšne, le texte prendrait un tout autre sens, et il faudrait en reformuler le propos ; l'argument central se comprenant diffĂ©remment Ă©galement.Si donc je devais prĂ©senter le propos du texte, je ne me contenterais pas d'en Ă©noncer la conclusion, ce serait une description excessivement rachitique. Je dirais que ce texte invite Ă  remonter Ă  l'idĂ©e d'une raison universelle et nĂ©cessaire » comme Ă  l'un des prĂ©supposĂ©s de tout jugement ─ et du jugement moral en l'occurrence, puisque c'est sur cet exemple que la conclusion est conquise.Ce texte est extrait de l'Éclaircissement X Ă  la Recherche de la vĂ©ritĂ© de Malebranche.Un mot de commentaire ?Tout ce que j'entendais montrer en regardant rapidement ces quelques textes, c'est que mĂȘme dans le cas oĂč un texte Ă  commenter soutient une thĂšse aisĂ©ment identifiable, elle ne s'identifie pas nĂ©cessairement de la mĂȘme façon selon le texte. Il peut mĂȘme arriver qu'un texte, encore qu'extrĂȘmement bref, ne soit caractĂ©risĂ© que de façon trĂšs insatisfaisante par l'Ă©noncĂ© de la thĂšse la conclusion Ă  laquelle il fait partie des raisons pour lesquelles je prĂ©fĂšre parler d' opĂ©ration principale » d'un texte, soutenir/dĂ©montrer une thĂšse » n'Ă©tant qu'une opĂ©ration possible, parmi d' autre type de texteIl y a quelques annĂ©es j'ai proposĂ© ça Ă  des L2. Marc-AurĂšle, PensĂ©es, IX, 1. L'injustice est une impiĂ©tĂ©. La nature universelle, ayant constituĂ© les ĂȘtres raisonnables les uns pour les autres, a voulu qu'ils s'entr'aidassent selon leur mĂ©rite respectif, sans se nuire d'aucune maniĂšre. L'homme qui transgresse ce dessein de la nature comment Ă©videmment une impiĂ©tĂ© envers la plus vĂ©nĂ©rable des mensonge aussi est une impiĂ©tĂ© Ă  l'Ă©gard de la mĂȘme divinitĂ©. La nature universelle est la nature des choses, et les choses ont un rapport d'affinitĂ© avec ce qu'on dit de vrai Ă  leur sujet. En outre on appelle encore cette dĂ©esse la VĂ©ritĂ© et elle est la cause premiĂšre de tout ce qui est vrai. Donc l'homme qui ment volontairement attente Ă  la piĂ©tĂ©, puisque, en trompant, il commet une injustice ; et, de mĂȘme,celui qui ment involontairement, en tant qu'il dĂ©tone dans la nature universelle et qu'il la dĂ©pare en combattant la nature du monde. Il la combat, l'homme qui se porte Ă  l'encontre de la vĂ©ritĂ© en dĂ©pit de lui-mĂȘme il avait reçu de la nature des dispositions qu'il a nĂ©gligĂ©es et maintenant il n'est plus capable de distinguer le vrai du outre, l'homme qui recherche les plaisirs comme des biens et qui fuit les douleurs comme des maux est aussi coupable d'impiĂ©tĂ©. Il est inĂ©vitable, en effet, qu'un tel homme accuse frĂ©quemment la nature universelle de faire une rĂ©partition inique entre les mĂ©chants et les gens de bien ; car il arrive frĂ©quemment que les mĂ©chants vivent dans les plaisirs et amassent tout ce qui peut procurer du plaisir, tandis que les gens de bien tombent dans la douleur et les accidents qui la causent. En outre, celui qui craint la douleur craindra un jour ou l'autre quelque Ă©vĂ©nement, de ceux qui doivent arriver dans le monde c'est dĂ©jĂ  une impiĂ©tĂ©. Et celui qui poursuit les plaisirs ne pourra s'abstenir de l'injustice ; c'est une impiĂ©tĂ© manifeste. Il faut, pour les choses Ă  l'Ă©gard desquelles la nature universelle se comporte de maniĂšre Ă©gale elle ne produirait pas les unes et les autres, si elle ne se comportait Ă  leur Ă©gard de maniĂšre Ă©gale, il faut, dis-je, que ceux qui veulent prendre la nature pour guide et vivre d'accord avec elle imitent ses dispositions Ă©gales Ă  leur Ă©gard. Donc, vis-Ă -vis de la douleur et du plaisir, de la mort et de la vie, de la gloire et de l'obscuritĂ©, choses dont s'accommode Ă©galement la nature universelle, quiconque ne se comporte pas d'une maniĂšre Ă©gale commet une Ă©vidente impiĂ©tĂ©. Je pense que sur un texte de ce type, certes difficile, une recherche trop mĂ©canique de la thĂšse » et du problĂšme » risque d'aboutir Ă  un rĂ©sultat dĂ©cevant. Ou mĂȘme sur quelque chose de trĂšs classique comme ceci Bergson, La PensĂ©e et le mouvant, 1292/51, qui est parfois proposĂ© aux Ă©lĂšves de Terminale dans un dĂ©coupage diffĂ©rent [La philosophie] nous affranchit de certaines servitudes spĂ©culatives quand elle pose le problĂšme de l'esprit en termes d'esprit et non plus de matiĂšre, quand, d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, elle nous dispense d'employer les concepts Ă  un travail pour lequel la plupart ne sont pas faits. Ces concepts sont inclus dans les mots. Ils ont, le plus souvent, Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s par l'organisme social en vue d'un objet qui n'a rien de mĂ©taphysique. Pour les former, la sociĂ©tĂ© a dĂ©coupĂ© le rĂ©el selon ses besoins. Pourquoi la philosophie accepterait-elle une division qui a toutes chances de ne pas correspondre aux articulations du rĂ©el? Elle l'accepte pourtant d'ordinaire. Elle subit le problĂšme tel qu'il est posĂ© par le langage. Elle se condamne donc par avance Ă  recevoir une solution toute faite ou, en mettant les choses au mieux, Ă  simplement choisir entre les deux ou trois solutions, seules possibles, qui sont coĂ©ternelles Ă  cette position du problĂšme. Autant vaudrait dire que toute vĂ©ritĂ© est dĂ©jĂ  virtuellement connue, que le modĂšle en est dĂ©posĂ© dans les cartons administratifs de la citĂ©, et que la philosophie est un jeu de puzzle oĂč il s'agit de reconstituer, avec des piĂšces que la sociĂ©tĂ© nous fournit, le dessin qu'elle ne veut pas nous montrer. DerniĂšre Ă©dition par PauvreYorick le Ven 7 Nov 2014 - 947, Ă©ditĂ© 1 fois Raison modification du titre
Bergson: sujet de bac ! Une activitĂ© en philosophie pour rĂ©viser les notions pour le Bac 2015, sĂ©ries S, ES et L : l’explication de l’extrait d’un texte philosophique de Henri Bergson 1La philosophie de Bergson part des faits et se fonde sur la raison pour les expliquer, car tout fait a une raison d’ĂȘtre que le philosophe doit envisager avec le degrĂ© de certitude le plus haut possible [1]. Par rapport Ă  la religion, Bergson va donc faire de mĂȘme. L’erreur du jeune Albert Camus, quand il lut en 1932 Le deux sources de la morale et de la religion, fut d’attendre de Bergson un message quasi prophĂ©tique, une philosophie-religion qui aurait fait de son auteur un maĂźtre de vĂ©ritĂ© ». Mais Bergson ne cherche en fait qu’à comprendre chaque problĂšme Ă©tudiĂ© et, dans le cas qui nous intĂ©resse, la religion comme un fait humain. À cet Ă©gard, Bergson est moins assurĂ© et moins dogmatique que Husserl qui entend enseigner la phĂ©nomĂ©nologie comme une discipline de pensĂ©e et renouvelle Ă  sa façon la conception antique des Ă©coles philosophiques comme Ă©coles de vie et de pensĂ©e en particulier dans les cinq leçons intitulĂ©es L’idĂ©e de la phĂ©nomĂ©nologie. 2I. Les faits religieux comme point de dĂ©part 3Les faits religieux dont Bergson est parti sont de trois ordres diffĂ©rents 41 / Tout d’abord, l’expĂ©rience mystique l’a intĂ©ressĂ©, dĂšs les premiĂšres annĂ©es du siĂšcle. On en a le tĂ©moignage par une lettre inĂ©dite de 1905 Ă  Sully Prudhomme, en rĂ©ponse Ă  l’envoi par ce dernier d’un livre sur La vraie religion selon Pascal. Bergson y parle des rĂ©vĂ©lations particuliĂšres » du mystique. Un peu plus tard, dans un entretien avec Joseph Lotte [2], il Ă©voque sa lecture de Mme Guyon, qui expose son expĂ©rience mystique d’une façon brute, non thĂ©orisĂ©e, non interprĂ©tĂ©e ; et c’est prĂ©cisĂ©ment ce qui fait que Bergson la prĂ©fĂšre. 5On doit noter aussi que Bergson a eu une sorte de coup de foudre intellectuel pour William James, le grand psychologue et philosophe amĂ©ricain, auquel il avait envoyĂ© un exemplaire de MatiĂšre et mĂ©moire, et qui lui rĂ©pondit en 1902 en lui affirmant avoir relu le livre et y avoir trouvĂ© en particulier l’abolition de la vieille distinction du sujet et de l’objet dans la perception [3]. En mĂȘme temps James envoyait Ă  Bergson son livre sur Les variĂ©tĂ©s de l’expĂ©rience religieuse. Plus tard Bergson rendra hommage Ă  ce livre admirable en soulignant que James avait pris sur le vif, comme dans une observation scientifique, la force par laquelle l’ñme religieuse est transportĂ©e ou soulevĂ©e » [4]. Et Bergson Ă©voque leur premiĂšre rencontre souvent ajournĂ©e, dont nous ne connaissons pas la date exacte. AprĂšs l’échange de saluts, William James demanda aussitĂŽt Ă  Bergson comment il envisageait le problĂšme religieux. On est donc certain que, trĂšs tĂŽt, en tout cas peu aprĂšs MatiĂšre et mĂ©moire, Bergson s’est intĂ©ressĂ© Ă  l’expĂ©rience religieuse et en particulier mystique comme expĂ©rience du divin ou de Dieu. 62 / Les faits religieux comme faits sociaux Bergson Ă©tait camarade d’École normale avec Lucien LĂ©vy-Bruhl qui Ă©tait son aĂźnĂ© de peu. Il est de la mĂȘme promotion qu’Émile Durkheim, et disciple du grand positiviste anglais Herbert Spencer. Par consĂ©quent il ne peut rien ignorer de l’essor de la sociologie et des considĂ©rations des sociologues de son temps sur la religion. Bergson considĂ©rait que la nouveautĂ© en matiĂšre de connaissance scientifique venait, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, de la psychologie expĂ©rimentale, de la science sociale et de la biologie. Ce que la sociologie apporte sur la religion est l’étude d’une institution sociale montrant des comportement symboliques parfaitement irrationnels. Dans Les deux sources..., il Ă©crira Le spectacle de ce que furent les religions, et ce que certaines sont encore, est bien humiliant pour l’intelligence humaine. Quel tissu d’aberrations ! [...] On a vu la religion prescrire l’immoralitĂ©, imposer des crimes. Plus elle est grossiĂšre, plus elle tient matĂ©riellement de place dans la vie d’un peuple [5]. 7Mais le fait gĂ©nĂ©ral qui est frappant, c’est que, malgrĂ© toutes les critiques rationalistes et raisonnables de la religion, les religions persistent dans les sociĂ©tĂ©s humaines. Il y a donc lĂ  aussi toute une sĂ©rie de faits absolument contradictoires avec les donnĂ©es de l’expĂ©rience mystique. Bergson, en tant que philosophe, a une certaine approche par sympathie de la mystique ; en revanche, il n’a aucune Ă©ducation religieuse, et une rĂ©elle mĂ©fiance Ă  l’égard des religions instituĂ©es et de toute dimension symbolique, qu’elle soit religieuse, pratique ou thĂ©orique. Ce n’est donc pas du cĂŽtĂ© des formes symboliques qu’il va chercher une explication rationnelle. 83 / Enfin un fait religieux et moral Ă  la fois, c’est l’importance des transformations morales de l’humanitĂ©. On peut constater que de grands personnages ont apportĂ© un changement radical dans l’histoire de l’humanitĂ© au point de vue moral Bouddha, JĂ©sus, saint Paul, saint François d’Assise. Ce n’étaient pas des chefs d’État, mais leur influence a Ă©tĂ© beaucoup plus grande. GrĂące Ă  eux l’humanitĂ© a progressĂ© dans l’ordre de l’esprit. Cette constatation n’est pas prĂ©coce chez Bergson, car il ne s’était d’abord prĂ©occupĂ© que des transformations intellectuelles, par exemple la perte du qualitatif dans la pensĂ©e moderne avec GalilĂ©e au dernier chapitre de L’évolution crĂ©atrice. 9Comment interprĂ©ter ces faits ? Tout d’abord il faut expliquer l’affinitĂ© de Bergson avec la mystique ; ensuite le rapport mal explicitĂ© entre morale et religion ; enfin le double sens de la religion, et l’importance actuelle de celle-ci. 10Le rapport de Bergson Ă  la religion suppose donc deux dĂ©marches fort diffĂ©rentes 111 / l’étude de la genĂšse du problĂšme dans la pensĂ©e de Bergson ; 122 / l’analyse de la thĂ©orie bergsonienne de la religion. 13II. La genĂšse du problĂšme religieux dans la pensĂ©e de Bergson 14On doit d’abord Ă©carter tout ce qui concerne la notion d’intuition, qui n’apparaĂźt chez Bergson que tardivement, c’est-Ă -dire en 1907, dans L’évolution crĂ©atrice, et en 1911 dans la confĂ©rence sur L’intuition philosophique » reprise dans La pensĂ©e et le mouvant. L’intuition selon Bergson est rĂ©flexion et dĂ©cision ; elle a peu Ă  voir avec ce que les mystiques ont appelĂ© la passivitĂ© des Ă©tats d’illumination ou d’extase. 15En revanche, il apparaĂźt, dĂšs l’Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience 1889, une certaine sensibilitĂ© de Bergson Ă  ce qu’on peut appeler les choses de l’ñme ». C’est d’autant plus frappant que le jeune Bergson est imprĂ©gnĂ© du positivisme de Spencer. Mais il faut bien noter que ce que Bergson rejette, c’est le spiritualisme des kantiens français de son temps. Ceci pour deux raisons d’abord le fait que les concepts utilisĂ©s sont trop gĂ©nĂ©raux, qu’ils ne correspondent Ă  aucun examen des faits rĂ©els, mais sont des instruments appris et rĂ©pĂ©tĂ©s, par exemple l’opposition sujet/objet, ou encore esprit/matiĂšre. Aucune innovation philosophique ne peut en sortir. Au contraire, le mĂ©rite, le seul mĂ©rite de Spencer, qui n’était pas un philosophe professionnel, c’est de s’en tenir aux faits, Ă  tel point que sa philosophie n’est qu’une collection de faits habilement rassemblĂ©s. Ceci doit ĂȘtre bien mis en place. Pour Bergson, le philosophe en tant que professionnel » habile Ă  manier les concepts techniques se trompe. Autrement dit, toute conception scolastique de la philosophie est rejetĂ©e a priori. Il faut revenir aux choses mĂȘmes, c’est-Ă -dire se dĂ©gager de tout ce qui peut obscurcir le donnĂ© mĂȘme. 16Et le donnĂ© est quelque chose qu’on peut dire spirituel, Ă  savoir la durĂ©e. La conception scientifique du temps, quoique plus intĂ©ressante que toutes les doctrines philosophiques passĂ©es, oublie la temporalitĂ© mĂȘme du temps, Ă  savoir la durĂ©e. Pour revenir Ă  la durĂ©e par un vigoureux effort d’analyse, il faut rompre avec les habitudes acquises de la pensĂ©e et pratiquer l’observation intĂ©rieure avec le plus haut degrĂ© d’impartialitĂ©, et mĂȘme la plus grande froideur. Cette durĂ©e n’a rien d’affectif, elle est le courant qui anime la profondeur du moi. 17Lavelle dit que les premiers lecteurs de Bergson furent saisis d’une Ă©motion vĂ©ritablement religieuse. Notons qu’une Ă©motion peut ĂȘtre religieuse sans avoir rien Ă  voir avec la religion au sens prĂ©cis et complet du terme. Comment comprendre cette Ă©motion ? Sans doute, d’abord, l’émotion fut provoquĂ©e par la nouveautĂ© du propos, mĂȘme si la forme argumentative Ă©tait fort acadĂ©mique. Mais le premier ouvrage de Bergson manifestait la volontĂ© proprement philosophique de convertir l’esprit Ă  la vĂ©ritable rĂ©alitĂ©. L’élĂ©ment spirituel de la durĂ©e est le fait qu’elle est qualitative et implique une multiplicitĂ© de compĂ©nĂ©tration entre les Ă©tats de conscience, donc une multiplicitĂ© non numĂ©rique. De mĂȘme dans MatiĂšre et mĂ©moire, la dimension du passĂ© apparaĂźt comme irrĂ©ductible au prĂ©sent ; Bergson identifie le passĂ© et l’esprit, faisant du passĂ© une force active quoique dĂ©finitivement fixĂ©e, et du prĂ©sent une rĂ©alitĂ© corporelle. Maurice Pradines fait remarquer que les psychologues purs ne peuvent pas raisonner de cette façon, car pour eux la durĂ©e comme la mĂ©moire sont des rĂ©alitĂ©s observables, mais n’impliquent aucune conversion de la pensĂ©e, aucun effort de l’esprit pour y retrouver la raison ultime des choses. 18Bergson a Ă©tĂ© sur ce point Ă  la fois trĂšs scrupuleux sur le plan de l’analyse des faits et trĂšs sensible Ă  la rĂ©alitĂ© spirituelle elle-mĂȘme. Mais c’est seulement avec L’évolution crĂ©atrice que sa pensĂ©e prend toute sa force et rassemble ses fils conducteurs avec le thĂšme de l’essence psychologique de la vie, et de l’élan vital comme impulsion unique qui s’autodiffĂ©rencie Ă  travers les diffĂ©rentes formes vivantes. L’importance de la mĂ©taphore l’image de l’élan vital par exemple devient essentielle dans l’interprĂ©tation philosophique des donnĂ©es scientifiques. Elle n’est pas seulement un procĂ©dĂ© d’expression ; elle est rendue nĂ©cessaire par la volontĂ© rationaliste de tout expliquer associĂ©e Ă  un refus radical de toute explication purement substantielle et causaliste. L’ñme est ainsi la mĂ©taphore du sujet ; car la notion traditionnelle d’un sujet qui vise un objet pour le connaĂźtre et constituer une objectivitĂ© nous trompe. Bergson use donc des termes de moi et de conscience. Il parle de façon indiffĂ©renciĂ©e des Ă©tats de conscience ou des Ă©tats d’ñme. Si la mĂ©taphore devient l’instrument nĂ©cessaire de la pensĂ©e, c’est qu’elle permet d’opĂ©rer des distinctions sans Ă©tablir pour autant des dichotomies figĂ©es dont la pensĂ©e serait prisonniĂšre. La vie est ainsi un intermĂ©diaire entre l’esprit et la matiĂšre ; mais, vue de l’intĂ©rieur, elle est un dynamisme spirituel ou psychologique qui s’oppose Ă  l’inertie ; comme une fusĂ©e laisse retomber des dĂ©bris Ă©teints pour continuer sa trajectoire. La philosophie ne serait donc pas une doctrine, mais le recueil d’une trace comme la trace de l’Un chez Plotin, Ă  savoir le chemin que se fraye la derniĂšre fusĂ©e du feu d’artifice parmi les dĂ©bris qui retombent des fusĂ©es Ă©teintes » [6]. 19La mystique a donc intĂ©ressĂ© Bergson parce qu’elle Ă©tait une expĂ©rience ; on ne peut discuter l’expĂ©rience dans la mesure oĂč elle existe. Le problĂšme est de l’interprĂ©ter correctement. Et en plus c’est une expĂ©rience de la puissance spirituelle de l’invisible, peut-ĂȘtre une expĂ©rience de ce que les philosophies et les religions appellent Dieu. Sur ce point, Dieu n’est qu’un mot pour Bergson avant qu’on ait pu y reconnaĂźtre un fait, ou du moins qu’on ait pu en trouver la trace dans l’expĂ©rience. Autant il est disert sur la crĂ©ation, dont nous avons en nous-mĂȘmes l’expĂ©rience, et qu’il ne faut pas s’imaginer comme quelque chose de prodigieux, autant il est discret sur Dieu. Ceci est patent dans L’évolution crĂ©atrice La crĂ©ation d’un monde est un acte libre et la vie, Ă  l’intĂ©rieur du monde matĂ©riel, participe de cette libertĂ©... avec l’image d’un geste crĂ©ateur qui se dĂ©fait nous aurons dĂ©jĂ  une reprĂ©sentation plus exacte de la matiĂšre. Et nous verrons alors, dans l’activitĂ© vitale, ce qui subsiste du mouvement direct dans le mouvement inverti, une rĂ©alitĂ© qui se fait Ă  travers celle qui se dĂ©fait [7]. 20La naĂŻvetĂ© de Bergson a Ă©tĂ© de penser qu’il pouvait convaincre les biologistes en se plaçant sur leur terrain. Mais les biologistes ne cherchent jamais la signification ultime de la vie ; leur travail est d’étudier les ĂȘtres vivants. Seul le philosophe parle de la vie ; en fait c’est mieux ainsi, car le pire est de croire que la vĂ©ritĂ© sur la vie peut ĂȘtre dite par les biologistes, ou la vĂ©ritĂ© sur la religion peut ĂȘtre dite par les croyants. Les choses se passent tout autrement. Pour Bergson, le problĂšme de Dieu est un problĂšme moral » au sens large, c’est-Ă -dire qu’il touche Ă  la question de l’énergie morale des hommes. Sa conception de la religion aboutit au problĂšme de Dieu sans rien devoir Ă  la thĂ©ologie. 21Mais, curieusement, la pensĂ©e de Bergson a beaucoup prĂ©occupĂ© les thĂ©ologiens. Il a connu les sĂ©vĂšres critiques du pĂšre de TonquĂ©dec sur le panthĂ©isme de L’évolution crĂ©atrice oĂč Dieu serait immanent en tant qu’élan vital. Certains ont vu dans la durĂ©e une figure suspecte de Dieu. En fait, Bergson a rĂ©pondu que l’existence de Dieu Ă©tait vraisemblable dans la mesure oĂč l’élan de la vie est limitĂ© et non pas infini, et oĂč par consĂ©quent on peut infĂ©rer qu’il est lui-mĂȘme une impulsion donnĂ©e par un Dieu crĂ©ateur. Mais la dĂ©couverte de l’énergie morale de l’humanitĂ© pose le problĂšme de Dieu et du mal en d’autres termes. L’expĂ©rience cruciale a Ă©tĂ© pour Bergson celle de la guerre de 1914-1918. Les deux sources... se borneront Ă  dire Ă  ce sujet que ce n’est pas l’idĂ©e de Dieu qui compte, mais l’expĂ©rience mystique du divin entendu par les mystiques comme une Ă©nergie sans bornes assignables, une puissance de crĂ©er et d’aimer qui passe toute imagination [8]. 22Bergson n’a jamais Ă©voquĂ© Dieu que comme pur dynamisme, Ă©nergie sans limites. Mais lĂ  aussi il a déçu l’attente de ceux qui voulaient qu’il dĂ©montrĂąt qu’il existait un Dieu omnipotent et crĂ©ateur du monde. 23III. La conception de la religion 24Le terme de religion dĂ©signe deux choses entiĂšrement diffĂ©rentes 25— d’une part, une institution sociale voulue par la nature pour la conservation de la sociĂ©tĂ©. Face Ă  la menace de dissociation qui rĂ©sulte de l’intelligence humaine, par rapport aux sociĂ©tĂ©s purement naturelles que sont les sociĂ©tĂ©s animales instinctives, il a fallu un contrepoids, ou un contre-poison pour maintenir la cohĂ©sion de la sociĂ©tĂ© c’est la religion d’essence sociale, appelĂ©e par Bergson religion statique. De ce fait, elle n’est susceptible d’aucune crĂ©ativitĂ© dans l’ordre moral. 26— d’autre part, la religion dynamique, au contraire, est le mouvement par lequel l’homme s’arrache Ă  son tournoiement sur place et se rĂ©insĂšre dans le courant Ă©volutif. Cette religion, Bergson l’appelle le mysticisme, terme qui sans doute a fait peur, mais qui dĂ©signe le lien qui rĂ©unit entre eux les initiateurs » en morale, les saints et les hĂ©ros, tous ceux qui ont poussĂ© l’humanitĂ© dans la bonne direction. Cette religion ouverte ou dynamique est un passage Ă  la limite, une essence pure, qui est susceptible de se mĂȘler Ă  des Ă©lĂ©ments de l’autre forme de religion dans les situations concrĂštes. 27Avec l’opposition religion statique / religion dynamique, Bergson retrouve l’opposition dialectique posĂ©e dĂšs l’Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience, celle de l’individuel et du social. Mais il associe social et naturel la sociĂ©tĂ© Ă©tant naturelle Ă  ses yeux Individu et sociĂ©tĂ© se conditionnent donc, circulairement. Le cercle, voulu par la nature, a Ă©tĂ© rompu par l’homme le jour oĂč il a pu se replacer dans l’élan crĂ©ateur, poussant la nature humaine en avant au lieu de la laisser pivoter sur place [9]. 28C’est une mĂ©taphore de dire que la nature veut quelque chose, mais elle indique la destination de la chose. La religion des mystiques rompt le cercle qui enchaĂźne l’individu Ă  la sociĂ©tĂ© et Ă  la rĂ©pĂ©tition. 29L’élan religieux du mysticisme est pensĂ© par Bergson Ă  partir de l’élan vital. Si l’homme est le triomphe de l’élan vital, Ă  savoir l’espĂšce biologique oĂč l’élan de la vie est passĂ© le mieux, le saint et le hĂ©ros sont le triomphe de l’humanitĂ© sur la nature. Tout progrĂšs effectif, dans le domaine de la connaissance comme dans celui de l’action, a exigĂ© l’effort persĂ©vĂ©rant d’un ou de plusieurs hommes supĂ©rieurs. [...] L’organisation de l’homme semblait en effet le prĂ©destiner Ă  une vie plus modeste. L’inertie de l’humanitĂ© n’a jamais cĂ©dĂ© qu’à la poussĂ©e du gĂ©nie [10]. 30Tel est le cadre gĂ©nĂ©ral d’interprĂ©tation de la religion. Il y a donc deux essences opposĂ©es de la religion. Les deux choses ne diffĂšrent-elles pas au point de s’exclure, et de ne pouvoir s’appeler du mĂȘme nom ? » [11] 31En fait, la raison principale qui justifie le mĂȘme nom de religion pour deux essences diffĂ©rentes est que le mysticisme pur est une essence rare ». Ce n’est pas que le mysticisme ait besoin d’ĂȘtre Ă©quilibrĂ© par la religion statique ; c’est bien plutĂŽt qu’il a en lui-mĂȘme de quoi assurer Ă  l’ñme la sĂ©curitĂ© et la stabilitĂ©. Mais la raison du nom de religion est dans l’essence communicative du mysticisme qui se dilue et imprĂšgne des formes moins pures de religion. C’est ce que Bergson observe dans la dĂ©mocratie, oĂč le christianisme mystique a diffusĂ© sa marque en faisant de la fraternitĂ© le fondement de la libertĂ© et de l’égalitĂ©. Le vague de la formule dĂ©mocratique vient de ce qu’elle Ă©chappe Ă  toute dĂ©finition parce qu’elle est orientĂ©e vers la crĂ©ation. L’essence de la dĂ©mocratie est un idĂ©al dont on a mĂ©connu le caractĂšre originellement religieux [12]. Entre la religion intĂ©rieure des mystiques et la religion sociale, le rapport est donc le suivant 32— il est impossible de s’élever de la religion statique Ă  la religion mystique, car le premiĂšre est fermĂ©e sur elle-mĂȘme en sa forme pure ; 33— il est possible Ă  la religion des mystiques de diffuser son Ă©lan spirituel dans des formes intermĂ©diaires de religiositĂ©, et ceci est liĂ© au caractĂšre contagieux du mysticisme ; 34— il est possible Ă  une religion statique de se laisser pĂ©nĂ©trer en partie par l’élan religieux des mystiques dans la mesure oĂč le principe dynamique est plus fort que le principe statique, ce qui permet le progrĂšs moral. 35IV. L’émotion crĂ©atrice ; l’art comme mĂ©taphore de la morale et de la religion 36Le cƓur de la thĂ©orie bergsonienne de la religion n’est pas Ă  proprement parler l’analyse diffĂ©rentielle du mysticisme grec, oriental, juif et chrĂ©tien. Sur ce point Bergson n’est guĂšre entrĂ© dans les dĂ©tails ; il n’a pas Ă©tĂ© du tout sur le chemin de la philosophie mystique » telle que Jean Baruzi l’avait tirĂ©e des textes de saint Jean de la Croix. Pour Baruzi l’expĂ©rience mystique se traduit en une restructuration de la personnalitĂ© et en une synthĂšse doctrinale ; elle se prolonge tout naturellement en une doctrine philosophique. C’est prĂ©cisĂ©ment ce que Bergson ne veut pas. De mĂȘme, Bergson n’a pas suivi Blondel quand Blondel parle du mysticisme de Malebranche. Pour lui, la mystique est pratique et non thĂ©orique ; d’oĂč la valorisation de saint Paul, fondateur de l’église chrĂ©tienne, de saint François d’Assise, fondateur de l’ordre des frĂšres mineurs et rĂ©formateur de l’église, de sainte ThĂ©rĂšse d’Avila, fondatrice du Carmel, de Jeanne d’Arc, pour son action historique en faveur de la France, alors qu’elle n’était pas encore reconnue comme sainte par l’Église catholique. La supĂ©rioritĂ© des mystiques chrĂ©tiens est d’unir la contemplation et l’action. Au contraire la mystique indienne est critiquĂ©e pour sa tendance Ă  la passivitĂ©. Bergson rejette tout ce qui pourrait donner lieu Ă  la rĂ©signation fataliste, puisque l’essence du mysticisme est pour lui dans l’élan crĂ©ateur. 37TrĂšs rĂ©vĂ©latrice Ă  cet Ă©gard est l’analyse de l’émotion crĂ©atrice, qui est vĂ©ritablement au cƓur du livre des Deux sources. Elle semble un excursus un peu long, mais en fait elle rĂ©vĂšle l’essentiel. C’est seulement Ă  partir de cette rĂ©flexion qu’on peut comprendre la signification que prend pour Bergson l’expĂ©rience mystique. William James dĂ©clarait n’avoir jamais passĂ© par des Ă©tats mystiques ; mais il ajoutait que s’il en entendait parler par un homme qui les connĂ»t d’expĂ©rience, quelque chose en lui faisait Ă©cho ». La plupart d’entre nous sont probablement dans le mĂȘme cas. Il ne sert Ă  rien de leur opposer les protestations indignĂ©es de ceux qui ne voient dans le mysticisme que charlatanisme ou folie. Certains, sans aucun doute, sont totalement fermĂ©s Ă  l’expĂ©rience mystique, incapables d’en rien Ă©prouver, d’en rien imaginer. Mais on rencontre Ă©galement des gens pour lesquels la musique n’est qu’un bruit... Personne ne tirera de lĂ  un argument contre la musique [13]. 38Cette rĂ©fĂ©rence Ă  William James peut ĂȘtre comprise comme une confidence dĂ©guisĂ©e, si l’on applique le principe d’Henri Gouhier, Ă  savoir que toute philosophie sĂ©rieuse a une dimension biographique » [14]. Les recherches de Bergson le portaient Ă  prendre en compte des expĂ©riences exceptionnelles, comme la communication parapsychique, la vision panoramique des mourants, les visions et apparitions. En fait, tout ce que le rationalisme vulgaire Ă©carte comme irrationnel et insensĂ© n’est pas Ă©cartĂ© par Bergson dans l’analyse des faits. Et la dimension exceptionnelle est plutĂŽt valorisĂ©e par Bergson les ĂȘtres exceptionnels dans tous les domaines particuliĂšrement rares en politique, selon lui, les phĂ©nomĂšnes exceptionnels. Il est d’autant plus remarquable que Bergson ne considĂšre jamais les expĂ©riences mystiques comme pathologiques, mais qu’en mĂȘme temps il critique de la façon la plus vive toutes les pratiques magiques ordinaires. Tout se passe comme si l’exceptionnel Ă©tait pour lui significatif alors que l’habituel serait pauvre de sens. 39L’intĂ©rĂȘt propre Ă  l’analyse de l’émotion crĂ©atrice est de se placer en deçà de la diffĂ©renciation entre art, science, religion, morale et mĂ©taphysique. La crĂ©ation artistique, plus prĂ©cisĂ©ment littĂ©raire, peut alors servir de mĂ©taphore de la crĂ©ation en morale. Le problĂšme posĂ© est la question centrale des Deux sources d’oĂč vient l’énergie morale ? On ne peut douter de l’existence de cette Ă©nergie, car une grande personnalitĂ© a toujours des imitateurs qui la suivent comme un modĂšle. Les saints et les grands hommes ont entraĂźnĂ© des foules derriĂšre eux ; aucune transformation de la civilisation ne peut s’expliquer par des structures impersonnelles ou mĂȘme seulement collectives. Il faut toujours remonter Ă  l’énergie morale d’un homme d’exception. 40La force va se substituer Ă  la loi dans l’explication de l’effort moral. Bergson ne pense pas que le problĂšme moral se pose en termes de loi et d’obligation, mais en termes de force. Mais force morale signifie force psychique, ascendant spirituel. La contagion de cette force, autrement dit sa capacitĂ© d’influence sur autrui, lui vient de l’émotion qu’elle communique. En effet, la sociĂ©tĂ© agit sur l’homme par la force de l’habitude, par l’éducation ; la seule autre action directe sur le vouloir est celle de l’émotion. Penser l’émotion en termes Ă©nergĂ©tiques comme le fait Bergson, c’est lui ĂŽter toute dimension passive. D’oĂč la conjonction possible entre Ă©motion et crĂ©ation. Cette analyse de l’émotion est d’autant plus frappante que Bergson n’avait dans ses premiers Ă©crits, que mĂ©fiance pour l’affectivitĂ©, et manifestait un prĂ©jugĂ© intellectualiste sensible. 41L’émotion provoquĂ©e en nous par la musique est de mĂȘme nature que l’émotion provoquĂ©e par une personnalitĂ© supĂ©rieure Quand la musique pleure, c’est l’humanitĂ©, c’est la nature entiĂšre qui pleure avec elle. À vrai dire, elle n’introduit pas ces sentiments en nous ; elle nous introduit plutĂŽt en eux comme des passants qu’on pousserait dans une danse. Ainsi procĂšdent les initiateurs en morale [15]. 42Le domaine de l’art ne doit pas ĂȘtre mis Ă  part. Il nous permet de retrouver la rĂ©alitĂ© par-delĂ  les habitudes acquises. Mais, en plus, le rapport entre l’émotion et la crĂ©ation doit ĂȘtre approfondi. Comme l’avait notĂ© l’Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience, le langage trahit le caractĂšre singulier de chaque Ă©motion, en la nommant joie ou sympathie ou tristesse ou pitiĂ©, etc. L’irrĂ©ductible nouveautĂ© d’une Ă©motion neuve n’est pas seulement un fait individuel ; c’est aussi un fait collectif, par l’imitation et l’affinitĂ©. Rousseau crĂ©e une Ă©motion neuve, le sentiment de la nature, et nous communions tous avec lui quand nous Ă©prouvons cette Ă©motion. De la mĂȘme façon, le mystique Ă©prouve une Ă©motion absolument originale qui est sa propre expĂ©rience du divin, mais entre les diffĂ©rents mystiques existe une identitĂ© d’intuition qui s’expliquerait le plus simplement par l’existence rĂ©elle de l’ĂȘtre avec lequel ils se croient en communication ». Il faut donc comprendre les pages sur l’émotion comme le cƓur du livre en ce qu’elles annoncent toutes les thĂšses sur le mysticisme. Il y a, considĂ©rĂ© subjectivement, quelque chose de religieux dans tout sentiment intense, dans toute Ă©motion c’est la ferveur. 43Mais crĂ©er une Ă©motion neuve, comme l’a fait Rousseau, est entraĂźner une chaĂźne d’innovation. La durĂ©e est crĂ©atrice d’imprĂ©visible nouveautĂ©. De mĂȘme l’émotion, qui touche Ă  la profondeur du moi qui dure, entraĂźne des transformations dans l’histoire de l’humanitĂ©. Seulement cela ne vaut pas pour l’émotion superficielle, mais uniquement pour l’émotion supra-intellectuelle qui est seule gĂ©nĂ©ratrice d’idĂ©es [16]. CrĂ©er, au sens le plus large et le plus fort du mot, c’est exprimer une Ă©motion neuve. C’est aller contre la pente naturelle de l’intelligence, qui est de combiner, et contre la pente naturelle de la volontĂ©, qui est de rĂ©pĂ©ter, de telle façon que tout aille bien, fonctionne bien. 44Dans le domaine moral et religieux, l’émotion est ce qui pousse l’homme Ă  agir. La morale dynamique est strictement parallĂšle Ă  la religion des mystiques, de mĂȘme que la morale sociale est parallĂšle Ă  la religion statique. Or la morale ouverte dĂ©pend de l’élan que donnent Ă  l’humanitĂ© certains ĂȘtres hors du commun. L’exemple de ces ĂȘtres ne se transmet pas par une doctrine morale ni par une mĂ©taphysique, pas plus que l’exemple des saints ne se transmet par une thĂ©ologie. L’hĂ©roĂŻsme ne se prĂȘche pas il Ă©mane d’une Ă©motion – communicative comme toute Ă©motion – apparentĂ©e Ă  l’acte crĂ©ateur. La religion exprime cette vĂ©ritĂ© Ă  sa maniĂšre en disant que c’est en Dieu que nous aimons les autres hommes. Et les grands mystiques dĂ©clarent avoir le sentiment d’un courant qui irait de leur Ăąme Ă  Dieu et redescendrait de Dieu au genre humain [17]. 45Que retenir de cette analyse de la religion par Bergson ? D’abord la dissociation d’une religion rassurante et conservatrice du lien social et d’une religion mystique, crĂ©atrice et communicative d’une Ă©motion neuve. Ensuite le fait que la religion des mystiques fait Ɠuvre civilisatrice, qu’elle transforme le monde et remue les montagnes. En fait, quoique Bergson ne le dise pas, il est clair que la logique de son raisonnement est que la religion des mystiques est l’aboutissement de la philosophie mĂȘme. En effet la philosophie tout entiĂšre n’est qu’un immense effort de l’homme pour s’opposer Ă  l’inertie naturelle Bergson retrouve ici des accents qui Ă©taient ceux de Fichte, et par lĂ  pour dĂ©passer la condition humaine. La finitude humaine est pour Bergson, comme avant lui pour Hegel, une thĂ©orie mĂ©diocre qui est une simple philosophie d’intellectuel en ce qu’elle repose sur la seule intelligence. Mais l’infini s’offre Ă  l’homme, non pas du tout comme un nom divin, mais comme une destination. L’expĂ©rience mystique du divin, certes rĂ©servĂ©e Ă  quelques Ăąmes privilĂ©giĂ©es, est toute proche de l’attitude vraiment philosophique ; elle signifie que la nature en l’homme est vaincue et que le processus laborieux de la dĂ©ification est en marche. D’oĂč la derniĂšre phrase des Deux sources À elle [l’humanitĂ©] de se demander d’abord si elle veut vivre seulement, ou fournir en outre l’effort nĂ©cessaire pour que s’accomplisse, jusque sur notre planĂšte rĂ©fractaire, la fonction essentielle de l’univers, qui est une machine Ă  faire des dieux [18]. Notes [1] Pour les rĂ©fĂ©rences, nous adoptons les abrĂ©viations suivantes M = MĂ©langes ; E = Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience ; MM = MatiĂšre et mĂ©moire ; EC = L’évolution crĂ©atrice ; DS = Les deux sources de la morale et de la religion ; ES = L’énergie spirituelle ; PM = La pensĂ©e et le mouvant ; DES = DurĂ©e et simultanĂ©itĂ©. Le premier numĂ©ro de page indique la page de l’édition Quadrige, le second la page de l’édition du Centenaire des ƒuvres. [2] M, 879-882 avril 1911. [3] 14 dĂ©cembre 1902, M, 566-568. [4] PrĂ©face de 1924 Ă  des extraits de la correspondance de James, M, 1472. [5] DS, 105-1061. [6] EC, 251-708. [7] EC, 248-705. [8] DS, 279-1198. [9] DS, 210-1144. [10] DS, 179-1120. [11] DS, 225-1156. [12] DS, 300-1215. [13] DS, 261-1184. [14] Bergson et le Christ des Ă©vangiles, Paris, Vrin, 1987, p. 116 ; nouv. Ă©d., Vrin, 1999, p. 82. [15] DS, 36-1008. [16] DS, 41-1012. [17] DS, 51/1019-1020. [18] DS, 338-1245. Pourles notes de bas de page : Times, 10 points. dition lectronique ralise avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5 x 11) dition complte le 14 aot 2003 Chicoutimi, Qubec. Avec la prcieuse coopration de M. Bertrand Gibier, bnvole, professeur de philosophie, qui a rcrit en grec moderne toutes les Henri Bergson, nĂ© le 18 octobre 1859 Ă  Paris oĂč il est mort le 4 janvier 1941, est un philosophe français. Contre le matĂ©rialisme scientifique et philosophique de son temps, Bergson tente de rĂ©tablir les droits de la conscience et de la vie spirituelle. Dans ce texte, extrait, Bergson explique que la visĂ©e de l'art est de nous montrer des choses que nous n'aurions ni perçues, ni comprises spontanĂ©ment. Dans la premiĂšre partie du texte, Bergson explique quel est, selon lui, le but de l'art, dans la seconde partie en quoi la vision de l'artiste diffĂšre de la vision ordinaire. 1 Quelle est, selon Bergson, la finalitĂ© de l'art ? 2 Quelles diffĂ©rences faites-vous entre la "nature" et "l'esprit" ? 3 A quels mots renvoient respectivement le mot "nature" et le mot "esprit" dans la suite du texte ? 4 Quel exemple d'art Bergson donne-t-il ? 5 A quoi renvoie le mot "autrui" ? 6 Quelle thĂšse Bergson dĂ©veloppe-t-il dans la premiĂšre partie du texte ? Sur quel argument s'appuie-t-il ? 7 Expliquer la mĂ©taphore de l'image photographique. 8 En quoi l'artiste est-il un "idĂ©aliste" ? 9 Quelle est l'Ă©tymologie du mot distrait ? Bergson emploie-t-il ce mot dans son sens habituel ? 10 Quel paradoxe Bergson dĂ©veloppe-t-il Ă  la fin du texte ? 11 Quelle vision avons-nous ordinairement des objets extĂ©rieurs et de nous-mĂȘmes ? Pourquoi ? 12 Quelle conception de la crĂ©ation artistique se dĂ©gage de la fin du texte ? Explication de texte Selon Bergson, le but de l'art est "de nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frapperaient pas explicitement nos sens et notre conscience." Bergson distingue entre la nature et l'esprit. Le mot "nature" ne doit pas ĂȘtre pris ici au sens scientifique du terme mais au sens courant. L'esprit dĂ©signe la pensĂ©e, mais aussi les sentiments, les Ă©motions, l'imagination humaines. Le mot "nature", dans la suite du texte renvoie au mot "sens" la nature, le monde environnant, c'est ce que nous percevons Ă  travers nos sens, le mot "esprit" renvoie au mot "conscience. Bergson Ă©voque plus particuliĂšrement dans cet extrait la poĂ©sie et la littĂ©rature. Le mot "autrui" dĂ©signe les personnages romanesques ou théùtraux le romancier ne crĂ©e pas un Ă©tat d'Ăąme "de toutes piĂšces", par exemple le mal de vivre d'Emma Bovary, car le lecteur ne pourrait pas les comprendre. Il faut qu'il puisse se reconnaĂźtre dans les personnages et donc qu'il ait des points communs avec eux. Charles Baudelaire, dans la dĂ©dicace des Fleurs du Mal s'adresse au lecteur en l'appelant "mon semblable, mon frĂšre" nous ne pourrions pas comprendre les Fleurs du Mal si nous ne partagions pas, dans une certaine mesure, l'expĂ©rience de Baudelaire l'angoisse, l'ennui, la culpabilitĂ©, la "double postulation vers le ciel et vers l'enfer"..., si ses vers n'Ă©veillaient pas en nous un Ă©cho familier. Pour illustrer sa thĂšse concernant le rĂŽle de l'artiste, Bergson emploie la mĂ©taphore de la photographie le poĂšte est comme un rĂ©vĂ©lateur et le lecteur est comme le nĂ©gatif d'une photographie. Le poĂšte est un "Ă©veilleur" en plongeant le lecteur dans le bain de son oeuvre, le poĂšte lui rĂ©vĂšle des sentiments, des pensĂ©es, des Ă©motions "endormies" qui existaient en lui Ă  l'Ă©tat latent. DeuxiĂšme partie "L'artiste est toujours passĂ© pour un "idĂ©aliste". Le mot "idĂ©aliste" est employĂ© ici au sens courant du terme. "IdĂ©aliste" signifie ici le contraire de "rĂ©aliste", "pragmatique", voire "sĂ©rieux". Il a, dans l'esprit de beaucoup de gens, une signification pĂ©jorative. L'artiste, prĂ©cise Bergson est moins intĂ©ressĂ© que nous par le cĂŽtĂ© positif, matĂ©riel de la vie, alors que la plupart des gens se prĂ©occupent de gagner leur vie. L'artiste est un "distrait". Le mot "distrait" vient du latin dis-trahere qui contient l'idĂ©e d'ĂȘtre tirĂ© en dehors de la vie quotidienne, du monde matĂ©riel ; l'artiste est un homme comme les autres, avec des besoins matĂ©riels, mais il y a quelque chose en lui de diffĂ©rent. L'artiste ne se contente pas de vivre, d'exister, il ressent le besoin de crĂ©er une oeuvre un poĂšme, un morceau de musique, un tableau... Ă  partir de ce qu'il ressent et de ce qu'il imagine. Bergson met en Ă©vidence un paradoxe comment se fait-il que l'artiste, qui est plus dĂ©tachĂ© de la rĂ©alitĂ© que les autres hommes, arrive Ă  voir plus de choses qu'eux ? L'intelligence humaine, dĂšs l'origine pour Bergson est essentiellement tournĂ©e vers l'action, vers la survie matĂ©rielle la fabrication d'outils, la chasse.... "le besoin de vivre et d'agir" a rĂ©trĂ©ci et vidĂ© notre vision de tout ce qui n'Ă©tait pas ce que nous appelons le "monde objectif". Plus nous sommes occupĂ©s Ă  agir sur le monde aujourd'hui, Ă  travers la science et la technique, moins nous sommes enclins Ă  le "contempler". L'artiste est celui qui prend le temps de contempler le monde. La facultĂ© privilĂ©giĂ©e de l'artiste n'est pas l'intelligence abstraite au service de l'action, mais l'intuition, ainsi que la sensibilitĂ©, l'Ă©motion et l'imagination qui permettent Ă  l'artiste d'entrer en dialogue avec le monde et d'en traduire l'essence spirituelle l'Ă©cho en lui dans une oeuvre d'art. En se "dĂ©connectant" des nĂ©cessitĂ©s de l'action, l'artiste parvient Ă  nous montrer ce que nous n'eussions jamais ni vu, ni compris sans lui et sans son oeuvre. L'artiste nous oblige Ă  regarder le monde et le regard qu'il a posĂ© sur le monde et dont tĂ©moigne son oeuvre change Ă  jamais le regard des autres hommes. Nous ne regardons pas les iris ou le ciel Ă©toilĂ© de la mĂȘme maniĂšre depuis Van Gogh, nous ne parlerions pas de la mĂȘme maniĂšre aux femmes si les troubadours n'avaient pas "inventĂ©" l'amour courtois. Si bien que ces "idĂ©alistes", ces contemplatifs "inactifs" que sont les artistes contribuent non seulement Ă  nous rĂ©vĂ©ler le monde que nous portons en nous, Ă  mettre des mots, des formes, des couleurs sur nos sentiments et nos Ă©motions, mais Ă  changer notre conscience du monde et notre relation Ă  nous-mĂȘmes et Ă  autrui.
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1. Dans ce texte, Bergson entend dĂ©montrer que nous sommes des ĂȘtres libres » il suffit pour s'en convaincre d'Ă©couter ce dont notre conscience tĂ©moigne », et ce dont elle nous avertit ». Mais alors, quel est ce tĂ©moignage que nous apporte la conscience ? Tous nous faisons quotidiennement l'expĂ©rience de l'action, c'est-Ă -dire aussi toujours l'expĂ©rience du choix toute action quelle qu'elle soit », est la rĂ©alisation d'une possibilitĂ©, possibilitĂ© qui n'Ă©tait en tant que telle jamais la seule, mais un possible parmi d'autres. J'ai bu du cafĂ© ce matin j'aurais tout aussi bien pu prendre du thĂ© ; j'ai tournĂ© Ă  droite, mais j'aurais pu continuer tout droit ou aller Ă  gauche ; et si je ne l'ai pas fait, c'est parce que j'ai choisi de ne le pas faire, au profit d'autre chose. Quand nous agissons donc, nous dĂ©cidons quelle possibilitĂ© nous allons faire ĂȘtre ; autant dire qu'avant d'agir, nous examinons les divers motifs » en prĂ©sence, que nous les comparons ; et c'est en fonction d'une telle comparaison que nous nous dĂ©cidons. Si j'ai tournĂ© Ă  gauche ce matin, c'est parce que j'avais davantage de raisons de le faire que de motifs de prendre Ă  droite ; il n'en demeure pas moins que cette possibilitĂ© autre, qui maintenant n'est plus possible, l'Ă©tait au moment du choix ; bref, si nous l'avions voulu, nous aurions pu autrement faire ». De lĂ  dĂ©coule une seconde preuve, qui vient complĂ©ter la premiĂšre si nous Ă©tions le jouet de la fatalitĂ©, si nous agissions sans jamais choisir nos actes, il s'ensuivrait que nous serions en toute chose innocents de tout reproche, puisque quelles qu'en soient les consĂ©quences, nous ne porterions pas la responsabilitĂ© de nos actions n'ayant pas choisi de faire ceci plutĂŽt que cela, je ne saurais ĂȘtre tenu pour responsable de cet acte mĂȘme. La responsabilitĂ© suppose la libertĂ© de choix ; et c'est parce que je me sais responsable de mes actes que je suis accessible au regret », et au remords ». Il serait absurde de regretter que la somme des angles d'un triangle ne fasse pas autre chose que cent quatre-vingt degrĂ©s ce qui est, et est nĂ©cessairement, cela ne peut ĂȘtre la source du moindre regret. En d'autres termes, on ne saurait regretter ce qui ne pouvait pas ĂȘtre autrement qu'il n'a Ă©tĂ© » le sentiment d'avoir mal agi par ignorance ou par imprĂ©voyance, la conviction d'avoir eu tort et de s'ĂȘtre trompĂ©, impliquent la possibilitĂ© du choix, c'est-Ă -dire impliquent que nos actes soient eux-mĂȘmes contingents ils auraient pu ne pas ĂȘtre et non nĂ©cessaires – au sens logique de la nĂ©cessitĂ© est nĂ©cessaire, prĂ©cisĂ©ment, ce qui ne peut pas ne pas ĂȘtre. Par consĂ©quent, l'expĂ©rience du remords ou du regret suppose la contingence de nos actions, c'est-Ă -dire qu'elle suppose la rĂ©alitĂ© du choix. C'est parce que je l'ai choisie que cette action a eu lieu si je m'Ă©tais dĂ©cidĂ© pour une autre possibilitĂ©, cet acte qu'Ă  prĂ©sent je me reproche n'aurait jamais existĂ©, il serait demeurĂ© un pur possible sans rĂ©alitĂ© aucune. Car enfin, si toutes les actions que nous avons accomplies ne pouvaient pas ne pas s'accomplir », qu'aurions-nous Ă  nous reprocher ? En ce cas, nous n'Ă©prouverions nulle douleur Ă  l'Ă©gard d'un passĂ© que nous savons coupable. La consĂ©quence est aisĂ©e Ă  tirer quand il s'agit de dĂ©terminer si nous sommes libres ou non, il est un fait » comme tel indiscutable », c'est que notre conscience morale tĂ©moigne » de notre libertĂ©. Eu Ă©gard au problĂšme de la libertĂ©, le tĂ©moignage de notre conscience est donc double d'une part, avant d'agir, nous examinons les diffĂ©rentes possibilitĂ©s qui se prĂ©sentent Ă  nous, nous soupesons les motifs d'en choisir une plutĂŽt qu'une autre, puis nous dĂ©cidons en conscience d'Ă©lire un possible et de le rĂ©aliser dans nos actes tourner Ă  droite, c'est avoir eu la possibilitĂ© de tourner Ă  gauche et l'avoir dĂ©laissĂ©e, c'est-Ă -dire avoir refusĂ© de la faire ĂȘtre. Ce que j'ai fait, j'ai donc choisi librement de le faire, prĂ©cisĂ©ment parce que j'aurais pu, si je l'avais voulu, faire tout autre chose ; en d'autres termes, notre conscience tĂ©moigne que notre volontĂ© est bien au principe de nos actions, c'est-Ă -dire que c'est nous qui dĂ©cidons de nos actes volontaires. Il existe bien des actes que nous ne choisissons pas de faire cependant les rĂ©flexes d'abord, et ensuite tout ce que nous faisons sans y penser par habitude. Mais justement ces actes sont qualitativement distincts de ceux oĂč je me suis posĂ© la question de savoir ce que je devais faire avant mĂȘme de le faire ; et si je dĂ©libĂšre en moi-mĂȘme avant d'agir, si je choisis mon acte parmi d'autres actes possibles, c'est donc que j'agis librement. D'autre part, aprĂšs l'action elle-mĂȘme, notre conscience nous apporte Ă  nouveau le tĂ©moignage de notre libertĂ© lorsque par ignorance des consĂ©quences ou mĂ©connaissance des circonstances prĂ©cises, j'ai agi d'une façon telle que j'aurais fait un autre choix, si j'avais su au moment de me dĂ©cider ce qui allait s'ensuivre, alors je le regrette. Je regrette la possibilitĂ© que j'ai choisie, je regrette mon acte lui-mĂȘme ; mais le remords serait privĂ© de toute signification et de tout sens, si j'avais agi sous le coup de la contrainte, ou de la nĂ©cessitĂ©. Ainsi, si je saisis un objet trop chaud, et que je me brĂ»le, je peux fort bien regretter d'avoir posĂ© ma main dessus si j'avais su qu'il Ă©tait brĂ»lant, j'aurais attendu un peu ; mais il n'y a aucun sens Ă  regretter qu'un objet trĂšs chaud soit brĂ»lant, parce que c'est lĂ  chose nĂ©cessaire. On ne regrette jamais que les actes dont on aurait pu s'empĂȘcher ; autant dire que l'expĂ©rience du remords elle-mĂȘme tĂ©moigne, lĂ  encore, de notre libertĂ©. b Car enfin, que se passe-t-il en nous, quand nous expĂ©rimentons la morsure de la mauvaise conscience ? Faire l'expĂ©rience du remords, c'est faire l'expĂ©rience d'un passĂ© qui ne passe pas, et qui n'est mĂȘme que trop prĂ©sent je voudrais ne pas avoir fait ce que j'ai fait, et il n'est pas en mon pouvoir de changer ce passĂ© qui Ă  prĂ©sent n'est plus et que je n'arrive pourtant pas Ă  oublier. Si j'avais su, je m'y serais pris autrement, mais maintenant il est trop tard ce n'est qu'Ă  prĂ©sent que je vois les consĂ©quences d'un acte qui a dĂ©jĂ  eu lieu, et je ne saurais revenir en arriĂšre pour l'effacer. Pour douloureuse qu'elle soit, cette expĂ©rience tĂ©moigne cependant de notre libertĂ© j'ai fait un choix qu'Ă  prĂ©sent je sais malheureux, et je me reproche ma propre stupiditĂ© – cela prĂ©suppose que j'aurais pu agir autrement, qu'il ne tenait qu'Ă  moi d'Ă©tudier plus Ă  fond les consĂ©quences possibles de mon acte on ne saurait dĂ©plorer que ce qui aurait pu ne pas ĂȘtre, c'est-Ă -dire le contingent ; et si nos actes sont contingents, si nos actions auraient pu ĂȘtre autrement qu'elles n'ont Ă©tĂ©, cela prouve assez que nous avons choisi de les faire ĂȘtre notre responsabilitĂ© tĂ©moigne que nous sommes libres, et rĂ©ciproquement, notre libertĂ© nous avertit que nous sommes responsables de nos actes. c De fait alors, le remords et le regret demeureraient inexplicables si nous n'Ă©tions pas libres. Car enfin on l'a dit, ces expĂ©riences sont douloureuses, et nous faisons gĂ©nĂ©ralement tout pour les Ă©viter, par exemple en nous inventant toutes les excuses possibles, ou en tentant de nous faire croire sans jamais y parvenir que nous n'Ă©tions pas libre d'agir comme nous l'avons fait, qu'en fait nous n'avions pas le choix. Si malgrĂ© tout nous sommes pris de remords en faisant notre examen de conscience, c'est que nous savons pertinemment que nous sommes ce que nous avons choisi d'ĂȘtre, que nous ne pouvons nous en vouloir que dans l'exacte mesure oĂč il ne dĂ©pendait que de nous d'agir autrement. Si nous n'Ă©tions pas libres, si nous ne dĂ©cidions de rien, comme l'animal qui en toutes choses suit ce que son instinct commande, alors nous n'Ă©prouverions pas la morsure de la mauvaise conscience – comme le disait dĂ©jĂ  Hegel, les animaux vivent en paix avec eux-mĂȘmes » n'Ă©tant pas libres, ils ne sont pas responsables de leurs actes, et ne sauraient se les reprocher. 3. Ce que nous a dĂ©montrĂ© ce texte, c'est qu'il y avait un rapport indubitable entre l'expĂ©rience du choix, celle du remords, et l'affirmation de notre libertĂ© d'une double façon, notre conscience vient tĂ©moigner que nous sommes libres. Mais quel crĂ©dit faut-il apporter Ă  ce tĂ©moignage ? Suffit-il d'avoir, de l'intĂ©rieur de nous, le sentiment de la libertĂ©, pour ne pas ĂȘtre dĂ©terminĂ©s Ă  agir comme nous agissons ? Car enfin, il se pourrait aprĂšs tout que ce tĂ©moignage soit trompeur, prĂ©cisĂ©ment de mĂȘme qu'il ne suffit pas que je pense une proposition vraie pour qu'elle le soit effectivement, de mĂȘme, le tĂ©moignage de notre conscience, qui est bien un fait, pourrait en fait nous induire en erreur. La question se pose alors dans quelle mesure faut-il accorder crĂ©dit au sentiment de notre libertĂ© ? Des deux arguments dĂ©fendus par Bergson, c'est le premier qui semble le plus contestable. Qu'on songe seulement ici Ă  Spinoza, selon lequel notre impression de libertĂ© provient seulement d'une mĂ©connaissance des causes qui nous dĂ©terminent. Si une pierre tournant en orbite avait conscience de son existence, elle se figurerait sans doute que c'est par ses propres forces qu'elle se meut, et qu'elle ne tourne que parce qu'elle a dĂ©cidĂ© de tourner. L'argument est repris et dĂ©veloppĂ© par Schopenhauer, et l'idĂ©e est la suivante il n'y a en fait jamais de choix avant l'action. Je tourne Ă  droite ; c'est aprĂšs coup, une fois ce mouvement effectuĂ©, que je me figure que je suis libre, parce que j'aurais pu tourner Ă  gauche. J'aurais pu, mais prĂ©cisĂ©ment je ne l'ai pas fait, parce que les motifs opposĂ©s avaient sur ma volontĂ© beaucoup trop d'emprise. Le sentiment de la libertĂ© est donc une illusion rĂ©trospective, qui provient de la mĂ©connaissance des motifs qui nous dĂ©terminent. Si nous avions conscience de toutes les causes qui agissent sur notre volontĂ©, alors nous saurions que nous ne sommes pas plus libres de tourner Ă  gauche, que la pierre n'est libre de tomber quand on la lĂąche comme l'affirme Spinoza, l'homme n'est pas un empire dans un empire », c'est-Ă -dire une enclave de contingence dans une nature oĂč ne rĂšgne partout que la nĂ©cessitĂ©. Quant au second argument, on pourrait aprĂšs tout lui opposer que le remords est peut-ĂȘtre un sentiment absurde, que la mauvaise conscience est une Ă©preuve reposant sur l'illusion que nous avons d'ĂȘtre libres, et que la connaissance de la nĂ©cessitĂ© qui nous dĂ©termine par avance Ă  agir comme nous agissons nous dĂ©livrerait enfin des cruelles morsures du regret. Mais cette thĂšse elle-mĂȘme se retourne l'affirmation selon laquelle tout est par avance dĂ©terminĂ© Ă©tait nommĂ©e par Leibniz l'argument paresseux », prĂ©cisĂ©ment parce qu'il nous permet de paresser, c'est-Ă -dire de s'excuser par avance de toute responsabilitĂ©. Et si nous doutions de notre libertĂ©, justement parce que nous ne voulons pas en porter le poids ? Sans doute faut-il ici suivre Kant, qui fait de la libertĂ© un postulat de la moralitĂ©, c'est-Ă -dire de la raison pratique nous ne saurons jamais si nous sommes libres, puisque connaĂźtre, c'est connaĂźtre les causes, et que la libertĂ©, c'est justement de ne pas ĂȘtre causĂ© Ă  agir comme j'agis. Mais si le problĂšme est indĂ©cidable du point de vue de la connaissance, il demeure certain que sans libertĂ©, il n'y a pas de responsabilitĂ© possible, et partant que l'exigence morale est elle-mĂȘme vidĂ©e de tout contenu si je ne suis pas libre, alors je ne suis responsable de rien, et le commandement moral qui m'ordonne de faire le bien demeure sans effet, puisqu'il n'est pas en mon pouvoir de faire autre chose que ce que je fais. Du point de vue pratique ou moral donc, la libertĂ© est un postulat ou une exigence nous ne pouvons pas nous contenter du tĂ©moignage de notre conscience, la libertĂ© demeure indĂ©cidable ; mais du coup, il nous faut agir comme si nous Ă©tions libres, et faire ce que la loi morale ordonne, c'est-Ă -dire agir de telle façon que la maxime de notre action puisse ĂȘtre Ă©rigĂ©e en loi universelle de la nature. Comme le disait Marc-AurĂšle, quand bien mĂȘme tout serait soumis Ă  la nĂ©cessitĂ©, Qu'attends-tu pour ĂȘtre libre ? » La libertĂ© ne se prouve pas plus qu'elle ne s'Ă©prouve, elle est une exigence agis comme si tu Ă©tais libre, et tu le seras.
lesnĂ©cessitĂ©s de l’action tendent Ă  limiter le champ de la vision. » Henri Bergson, La pensĂ©e et le mouvant Il faut ĂȘtre attentif Ă  la premiĂšre phrase (thĂšse de l’auteur) : l’art viserait c’est-Ă -dire Le corrigĂ© sujet 1 ProblĂ©matique Le dĂ©sir est un mouvement qui nous pousse vers quelqu’un ou quelque chose, vers un objet rĂ©el ou imaginĂ©, ou encore vers une action. Il se distingue du besoin qui renvoie Ă  un cycle naturel et Ă  la nĂ©cessitĂ© de notre propre nature. Platon dĂ©finit le dĂ©sir comme un manque qui incite, Ă  la maniĂšre d’Eros, Ă  rechercher la jouissance. Ainsi le dĂ©sir, par le choix qu’il permet de son objet se diversifie, s’amplifie jusqu’à parfois devenir dĂ©mesurĂ© sans ĂȘtre jamais pleinement satisfait. Il est donc paradoxal de parler d’un dĂ©sir naturel si l’on considĂšre que la nature du dĂ©sir est de transformer le rĂ©el en objet de satisfaction et de nous rendre dĂ©pendant de cet objet ; le problĂšme est que l’on confond le dĂ©sir et son objet. Que signifie dĂ©sir naturel ? Est-ce le dĂ©sir lui-mĂȘme qui peut ĂȘtre dĂ©fini de façon positive comme la nature, l’essence mĂȘme de l’homme » Spinoza ou bien son objet, ce sur quoi il porte qui appartient Ă  la nature et que l’homme pourrait lĂ©gitimement dĂ©sirer contrairement aux objets qu’il façonne artificiellement lui-mĂȘme ? Cela revient Ă  se demander, que dĂ©sirons nous vraiment ? Est-ce l’objet de nos dĂ©sirs qui est naturel, ou bien le dĂ©sir lui-mĂȘme ? Avons-nous alors la possibilitĂ© de maĂźtriser ce qui est de l’ordre de la nĂ©cessitĂ© et qui se dresse face Ă  la dominante raison comme son envers affectif, sentimental voire passionnel ? Dans un premier temps on peut s’interroger sur la possibilitĂ© de concevoir l’existence de dĂ©sirs naturels puis nous nous interrogerons sur la nature mĂȘme du dĂ©sir pour enfin relever la valeur de tels dĂ©sirs relativement Ă  la connaissance et la maĂźtrise de soi que l’on nomme sagesse sophia. Plan possible I. L’existence de dĂ©sirs naturels 1. Le dĂ©sir est un manque, il se distingue du besoin et peut porter sur des objets sensibles ou intelligible dĂ©sir d’IdĂ©es . Pour Platon, seul ce dernier est naturel c’est-Ă -dire conforme Ă  la nature de l’ñme. Les dĂ©sirs qui portent sur des objets sensibles, pĂ©rissables vont contre nature et peuvent conduire, par leur dĂ©mesure, Ă  notre propre perte. 2. Le dĂ©sir naturel est clairement dĂ©fini par Epicure dans la lettre Ă  MĂ©nĂ©cĂ©e ; lĂ  encore, s’il se distingue du besoin. Le dĂ©sir naturel est tout autant lĂ©gitime, il s’oppose au dĂ©sir vain et sa satisfaction constitue la clĂ© du bonheur. Parmi ces dĂ©sirs naturels certains sont nĂ©cessaires, d’autres sont simplement naturels » affirme Epicure. Cette hiĂ©rarchie des dĂ©sirs permet au sage de savoir quels sont les dĂ©sirs qu’il faut satisfaire s’ils sont nĂ©cessaires boire, manger il faut leur donner satisfaction s’ils sont simplement naturels, il faut se poser la question de savoir quel plaisir sa satisfaction peut nous procurer. 3. Qu’ils soient naturels ou non l’objet du dĂ©sir est le critĂšre semble-t-il pour juger nos dĂ©sirs et leur donner ou non satisfaction. Ainsi pour Descartes, mieux vaut les changer plutĂŽt que l’ordre du monde » lorsque nos dĂ©sirs sont vains, c’est-Ă -dire nous rendent dĂ©pendant des conditions extĂ©rieures de leur rĂ©alisation. Il ne faut dĂ©sirer que ce que nous savons pouvoir obtenir par nous-mĂȘme. Mais alors, grĂące Ă  cette maĂźtrise, pouvons-nous encore lĂ©gitimement dĂ©sirer ? II. Le dĂ©sir est naturel, il est l’essence de l’homme » 1. Le dĂ©sir est souvent dĂ©criĂ© car il nous rend esclave ; attachĂ© Ă  son objet nous sommes pris dans l’engrenage de la recherche de satisfaction. Mais n’est-ce pas justement cette absence qui confĂšre son charme Ă  l’ĂȘtre dĂ©sirĂ© et qui l’aurĂ©ole des prestige de l’imagination ? C’est ce que relĂšve Rousseau Ă  propos de Julie dans la nouvelle HĂ©loĂŻse. L’hĂ©roĂŻne du roman se console du sacrifice de sa passion car le vĂ©ritable bonheur est dans le rĂȘve que suscite le dĂ©sir, non dans la jouissance Malheur Ă  celui qui n’a plus rien Ă  dĂ©sirer », Ă©crit Rousseau. 2. Le dĂ©sir naturel peut signifier qu’il n’y a pas de bons ni de mauvais dĂ©sirs, mais qu’il dĂ©signe l’essence mĂȘme de l’homme comme l’affirme Spinoza. Le dĂ©sir est dĂ©fini comme l’effort conscient par lequel un ĂȘtre persĂ©vĂšre dans son ĂȘtre conatus et produit des effets qui dĂ©coulent de son essence mĂȘme. Le dĂ©sir est naturel, et par lĂ -mĂȘme nous ne pouvons pas nous empĂȘcher de dĂ©sirer, pas plus que nous pourrions nous empĂȘcher d’ĂȘtre. Ainsi la condamnation du dĂ©sir ne peut dĂ©pendre de son objet car nous ne dĂ©sirons pas une chose parce qu’elle est bonne, mais nous la jugeons bonne parce que nous la dĂ©sirons . III. Valeurs et importance des dĂ©sirs naturels 1. Si nous ne confondons plus nos dĂ©sirs et leurs objets ce sur quoi ils portent il est possible de considĂ©rer autrement leur valeur. Selon Hegel, l’objet naturel du dĂ©sir n’est pas un objet du monde extĂ©rieur tel met, telle femme, mais le dĂ©sir lui-mĂȘme. Ainsi le dĂ©sir porte sur un autre dĂ©sir, sur une autre conscience, et accĂšde ainsi Ă  sa propre vĂ©ritĂ© le dĂ©sir devient conscience de soi. Le sens du dĂ©sir est alors la quĂȘte de la reconnaissance. La nature du dĂ©sir est d’ĂȘtre reconnu par une personne, comme une personne, un pur ĂȘtre pour soi » et non comme un corps. Or, selon Hegel, c’est dans la lutte Ă  mort que les individus peuvent obtenir cette reconnaissance. 2. Le dĂ©sir, manque en gĂ©nĂ©ral ne se rapporte pas Ă  un objet particulier. Comme le montre Nicolas Grimaldi Ă  propos de la lecture de Marcel Proust, ce que l’homme dĂ©sire ce n’est pas telle femme en particulier, mais toute les femmes, les paysages qui les entoure, l’atmosphĂšre qui se dĂ©gage de sa prĂ©sence. Un dĂ©sir naturel est donc le fait mĂȘme de dĂ©sirer, comme le montre enfin RenĂ© Girard par l’exemple familier des enfants qui lorsqu’ils jouent se disputent des jouets semblables et en quantitĂ© suffisante. Le fondement du dĂ©sir et ni dans l’objet, ni dans le sujet mais dans l’imitation d’un autre dĂ©sir. Le dĂ©sir est mimĂ©tique. En conclusion Il s’agissait de bien dĂ©finir dĂ©sir et besoin afin de ne pas confondre dĂ©sir naturel et nĂ©cessitĂ© de satisfaire une tendance d’ordre physiologique. Mais le dĂ©sir dĂ©fini comme manque n’est pas seulement jugĂ© relativement Ă  son objet, au risque de condamner ce qui est le propre mĂȘme de l’homme. Le dĂ©sir n’est pas tant ce qui s’oppose Ă  la raison que ce qui contribue Ă  dĂ©finir l’homme, en dehors du cercle nĂ©cessaire de l’animalitĂ©, comme un ĂȘtre de libertĂ©. Sujet 2 ProblĂ©matique Le travail est dĂ©fini au sens large comme activitĂ© humaine consistant Ă  transformer la rĂ©alitĂ© pour se rendre comme maĂźtre et possesseur de la nature » Descartes. A la diffĂ©rence des animaux, l’homme utilise la technique pour exploiter et amĂ©liorer le fruit de son travail. Ainsi, il y a toujours une utilitĂ© visĂ©e en un but dans l’activitĂ© mĂȘme de travailler qui est celle d’un cercle vertueux travail / fabrication et technique / augmentation de l’efficacitĂ© du travail / nouvelle amĂ©lioration technique, etc. Si utile signifie ce qui sert Ă  quelque chose », ce qui produit un rendement, il faut alors considĂ©rer que travailler c’est ĂȘtre utile et que cette utilitĂ© est une production d’un effet attendu. Mais faut-il pour autant rĂ©duire cette activitĂ© Ă  cette seule fin ? Le travail certes, s’oppose au loisir, au jeu, activitĂ©s agrĂ©ables qui ne produisent rien, qui ne servent Ă  rien, qui seraient alors inutiles ? Par ailleurs, le travail marque l’entrĂ©e de l’homme dans la culture, c’est-Ă -dire qu’il Ă  un sens non seulement pour satisfaire ses besoins mais aussi pour passer de la nature Ă  la culture, pour l’homme de l’animalitĂ© Ă  l’humanitĂ©. On peut donc se demander quelle utilitĂ© vise le travail, puis si travailler est seulement utile sans autre fonction pour enfin relever la vĂ©ritable dignitĂ© du travail. Plan possible I. Travailler est utile 1. L’origine de la citĂ© pour Platon est la satisfaction des besoins qui est permise par la rĂ©partition des tĂąches. Ainsi travailler est bien utile aux hommes pour vivre en communautĂ© et cela correspond Ă  une exigence rationnelle. Dans la RĂ©publique, il explique cette nĂ©cessitĂ© de diviser le travail le rĂ©sultat est que des biens seront produits en grande quantitĂ©, qu’ils seront de meilleure qualitĂ© et produits plus facilement si chacun ne s’occupe que d’une chose, selon ses dispositions naturelles et au moment opportun. » 2. Le travail n’est cependant pas seulement utile pour la citĂ©, il l’est pour la survie de l’espĂšce. Dans le mythe de PromĂ©thĂ©e, que Platon relate dans le dialogue Protagoras, le travail a pour origine la faiblesse des hommes. Contrairement aux autres espĂšces, l’homme Ă  l’origine est nu, sans vĂȘtement, sans dĂ©fense, il ne doit sa survie qu’à ses propres forces. Or PromĂ©thĂ©e va dĂ©rober aux dieux le feu nĂ©cessaire au travail des outils, c’est l’entrĂ©e dans la mĂ©tallurgie, l’agriculture et finalement la culture qui permettra aux hommes de supplĂ©er Ă  leur faiblesse originaire. 3. Le travail permet aux hommes la domination de la nature. Comme l’affirme Descartes le travail permet la maĂźtrise de la nature. L’utilitĂ© est ainsi dĂ©finie non pas comme le but final de l’homme qui reste la connaissance par la raison mais comme moyen d’agir efficacement sur la rĂ©alitĂ©. Cette action doit s’exercer sur la nature corporelle de l’homme lorsqu’elle permet de maĂźtriser le corps comme une matiĂšre matiĂšre mĂ©canique. II. Travailler n’est pas seulement utile 1. Pour Adam Smith , une chose peut-ĂȘtre Ă©changĂ©e contre une certaine quantitĂ© de travail. L’utilitĂ© du travail n’est alors seulement la production de biens mais il a aussi une certaine valeur. Le travail d’autrui procure des jouissances car un homme sera riche ou pauvre selon la quantitĂ© de travail qu’il pourra commander ou qu’il sera en Ă©tat d’acheter. » Ainsi, ce n’est pas travailler qui est utile mais faire travailler autrui. C’est le travail qui est la mesure rĂ©elle de l’échange ; le travail est la monnaie premiĂšre de toute chose. 2. Travailler, c’est l’effort, la peine qui permettent une certaine estime de soi. Pour Kant la nature a voulu que l’homme tire entiĂšrement de lui-mĂȘme tout ce qui dĂ©passe l’agencement mĂ©canique de son existence animale ». Kant oppose l’instinct et la raison comme l’animal Ă  l’homme ; or, travailler est le signe de l’autonomie, le moyen accordĂ© par la nature afin que l’homme puisse faire usage de sa raison. L’homme par le travail devient autonome, est lui-mĂȘme auteur de ses progrĂšs, de ses succĂšs et se libĂšre du cercle des besoins. De ce fait, il parvient Ă  l’estime raisonnable de soi-mĂȘme. 3. Le travail avait Ă©tĂ© caractĂ©risĂ© par A. Smith en distinguant l’utilitĂ© d’un objet quelconque et ce que cet objet transmet Ă  celui qui le possĂšde et peut acheter d’autres choses valeur d’échange. Or ce n’est pas l’utilitĂ© mais la valeur d’échange qui domine dans le travail. Quoique essentielle, l’utilitĂ© d’un objet ne suffit pas Ă  en faire la seule finalitĂ©. C’est le travail qui est la source principale de la valeur. III. La dignitĂ© du travail 1. Marx considĂšre que ce qui fait la valeur du travail n’est pas tant l’utilitĂ© que l’intervention de la volontĂ©. Ce qui fixe le but de l’activitĂ© humaine se distingue de l’activitĂ© animale. L’animal par ses activitĂ©s satisfait ses besoins, l’homme, par son travail modifie sa propre nature, il dĂ©veloppe, dit Marx, les facultĂ©s qui y sommeillent. » 2. Le travail dont le produit est vouĂ© Ă  la consommation et doit ĂȘtre constamment renouvelĂ© se distingue de l’Ɠuvre, destinĂ©e Ă  subsister. Telle est la diffĂ©rence essentielle qu’établit Hannah Arendt. Les Ɠuvres donnent une existence Ă  un monde proprement humain et Ă©chappent aussi au seul but utilitaire. 3. Enfin on peut noter la valeur psychique du travail, par exemple chez Freud qui voit dans l’activitĂ© professionnelle un facteur puissant d’organisation des dĂ©sirs inconscients en vue de la rĂ©alitĂ©. Les capacitĂ©s que donne l’activitĂ© de travailler sont sans doute sans limite et façonnent l’esprit humain de maniĂšre consciente ou non. Conclusion Le travail ordinaire peut prendre la place du sage conseil de Voltaire il faut cultiver notre jardin » dans Candide. La signification du travail ne se rĂ©duit pas Ă  la seule utilitĂ©. Certes, la majoritĂ© des hommes ne travaillent pas s’ils ne sont pas poussĂ©s par la nĂ©cessitĂ©, mais le travaille n’engendrerait pas tous les problĂšmes sociaux ni toutes ces analyses q’il se rĂ©duisait Ă  la satisfaction des besoins, et si son sens n’allait pas au-delĂ  de l’utilitaire. L’aversion pour le travail qui semble pour beaucoup naturelle montre que le travail ne sert pas seulement de moyen pour atteindre une fin ; en tant que voie vers l’épanouissement, il semble un peu plus apprĂ©ciĂ© des hommes. Sujet 3 ProblĂ©matique Dans ce texte Berkeley met en parallĂšle la morale et les mathĂ©matiques, plus prĂ©cisĂ©ment la gĂ©omĂ©trie. Pour donner une rigueur formelle Ă  ce qui nous pousse Ă  agir, c’est-Ă -dire aux rĂšgles de nos actions, il les compare aux rĂšgles de la gĂ©omĂ©trie. En effet, celle ci sont Ă©ternelles », immuables » et universelles », c’est-Ă -dire valables pour tous, elles ne changent pas. Mais peut-on vĂ©ritablement comparer la gĂ©omĂ©trie qui est une science exacte Ă  la morale qui semble dĂ©pendre de la subjectivitĂ© et de la sensibilitĂ© de chacun ? le but de l’auteur est de justifier l’obĂ©issance passive en faisant comme si elle relevait d’un processus de dĂ©monstrations mathĂ©matique. Cet exemple de moralitĂ© interroge sur l’origine de ce qui nous pousse Ă  obĂ©ir. A qui faut-il obĂ©ir de maniĂšre inconditionnelle, sans douter, sans remettre en question un pouvoir suprĂȘme ? Y a-t-il une puissance lĂ©gitime Ă  laquelle nous devons nous soumettre de maniĂšre indubitable et avec l’application de rĂšgles aussi implacables que celles des mathĂ©matiques ? Plan possible I. Les rĂšgles morales et les propositions de gĂ©omĂ©trie. 1. Nul doute que les deux domaines exigent l’universalitĂ© et l’immutabilitĂ©. On ne peut que constater ces deux exigences en mathĂ©matique comme en morale. Cependant ces deux caractĂ©ristiques n’ont pas la mĂȘme valeur. Car le caractĂšre universel et absolu des mathĂ©matiques ont pour enjeu la vĂ©ritĂ©. En ce qui concerne la morale, l’enjeu est le bien, la justice. 2. L’exemple de la rĂ©sistance Ă©nonce une rĂšgle qui semble aussi rigoureuse qu’une proposition de gĂ©omĂ©trie car, malgrĂ© le caractĂšre particulier du tu dois », elle Ă©nonce une sentence que l’on peut universaliser sans contradiction logique. Il semble donc que cette rĂšgle soit opĂ©ratoire, c’est-Ă -dire que l’on puisse l’appliquer pour tous, en tout temps et en tout lieu. N’est-ce pas lĂ  une usurpation d’un droit Ă  la rĂ©sistance, en particulier lorsque le pouvoir suprĂȘme ici dĂ©signĂ© est abusif ou injuste ? 3. Mesurer la surface d’un triangle est une opĂ©ration valable pour tous les triangles, et mĂȘme, dit l’auteur, pour ceux qui ne sont pas conforme Ă  la dĂ©finition d’un triangle parfait. Mais en morale, est-ce la mĂȘme nĂ©cessitĂ© mathĂ©matique que l’on peut appliquer Ă  nos actions ? Berkeley fait comme si, seule la raison pouvait dĂ©cider de nos actions . II. Ce sont les perceptions sensibles qui nous permettent de connaĂźtre ou d’agir 1. En mettant sur le mĂȘme plan les exceptions en mathĂ©matique un champ qui n’est pas exactement un triangle et en morale le gouvernement renversĂ© ou le pouvoir suprĂȘme disputĂ© l’auteur veut montrer que ce sont les perceptions sensibles qui nous permettent de connaĂźtre ou d’agir. 2. Ce sont les faits qui nous permettent de connaĂźtre les propositions mathĂ©matiques comme par exemple l’existence du triangle. Berkeley s’inscrit dans la tradition des empiristes qui pensent que ce sont nos sens qui sont Ă  l’origine de nos idĂ©es. Mais avons nous de mĂȘme » une perception sensible des idĂ©es morales ? Il existe bien un gouvernement civil mais avons nous grĂące Ă  lui la connaissance de ce que nous devons faire ? 3. Il faut donc et il suffit pour l’auteur de savoir oĂč est le pouvoir suprĂȘme pour s’y conformer. C’est la perception de la rĂ©alitĂ© qui nous donne l’assurance de l’existence d’un tel pouvoir. Or qu’en est-il de la lĂ©gitimitĂ© et de la justice de ce pouvoir suprĂȘme ? En quoi faut-il obĂ©ir si la seule rĂšgle que l’on doit se prescrire dĂ©coule de la perception d’un pouvoir civil ? Le devoir d’obĂ©issance n’est-t-il pas une contrainte c’est-Ă -dire extĂ©rieur Ă  notre volontĂ© ? III L’enjeu pratique du parallĂšle entre morale et mathĂ©matique 1. Nous ne devons plus douter, nous devons obĂ©ir telle est la rĂšgle Ă  laquelle l’auteur prĂ©tend se soumettre. Or qu’en est-il de l’autonomie ? Berkeley explique, Ă  la maniĂšre des gĂ©omĂ©tres que l’obĂ©issance ne doit pas ĂȘtre contestĂ©e car il prĂ©tend la fonder sur les rĂšgles de la raison universalitĂ©, immutabilitĂ©. Or dans son usage thĂ©orique, laraison parvient Ă  faire abstraction de l’aspect sensible des individus, des dĂ©sirs, passions, des sentiments qui l’influence. Peut-il en ĂȘtre de mĂȘme en ce qui concerne son aspect pratique ? 2. L’usage de la raison en morale conduit l’homme non pas Ă  se soumettre mais Ă  l’autonomie. L’autonomie est dĂ©finie comme le devoir, c’est-Ă -dire l’obĂ©issance Ă  la rĂšgle que l’on s’est donnĂ©e soi-mĂȘme. Cependant, la raison ne doit alors ĂȘtre influencĂ©e par aucune raison extĂ©rieure. 3. Comme l’expliquera Hume, la raison ne relĂšve que de la vĂ©ritĂ© et non de ce qui est bon ou pas. Comment peut-elle juger en morale de ce que nous devons faire comme elle juge du vrai et du faux en mathĂ©matique ? Sous l’apparente rigueur du raisonnement mathĂ©matique, Berkeley prĂ©tend justifier l’obĂ©issance passive que requiert un pouvoir civil suprĂȘme. Cependant on a pu s’interroger sur l’enjeu de cette obĂ©issance qui, si elle maintient l’ordre et l’universalitĂ© d’une rĂšgle n’en est pas moins suspendue au caractĂšre sensible des individus et surtout Ă  l’arbitraire des pouvoirs qui les force Ă  obĂ©ir sans douter.

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RĂ©sumĂ©s L'article se propose d'Ă©tudier le rĂŽle important que Bergson fait jouer Ă  la notion de virtuel » dans la thĂ©orie de la perception pure » exposĂ©e dans le premier chapitre de MatiĂšre et mĂ©moire. Cette thĂ©orie fait en effet intervenir successivement les concepts de perception virtuelle », d' action virtuelle », d' image virtuelle ». MalgrĂ© les similaritĂ©s qui apparaissent entre les mĂ©canismes de la perception et de la mĂ©moire qui s'ordonnent toutes deux autour de la sĂ©lection, dĂ©crite comme une actualisation, d'Ă©lĂ©ments prĂ©alablement donnĂ©s images ou souvenirs, la fonction du virtuel apparaĂźt diffĂ©rente ; il faut donc conclure qu'il ne constitue pas un concept unifiĂ© et cohĂ©rent, d'autant plus que Bergson emploie Ă©galement ce terme pour caractĂ©riser des systĂšmes philosophiques ou scientifiques dont il cherche Ă  se dĂ©marquer. The article proposes to study Bergson's important contribution to the concept of virtual’ in the theory of pure perception’ laid out in the first chapter of Matter and Memory. The theory actually brings into play the concepts of virtual perception’, virtual action’, virtual image’ successively. Despite the similarities that can be detected between the mechanisms of perception and memory that are both organized by selection, described as an actualization of previously given elements images or memories, the function of the virtual appears different; we must therefore conclude that virtuality does not constitute a unified and coherent concept, all the more so as Bergson also uses this term to characterize philosophical or scientific systems which he seeks to differentiate himself de page EntrĂ©es d’index Haut de page Bibliographie Beaufret, Jean 1984, Notes sur la philosophie en France au XIXe siĂšcle, Paris, Vrin. 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 le mĂȘme auteur qui rĂ©cuse le concept de possibilitĂ©... est aussi celui qui porte au plus haut point la notion de virtuel, et fonde sur elle toute une philosophie de la mĂ©moire et de la vie », Gilles Deleuze 2011, Le Bergsonisme, Paris, PUF, p. 37. Pour Deleuze le terme a une signification ontologique, il dĂ©signe l'ĂȘtre du passĂ© et de la durĂ©e en d'autres termes, le subjectif ou la durĂ©e, c'est le virtuel », Gilles Deleuze 2011, Le Bergsonisme, p. 36. Selon Camille Riquier, l'importance que Deleuze attache Ă  l'ontologie du virtuel s'explique par les orientations de sa propre philosophie, voir Camille Riquier 2008, Bergson d'aprĂšs Deleuze », Critique, 2008/5 n° 732, p. 361. Voir Ă©galement Melanie Sehgal 2005, 'Die Zeit ist Erfindung'. Das Virtuelle und das Neue bei Henri Bergson », XX. Deutscher Kongress fĂŒr Philosophie September 2005 in Berlin SektionsbeitrĂ€ge, Hrsg. von GĂŒnter Abel, UniversitĂ€t Berlin Verlag, Bd. 1, p. 823-835. 2 Or, nous l'avons montrĂ©, la perception pure, qui serait le plus bas degrĂ© de l'esprit – l'esprit sans la mĂ©moire – ferait vĂ©ritablement partie de la matiĂšre telle que nous l'entendons. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, Paris, PUF, p. 250. 3 Ces plans ne sont pas donnĂ©s, d'ailleurs, comme des choses toutes faites, superposĂ©es les unes aux autres. Ils existent plutĂŽt virtuellement, de cette existence qui est propre aux choses de l'esprit. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 272. 4 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 76. 5 Le chapitre 3 explique la formation de ce prĂ©supposĂ© en observant que les objets matĂ©riels comportent des facettes masquĂ©es Ă  la conscience car l'objet matĂ©riel, justement en raison de la multiplicitĂ© des Ă©lĂ©ments inaperçus qui le rattachent Ă  tous les autres objets, nous paraĂźt renfermer en lui et cacher derriĂšre lui infiniment plus que ce qu'il nous laisse voir. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 163-164. 6 Henri Bergson 2009, L'intuition philosophique », La pensĂ©e et le mouvant, Paris, PUF, p. 127. Comme Berkeley, Bergson exclut rĂ©solument le fantĂŽme d'une matiĂšre occulte ou neutre sans rapport avec notre conscience. », Vladimir Jankelevitch 1959, Henri Bergson, Paris, PUF, p. 34-35. 7 Expression employĂ©e par Leibniz, voir infra, note 74. 8 Henri Bergson 2009, L'Ă©nergie spirituelle, Paris, PUF, p. 194. Voir Ă©galement Mais le rĂ©alisme consiste prĂ©cisĂ©ment Ă  rejeter cette prĂ©tention, Ă  tenir pour artificielles ou relatives les lignes de sĂ©paration que notre reprĂ©sentation trace entre les choses, Ă  supposer au-dessous d'elles un systĂšme d'actions rĂ©ciproques et de virtualitĂ©s enchevĂȘtrĂ©es, enfin Ă  dĂ©finir l'objet, non plus par son entrĂ©e dans notre reprĂ©sentation, mais par sa solidaritĂ© avec le tout d'une rĂ©alitĂ© inconnaissable en elle-mĂȘme. », Henri Bergson 2009, L'Ă©nergie spirituelle, p. 202. 9 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 73. Voir le commentaire d'Henri Gouhier Pour le physicien, la mĂȘme cause produit toujours le mĂȘme effet ; le dĂ©terminisme se comprend par la prĂ©formation que l'effet existe rĂ©ellement ou idĂ©alement dans la cause, qu'il y soit prĂ©formĂ© Ă  la façon d'un thĂ©orĂšme, dans une dĂ©finition ou d'une possibilitĂ© dans un projet, on suppose toujours l'avenir dĂ©jĂ  donnĂ© dans le prĂ©sent. », Henri Gouhier 1989, Bergson dans l'histoire de la pensĂ©e occidentale, Paris, Vrin, p. 45. 10 Henri Bergson 2007, Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience, Paris, PUF, p. 153-154. 11 Tout comme plusieurs effets sont virtuellement virtute dans la cause, les conclusions sont virtuellement dans le principe et les membres dans la semence », Thomas d'Aquin 1972, Quaestiones disputae De veritate, q. 18 a. 4, Ă©d. lĂ©onine, t. XXII, vol. Rome, p. 581, je traduis. Thomas d'Aquin enrichit le champ sĂ©mantique de l'adjectif virtualis en introduisant un mode de contact spĂ©cifique entre l'esprit et la matiĂšre, le contact virtuel » tactus virtualis, par opposition au contactus corporalis, par lequel Dieu agit sur les crĂ©atures Il y a deux espĂšces de contact le contact corporel qui fait que deux corps se touchent; et le contact virtuel; ainsi dit-on qu'un objet attristant touche » celui qui s'en afflige. Dieu qui est incorporel ne touche pas et n'est pas touchĂ©. Mais sous le rapport du contact virtuel, il touche les crĂ©atures en les faisant se mouvoir » Thomas d'Aquin 1984, Somme thĂ©ologique, I, question 105, trad. Roguet, Les Ă©ditions du Cerf, p. 856. Mais c'est Ă©galement par contact virtuel que les dĂ©mons agissent dans le monde Il faut dire qu'entre le dĂ©mon et le corps, il n'y a pas contact corporel mais virtuel », Thomas d'Aquin 1875, Quaestiones disputatae, De malo, q. 16 a. 10, Ă©d. VivĂšs, t. XXIII, Paris, p. 611, je traduis. 12 Henri Bergson 2009, Le possible et le rĂ©el », La pensĂ©e et le mouvant, Paris, PUF, p. 112. 13 DĂ©jĂ  analysĂ©e dans Henri Bergson 2007, Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience, p. 153. Voir Ă©galement ici la critique de l'antĂ©rioritĂ© illusoire du possible dans la premiĂšre introduction de La pensĂ©e et le mouvant notre logique habituelle est une logique de rĂ©trospection. Elle ne peut pas ne pas rejeter dans le passĂ©, Ă  l'Ă©tat de possibilitĂ©s ou de virtualitĂ©s, les rĂ©alitĂ©s actuelles, de sorte que ce qui est composĂ© maintenant doit, Ă  ses yeux, l'avoir Ă©tĂ© toujours. », Henri Bergson 2009, La pensĂ©e et le mouvant, p. 19. 14 Seconde partie de l'introduction de La pensĂ©e et le mouvant, Henri Bergson 2009, La pensĂ©e et le mouvant, p. 51. 15 Henri Bergson 2009, La pensĂ©e et le mouvant, p. 112. Voir Ă©galement Le possible est donc le mirage du prĂ©sent dans le passĂ©. [...] C'est comme si l'on se figurait, en apercevant son image dans le miroir devant lequel on est venu se placer, qu'on aurait pu la toucher si l'on Ă©tait restĂ© derriĂšre », Henri Bergson 2009, La pensĂ©e et le mouvant, p. 111. 16 Henri Bergson 2009, DurĂ©e et simultanĂ©itĂ©, Paris, PUF, p. 167. L'expression temps fictifs» figure Ă©galement dans la lettre Ă  Lorentz d'avril 1924 ...il n'y a de Temps rĂ©el que dans le systĂšme choisi, oĂč siĂšge alors un observateur rĂ©el prenant effectivement des mesures ; tous les autres sont des Temps fictifs, que sont simplement censĂ©s mesurer des observateurs fictifs et des instruments fictifs. », Henri Bergson 2011, Écrits philosophiques, Paris, PUF, p. 558. 17 Dans la longue note de l'introduction de La pensĂ©e et le mouvant consacrĂ©e Ă  la thĂ©orie de la relativitĂ© Bergson utilise l'expression physiciens virtuels », Henri Bergson 2009, La pensĂ©e et le mouvant, p. 38. 18 ...l'essence de la thĂ©orie de la RelativitĂ© est de mettre sur le mĂȘme rang la vision rĂ©elle et les visions virtuelles. », Henri Bergson 2009, DurĂ©e et simultanĂ©itĂ©, p. 171. Selon Elie During, Bergson introduit une distinction capitale entre les temps 'rĂ©els' susceptibles de coĂŻncider avec le flux d'une conscience situĂ©e au voisinage des processus correspondants et temps 'fictifs' temps reconstruits, objets de mesures indirectes. », Elie During 2007, Bergson et la mĂ©taphysique relativiste », Annales bergsoniennes III, Bergson et la science, Paris, PUF, p. 267. 19 Henri Bergson 2009, DurĂ©e et simultanĂ©itĂ©, p. 66. 20 Henri Bergson 2009, DurĂ©e et simultanĂ©itĂ©, p. 74. 21 Par exemple encore nous mĂ©langeons souvenir et perception ; mais nous ne savons pas reconnaĂźtre ce qui revient Ă  la perception et ce qui revient au souvenir, nous ne distinguons plus dans la reprĂ©sentation les deux prĂ©sences pures de la matiĂšre et de la mĂ©moire... », Gilles Deleuze 2011, Le Bergsonisme, p. 12. 22 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 250. 23 Mais cette perception qui coĂŻncide avec son objet, ajoutions-nous, existe en droit plutĂŽt qu'en fait elle aurait lieu dans l'instantanĂ©. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 246. 24 Or, si toute perception concrĂšte, si courte qu'on la suppose, est dĂ©jĂ  la synthĂšse, par la mĂ©moire, d'une infinitĂ© de 'perceptions pures' qui se succĂšdent, ne doit-on pas penser que l'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des qualitĂ©s sensibles tient Ă  leur contraction dans notre mĂ©moire, l'homogĂ©nĂ©itĂ© relative des changements objectifs Ă  leur relĂąchement naturel ? », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 203. Voir Ă©galement Il ne faut donc voir dans ce qui va suivre qu'un exposĂ© schĂ©matique, et nous demanderons qu'on entende provisoirement par perception non pas ma perception concrĂšte et complexe, celle que gonflent mes souvenirs et qui offre toujours une certaine Ă©paisseur de durĂ©e, mais la perception pure, une perception qui existe en droit plutĂŽt qu'en fait... », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 31. Comme le souligne FrĂ©dĂ©ric Worms ce qui est Ă©cartĂ© en effet, ce n'est pas seulement la mĂ©moire comme contenu passĂ©, mais la mĂ©moire comme acte dans le prĂ©sent. », FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction Ă  MatiĂšre et mĂ©moire, Paris, PUF, p. 52. 25 FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction, p. 54. 26 La matiĂšre se rĂ©sout ainsi en Ă©branlements sans nombre, tous liĂ©s dans une continuitĂ© ininterrompue, tous solidaires entre eux, et qui courent en tous sens comme autant de frissons. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 234. La seconde partie de l'introduction de La pensĂ©e et le mouvant Ă©voque le champ immense des frĂ©quences », Henri Bergson 2009, La pensĂ©e et le mouvant, p. 61. Gilles Deleuze interprĂšte les images comme des figures de lumiĂšre » L'identitĂ© de l'image et du mouvement a pour raison l'identitĂ© de la matiĂšre et de la lumiĂšre. », Gilles Deleuze 1983, CinĂ©ma. 1, L'image-mouvement, Paris, Éditions de Minuit, p. 88. 27 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 19-20. 28 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 221. 29 S'il y a d'ailleurs une vĂ©ritĂ© que la science ait mise au-dessus de toute contestation, c'est celle d'une action rĂ©ciproque de toutes les parties de la matiĂšre les unes sur les autres. Entre les molĂ©cules supposĂ©es des corps s'exercent des forces attractives et rĂ©pulsives. L'influence de la gravitation s'Ă©tend Ă  travers les espaces interplanĂ©taires. Quelque chose existe donc entre les atomes. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 224. 30 C'est parce que les Ă©lĂ©ments de l'univers physique sont en interaction universelle qu'ils se distinguent de la spatialitĂ© purement gĂ©omĂ©trique la spatialitĂ© parfaite consisterait en une parfaite extĂ©rioritĂ© des parties les unes par rapport aux autres, c'est-Ă -dire en une indĂ©pendance rĂ©ciproque complĂšte. Or, il n'y a pas de point matĂ©riel qui n'agisse sur n'importe quel autre point matĂ©riel. », Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, Paris, PUF, p. 204. Voir Ă©galement ...le plus petit grain de poussiĂšre est solidaire de notre systĂšme solaire tout entier », Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 271. 31 Toute division de la matiĂšre en corps indĂ©pendants aux contours absolument dĂ©terminĂ©s est une division artificielle. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 220. 32 Dans une note de L'Ă©volution crĂ©atrice, Bergson se rĂ©fĂšre Ă  L'Ă©volution de la mĂ©canique de Pierre Duhem, pour qui la mĂ©canique est dĂ©passĂ©e par la thermodynamique, Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 243. 33 Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 187. 34 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 36. 35 FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction, p. 53. 36 Selon Bergson, la perception qui est la fonction par laquelle nous communiquons directement avec le rĂ©el, ne peut se comprendre elle-mĂȘme que sur un fond d'inter-communication panique. Elle suppose, comme l'avait pressenti Leibniz, que l'univers entier est prĂ©sent en chacun de ses points, c'est-Ă -dire qu'un rayonnement universel issu de partout, atteint tous les points par lesquels il ne cesse de passer, chacun s'Ă©veillant ainsi Ă  une perception infiniment vaste de l'ensemble. », Jean Beaufret 1984, Notes sur la philosophie en France au XIXe siĂšcle, Paris, Vrin, p. 93-94. 37 Mais je le rĂ©pĂšte, jusqu'oĂč s'Ă©tend le virtuel ? Notre esprit perçoit-il virtuellement la totalitĂ© de la matiĂšre comme le voulait Leibniz ? ou bien la perception dans laquelle nos sens opĂšrent une sĂ©lection, ne comprend-elle que les choses et Ă©lĂ©ments qui forment un systĂšme indivisĂ© avec ce que nous percevons actuellement l'univers matĂ©riel ne formant peut-ĂȘtre pas un seul et unique systĂšme ? », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 465. 38 ...la vision qu'on a appelĂ©e toucher Ă  distance, a Ă©tĂ© faite pour prĂ©parer et faciliter notre action sur les choses ; mais la nature n'a pu obtenir la vision que par un mĂ©canisme dont l'effet dĂ©passait Ă©normĂ©ment son objet, puisque nous voyons les Ă©toiles », lettre Ă  E. Meyerson 6 juin 1931, Henri Bergson 2011, Écrits philosophiques, p. 826. Voir infra, note 72. 39 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 160. 40 PremiĂšre confĂ©rence sur la perception du changement », Henri Bergson 1972, MĂ©langes, textes publiĂ©s et annotĂ©s par AndrĂ© Robinet, Paris, PUF, p. 888. 41 Henri Bergson 2009, L'Ă©nergie spirituelle, p. 77-78. 42 Pierre Maine de Biran 1990, Exposition du systĂšme de Leibniz », Oeuvres XI,1 Commentaires et marginalia dix-septiĂšme siĂšcle, Ă©d. Christiane FrĂ©mont, Paris, Vrin, p. 170. Voir Ă©galement J'aime bien cette idĂ©e de Leibniz que l'Ăąme a le sentiment confus de chacun de ses rapports avec les diffĂ©rents ĂȘtres de l'univers », Pierre Maine de Biran 1990, Oeuvres XI,1, p. 174. Voir Marc Parmentier 2016, Maine de Biran, Leibniz et le virtuel », Methodos 16 ; DOI Sur les rapports entre Maine de Biran et Bergson voir Henri Gouhier 1980, Maine de Biran et Bergson », Études sur l'histoire des idĂ©es en France depuis le XVIIe siĂšcle, Paris, Vrin. 43 Jules Lachelier 1993, Du fondement de l'induction, introduction et commentaires de Thierry Leterre, Paris, Pocket, p. 95. Au sujet de Jules Lachelier, Bergson Ă©crit Je lui avais vouĂ© dĂšs ma premiĂšre jeunesse, et lui ai conservĂ© Ă  travers toute ma carriĂšre, une admiration fervente en mĂȘme temps qu'une profonde reconnaissance. J'Ă©tais encore sur les bancs du collĂšge, en effet, quand je lus la thĂšse sur Le Fondement de l'induction... », lettre Ă  Xavier Leon 28 mai 1932, Henri Bergson 2011, Écrits philosophiques, p. 659. 44 En particulier dans son MĂ©moire sur les perceptions obscures, discours prononcĂ© en 1807 devant la SociĂ©tĂ© mĂ©dicale de Bergerac, Pierre Maine de Biran 1984, Oeuvres de Maine de Biran, Ă©d. François Azouvi, Paris, Vrin, p. 11. 45 On peut dire que Dieu, qui connaĂźt les rapports nĂ©cessaires d'un seul ĂȘtre avec toute la crĂ©ation, voit Ă  la fois l'univers entier dans le dernier atome de la nature. De ce que tel ĂȘtre a des rapports nĂ©cessaires avec tout l'univers, on peut bien conclure que cet ĂȘtre reprĂ©sente virtuellement l'univers », Pierre Maine de Biran 1990, Oeuvres de Maine de Biran, tome XI-1, p. 146. 46 Composez l'univers avec des atomes dans chacun d'eux se font sentir, en qualitĂ© et en quantitĂ©, variables selon la distance, les actions exercĂ©es par tous les atomes de la matiĂšre. Avec des centres de force ? les lignes de force Ă©mises dans tous les sens par tous les centres dirigent sur chaque centre les influences du monde matĂ©riel tout entier. Avec des monades enfin ? chaque monade, comme le voulait Leibniz, est le miroir de l'univers. Tout le monde est donc d'accord sur ce point. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 36. 47 La Philosophie française », Henri Bergson 2011, Écrits philosophiques, p. 464-466. 48 Henri Bergson 1972, MĂ©langes, p. 412. Selon Jean Beaufret Ainsi la mĂ©moire, exactement comme la perception, n'est que l'enveloppement virtuel de l'horizon actuel par un horizon plus large », Jean Beaufret 1984, Notes sur la philosophie, p. 97. 49 Nos perceptions, actuelles et virtuelles, s'Ă©tendent le long de deux lignes, l'une horizontale AB, qui contient tous les objets simultanĂ©s dans l'espace, l'autre verticale CI, sur laquelle se disposent nos souvenirs successifs Ă©chelonnĂ©s dans le temps. Le point I, intersection des deux lignes, est le seul qui soit donnĂ© actuellement Ă  notre conscience. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 158. 50 Jean Hyppolite 1950, Le bergsonisme et l'existentialisme », Actas del Primer Congreso Nacional de FilosofĂ­a, Mendoza, Argentina, marzo-abril 1949, tomo 1, Universidad national de Cuyo, p. 447. 51 L'action permet de passer des images aux objets, un objet n'est qu'une image moyenne » relativement stable, Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 302. 52 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 261. 53 Au lieu de partir de l'affection, dont on ne peut rien dire puisqu'il n'y a aucune raison pour qu'elle soit ce qu'elle est plutĂŽt que tout autre chose, nous partons de l'action, c'est-Ă -dire de la facultĂ© que nous avons d'opĂ©rer des changements dans les choses, facultĂ© attestĂ©e par la conscience et vers laquelle paraissent converger toutes les puissances du corps organisĂ©. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 65. 54 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 151-152. 55 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 58. Comprenons, par exemple, que notre corps ne peut pas diffĂ©rer une sensation de douleur, que Bergson caractĂ©rise par ailleurs comme une action empĂȘchĂ©e, un effort impuissant Telle est prĂ©cisĂ©ment la nature de la douleur, effort actuel de la partie lĂ©sĂ©e pour remettre les choses en place, effort local, isolĂ©, et par lĂ  mĂȘme condamnĂ© Ă  l'insuccĂšs dans un organisme qui n'est plus apte qu'aux effets d'ensemble. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 263. Plus gĂ©nĂ©ralement, une affection consiste en un effort actuel du corps sur lui-mĂȘme. 56 FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction, p. 31-32. 57 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 35. 58 C'est donc le lieu de passage des mouvements reçus et renvoyĂ©s, le trait d'union entre les choses qui agissent sur moi et les choses sur lesquelles j'agis, le siĂšge, en un mot, des phĂ©nomĂšnes sensori-moteurs. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 169. 59 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 199. 60 Nous disions que les corps bruts sont taillĂ©s dans l'Ă©toffe de la nature par une perception dont les ciseaux suivent, en quelque sorte, le pointillĂ© des lignes sur lesquelles l'action passerait. Mais le corps qui exercera cette action, le corps qui, avant d'accomplir des actions rĂ©elles, projette dĂ©jĂ  sur la matiĂšre le dessin de ses actions virtuelles, le corps qui n'a qu'Ă  braquer ses organes sensoriels sur le flux du rĂ©el pour le faire cristalliser en formes dĂ©finies et crĂ©er ainsi tous les autres corps, le corps vivant enfin est-il un corps comme les autres ? », Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 12. 61 L'actualitĂ© de notre perception consiste donc dans son activitĂ©, dans les mouvements qui la prolongent, et non dans sa plus grande intensitĂ© le passĂ© n'est qu'idĂ©e, le prĂ©sent est idĂ©o-moteur. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 71. 62 Voir FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction, p. 54. 63 Qu'est-ce Ă  dire, sinon que ma perception dessine prĂ©cisĂ©ment dans l'ensemble des images, Ă  la maniĂšre d'une ombre ou d'un reflet, les actions virtuelles ou possibles de mon corps ? », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 16. Voir Ă©galement La perception, entendue comme nous l'entendons, mesure notre action possible sur les choses et par lĂ , inversement, l'action possible des choses sur nous. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 57. 64 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 36. 65 En approfondissant ce point, on trouverait que la conscience est la lumiĂšre immanente Ă  la zone d'actions possibles ou d'activitĂ© virtuelle qui entoure l'action effectivement accomplie par l'ĂȘtre vivant. Elle signifie hĂ©sitation ou choix. LĂ  oĂč beaucoup d'actions Ă©galement possibles se dessinent sans aucune action rĂ©elle comme dans une dĂ©libĂ©ration qui n'aboutit pas, la conscience est intense. LĂ  oĂč l'action rĂ©elle est la seule action possible comme dans l'activitĂ© du genre somnambulique ou plus gĂ©nĂ©ralement automatique, la conscience devient nulle. ReprĂ©sentation et connaissance n'en existent pas moins dans ce dernier cas, s'il est avĂ©rĂ© qu'on y trouve un ensemble de mou­vements systĂ©matisĂ©s dont le dernier est dĂ©jĂ  prĂ©formĂ© dans le premier, et que la conscience pourra d'ailleurs en jaillir au choc d'un obstacle. De ce point de vue, on dĂ©finirait la conscience de l'ĂȘtre vivant une diffĂ©rence arithmĂ©tique entre l'activitĂ© virtuelle et l'activitĂ© rĂ©elle. Elle mesure l'Ă©cart entre la reprĂ©sentation et l'action. », Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 145. 66 Ma croyance Ă  un intervalle rĂ©el, et par suite Ă  une distinction entre P et moi, n'est donc d'abord, au fond, qu'une distinction entre ce corps et mon corps, distinction uniquement relative Ă  la perception tactile », lettre Ă  Georges Lechalas, Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 461. 67 Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 180. 68 Dans ses rĂ©flexions sur le possible, Bergson est loin, justement, de repousser tout usage de ce concept ; », Matthias Vollet 2007, Le cours de Bergson sur le De rerum origine radicali de Leibniz », Annales bergsoniennes III, Bergson et la science, Paris, PUF, p. 31. 69 Tout se passe comme si un large courant de conscience avait pĂ©nĂ©trĂ© dans la matiĂšre, chargĂ©, comme toute conscience, d'une multiplicitĂ© Ă©norme de virtualitĂ©s qui s'entrepĂ©né­traient. », Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 182. Il s'agit d'un texte faisant rĂ©fĂ©rence Ă  MatiĂšre et mĂ©moire. 70 Car si ces corps ont pour objet de recevoir des excitations pour les Ă©laborer en rĂ©actions imprĂ©vues, encore le choix de la rĂ©action ne doit-il pas s'opĂ©rer au hasard. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 67. 71 Le paradoxe bergsonien consiste Ă  tirer de la complexitĂ© croissante des rĂ©flexes nerveux, non pas une dĂ©termination nĂ©cessaire, mais au contraire une indĂ©termination de nos actions, support biologique de notre libertĂ©. », FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction, p. 46. 72 ...par notre facultĂ© de percevoir, et plus particuliĂšrement de voir, nous rayonnons bien au-delĂ  de notre corps nous allons jusqu'aux Ă©toiles. », Henri Bergson 2009, L'Ă©nergie spirituelle, p. 30. 73 Henri Bergson 2009, La pensĂ©e et le mouvant, p. 61. 74 En effet, la force active se distingue de la puissance nue que connait d'ordinaire l'Ecole en ce que la puissance active ou facultĂ© des scolastiques n'est rien d'autre que la possibilitĂ© proche de l'action, mais qui a toutefois besoin, pour passer Ă  l'acte, d'une excitation Ă©trangĂšre, comme d'un aiguillon. Au contraire la force active comprend une sorte d'acte ou entelecheia ; elle est le milieu entre la facultĂ© d'agir et l'action mĂȘme et implique l'effort ; ainsi elle est portĂ©e par elle-mĂȘme Ă  l'action et n'a besoin, pour agir, d'aucune assistance, mais seulement de la suppression de l'obstacle. », Gottfried W. Leibniz 1978, De la rĂ©forme de la philosophie premiĂšre et de la notion de substance », Opuscules philosophiques, trad. Paul Schrecker, Paris, Vrin, p. 81. 75 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 76. 76 ...les configurations motrices du cerveau ne font donc pas que symboliser, elles esquissent des rĂ©actions du corps Ă  son milieu, et en sĂ©lectionnent une qui sera son action effective », FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction, p. 45. 77 Mais toute perception se prolonge en action naissante ; et Ă  mesure que les images, une fois perçues, se fixent et s'alignent dans cette mĂ©moire, les mouvements qui les continuaient modifient l'organisme, crĂ©ent dans le corps des dispositions nouvelles Ă  agir. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 86. 78 CĂ©line LefĂšve 2003, Maine de Biran et Bergson. Science et philosophie. La question de la psychologie subjective, thĂšse de doctorat, UniversitĂ© de Paris VII, p. 737. 79 Pierre Maine de Biran 2000, MĂ©moire sur la dĂ©composition de la pensĂ©e, Ă©d. F. Azouvi, Paris, Vrin, p. 172. Nous pouvons Ă©galement noter une analogie entre l'idĂ©e de mouvements naissants et l'hypothĂšse biranienne d'actions libres et volontaires naissant d'actions initialement instinctives et automatiques, voir Pierre Maine de Biran 2000, MĂ©moire sur la dĂ©composition de la pensĂ©e p. 407. 80 Dans ses Institutions de physique, Emilie du ChĂątelet baptise force virtuelle » la force morte, qu'elle dĂ©finit comme une simple tendance au mouvement », Emilie du ChĂątelet 1740, Institutions de physique, Paris, Prault, p. 399. 81 Le rĂ©sumĂ© de l'ouvrage renferme une explicitation de la notion d'action virtuelle mais ce qui s'explique par le cerveau dans nos perceptions, ce sont nos actions commencĂ©es, ou prĂ©parĂ©es, ou suggĂ©rĂ©es, ce ne sont pas nos perceptions mĂȘmes. », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 253. 82 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 34-35. 83 Voir GĂ©rard Simon 1996, De la reconstitution du passĂ© scientifique », Sciences et savoirs aux XVIe et XVIIe siĂšcles, Lille, Presses universitaires du Septentrion, p. 20-21. 84 Les expressions foyer virtuel » et image virtuelle » sont introduites par Claude Dechales, dans son Cursus seu Mundus mathematicus, Lyon, 1674. Il est remarquable que leurs dĂ©finitions gomment toute rĂ©fĂ©rence Ă  la subjectivitĂ© le foyer virtuel est dĂ©fini comme le point d'oĂč les rayons divergents semblent venir, et l'image virtuelle comme celle associĂ©e Ă  un foyer virtuel. Voir Alan E. Shapiro 2008, Images Real and Virtual, Projected and Perceived, from Kepler to Dechales », Early Science and Medicine, 13, p. 302. 85 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 59. 86 Mais ce dedans, loin d'ĂȘtre une intĂ©rioritĂ© qualitative et intensive est encore un espace physique, une extension. », FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction, p. 69. Ceci s'accorde dans une certaine mesure avec l'Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience qui associe Ă  la rĂ©fraction une dĂ©composition permettant de passer d'une multiplicitĂ© qualititave Ă  une multiplicitĂ© quantitative Au-dessous de la durĂ©e homogĂšne, symbole extensif de la durĂ©e vraie, une psychologie attentive dĂ©mĂȘle une durĂ©e dont les moments hĂ©tĂ©rogĂšnes se pĂ©nĂštrent ; au-dessous de la multiplicitĂ© numĂ©rique des Ă©tats conscients, une multiplicitĂ© qualitative ; au-dessous du moi aux Ă©tats bien dĂ©finis, un moi oĂč succession implique fusion et organisation. Mais nous nous contentons le plus souvent du premier, c'est-Ă -dire de l'ombre du moi projetĂ©e dans l'espace homogĂšne. La conscience, tourmentĂ©e d'un insatiable dĂ©sir de distinguer, substitue le symbole Ă  la rĂ©alitĂ©, ou n'aperçoit la rĂ©alitĂ© qu'Ă  travers le symbole. Comme le moi ainsi rĂ©fractĂ©, et par lĂ  mĂȘme subdivisĂ©, se prĂȘte infiniment mieux aux exigences de la vie sociale en gĂ©nĂ©ral et du langage en particulier, elle le prĂ©fĂšre, et perd peu Ă  peu de vue le moi fondamental. », Henri Bergson 2007, Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience, p. 95-96. 87 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 56. 88 Lorsque la lumiĂšre passe d'un milieu plus rĂ©fringent dans un autre moins rĂ©fringent, par exemple du verre dans l'air, si l'angle d'incidence est tel qu'il produirait un angle de rĂ©fraction supĂ©rieur Ă  90 degrĂ©s, la rĂ©fraction se transforme en rĂ©flexion. 89 FrĂ©dĂ©ric Worms 1995, Introduction, p. 57. 90 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 78. Voir Ă©galement les centres perceptifs du cerveau Ă©tant les Ă©claireurs et les prĂ©parateurs de ces actions Ă©ventuelles et en dessinant intĂ©rieurement le plan, tout se passe comme si nos perceptions extĂ©rieures Ă©taient construites par notre cerveau et projetĂ©es par lui dans l'espace. », Henri Bergson 2008, Les deux sources de la morale et de la religion, Paris, PUF, p. 275. 91 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 15-16. Voir Ă©galement 
 nous avons considĂ©rĂ© le Corps vivant comme une espĂšce de centre d'oĂč se rĂ©flĂ©chit, sur les objets environnants, l'action que ces objets exercent sur lui en cette rĂ©flexion consiste la perception extĂ©rieure », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 57 92 Dans sa rĂ©ponse Ă  l'article de W. B. Pitkin James et Bergson », celui-ci Ă©crit Nos sens, braquĂ©s sur le monde matĂ©riel, y tracent des lignes de division qui sont autant de routes frayĂ©es Ă  notre action future c’est notre action Ă©ventuelle qui nous est renvoyĂ©e par la matiĂšre comme par un miroir, quand nos yeux aperçoivent des objets aux contours bien nets et les distinguent ainsi les uns des autres. », Henri Bergson 2011, Écrits philosophiques, p. 386. Voir le commentaire de ce texte dans l'article de Iannis Prelorentzos 2008, Le problĂšme de la dĂ©limitation des choses, des qualitĂ©s et des Ă©tats dans la continuitĂ© du tout de la rĂ©alitĂ© selon Bergson », Annales bergsoniennes IV, Paris, PUF. 93 Voir supra, note 66. 94 Henri Bergson 2009, La pensĂ©e et le mouvant, p. 74. Une remarque de L'Ă©volution crĂ©atrice va dans le mĂȘme sens Au lieu de nous attacher au devenir intĂ©rieur des choses, nous nous plaçons en dehors d'elles pour recomposer leur devenir artificiellement. Nous prenons des vues quasi instantanĂ©es sur la rĂ©alitĂ© qui passe, et, comme elles sont caractĂ©ristiques de cette rĂ©alitĂ©, il nous suffit de les enfiler le long d'un devenir abstrait, uniforme, invisible, situĂ© au fond de l'appareil de la connaissance, pour imiter ce qu'il y a de caractĂ©ristique dans ce devenir lui-mĂȘme. Perception, intellection, langage procĂšdent en gĂ©nĂ©ral ainsi. », Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 305. 95 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 33-34. 96 Henri Bergson 2009, L'Ă©nergie spirituelle, p. 136. 97 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 112. 98 Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 112-113. 99 Bergson compare l'esprit attentif Ă  un tĂ©lĂ©graphiste qui, en recevant une dĂ©pĂȘche importante, la rĂ©expĂ©die mot pour mot au lieu d'origine pour en contrĂŽler l'exactitude », Henri Bergson 2012, MatiĂšre et mĂ©moire, p. 111. 100 Selon Jean Beaufret, Bergson interprĂšte donc la vie de l'esprit par rapport Ă  deux virtualitĂ©s symĂ©triques, mais antagonistes, que neutralise partiellement une tension vitale dont le corps est l'organe ou l'instrument. », Jean Beaufret 1984, Notes sur la philosophie en France, p. 98-99. 101 Dans son Discours sur les lois de la communication du mouvement Jean Bernoulli introduit la vitesse virtuelle » pour dĂ©finir la notion de force morte », Jean Bernoulli 1727, Discours sur les lois de la communication du mouvement qui a mĂ©ritĂ© les Ă©loges de l'AcadĂ©mie Royale des Sciences aux annĂ©es 1724 et 1726, Paris, Claude Jombert, p. 19. 102 Voir Marc Parmentier 2016, Maine de Biran, Leibniz et le virtuel », Methodos 16, 2016 ; DOI 103 le virtuel, grand Ă©quivoque dans l’économie des concepts de Bergson », Matthias Vollet 2008, La vitalisation de la tendance de Leibniz Ă  Bergson », Annales bergsoniennes IV, Paris, PUF, p. 289. 104 Voir supra, note 3. 105 C'est ainsi que les idĂ©es et les vĂ©ritĂ©s nous sont innĂ©es comme des inclinations, des dispositions, des habitudes ou des virtualitĂ©s naturelles, et non pas comme des actions, quoique ces virtualitĂ©s soient toujours accompagnĂ©es de quelques actions souvent insensibles qui y rĂ©pondent. », Gottfried W. Leibniz 1990, Nouveaux Essais sur l'entendement humain, PrĂ©face, Ă©d. Jacques Brunschwig, Paris, Flammarion, p. 40. 106 ce flot qui monte est conscience, et, comme toute conscience, il enveloppe des virtualitĂ©s sans nombre qui se compĂ©nĂštrent, auxquelles ne conviennent par consĂ©quent ni la catĂ©gorie de l'unitĂ© ni celle de la multiplicitĂ©, faites pour la matiĂšre inerte », Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 269-270. 107 Si l'instinct est, par excellence, la facultĂ© d'utiliser un instrument naturel organisĂ©, il doit envelopper la connaissance innĂ©e virtuelle ou inconsciente, il est vrai et de cet instrument et de l'objet auquel il s'applique. », Henri Bergson 2007, L'Ă©volution crĂ©atrice, p. 151. 108 Henri Bergson, 2011, Écrits philosophiques, p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Marc Parmentier, VirtualitĂ© et thĂ©orie de la perception chez Bergson », Methodos [En ligne], 17 2017, mis en ligne le 03 mars 2017, consultĂ© le 23 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
Bergson, La PensĂ©e et le Mouvant La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la comprĂ©hension prĂ©cise du texte, du
PubliĂ© le 08 juin 2021 Mis Ă  jour le 07 juillet 2021 Marianne AprĂšs l’AmĂ©rique du Nord, c’est le Liban qui affronte l’épreuve de philosophie du bac ! Quels sont les sujets de philosophie tombĂ©s le lundi 7 juin au Liban ? RĂ©vise tes Ă©preuves du bac avec les sujets officiels et les corrigĂ©s de nos professeurs certifiĂ©s ! RĂ©visions du bac philo sujets corrigĂ©s du Liban La philosophie est la seule Ă©preuve Ă©crite maintenue en terminale ! Elle aura lieu le 17 juin 2021. PrĂ©pare-toi avec les sujets corrigĂ©s du bac philo du Liban ! RĂ©viser avec les annales des centres Ă©trangers est un bon moyen de se mettre en conditions rĂ©elles d’examen et d’ĂȘtre serein le jour J. RĂ©vise et entraĂźne-toi Ă  la dissertation et Ă  l’explication de texte avec les Ă©noncĂ©s des centres Ă©trangers tĂ©lĂ©charge le PDF afin de mieux visualiser les sujets officiels du bac. Mais comment avons-nous eu ces sujets ? Le service de presse de l’Éducation nationale nous les a soufflĂ©s spĂ©cialement pour toi ! ‱ superBac Premium ‱ Abonnez-vous pour accĂ©der Ă  100 % des QCM expliquĂ©s et fiches de rĂ©visions. Nos contenus sont conformes au programme officiel et sont rĂ©digĂ©s par des professeurs certifiĂ©s ou agrĂ©gĂ©s. Sujets corrigĂ©s du bac de philo gĂ©nĂ©ral 2021 au Liban Sujet de l’épreuve de philosophie au bac gĂ©nĂ©ral du Liban Les Ă©lĂšves de terminale gĂ©nĂ©rale ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  ces notions l’art, la nature, la vĂ©ritĂ© et la conscience ! Les sujets sont Tout le monde peut-il ĂȘtre artiste ?L’homme est-il responsable de la nature ?Existe-t-il des vĂ©ritĂ©s dĂ©finitives ? Expliquer le texte suivant Un des traits marquants de l’action humaine est qu’elle entreprend toujours du nouveau [
] » jusqu’à par nos organes de perception et de connaissance – il n’y aurait aucune possibilitĂ© d’action ». Hannah ARENDT, Du mensonge en politique, 1972 sujet-philosophie-bac-général-2021-Liban CorrigĂ© du bac gĂ©nĂ©ral de philo Regarde la correction du sujet officiel du bac gĂ©nĂ©ral de philosophie du Liban et entraĂźne-toi pour l’épreuve de philo qui aura lieu le 17 juin 2021 en mĂ©tropole ! Corrige-sujet-philosophie-bac-2021-Liban-voie-generale Sujets corrigĂ©s du bac de philo techno 2021 du Liban Épreuve de philosophie en voie technologique Les sujets du centre Ă©tranger du Liban en voie technologique portent sur lart et la technique, la vĂ©ritĂ© ou encore la justice pour les dissertations, la nature et la culture pour le texte philosophique, et sont Peut-on vivre sans se soucier de la vĂ©ritĂ© ?Les artistes peuvent-ils se passer de maĂźtrise technique ?La justice, est-ce le dĂ©passement de tous les conflits ?Expliquer le texte suivant L’homme est le seul animal dont l’action soit mal assurĂ©e [
] » jusqu’à sans se dire qu’il trouverait souvent son avantage Ă  nĂ©gliger les autres, Ă  ne se soucier que de lui-mĂȘme ». Henri BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion 1932 sujet-philosophie-bac-technologique-2021-Liban CorrigĂ© du sujet de philo techno Nos professeurs certifiĂ©s te donnent la correction des sujets de philo tombĂ©s au Liban avec des plans dĂ©taillĂ©s. Cela te permettra de voir les idĂ©es indispensables de chaque dissertation et de l’explication de texte. Corrige-sujet-philosophie-bac-2021-Liban-voie-technologique En plus des sujets corrigĂ©s du Liban, rĂ©vise les citations pour le bac de philo ! Consulte Ă©galement nos leçons et fiches de rĂ©visions de philosophie et regarde nos vidĂ©os sur la chaĂźne YouTube superBac. Sur le mĂȘme sujet 07/07/2021 Ă  1459 Bac de philo 2021 sujets corrigĂ©s de Washington Le bac de philo approche ! Pour te prĂ©parer Ă  cette Ă©preuve, rĂ©vise avec les sujets de philosophie tombĂ©s Ă  Washington le 25 mai 2021. RĂ©viser avec des sujets corrigĂ©s est une excellente prĂ©paration Ă  l'Ă©preuve de philosophie car ils te permettent de t’entraĂźner en conditions rĂ©elles. Nos professeurs rĂ©alisent le corrigĂ© des sujets, lis-le attentivement aprĂšs avoir rĂ©flĂ©chi au sujet ! 20/04/2021 Ă  1639 Bac de philosophie les citations Ă  retenir Chaque jour l'Ă©preuve de philosophie se rapproche, et tu commences Ă  paniquer ou Ă  te demander ce que tu vas bien pouvoir dire dans ta copie ? digiSchool t'a compilĂ© 30 citations qui pourront, on l'espĂšre, te dĂ©bloquer pour la dissertation ! 21/10/2020 Ă  1539 Bac technologique 2021 programme et Ă©preuve de philosophie La philosophie est la matiĂšre commune de tous les bacheliers. Cependant, son programme et l'Ă©preuve qui lui est rattachĂ©e connaissent quelques variations selon les filiĂšres. Zoom sur la philosophie pour la filiĂšre technologique programme, modalitĂ©s d'Ă©valuation, conseils de rĂ©visions... suis le guide !
Fairevoir Ă  l'Ă©tat pur la signification de la matiĂšre telle que l'esprit humain peut la saisir (par la perception). Bergson Ă©tudie le rĂŽle du corps en prenant matiĂšre et perception Ă  l'Ă©tat pur (mais ce sont des fictions, cf. p. 31). Il porte l'un des deux pĂŽles de la rĂ©alitĂ© Ă  sa tension maximale. CONCEPTION ET MISE EN PAGE PAUL MILANExplication de texte Bergson sur l’art À quoi vise l’art ? Sinon Ă  montrer, dans la nature mĂȘme et dans l’esprit, horsde nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notreconscience ? Le poĂšte et le romancier qui expriment un Ă©tat d’ñme ne le crĂ©ent certespas de toutes piĂšces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas ennous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et Ă  mesure qu’ilsnous parlent, des nuances d’émotion et de pensĂ©e nous apparaissent qui pouvaient ĂȘtrereprĂ©sentĂ©es en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image photographiquequi n’a pas encore Ă©tĂ© plongĂ©e dans le bain oĂč elle se rĂ©vĂ©lera. Le poĂšte estce rĂ©vĂ©lateur . . ..Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certainevision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes. Un Corot,un Turner, pour ne citer que ceux-lĂ , ont aperçu dans la nature bien des aspects quenous ne remarquions pas - Dira-t-on qu’ils n’ont pas vu, mais crĂ©e, qu’ils nous ont livrĂ©des produits de leur imagination, que nous adoptons leurs inventions parce qu’elles nousplaisent, et que nous nous amusons simplement Ă  regarder la nature Ă  travers l’image queles grands peintres nous ont tracĂ©e ? C’est vrai dans une certaine mesure ; mais, s’il Ă©taituniquement ainsi, pourquoi dirions-nous de certaines Ɠuvres - celles des maĂźtres qu’ellessont vraies ? OĂč serait la diffĂ©rence entre le grand art et la pure fantaisie ? Approfondissonsce que nous Ă©prouvons devant un Turner ou un Corot nous trouverons que, sinous les acceptons et les admirons, c’est que nous avions dĂ©jĂ  perçu sans apercevoir. . . .Remarquons que l’artiste a toujours passĂ© pour un "idĂ©aliste". On entend par lĂ  qu’il estmoins prĂ©occupĂ© que nous du cĂŽtĂ© positif et matĂ©riel de la vie. C’est, au sens propre, un"distrait". Pourquoi, Ă©tant plus dĂ©tachĂ© de la rĂ©alitĂ©, arrive-t-il Ă  y voir plus de choses ?On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extĂ©rieurset de nous-mĂȘmes n’était qu’une vision que notre attachement Ă  la rĂ©alitĂ©, notre besoin devivre et d’agir, nous a amenĂ©s Ă  rĂ©trĂ©cir et Ă  vider. De fait, il serait aisĂ© de montrer que,plus nous sommes prĂ©occupĂ©s de vivre, moins nous sommes enclins Ă  contempler, et queles nĂ©cessitĂ©s de l’action tendent Ă  limiter le champ de la vision. »Henri Bergson, La pensĂ©e et le mouvantIl faut ĂȘtre attentif Ă  la premiĂšre phrase thĂšse de l’auteur l’art viserait c’estĂ -direaurait comme objectif de nous montrer ce qui " dans la nature mĂȘme etdans l’esprit des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notreconscience ". Autrement dit, l’art serait un moyen Ă  la fois de mieux percevoir lemonde, la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure et de mieux percevoir ce que nous ressentons. S’il enest ainsi c’est que la perception ordinaire laisse Ă©chapper quelque chose du rĂ©el,quelque chose du sensible. On ne percevrait pas tout ou plutĂŽt on ne percevraitpas assez comme si notre perception Ă©tait faible, appauvrie, voire grossiĂšre. Il ya un paradoxe car nous croyons spontanĂ©ment que le monde perçu serait uneimage fidĂšle de la rĂ©alitĂ©. Or Bergson semble soutenir qu’il y a plus Ă  voir dansle monde que ce que nous en voyons et qu’on passerait ainsi Ă  cĂŽtĂ© de la richessesensible. Le monde est en excĂšs par rapport aux filtres qui nous le donnent. Cettephrase est Ă  expliquer. Bien entendu cela est exprimĂ© de façon rhĂ©torique."Le poĂšte et le romancier que expriment un Ă©tat d’ñme ne le crĂ©ent certes pasde toutes piĂšces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas enBENJAMIN THEIFFRY 1 PHILOSOPHIE TERM S iJmG.
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