Entreressemblances et dissonances se rĂ©pondent deux grands compositeurs français et deux chorĂ©graphes du New York City Ballet, George Balanchine, son fondateur, et Benjamin Millepied, qui y fut formĂ©. C’est sur une Ɠuvre de jeunesse de Bizet que George Balanchine signe en 1947 sa premiĂšre crĂ©ation pour le Ballet de l’OpĂ©ra, Le Palais de cristal, en hommage Ă  la Compagnie et
/ Podcasts / Invité culture Publié le 13/05/2014 - 0400Modifié le 13/05/2014 - 0049 La nouvelle chorégraphie de Benjamin Millepied sur la photo Daphnis et Chloé» est donnée à l'Opéra Bastille jusqu'au 10 juin AFP/MARTIN BUREAU A 36 ans, Benjamin Millepied, l'ancien danseur étoile du New York City Ballet, prendra la direction de la danse à l'Opéra de Paris, en novembre prochain. Son actualité aujourd'hui, la création pour l'Opéra d'une nouvelle chorégraphie de Daphnis et Chloé, une composition de Maurice Ravel avec 23 danseurs du ballet de l'Opéra. Le décor est signé Daniel Buren dont le grand public connait les compositions géométriques et notamment les colonnes de Buren installées au Palais Royal. Interview du chorégraphe qui vit aux Etats-Unis et qui profite de son passage à Paris pour trouver un appartement avec son épouse, la célÚbre actrice américaine Nathalie Portman. Ancienneétoile du New York City Ballet, récent démissionaire de la direction de l'Opéra de Paris, médiatique époux de l'actrice américaine Natalie Portman, son seul nom à

Le Moon Walk, la Macarena, qui n’a jamais rĂȘvĂ© d’inventer la nouvelle chorĂ©graphie d’une star mondiale ? La danse classique ou hip hop, la plupart des styles de danse sport s’entremĂȘlent pour crĂ©er les meilleurs chorĂ©graphies de l’histoire. Des chorĂ©graphies inventĂ©es par des artistes de tout horizon qui apportent de nombreuses influences. Voici les chorĂ©graphes les plus douĂ©s de l’histoire de la danse. Les meilleurs professeurs de Danse disponibles5 69 avis 1er cours offert !5 19 avis 1er cours offert !5 55 avis 1er cours offert !4,9 13 avis 1er cours offert !4,9 18 avis 1er cours offert !5 57 avis 1er cours offert !5 34 avis 1er cours offert !5 33 avis 1er cours offert !5 69 avis 1er cours offert !5 19 avis 1er cours offert !5 55 avis 1er cours offert !4,9 13 avis 1er cours offert !4,9 18 avis 1er cours offert !5 57 avis 1er cours offert !5 34 avis 1er cours offert !5 33 avis 1er cours offert !C'est partiAurĂ©lien Bory chorĂ©graphe international Ancien ingĂ©nieur acousticien, AurĂ©lien Bory est originaire de Colmar. NĂ© en 1971, il travaille dans le domaine de l’acoustique architectural pour le studio de crĂ©ation au Centre des arts du Cirque de Toulouse dĂšs 1995. C’est ensuite au Théùtre Garonne, qu’AurĂ©lien Bory rencontre Mladen Materic. Il suit alors une formation d’acteur aux cĂŽtĂ©s de l’artiste puis intĂšgre la troupe Théùtre Tattoo de 1998 Ă  2000. Il fonde par la suite la Compagnie 111 Ă  Toulouse dans laquelle l’artiste mĂȘle danse, cirque, musique et arts visuels. Il travaille l’espace et la scĂ©nographie de façon prĂ©dominante dans tous ses spectacles. La compagnie se produit actuellement dans le monde entier et rĂ©alise plus de 150 reprĂ©sentations par saison artistique. AurĂ©lien Bory est l’une des plus grande figure française de la danse contemporaine. Pierre Rigal, le chorĂ©graphe-cinĂ©aste Grand ami d’AurĂ©lien Bory bien avant leurs succĂšs, Pierre Rigal est Ă©galement installĂ© dans la ville rose. NĂ© en 1973 Ă  Moissac, Pierre Rigal a d’abord suivi des Ă©tudes d’économie mathĂ©matique et de cinĂ©ma Ă  l’école supĂ©rieure d’audio-visuel de Toulouse. Le chorĂ©graphe ne s’est mis Ă  la danse que plus tard, lorsqu’il intĂšgre la compagnie de Gilles Jobin en 2002. Un an plus tard, il lance sa propre compagnie DerniĂšre Minute. Tout comme AurĂ©lien Bory, Pierre Rigal et sa compagnie rencontre aujourd’hui un grand succĂšs avec plus d’une centaine de concert dans l’annĂ©e. Son dernier spectacle en date est Scandale » mettant en avant la danse hip-hop. Maurice BĂ©jart, le rĂ©volutionnaire Un artiste reconnu par tous les danseurs. Maurice-Jean Berger 1927-2007, dit Maurice BĂ©jart, est l’un des plus grands danseur et chorĂ©graphe du XXĂšme siĂšcle. Il crĂ©e en Belgique en 1960 sa compagnie de danse intitulĂ©e le Ballet du XXĂšme siĂšcle » et rĂ©alise des reprĂ©sentations dans le monde entier. Le chorĂ©graphe a aussi Ă©tĂ© membre de l'AcadĂ©mie des beaux-arts française de 1994 jusqu'Ă  sa mort. Tout au long de sa vie, son art a plus ou moins Ă©tĂ© contestĂ© par ses contemporains le jugeant trop classique. Maurice BĂ©jart puisait en effet ses inspirations en danse classique et nĂ©oclassique. Il intĂšgre alors des Ă©lĂ©ments musicaux, lyriques, théùtraux et chorĂ©graphiques dans ses spectacles. Il fait partie des chorĂ©graphes ayant inventĂ© les bases de la danse moderne en France et en Belgique. Aujourd’hui, il est l’un des chorĂ©graphes les plus citĂ©s dans le milieu de la danse. Choisissez votre cours de zumba en ligne ! Benjamin Millepied, chorĂ©graphe hollywodien Le film de danse "Black Swan" ne vous a sĂ»rement pas Ă©chappĂ© et d’autant plus si vous ĂȘtes un grand fan de danse classique. Ce film suit l’entraĂźnement Ă©prouvant d’une danseuse vedette du ballet Le Lac des Cygnes ». Benjamin Millepied est l’un des chorĂ©graphes engagĂ© pour les besoins du tournage. NĂ© en 1771 Ă  Bordeaux, il fut d’abord danseur Ă©toile au sein du New York City Ballet. À la suite du tournage de Black Swan », il devient le directeur de la danse du ballet de l’OpĂ©ra de Paris de 2014 Ă  2016. Il s’est Ă©galement mariĂ© avec la belle actrice Natalie Portman rencontrĂ©e sur le tournage du film. Une belle histoire digne des plus grands scĂ©narios hollywoodiens. Benjamin Millepied est aujourd’hui un artiste reconnu internationalement. Les meilleurs professeurs de Danse disponibles5 69 avis 1er cours offert !5 19 avis 1er cours offert !5 55 avis 1er cours offert !4,9 13 avis 1er cours offert !4,9 18 avis 1er cours offert !5 57 avis 1er cours offert !5 34 avis 1er cours offert !5 33 avis 1er cours offert !5 69 avis 1er cours offert !5 19 avis 1er cours offert !5 55 avis 1er cours offert !4,9 13 avis 1er cours offert !4,9 18 avis 1er cours offert !5 57 avis 1er cours offert !5 34 avis 1er cours offert !5 33 avis 1er cours offert !C'est partiCarolyn Carlson, lĂ©gende de la chorĂ©graphie NĂ© en 1943, Carolyn Carlson est une artiste complĂšte danseuse, chorĂ©graphe, poĂ©tesse et calligraphe. Cette amĂ©ricaine de plus de 70 ans a une carriĂšre qui fait rĂȘver plus d’un danseur. Elle marque notamment l’histoire de la danse en crĂ©ant plus d’une centaine de piĂšces, toutes saluĂ©es par le milieu. La danseuse et chorĂ©graphe marque les esprits et devient l’une des grandes figures de la Nouvelle danse française. Elle participe notamment au dĂ©veloppement des danses contemporaines françaises Ă  l’OpĂ©ra de Paris et italiennes avec le Teatrodanza Ă  La Fenice. Carolyn Carlson fonde l'Atelier de Paris-Carolyn Carlson Ă  la Cartoucherie en 1999 puis devient directrice du Centre ChorĂ©graphique National Roubaix Nord Pas-de-Calais avant de fonder sa propre compagnie de danse la Carolyn Carlson Company. Celle-ci sera d’ailleurs associĂ©e au Théùtre National de Chaillot de 2014 Ă  2016. La danseuse est une vĂ©ritable poĂšte de la danse. Elle prĂ©fĂšre d’ailleurs qualifier ses chorĂ©graphies de poĂ©sie visuelle ». Et si vous consultiez notre top citation danse pour vous inspirer encore plus ? Marie-Claude Pietragalla, une Ă©toile de la chorĂ©graphie La chorĂ©graphe est devenue cĂ©lĂšbre aprĂšs son passage dans l'Ă©mission "Danse avec les stars". DĂ©couverte par le grand public depuis l’émission Danse avec les stars », Marie-Claude Pietragalla est une danseuse et chorĂ©graphe reconnue dans le milieu. NĂ©e en 1963 Ă  Paris, Marie-Claude Pietragalla commence la danse trĂšs tĂŽt afin de calmer son hyperactivitĂ©. Elle rĂ©ussie alors le concours d’entrĂ©e de l’école de danse du Ballet de l’OpĂ©ra national de Paris Ă  9 ans. À 16 ans, elle intĂšgre le corps de ballet de l'OpĂ©ra puis devient danseuse Ă©toile le 22 dĂ©cembre 1990, Ă  la suite d’une reprĂ©sentation de Don Quichotte. En 2004, la danseuse devenue chorĂ©graphe lance sa compagnie de danse aux cĂŽtĂ©s de Julien Derouault, intitulĂ©e Le Théùtre du Corps Pietragalla – Derouault. Les chorĂ©graphies s’inspirent de danse classique, contemporaine et influences hip-hop. Marie-Claude Pietragalle est dĂ©sormais l’une des danseuses et chorĂ©graphes les plus connues du grand public mais Ă©galement reconnue par la profession. Elle a plus d'une corde Ă  son arc puisqu'elle se lance dĂ©sormais dans la littĂ©rature. Envie de cours de danse toulouse ? Kamel Ouali, chorĂ©graphe roi des comĂ©dies musicales Il est peut-ĂȘtre le chorĂ©graphe le plus connu du grand public. Kamel Ouali, nĂ© en 1971, se passionne trĂšs tĂŽt pour la danse et Michael Jackson. Lorsqu’il grandit, sa carriĂšre ne fait alors que de dĂ©coller. Professeur Ă  l'AcadĂ©mie de danse de Paris et au conservatoire de La Courneuve et de Saint-Denis, le danseur et chorĂ©graphe participe rĂ©guliĂšrement Ă  des projets d’artistes comme des clips musicaux ou des spectacles. Il fait dĂ©sormais partie du classement des danseurs les plus cĂ©lĂšbres en France. Il danse aux cĂŽtĂ©s de Sylvie Vartan et se fait rapidement un nom dans le milieu. Le vĂ©ritable succĂšs vient avec la rĂ©alisation des chorĂ©graphies des comĂ©dies musicales Les Dix Commandements » et Autant en emporte le vent ». Sa notoriĂ©tĂ© atteint le summum lorsqu’il devient le cĂ©lĂšbre prof de danse de l'Ă©mission de TF1 Star Academy de 2001 Ă  2008. Entre temps, il met en place sa propre comĂ©die musicale qui est un vĂ©ritable succĂšs Le Roi Soleil. Celle-ci reviendra d'ailleurs prochainement sur les planches. Vous cherchez un cours de danse ? Il enchaĂźne quelques annĂ©es plus tard avec la comĂ©die musicale ClĂ©opĂątre ». Le chorĂ©graphe a participĂ© de nombreuses comĂ©dies musicales. Mia Frye Hey Macarena ! Qui n’a jamais dansĂ© sur la Macarena ? Et bien c’est Ă  la chorĂ©graphe et danseuse Mia Frye que l’on doit ce superbe enchaĂźnement acrobatique essayez Ă  90 ans, vous verrez ! NĂ©e en 1965 aux Etats-Unis, Mia Frye arrive en France trĂšs jeune et intĂšgre vite fait le Centre du Marais. Elle y devient mĂȘme enseignante quelques annĂ©es aprĂšs. PrĂ©sentĂ©e Ă  Luc Besson Ă  17 ans, elle imagine ensuite la chorĂ©graphie pour le clip de Serge Gainsbourg Mon lĂ©gionnaire ». Mais c’est Ă  l’étĂ© 1996 que Mia Frye connaĂźt l’un de ses plus grands succĂšs la Macarena, l'une des meilleures musiques pour danser. Non seulement la danseuse invente la chorĂ©graphie mais elle participe Ă©galement au tournage du clip avec le groupe Los del Rio. La danse connaĂźt alors un succĂšs international. Mia Frye continue par la suite sa collaboration avec des artistes et des Ă©missions comme Popstars qui rĂ©vĂšlent alors les L5. Vous cherchez un cours de danse paris ? Wade Robson un parcours de star DĂ©jĂ  tout petit Wade Robson avait du talent et ce n’est pas rien de le dire. C’est Ă  l’ñge de 7 ans qu’il est dĂ©couvert par le mythique Michael Jackson qui lui propose alors de tourner dans le clip de Black or White. Une carriĂšre toute tracĂ©e pour un surdouĂ© de la danse qui s’occupe notamment de Britney Spears jusqu’en 2002. Il créé Ă  ce moment lĂ , la chorĂ©graphie de la cĂ©lĂšbre pub Pepsi dans laquelle les stars du moment se pavanent en guerriĂšres antiques. Il travaille Ă©galement avec d’autres artistes comme Mya, Mandy Moore,... Une carriĂšre internationale que beaucoup lui envie. DĂ©couvrez tous les cours de zumba ! L'un des chorĂ©graphes prĂ©fĂ©rĂ©s des stars ! Blanca Li, la prĂ©coce Blanca Li fait partie des ces artistes arborant de nombreuses casquettes danseuse, rĂ©alisatrice, metteur en scĂšne et chorĂ©graphe. NĂ©e en 1964 en Espagne, Blanca Li se passionne pour tous les styles de danse flamenco, hip hop, danse classique,
 IntĂ©grĂ©e Ă  l’équipe nationale de gymnastique Ă  l’ñge de 12 ans, elle entre ensuite Ă  l'Ă©cole de Martha Graham Ă  New York Ă  17 ans. Mais c’est en Espagne qu’elle créé sa premiĂšre compagnie de danse. Celle-ci est alors sĂ©lectionnĂ©e pour l’Exposition Universelle de SĂ©ville. La danseuse prĂ©sente par la suite son spectacle Nana et Lila » au festival d’Avignon. Une belle entrĂ©e dans le domaine de la culture française. Par le suite, l’OpĂ©ra de Nancy lui propose de rĂ©aliser la mise en scĂšne des opĂ©ras La Vie BrĂšve » et L'Amour Sorcier ». DĂ©finitivement acceptĂ©e par les Français, elle met en place le Centre ChorĂ©graphique Blanca Li Ă  Paris en 1998. L’annĂ©e suivant, l’OpĂ©ra de Paris lui confie la chorĂ©graphie des Indes Galantes Ă  Garnier. Pour financer sa compagnie, Blanca Li assure la mise en scĂšne de clips pour Daft Punk ou encore Rita Mitsouko. De quoi s'assurer une grande rĂ©putation. En restant dans le domaine de la danse, pourquoi ne pas aller voir l'un des meilleurs ballets danse pour vous motiver avant votre premier cours ?

leNew York City Ballet. Paul Kolnik/The George Balanchine Trust. La compagnie américaine au Chùtelet et celle de l'Opéra de Paris à Bastille

La magnificence de la danse vous a toujours attirĂ© et vous souhaitez en savoir davantage sur ce magnifique art ? Vous souhaitez dĂ©couvrir comment les scandales de cette compagnie amĂ©ricaine mondialement reconnue l’ont affectĂ©e, et comment elle a su y survivre et se renouveler ? La renommĂ©e du New York City Ballet vous a toujours intĂ©ressĂ©, et vous souhaitez connaĂźtre son histoire ? PassionnĂ©s par tout ce qui a trait Ă  l'AmĂ©rique, nous nous sommes intĂ©ressĂ©s de prĂšs au New York City Ballet, et nous nous apprĂȘtons Ă  vous en rĂ©vĂ©ler tous ses secrets. Le New York City ballet est une compagnie amĂ©ricaine de spectacles chorĂ©graphiques de danse classique et de danse moderne, mondialement connue, créée en 1948 par M. George Balanchine et Lincoln Kirstein, Ă  New York aux États-Unis. Dans cet article, vous dĂ©couvrirez Les histoires et anecdotes concernant la crĂ©ation de cette lĂ©gendaire compagnie amĂ©ricaine de danse Le dĂ©tail des chefs-d’Ɠuvre créés par Balanchine pour le New York City Ballet Les turpitudes qui ont affectĂ© ce ballet d’exception mondialement connu Vous saurez dorĂ©navant, les moindres dĂ©tails et histoires captivantes concernant le Nyc ballet, et ses Ɠuvres magistrales. Vous serez incollable sur le sujet, et sur les noms mythiques qui ont marquĂ© la noble histoire de la danse. Mais n’attendons pas davantage Commençons ! Les prĂ©misses du renommĂ© Ballet de Danse Le New York City Ballet » Avant de dĂ©couvrir les incroyables crĂ©ations du chorĂ©graphe d’exception du NYCB, dĂ©couvrons comment s’est formĂ© le partenariat entre Kirstein et Balanchine. DĂ©butons donc ensemble par passer en revue les sublimes premiĂšres Ɠuvres que Balanchine a inventĂ©es, et dont certaines ont connu un succĂšs retentissant Ă  Broadway. 1 Les Premiers Chefs-d’Ɠuvre de Balanchine Le 11 octobre 1998, nous fĂȘtions le 50e anniversaire du New York City Ballet. Or le talentueux George Balanchine avait dĂ©jĂ  de magnifiques Ɠuvres Ă  son actif, avant mĂȘme la crĂ©ation du cĂ©lĂšbre NYC Ballet qui restera toujours dans l’histoire, comme l’une des Ɠuvres majeures du cĂ©lĂšbre chorĂ©graphe Balanchine. Faisons un retour en arriĂšre dans les jeunes annĂ©es de ce dernier pour expliquer les dĂ©buts de son gĂ©nie crĂ©atif et artistique. En 1924, au sein d'un petit groupe itinĂ©rant appelĂ© les Danseurs de l’État soviĂ©tique », qui comprenait sa femme de l'Ă©poque, Tamara Geva, et sa future "Ă©pouse non officielle", la grande ballerine Alexandra Danilova, le jeune Balanchine de 20 ans a fait dĂ©fection. Leur situation est connue de Diaghilev, qui les convoque Ă  une audition et les engage tous. Un an plus tard, il fait de Balanchine son chorĂ©graphe en chef, et c'est sous la direction de Diaghilev que Balanchine crĂ©e ses deux premiers chefs-d'Ɠuvre, Ă  savoir Apollo », en 1928 Fils prodigue », un an plus tard Le premier, avec sa ravissante partition de Stravinski et son Ă©tonnante nouvelle vision du nĂ©oclassicisme, est trĂšs certainement l’un des ballets incontournables du XXe siĂšcle. Outre ses immenses mĂ©rites, Apollo » a une rĂ©sonance particuliĂšre et profonde pour tous les amoureux de la danse, car il s'agit d'un hommage Ă  la danse elle-mĂȘme le nouveau-nĂ© Apollo choisit comme partenaire la muse de la danse, Terpsichore, plutĂŽt que Calliope, muse de la poĂ©sie, ou Polyhymnia, muse du mime. En 1967, Balanchine accepte que Rudolf Noureev interprĂšte Apollon », un rĂŽle qui lui sied parfaitement. Un an aprĂšs le ballet nĂ©oclassique nommĂ© Apollo », Diaghilev meurt soudainement, et ses associĂ©s sont dispersĂ©s dans le monde de la danse dans une diaspora malheureuse. Balanchine tombe malade de la tuberculose et passe des mois en cure dans les Alpes françaises. Il ne lui reste plus qu'un seul poumon en Ă©tat de marche et le sentiment de vivre sur un temps empruntĂ©. Il a dit un jour Ă  un collĂšgue "Vous savez, je suis vraiment un homme mort." Il Ă©tait Ă©galement sans emploi. Pendant trois ans, il a errĂ© de Paris Ă  Londres, de Copenhague Ă  Monte-Carlo, crĂ©ant des ballets au fur et Ă  mesure des occasions qui se prĂ©sentaient. DĂšs lors, le rĂ©pertoire de Balanchine continue de s’étoffer progressivement et les visites rĂ©guliĂšres de Sadler's Wells avec Margot Fonteyn ainsi que les Classiques, contribuent Ă  asseoir les fondements du ballet artistique, avec une esthĂ©tique soignĂ©e comme Balanchine savait si bien le faire. C'est en contemplant les spectacles de cet artiste de renom, que beaucoup ont appris Ă  analyser et Ă  apprĂ©cier la danse. Un art qui mettait l'accent sur la vĂ©locitĂ© et l'Ă©nergie d'une part, la clartĂ©, la retenue et la stricte obĂ©issance aux ordonnances classiques d'autre part. De trĂšs jeunes danseuses arrivaient et montaient lentement les Ă©chelons pour atteindre des sommets, Ă  moins qu’elles soient aussi douĂ©es et charismatiques que l’étaient Allegra Kent ou Suzanne Farell. 2 Le partenariat entre Kirstein et Balanchine Lorsque Kirstein s'est approchĂ© de lui Ă  l'improviste, cela a dĂ» sembler Ă  la fois une bouĂ©e de sauvetage et un fantasme devenu rĂ©alitĂ©. Et les deux hommes formaient un couple trĂšs Ă©trange ; mĂȘme 50 ans plus tard, ils n'Ă©taient pas vraiment Ă  l'aise l'un avec l'autre – d’un cĂŽtĂ© Kirstein, physiquement massif, tout en force, en Ă©ruption psychique et Ă©motionnelle, son esprit courant dans une centaine de directions diffĂ©rentes ; d’un autre cĂŽtĂ©, Balanchine, Ă©tait svelte, Ă©lĂ©gant, rĂ©servĂ©, harmonieux. Mais chacun d'eux a dĂ» sentir dans l'autre la seule voie possible afin d’atteindre leurs objectifs respectifs, et pour le reste de leur vie, ils se sont accommodĂ©s les uns aux autres de maniĂšre loyale et profitable. Bien sĂ»r, lorsque Kirstein avait coincĂ© Balanchine dans cette cuisine, il n'y avait pas d'institution en place pour que ce dernier puisse venir, mais Kirstein reconnaissait rarement des obstacles aussi mineurs ; il exploita les ressources financiĂšres de certains de ses amis fortunĂ©s, et la premiĂšre collaboration Balanchine-Kirstein, la School of American Ballet », naquit sur Madison Avenue et la 59e rue dans un studio ayant appartenu Ă  Isadora Duncan. Comme Kirstein l'avait envisagĂ©, Balanchine arriva, commença Ă  former des danseurs selon ses spĂ©cifications, et en juin 1934, il avait créé son premier chef-d'Ɠuvre amĂ©ricain, Serenade » une dĂ©claration profondĂ©ment Ă©mouvante d'un puissant amour romantique. Les douze annĂ©es qui suivirent allaient s’avĂ©rer convaincantes en ce qui concerne les directions artistiques que chacun souhaitait emprunter. Jusqu'Ă  l'entrĂ©e de l'AmĂ©rique dans la Seconde Guerre mondiale. Kirstein a continuĂ© Ă  crĂ©er de petites troupes de danse pour Balanchine, dont la derniĂšre en date, l'American Ballet Caravan », naquit lorsqu'il a convaincu son ami Nelson Rockefeller, alors au DĂ©partement d'État, d'envoyer une troupe en AmĂ©rique du Sud pour une tournĂ©e culturelle de bonne volontĂ©. À cette Ă©poque, Balanchine avait formĂ© sa premiĂšre ballerine amĂ©ricaine importante, une classique d'une force phĂ©nomĂ©nale nommĂ©e Marie-Jeanne, qui lui inspira rapidement deux de ses plus grandes Ɠuvres le Concerto Barocco nĂ©oclassique », de Bach, et le Ballet ImpĂ©rial » plus traditionnel rebaptisĂ© plus tard Concerto pour piano n° 2 de TchaĂŻkovski. 3 Balanchine créé des spectacles pour Broadway Il se remet ensuite Ă  chorĂ©graphier des comĂ©dies musicales de Broadway quatre spectacles de Rodgers and Hart » avant la guerre On Your Toes », pour sa premiĂšre femme, Tamara Geva ; Babes in Arms » ; I Married an Angel », pour sa femme n° 3, Vera Zorina ; et The Boys from Syracuse-et Cabin in the Sky » et d'autres pendant et aprĂšs et travaille sporadiquement avec la derniĂšre incarnation du Ballet Russe. Dans les annĂ©es 30, Balanchine Ă©tait allĂ© Ă  Hollywood pour les numĂ©ros de Zorina dans The Goldwyn Follies » et On Your Toes », et, avec Kirstein, il avait Ă©chouĂ© dans sa tentative de doter le Metropolitan Opera d'une sĂ©rieuse compagnie de danse rĂ©sidente. En d'autres termes, il avait Ă©tĂ© partout et nulle part - rarement en mesure de monter de nouveaux ballets. Plus de quinze ans aprĂšs la mort de Diaghilev, il Ă©tait toujours un homme sans compagnie. De la fin 1941 Ă  1945, la guerre a tout interrompu, et Balanchine n'a pas Ă©tĂ© trĂšs productif durant cette pĂ©riode. Comme on l’image, cette Ă©poque a Ă©tĂ© extrĂȘmement Ă©prouvante Ă  vivre, notamment pour lui, source intarissable de crĂ©ativitĂ©, mais comme Ă  son habitude, il a su faire preuve de patience. Une caractĂ©ristique fondamentale, que lui et Kirstein partageaient, c'Ă©tait la vision Ă  long terme. Et puis, soudain, les choses ont Ă©voluĂ©. Pour le Ballet Théùtre créé peu de temps auparavant qui devint ensuite l'ABT, il chorĂ©graphie ThĂšme et Variations », destinĂ© au Ballet de l'OpĂ©ra national de Paris, une Symphonie en Do appelĂ©e Le Palais de Cristal » ; Pour le Ballet Russe, La Sonnambula Ă©pouse n°2, Danilova ; et, plus important encore, pour une nouvelle compagnie de Kirstein, Les Quatre tempĂ©raments et OrphĂ©e ». La nouvelle compagnie s'appelait Ballet Society », ses reprĂ©sentations sporadiques ne pouvaient ĂȘtre vues que sur abonnement, et elle n'avait pas de théùtre permanent – Les Quatre tempĂ©raments », l'Ɠuvre la plus "moderne" de Balanchine Ă  ce jour, a eu sa premiĂšre en 1946 sur la scĂšne connue pour ĂȘtre Ă©troite, et donc peu adaptĂ©e Ă  ce type de spectacle, de la Central High School of Needle Trades » de Manhattan. Au printemps 1948, la Ballet Society » se produisait au New York City Center, un ancien temple des Shriners situĂ© sur la 55e rue ouest, que la ville avait repris en lieu et place de taxes impayĂ©es. Le responsable, Morton Baum, a Ă©tĂ© tellement bouleversĂ© par OrphĂ©e », la nouvelle collaboration Stravinsky-Balanchine-Noguchi, qu'il a invitĂ© la compagnie Ă  changer de nom et Ă  faire du City Center son siĂšge officiel. 4 La Ballet Society devient officiellement le New York City Ballet » En 1948, est officiellement créé le New York City Ballet », anciennement appelĂ© Ballet Society », dans le cadre d'un partenariat avec Monsieur Lincoln Kirstein, riche diplĂŽmĂ© de Harvard, et un exilĂ© Russe sans domicile fixe nommĂ© George Balanchine, et c’est ce qui a transformĂ© New York, une ville dĂ©jĂ  reconnue mondialement dans de nombreux domaines, en la capitale mondiale de la danse. Lorsque le New York City Ballet », nouvellement baptisĂ©, est revenu au théùtre en octobre, il s'agissait simplement de la Ballet Society » avec un nouveau nom et une adresse permanente. Pourtant, le temps allait montrer que le nouveau nom et la rĂ©sidence garantie Ă©taient cruciaux. DĂšs le dĂ©but de son aventure amĂ©ricaine, l'ambition de Balanchine avait Ă©tĂ© de dĂ©velopper le ballet classique ici, et New York dans les annĂ©es 30 et 40 Ă©tait le cƓur de son AmĂ©rique. Le dynamisme de la ville Ă©tait d’une part, en parfaite adĂ©quation avec sa conception du ballet amĂ©ricain, et d’autre part, un stimulant pour elle. Tout aussi crucial, c'est le public new-yorkais qu'il devait savoir Ă©duquer Ă  sa vision artistique, et rĂ©ussir Ă  convaincre afin que ses idĂ©es l'emportent. AprĂšs 15 ans passĂ©s dans ce pays, il Ă©tait prĂȘt Ă  devenir le New York City Ballet » ; c'Ă©tait le bon nom au bon moment. Et quant au fait d'avoir un vrai chez-soi au bout de 24 ans aprĂšs avoir quittĂ© la Russie, il lui a offert ce qu'il n'avait jamais eu auparavant la stabilitĂ©. À partir de 1948, toutes les Ɠuvres importantes de Balanchine ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pour le NYC Ballet ». À l'Ăąge de 44 ans, il peut commencer Ă  sĂ©rieusement consolider les fondations de l’Ɠuvre la plus magistrale de sa vie. De 1952 Ă  1954 la compagnie avait atteint un de ses points culminants, puis, aprĂšs la maladie de LeClercq, elle sombra pendant un temps - soulagĂ©e par l'arrivĂ©e d'une sublime ballerine française, Violette Verdy, l’étoile française du New York City Ballet qui non seulement a renforcĂ© considĂ©rablement les rangs de la compagnie mais a fourni Ă  Balanchine l'opportunitĂ© de jouer des rĂŽles qui exigeaient son Ă©lĂ©gance gauloise et sa musicalitĂ© suprĂȘme. À l'exception de Karin von Aroldingen, Violette Verdy, danseuse Ă©toile d’exception, jugĂ©e par beaucoup comme Ă©tant une des meilleures danseuses, si ce n'est la meilleure danseuse, du NYC Ballet, reste la seule ballerine europĂ©enne Ă  ĂȘtre devenue un Ă©lĂ©ment essentiel du City Ballet, contrairement Ă  l'impressionnante sĂ©rie de danseurs masculins de premier plan qui ont Ă©tĂ© importĂ©s de la tradition danoise Erik Bruhn, Helgi Tomasson, Adam LĂŒders, Ib Anderson, Nikolaj HĂŒbbe et Peter Martins lui-mĂȘme. Verdy et Melissa Hayden - une dynamo de confiance et d'affirmation, et un Ă©norme succĂšs auprĂšs du public - ont prĂ©sentĂ© le rĂ©pertoire, ainsi que la premiĂšre Ă©toile masculine amĂ©ricaine de Balanchine, le jeune Jacques d'Amboise nĂ© Joseph Jacques Ahearn, charmant et techniquement parfait, dont la virtuositĂ© impressionnait, devint partenaire et mentor de jeunes danseurs. Ce dernier a jouĂ© un rĂŽle central dans la compagnie pendant plus de trois dĂ©cennies. II Le triomphe de la plus grande compagnie de danse amĂ©ricaine au monde Nous avons pu voir les magnifiques compositions artistiques que Balanchine a inventĂ©es avant la crĂ©ation du New York City Ballet. Nous allons donc dĂ©couvrir maintenant les crĂ©ations de en tant que directeur crĂ©atif du Nyc Ballet. Voici les Ɠuvres majeures que ce MaĂźtre de Ballet extrĂȘmement talentueux a rĂ©alisĂ©es. 1 La domination du Ballet Russe cĂšde peu Ă  peu sa place au Ballet AmĂ©ricain En Mars 1877, la crĂ©ation du ballet du BolchoĂŻ, nommĂ© le Lac des cygnes, un chef d’Ɠuvre du rĂ©pertoire classique, aux extraordinaires costumes en dentelle. À l'image de l'exquis et renommĂ© "Lac des cygnes", et afin de dĂ©couvrir de somptueuses crĂ©ations en dentelle, guipure, broderie, et jabots Ă  festons, dĂ©couvrez un univers romantique et dĂ©licats entiĂšrement dĂ©diĂ© Ă  la passementerie ornementale, en visitant la boutique ÉlĂ©gante Dentelle. Initialement inventĂ© par Julius Reisinger au sein du Théùtre BolchoĂŻ Ă  Moscou, il est agrĂ©mentĂ© par la musique du cĂ©lĂšbre TchaĂŻkovski, et a connu depuis un succĂšs mondial retentissant, notamment grĂące Ă  certains splendides passages en pas de deux. Dans les annĂ©es 1940, c'est encore le ballet Russe qui a fait connaĂźtre la danse classique Ă  la plupart des publics amĂ©ricains, notamment les Ɠuvres de Mikhail Fokine Les Sylphides, Petrouchka, Spectre de la Rose, Firebird Puis celles de LĂ©onide Massine GaĂźtĂ© Parisienne, Boutique Fantasque. Il s’agissait bien entendu en grande majoritĂ© de danseurs russes. AprĂšs tout, ce sont les lĂ©gendes de Nijinski et de Pavlova qui ont attirĂ© pour la premiĂšre fois les AmĂ©ricains du XXe siĂšcle vers ce magnifique art qu’est le ballet. Le Ballet Russe avait sillonnĂ© le pays avec des stars telles que Danilova et les cĂ©lĂšbres "bĂ©bĂ©s ballerines" que Balanchine avait dĂ©couvertes au dĂ©but des annĂ©es 1930 Baronova, Toumanova et Riabouchinska - elles avaient alors 12, 13 et 14 ans. Et le Ballet Théùtre a mis en vedette Alicia Markova nĂ©e Marks Ă  consonance russe ainsi que les bĂ©bĂ©s ballerines adultes, la Cubaine Alicia Alonso, et un assortiment de jeunes hommes russes. 2 L’Ère de la Compagnie de Danse US de Balanchine En revanche, la compagnie de Balanchine, Ă  l'exception du virtuose AndrĂ© Eglevsky, Ă©tait dĂšs le dĂ©part rĂ©solument amĂ©ricaine, et ce de maniĂšre dĂ©libĂ©rĂ©e. Il voulait des danseurs amĂ©ricains, qui se produisent dans un style qu'il jugeait appropriĂ© au physique et Ă  l'Ă©nergie des AmĂ©ricains. Il faudra de nombreuses annĂ©es avant que la majoritĂ© du public new-yorkais n'accepte l’idĂ©e que ces danseurs US, ainsi que leur rĂ©pertoire, soient au niveau de ce que l'Europe avait pu prĂ©senter, et produire jusqu’alors. Mais Balanchine, malgrĂ© son talent mondialement reconnu, possĂ©dait Ă©galement ses dĂ©tracteurs, en l’occurrence le critique du New York Times, John Martin, qui a constamment condamnĂ© les ballets de comme Ă©tant froids et sans intrigue. Le City Ballet Ă©tait considĂ©rĂ© comme un spectacle au style singulier et dĂ©diĂ© Ă  une catĂ©gorie spĂ©cifique de spectateurs. Mais en 1949, deux Ă©vĂ©nements se sont produits, et ont provoquĂ© un changement radical Le premier est l'arrivĂ©e en AmĂ©rique du Sadler's Wells », aujourd'hui nommĂ© Royal Ballet d'Angleterre », - et en particulier le triomphe personnel de Margot Fonteyn, dans La Belle au bois dormant », le chef-d'Ɠuvre du classicisme créé en 1890 par Piotr Ilitch TchaĂŻkovski et Marius Petipa, le maĂźtre de ballet franco-russe, interprĂšte Ă©mĂ©rite de la BayadĂšre », et qui fut l'une des sources principales d’inspirations de Balanchine au cours de sa vie. L'autre Ă©tait le premier vĂ©ritable succĂšs du City Ballet, la reprise par Balanchine de l'Oiseau de feu » collaboration entre Stravinsky et Fokine, avec lequel Diaghilev et ses Ballets russes avaient fait fureur Ă  Paris en 1910. En acquĂ©rant les sublimes dĂ©cors de Chagall, datant de la fin de la Seconde Guerre mondiale, auprĂšs de l'impresario Sol Hurok, Balanchine a accĂ©lĂ©rĂ© le rythme, libĂ©rĂ© sa crĂ©ativitĂ©, et, chose primordiale, a créé une vĂ©ritable Ɠuvre magistrale, qui a ravi les critiques et le public. 3 Firebird » et Casse-Noisette » deux ballets au succĂšs fulgurant C'est sa quatriĂšme femme, Maria Tallchief, avec son style vestimentaire original et son passĂ© exotique d'amĂ©rindienne, ses gestes techniques hors pair et sa superbe musicalitĂ©, qui a portĂ© le ballet, faisant de Firebird » un triomphe au box-office, ce qui est remarquable Ă©tant donnĂ©, le contexte, et les conditions difficiles de cette Ă©poque. Avec Firebird, le New York City Ballet » a franchi un cap, et entre ce succĂšs et celui des compagnies de danses anglaises, New York se trouvait alors dans un Ă©lan irrĂ©sistible pour le domaine de la danse. Puis, en 1954, est arrivĂ© le spectacle de Casse-noisette », qui depuis plus de 40 ans reçoit un succĂšs phĂ©nomĂ©nal, pendant des semaines, et ce Ă  chaque NoĂ«l. Il a coĂ»tĂ© 80 000 dollars - deux fois plus que ce qui Ă©tait prĂ©vu initialement - mais l'argent a Ă©tĂ© trouvĂ©. Et Balanchine a obtenu des effets visuels saisissants tel qu’un arbre majestueux qui pousse comme par magie de plus en plus haut jusqu'Ă  dominer complĂštement la scĂšne, tandis que la joyeuse fĂȘte de NoĂ«l du premier acte se transforme en un monde mystĂ©rieux. Des effets scĂ©niques comme celui-ci, dont il se souvenait de son enfance au Théùtre Maryinsky de Saint PĂ©tersbourg - oĂč il avait lui-mĂȘme dansĂ© le petit prince Casse-Noisette - Ă©taient essentiels Ă  la vision de Balanchine. Ce dernier avait fait part du fait qu'il ne mettrait pas en scĂšne la Belle au bois dormant », initialement prĂ©sentĂ© au Théùtre Mariinsky de Saint-Petersbourg, parce que le Théùtre d'État ne pouvait pas accueillir les effets spĂ©ciaux qu'il pensait indispensables. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1950, il disait Ă  Richard Buckle, critique de ballet anglais, et futur biographe, "Ces théùtres ne sont tout simplement pas prĂ©vus pour accueillir les trĂšs grands spectacles, possĂ©dant d’importants effets visuels, nĂ©cessitant de l’espace et un matĂ©riel adaptĂ©. Balanchine disait En Russie, nous avions l'habitude d'avoir tout un rĂ©giment couchĂ© sous une toile peinte pour faire dĂ©ferler la mer par vagues". 4 Balanchine du classique Ă  la danse country amĂ©ricaine Il a chorĂ©graphiĂ© non seulement pour Charles Ives mais aussi pour des chansons folkloriques amĂ©ricaines Western Symphony » 1954 Marche Patriotique de John Philip Sousa Stars and Stripes Forever » 1958 et Gershwin Who Cares ? » plus tard en 1970. Des accents de jazz ont ponctuĂ© son travail, d'Apollo » Ă  Concerto Barocco » et "Rubies". On peut voir sur les films, et il est confirmĂ© par des danseurs comme Marie-Jeanne, que Barocco, par exemple, Ă©tait interprĂ©tĂ© de façon beaucoup plus jazzy il y a 50 ans qu'aujourd'hui. Il a fait appel Ă  un danseur classique de quadrille pour la version originale de Square Dance, et un grand projet non rĂ©alisĂ© a Ă©tĂ© The Birds of America, d'aprĂšs Audubon. ChorĂ©graphier pour Broadway n'Ă©tait pas seulement un moyen de gagner sa vie ; il aimait le show-business amĂ©ricain - "Rodgers and Hart sont de grands poĂštes" - et en a tirĂ© des leçons "À Broadway, j'ai appris Ă  plaire au public. Je suis commercial". Il a travaillĂ© non seulement Ă  Broadway, mais aussi pour les Ringling Bros., et le cirque Barnum & Bailey. En 1941, il a tĂ©lĂ©phonĂ© Ă  Stravinsky en Californie et lui a demandĂ© d'Ă©crire la musique d'un ballet avec des Ă©lĂ©phants. "Quel Ăąge ?" demanda Stravinsky. "TrĂšs jeune." "TrĂšs bien", dit Stravinsky. "Si ce sont de trĂšs jeunes Ă©lĂ©phants, je vais le faire." Le Cirque Polka n'a durĂ© qu'une seule saison pour les Ringling Bros. ; les Ă©lĂ©phants 🐘 ne semblaient pas l'apprĂ©cier. Il est possible qu'ils n'aient pas aimĂ© le tutu bleu pĂąle dont Balanchine, en tant que directeur du ballet, les avait habillĂ©s. Balanchine n'admirait pas seulement Astaire. Il ne tarissait pas d’éloges Ă  son sujet "Le danseur masculin que j'aime regarder est un AmĂ©ricain Fred Astaire. C'est le danseur le plus intĂ©ressant, le plus inventif, le plus Ă©lĂ©gant de notre temps". Dans une interview, il a admis que mĂȘme s'il n'Ă©tait pas nerveux de rencontrer Stravinsky pour la premiĂšre fois, "j'Ă©tais nerveux quand j'ai rencontrĂ© Ginger Rogers". Il aimait le fait que Tallchief Ă©tait un AmĂ©rindien, et qu'il portait jusqu'Ă  sa mort un bracelet turquoise que sa cousine lui avait offert. Il portait aussi des chemises de western et regardait des westerns et les Untouchables Ă  la tĂ©lĂ©vision. Mais il aimait par-dessus tout la façon dont les AmĂ©ricains dansaient "L'AmĂ©rique a son propre esprit - froid, lumineux, dur comme la lumiĂšre. Les bons danseurs amĂ©ricains peuvent exprimer une Ă©motion propre d'une maniĂšre que l'on pourrait presque qualifier d'angĂ©lique". FiĂšrement, il est devenu citoyen amĂ©ricain. À l’image de Balanchine, montrez votre attrait pour les États-Unis avec ces chemises cowboys de danse country 5 La School of American Ballet » l’école de Danse du NYCB Mais d'abord une Ă©cole ». L'histoire raconte que lorsque, en 1933, Lincoln Kirstein a demandĂ© Ă  Balanchine de venir en AmĂ©rique pour crĂ©er une compagnie de ballet, Balanchine a rĂ©pondu "Mais d'abord une Ă©cole." En d'autres termes, avant de pouvoir crĂ©er de magnifiques spectacles de danse, il fallait avoir de bons danseurs capables de les interprĂ©ter correctement, en ayant suivis des cours de danse par des experts. Et pour avoir de bons danseurs il fallait maitriser la chaĂźne du dĂ©but Ă  la fin, en ayant un conservatoire de danse oĂč Balanchine saurait montrer ses talents de professeur de danse, et ainsi jouer Ă  merveille son rĂŽle de directeur artistique. Quand il dit "Je voulais venir en AmĂ©rique pour crĂ©er une compagnie amĂ©ricaine", il dit aussi qu'il devait crĂ©er des danseurs amĂ©ricains comme il pensait qu'ils pourraient un jour l'ĂȘtre - non pas en imitant les SoviĂ©tiques, mais avec un style qui insistait sur la vitesse, l'agilitĂ©, l'attaque et, surtout, l'Ă©nergie. Souvenez-vous il appelait son Ă©cole "School of American Ballet", bien que lui et presque tous ses collĂšgues professeurs Ă©taient russes et qu'il n'y avait pas de vĂ©ritable ballet amĂ©ricain. DĂšs le dĂ©but, il voulait de jeunes AmĂ©ricains frais dans ses classes, et il Ă©tait prĂȘt Ă  attendre qu'ils se dĂ©veloppent. Ce n'est qu'Ă  la fin des annĂ©es 50, voire dans les annĂ©es 60, qu'il a pu compter sur la prĂ©sence de danseurs de premier ordre de l'Ă©cole dans les rangs de la compagnie. Les ballerines comme Diana Adams, Melissa Hayden, Nora Kaye et Janet Reed Ă©taient des importations. Le acadĂ©mie de danse rĂ©putĂ©e, comme le City Ballet lui-mĂȘme, sont maintenant dirigĂ©s par Peter Martins, qui fĂ»t autrefois un premier danseur talentueux, et, annĂ©e aprĂšs annĂ©e, des danseurs superbement formĂ©s en sortent non seulement pour se rendre au mais aussi dans des compagnies de ballet de tout le pays. MĂȘme la mort rĂ©cente de Stanley William - le grand professeur Danois qui Ă©tait un mentor particuliĂšrement important pour les garçons - a Ă©tĂ© prise de court. L'Ă©cole est le lieu oĂč la continuitĂ© est assurĂ©e, oĂč ce que danseur et chorĂ©graphe, voulait enseigner et transmettre aux jeunes Ă©tait perpĂ©tuĂ© dans la plus pure tradition. Maintenant que nous pouvons commencer Ă  Ă©valuer l'ensemble de l'entreprise AmĂ©ricaine de Balanchine d'un point de vue historique, il semble de plus en plus probable que l'Ă©cole - ou plutĂŽt la scolaritĂ© de ce dernier - sera son hĂ©ritage le plus durable et le plus significatif. Le City Ballet s'Ă©panouira ou non. Le rĂ©pertoire de - du moins une partie considĂ©rable de celui-ci - devrait survivre jusqu'au siĂšcle prochain ; il est dansĂ©, avec plus ou moins de succĂšs, non seulement partout en AmĂ©rique mais aussi dans le monde entier. Mais Balanchine n'y comptait pas "Bien sĂ»r, la danse d'aujourd'hui ne durera pas, elle n'a jamais durĂ© avant". Mais Ă  moins d'une catastrophe, il semble qu'il n'y ait aucune raison pour que la School of American Ballet ne continue Ă  affirmer ses normes dans le domaine de l’enseignement de la danse, tant que le ballet continuera d'ĂȘtre important en AmĂ©rique. Et Balanchine l'a compris dĂšs le dĂ©but. Non seulement "D'abord une Ă©cole ... " , mais, de maniĂšre dĂ©cisive "Je suis un professeur, c'est ma contribution." 6 Le NYC Ballet enchaĂźne les reprĂ©sentations dansantes Ă  succĂšs GrĂące au succĂšs phĂ©nomĂ©nal et annuel de Casse-Noisette, le New York City Ballet a trouvĂ© une bonne partie de sa future audience parmi les trĂšs nombreux enfants dont c'Ă©tait le premier spectacle dansant. En 1957 est arrivĂ© Agon », la plus grande des collaborations, aprĂšs Apollo », entre Stravinsky et Balanchine, un des plus grands maĂźtres de ballet du XXe siĂšcle Firebird », l’oiseau de feu, fut l’un des chefs d'Ɠuvres les plus rĂ©ussies de Diaghilev, Casse-Noisette », un classique du XIXe siĂšcle rĂ©inventĂ© et mis Ă  jour. Agon » semblait revisiter le spectacle dansant dans un registre encore jamais explorĂ© alors. Il a portĂ© les pas de danse classique Ă  un niveau nouveau, et a en outre dĂ©frayĂ© la chronique par l'association de la splendide et pĂąle Diana Adams, et de Arthur Mitchell, le beau danseur classique noir qui allait fonder le Dance Theatre of Harlem ». Le public et la critique ont Ă©tĂ© surpris par les innovations de cette dĂ©marche audacieuse pour l’époque, et le casting inhabituel des danseurs du ballet qui interpella les spectateurs par son audace, en cette annĂ©e 1957. Contrairement Ă  certaines Ɠuvres d'art rĂ©volutionnaires, Agon » a connu un succĂšs immĂ©diat. Le critique de danse Edwin Denby Ă©crit Ă  propos de l'impact Ă©norme sur le public de la soirĂ©e d'ouverture Le balcon s'est levĂ© en criant et en sifflant lorsque le chorĂ©graphe a pris son arc. En bas, les gens sont sortis dans le hall, les yeux brillants comme si la piĂšce avait Ă©tĂ© du champagne ». C'est Agon » qui a donnĂ© l’opportunitĂ© Ă  de nombreux grands danseurs de rĂ©aliser que Balanchine Ă©tait en effet un maĂźtre Ă  nul autre pareil, et qu’il pouvait s’illustrer Ă  la perfection dans tous les registres de la danse. Cela semblait ĂȘtre l’apogĂ©e de sa crĂ©ativitĂ© florissante en tant que chorĂ©graphe de renom – Ă  l’exception prĂšs qu’il y avait encore 25 annĂ©es d’arts chorĂ©graphiques Ă  venir. Sept annĂ©es passĂšrent depuis la crĂ©ation du spectacle Agon », et un autre succĂšs vient poindre Ă  l’horizon. Kirstein avait jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant – avec son vieil ami Nelson Rockefeller – dans la crĂ©ation du Lincoln Center for the Performing Arts », et un rouage crucial de ce projet Ă©tait le New York State Theater », conçu par Philip Johnson selon les spĂ©cifications de Balanchine, en tant que directeur de la danse. Au dĂ©but, le théùtre, ce centre chorĂ©graphique d’exception, semblait froid et surfait, loin de l’atmosphĂšre modeste et chaleureuse du centre-ville. Par la suite, ses avantages sont vite devenus Ă©vidents. Il y avait de la place pour les danseurs classiques dans les coulisses ; dans l’ancien théùtre, ils s’étaient pratiquement Ă©crasĂ©s contre les murs en sautant hors de la scĂšne. Et la nouvelle scĂšne Ă©tait vraiment grande – si grande que beaucoup d’anciens ballets ont dĂ» ĂȘtre adaptĂ©s en consĂ©quence. L’époque Ă©tait rĂ©volue oĂč, dans le final de la Symphonie en do, tous les danseurs ne pouvaient pas ĂȘtre entassĂ©s sur la scĂšne et s’envoler ensuite dans les coulisses. 7 Le Théùtre d’État dĂ©cuple les possibilitĂ©s de crĂ©ation de Balanchine Le Théùtre d’État a rendu rĂ©alisables, les chefs d’Ɠuvres impressionnants des annĂ©es 60 et 70, comme Joyaux, Don Quichotte, Union Jack, Valse de Vienne. Et dans son hall de promenade Ă  l’étage, il a offert aux spectateurs un espace public extrĂȘmement vaste, probablement un des plus grands de tous les théùtres de New York, et peut-ĂȘtre mĂȘme du monde. Avec son immense espace ouvert, les audacieuses statues blanches gĂ©antes d’Elie Nadelman Ă  chaque extrĂ©mitĂ©, et le balcon qui prolonge la promenade sur la place, le State Theater » est devenu un vaste lieu d’échange et de partage, pour les danseurs de ballet et les opĂ©rateurs de New York – son espace, sinon son dĂ©cor, est vĂ©ritablement majestueux. Balanchine a créé une sĂ©rie d’Ɠuvres majeures pendant les annĂ©es du Lincoln Center, mais le plus grand succĂšs de tous est venu de Jerome Robbins » en 1969- Dances at a Gathering ». Cette Ɠuvre remarquable – d’une durĂ©e d’une heure et comprenant une sĂ©rie de solos, de duos, de trios et de piĂšces d’ensemble interprĂ©tĂ©es par cinq hommes et cinq femmes sur de la musique pour piano de Chopin – a non seulement connu un succĂšs fulgurant mais s’est avĂ©rĂ©e ĂȘtre une rĂ©ussite rĂ©currente pour le rĂ©pertoire. Ce fut Ă©galement un triomphe personnel pour Robbins, qui revenait de sa formidable carriĂšre Ă  Broadway The King and I », West Side Story », Fiddler on the Roof » Robbins effectuait un retour au ballet classique non pas comme un fils prodigue, rĂŽle dans lequel il avait excellĂ© en l’interprĂ©tant pour Balanchine au dĂ©but des annĂ©es 50, mais cette fois comme un vĂ©ritable partenaire. Quelques annĂ©es auparavant, Robbins s’était illustrĂ© au Ballet Theatre avec Fancy Free », un rĂ©cit joyeux et explosif de trois marins en permission Ă  New York en pĂ©riode de guerre. Puis il avait Ă©largi son registre Ă  la comĂ©die musicale avec On the Town », et plus tard il avait rejoint le City Ballet », oĂč il a produit une sĂ©rie de succĂšs qui ont durĂ© dans le temps Afternoon of a Faun, The Concert, et The Cage. Ce dernier Ă©tant un drame poignant dans lequel une reine insecte s’avĂšre bien plus mortelle que le mĂąle. Robbins Ă©tait extrĂȘmement exigeants envers ses collaborateurs, et ses mĂ©thodes Ă©taient connues pour ĂȘtre Ă©prouvantes, contrairement aux adaptations faciles de Balanchine aux forces et faiblesses d’un interprĂšte – mais ses ballets complĂ©taient avec bonheur ceux de Balanchine, de style nĂ©o-classique ou nĂ©oclassique », les deux orthographes sont admises, donnant au City Ballet l’incroyable privilĂšge d’avoir deux illustres chorĂ©graphes de renom en rĂ©sidence. Robbins a continuĂ© Ă  faire des danses pour le City Ballet jusqu’à sa mort. 8 Le Festival Stravinsky Balanchine honore le maĂźtre musical qu’il admirait Enfin, en 1972, le Festival Stravinsky a eu lieu, pour marquer le premier anniversaire de la mort du compositeur et ce qui aurait Ă©tĂ© son 90e anniversaire. Stravinsky fut sans aucun doute la principale influence musicale sur Balanchine, l’homme qu’il admirait le plus et qu’il souhaitait le plus satisfaire. M. Stravinsky me procure des moments merveilleux, et j’aime y nager ... Il Ă©tait comme Einstein, personne ne sera plus jamais comme lui. » Pour cĂ©lĂ©brer le MaĂźtre, il dĂ©cida donc de lui consacrer un festival d’une semaine, prĂ©sentant non seulement les anciens ballets mais aussi une sĂ©rie de nouvelles piĂšces, de sa conception. D’autres illustres chorĂ©graphes rĂ©sidents participaient Ă©galement Ă  la fĂȘte tels que Robbins, son associĂ© de longue date, et John Taras un autre grand danseur de qualitĂ©. Ignorant Ă  l’époque le coĂ»t supplĂ©mentaire que cela engendrer 130 000 dollars, il a fermĂ© le théùtre pour une semaine de rĂ©pĂ©titions – il n’y avait pas d’autre moyen de prĂ©parer une trentaine de ballets en si peu de temps. Kirstein a comparĂ© la pĂ©riode de rĂ©pĂ©tition Ă  un dĂ©barquement miniature en Normandie ». L’effet sur le rĂ©pertoire et la rĂ©putation de Balanchine a Ă©tĂ© permanent. S’il y a un Ă©vĂ©nement qui l’a canonisĂ© comme le plus grand chorĂ©graphe du siĂšcle, un artiste d’une portĂ©e et d’une maĂźtrise tout Ă  fait extraordinaires, c’est bien le Festival Stravinski. Plus tard, Richard Poirier Ă©crira dans The Atlantic Monthly Dans l’histoire du ballet, Balanchine au State Theater de New York est l’équivalent de Shakespeare au Globe de Londres ». Je soupçonne que mĂȘme dans son esprit, ce fut l’évĂ©nement le plus marquant d’une vie artistique. Depuis 1972, il y a eu de nouveaux ballets, de nouveaux festivals, de nouveaux succĂšs, mais pas d’autres succĂšs fulgurants. Peut-ĂȘtre n’étaient-ils plus nĂ©cessaires. La compagnie Ă©tait dĂ©jĂ  fermement Ă©tablie au sommet de la vie culturelle amĂ©ricaine et Ă©tait admirĂ©e dans le monde entier. Il avait fallu attendre 25 ans pour atteindre ce niveau d’exception. D’une façon plus gĂ©nĂ©rale, depuis 1970 la ville de New York a su Ă©galement s’adapter et proposer Ă©galement des spectacles de danses contemporaines. De plus, bien aprĂšs, de nombreux danseurs d’exceptions ont vu le jour, comme la soliste Sara Adams, et jonathan Stafford, le danseur Ă©toile qui est actuellement directeur artistique au New York City Ballet, et Ă  la School of American Ballet. Le New York City Ballet a marquĂ© de son empreinte inimitable, l’OpĂ©ra Bastille de Paris avec un rĂ©pertoire variĂ© et des spectacles Ă  couper le souffle. De mĂȘme, plus tard, le Palais Garnier a reçu Ă  de nombreuses reprises des reprĂ©sentations du New York City Ballet, pour une reprĂ©sentation hommage notamment, appelĂ©e Jewels », en 2017. NĂ© en 1977, Benjamin Millepied est le deuxiĂšme, aprĂšs Violette Verdy, Ă  faire honneur Ă  la danse française et Ă  s’ĂȘtre illustrĂ© en devenant danseur Ă©toile au sein du NYC Ballet. Titre honorifique rĂ©compensant les meilleurs danseurs. RĂ©cemment une artiste nommĂ©e Indiana Woodward qui a rejoint le New York City Ballet en 2012, et qui a Ă©tĂ© promue en 2017, comme une des meilleures solistes de sa gĂ©nĂ©ration III La prestigieuse compagnie US de spectacles de danse face aux turpitudes Enfin, voici les difficultĂ©s que Balanchine a subi au cours de sa vie. Puis, les Ă©preuves auxquelles la compagnie de danse US a dĂ» faire face, et qu’elle a su surmonter en s’adaptant et en intĂ©grant de nouveaux Ă©lĂ©ments talentueux. 1 Balanchine une Vie JonchĂ©e d’EmbĂ»ches Pour les proches du New York City Ballet », l'histoire de la compagnie est une longue saga familiale. Une grande partie du drame est venue de l'observation de danseurs individuels se dĂ©veloppant sous la direction de Balanchine, rĂ©sultat de son incroyable capacitĂ© Ă  cultiver le talent jusqu'Ă  sa rĂ©alisation, sauf bien sĂ»r, lorsque la nature humaine - ou une calamitĂ© - s'y oppose. Ce sont ces Ă©ruptions de calamitĂ© et de nature humaine rampante qui ont fourni l'autre type de drame, qui allait des commĂ©rages Ă  la tragĂ©die. Et parce que la famille de Balanchine est devenue notre famille au fil des ans, ces Ă©vĂ©nements ont affectĂ© Ă©galement son public de fervents admirateurs. Les dĂ©buts de la vie de Balanchine ont Ă©tĂ© marquĂ©s par d’innombrables difficultĂ©s. Il n'a pas Ă©tĂ© facile de l'installer Ă  l'Ă©cole de ballet du Théùtre ImpĂ©rial Ă  l'Ăąge de 9 ans - et, en rĂ©alitĂ©, il s'est enfui de l'Ă©cole peu aprĂšs son arrivĂ©e. Il n'Ă©tait lĂ  que par accident, en tout cas il Ă©tait destinĂ© Ă  une carriĂšre dans la marine, mais sa mĂšre l'a emmenĂ© par hasard tandis que sa sƓur auditionnait et on lui a demandĂ© de passer une audition Ă©galement. Il avait Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  une quasi famine dans la pĂ©riode post-rĂ©volutionnaire de Petrograd et Ă  une tuberculose quasi mortelle. Et il Ă©tait Ă©motionnellement vulnĂ©rable - quand en 1945 sa troisiĂšme femme, la belle Vera Zorina, l'a quittĂ©, il Ă©tait dĂ©semparĂ© ; un ami de cette Ă©poque se souvient de lui en pleurs incontrĂŽlables, jour aprĂšs jour. 2 les drames et scandales du New York City Ballet Mais ces mauvaises expĂ©riences de la vie Ă©taient derriĂšre lui au moment oĂč le New York City Ballet » a vu le jour. Ses premiĂšres annĂ©es manquaient de stabilitĂ© financiĂšre, mais ce fut une pĂ©riode d'expansion, d'excitation et d'Ă©panouissement. Le dĂ©sastre frappe lorsqu’en 1956 sa derniĂšre femme - la jeune, belle et pleine d'esprit ballerine Tanaquil LeClercq - a contractĂ© la polio alors que la compagnie se produisait Ă  Copenhague, et elle devait rester paralysĂ©e jusqu'Ă  la taille. Le fait qu'une personne si exceptionnellement douĂ©e et charmante soit si affligĂ©e Ă©tait dĂ©jĂ  assez terrible ; Qu'elle soit la femme de Balanchine, une danseuse centrale du rĂ©pertoire et sur laquelle il avait créé de nombreux rĂŽles importants, le plus cĂ©lĂšbre Ă©tant celui de la fille condamnĂ©e qui danse avec la Mort dans La Valse, fut un coup dĂ©vastateur pour toute l'entreprise et pour ses adeptes. Balanchine est restĂ© avec sa femme au Danemark jusqu'Ă  ce qu'elle soit assez bien pour ĂȘtre ramenĂ©e Ă  la maison, et s’est Ă©loignĂ© du monde dans la danse pendant un annĂ©e entiĂšre - une pĂ©riode de deuil et d'incertitude pour tout le monde. Il se sentait irrationnellement coupable parce que lorsque "Tanny" avait 15 ans, il l'avait reprĂ©sentĂ©e dans un court ballet pour une soirĂ©e de charitĂ© de la Marche des dix sous, dans lequel une sinistre silhouette en noir s'Ă©tait prĂ©sentĂ©e et l'avait frappĂ©e de polio, prĂ©figurant son destin personnel. Le violoniste Nathan Milstein, qui voyait frĂ©quemment les Balanchines pendant cette triste pĂ©riode, le dĂ©crivait comme ayant Ă©tĂ© "mari, pĂšre, mĂ©decin, nourrice" pour sa femme affligĂ©e par la maladie. L'histoire de LeClercq ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e que comme une tragĂ©die, mais l'histoire de chaque ballerine est une sorte de drame, ne serait-ce que parce que, tĂŽt ou tard, la danse doit s'arrĂȘter - gĂ©nĂ©ralement bien avant que la volontĂ© de danser ne disparaisse. Le drame qui affectait Balanchine et ses ballerines Ă©tait particuliĂšrement fort, parce que les relations entre eux Ă©taient gĂ©nĂ©ralement trĂšs intenses Ă©motionnellement, impliquant l'art, la collaboration, la carriĂšre et, parfois, l'amour et le mariage. On peut considĂ©rer toute sa vie et son art comme une recherche de la femme idĂ©ale, qui serait aussi, par dĂ©finition, la danseuse idĂ©ale, c'est-Ă -dire la danseuse sur laquelle et avec laquelle il pourrait rĂ©aliser ses plus grandes ambitions crĂ©atives. 3 Balanchine ses liens affectifs avec ses balerines La premiĂšre ballerine sur laquelle il a jetĂ© son dĂ©volu fut Tamara Toumanova, la gracieuse "baby ballerine" dont il avait fait la connaissance en 1931. Il avait voulu l'Ă©pouser, mais la cĂ©lĂšbre Mama Toumanova dĂ©cida que Tamara Ă©tait bien trop jeune. Tout une sĂ©rie de danseuse finira par le rejeter, que ce soit sur le plan amoureux ou bien professionnel, parmi lesquelles Marie-Jeanne, Zorina, Diana Adams et Tallchief ; Chacune d’elles se mariera avec un autre homme et aura des enfants - ce que Balanchine se refusait Ă  faire. Sa relation avec la jeune danseuse sur laquelle il s'est focalisĂ© au milieu des annĂ©es 50 Ă©tait atypique, mais elle l'Ă©tait Ă©galement. La sublime, douĂ©e et fantasque Allegra Kent lui a inspirĂ© la crĂ©ation ou la reprise d'une sĂ©rie de rĂŽles dans lesquels elle restait l'objet innocent du dĂ©sir - quelles que soient les passions qu'elle Ă©voquait chez les autres, Kent elle-mĂȘme en sortait toujours indemne. Sa carriĂšre a Ă©tĂ© la plus Ă©trange de toutes les ballerines de Balanchine. Elle Ă©tait un instrument entre ses mains, elle rĂ©sistait Ă  son autoritĂ© ; elle avait un superbe physique, mais elle Ă©tait lĂ©gĂšrement en surpoids pour une danseuse de cette envergure. Elle a eu un enfant, avec son mari, le photographe Bert Stern, et est revenue pour danser ; un autre enfant, un autre retour ; un troisiĂšme enfant, un troisiĂšme retour. Pendant 30 ans, elle est venue et repartie, disposant d’un traitement de faveur auprĂšs de Balanchine. Elle Ă©tait la fille prodigue. Et pour son public, toujours la mĂȘme question qui revenait avant chaque spectacle chorĂ©graphique "Est-ce que Allegra fait partie des danseuses cette annĂ©e ?". Mais ce que Balanchine souhaitait le plus, et n'avait jamais rĂ©ussi Ă  obtenir, Ă©tait une muse qui danserait toujours. Elle devait arriver Ă  la School of American Ballet » en 1960 - sans doute le profondĂ©ment religieux Balanchine aurait-il dit qu'elle avait Ă©tĂ© envoyĂ©e par Dieu - et son art, sa personne et sa carriĂšre allaient transformer et bouleverser le New York City Ballet ». Elle venait de Cincinnati et s'appelait Roberta Sue Ficker, bientĂŽt remplacĂ©e par Suzanne Farrell. Diana Adams, en tournĂ©e dans le pays dans le cadre d'une recherche de talents financĂ©e par la Fondation Ford », l'avait dĂ©couverte et lui avait proposĂ© d'auditionner pour M. B. BĂ©nĂ©ficiant d'une bourse complĂšte Ă  l'Ă©cole, elle fut rapidement intĂ©grĂ©e Ă  la compagnie et trĂšs vite l'objet de l'intĂ©rĂȘt de Balanchine. Elle Ă©tait belle et talentueuse, mais elle avait aussi une profonde musicalitĂ© et une puissante intelligence de la danse. DĂšs le dĂ©but, il Ă©tait clair qu'elle Ă©tait prĂȘte Ă  tout essayer, Ă  tout faire, Ă  ĂȘtre tout ce dont il avait besoin. "S'il pensait que je pouvais faire quelque chose, je le croirais", a-t-elle Ă©crit dans son autobiographie de 1990, "Holding on the Air", souvent Ă  l'encontre de mon propre raisonnement. Je lui faisais confiance pour ne pas me laisser ĂȘtre une idiote, mais plutĂŽt un outil, un instrument entre ses mains. En bref, je lui ai confiĂ© ma vie". Et encore "Offrir moins plutĂŽt que plus n'Ă©tait pas une possibilitĂ© pour moi, c'Ă©tait la mort." VoilĂ  enfin le danseur dont l'engagement Ă©tait aussi passionnĂ© et total que le sien. Violette Verdy, la plus analytique des ballerines du City Ballet, a dĂ©clarĂ© au sujet de Suzanne Farell Parfois, je reconnais le plus pur style de Balanchine quand je la regarde." En 1963, un nouveau ballet – les Mouvements pour piano et orchestre » - est rĂ©pĂ©tĂ© par Adams et le danseur de ballet principal de la compagnie, Jacques d'Amboise, sur une nouvelle partition de Stravinsky. 4 l’ascension et la dĂ©chĂ©ance d’une danseuse d’exception Suzanne Farell Adams tombe enceinte et doit se retirer, et Ă  la demande de d'Amboise, le rĂŽle est confiĂ© Ă  Farrell, qui n'a pas encore 18 ans et qui est toujours dans le corps de ballet. Adams et d'Amboise lui enseignent le rĂŽle dans le salon d'Adams, sans musique, et quelques jours plus tard, Farrell passe l’audition, avec Balanchine et Stravinsky comme jury, lors d'une rĂ©pĂ©tition pour laquelle elle est en retard Ă  cause d'un examen d'algĂšbre Ă  l'Ă©cole ! Farrell triomphe dans Mouvements », et peu aprĂšs Balanchine rĂ©alise son premier ballet spĂ©cialement pour elle – MĂ©ditation », un duo trĂšs Ă©motionnel dans lequel un homme plus ĂągĂ© d'Amboise encore Ă©voque en mĂ©moire une jeune femme qu'il a aimĂ©e. Une dĂ©claration d'amour aussi explicite pour une telle nouvelle venue ne pouvait pas passer inaperçue, et bientĂŽt ce que tout le monde soupçonnait se confirmait Balanchine avait complĂštement cĂ©dĂ© aux pouvoirs de Farrell. S'il fallait d'autres preuves, ce serait deux ans plus tard avec son ballet en trois actes Don Quichotte ». Le vieux Don, Ă  la fois confus et noble, est inspirĂ©, soignĂ© et sĂ©duit par sa servante Dulcinea, symbole de puretĂ© et de sensualitĂ©. Lors de la premiĂšre reprĂ©sentation, Balanchine lui-mĂȘme incarna Don Quichotte, et il Ă©tait Ă©vident qu'il ne dansait pas seulement avec Farrell mais bien pour Farell. C'Ă©tait Ă  la fois un couronnement, il l'appelait "princesse d'albĂątre", et une dĂ©claration. En dehors de la scĂšne, l'expression des sentiments de Balanchine envers Farell Ă©tait tout aussi limpide. Chaque soir, il se tenait dans les coulisses du théùtre pour la regarder, et lorsque le ballet dans lequel elle se produisait Ă©tait terminĂ©, il quittait le théùtre avec elle, ignorant les danses et les danseurs qui suivaient. Elle a jouĂ© tous les grands rĂŽles, anciens et nouveaux, qu'elle pouvait espĂ©rer interprĂ©ter. Naturellement, sa position privilĂ©giĂ©e suscitait du ressentiment, tant de la part des danseuses dĂ©jĂ  Ă©tablies que des autres jeunes ballerines qui espĂ©raient attirer l'attention de M. B. Ainsi, la combinaison de la possessivitĂ© et de l'obsession de Balanchine conjuguĂ©es Ă  la rĂ©serve naturelle de Farrell, isolaient cette derniĂšre du reste de la compagnie. Plusieurs danseurs seniors sont partis, en exposant trĂšs clairement leurs raisons lorsque Patricia Neary a dĂ©missionnĂ©, Balanchine lui a dit "J'ai le droit d'aimer". "Tu devrais aimer les quatre-vingts d'entre nous" fut sa rĂ©ponse. Maria Tallchief, pendant une douzaine d'annĂ©es la prima ballerine non proclamĂ©e du City Ballet, a fait la cĂ©lĂšbre remarque suivante "Cela ne me dĂ©range pas d'ĂȘtre classĂ©e par ordre alphabĂ©tique, mais cela me dĂ©range d'ĂȘtre traitĂ©e par ordre alphabĂ©tique". Balanchine est restĂ© impassible. Non seulement Farrell Ă©tait sa princesse d'albĂątre, mais elle Ă©tait aussi son "poisson-chat" - et pas n'importe quel chat ou n'importe quel poisson, a expliquĂ© Farrell. Le chat Ă©tait un guĂ©pard, pour la vitesse ; le poisson Ă©tait un dauphin, pour l'intelligence. AprĂšs une reprĂ©sentation de Don Quichotte un soir, il dit Ă  Richard Buckle "J'ai vu toutes les danseuses, et il n'y en a jamais eu une comme elle. Elle peut tout faire". Leur relation personnelle s'est intensifiĂ©e. Ils Ă©taient constamment ensemble, avec l'approbation de la mĂšre de Farrell qui, contrairement Ă  Mama Toumanova, avait encouragĂ© la relation dĂšs le dĂ©but. Mais la passion de Balanchine pour Farrell et son amour pour lui n'Ă©taient apparemment pas consommĂ©s physiquement. Il Ă©tait toujours mariĂ© Ă  LeClercq, et Farrell Ă©tait une catholique fervente. Mais il avait Ă©galement 41 ans de plus qu'elle, malgrĂ© sa vitalitĂ©, et son charme, un homme d'un Ăąge avancĂ©. Peut-ĂȘtre avait-elle le sentiment d'ĂȘtre non seulement une princesse d'albĂątre mais aussi une princesse emprisonnĂ©e ». Pour toutes sortes de raisons, son dĂ©sir pour elle grandit et la rĂ©sistance de Farell persista. De toutes les relations avec des femmes inaccessibles qu'il idĂ©alisait et qu'il ne pouvait finalement pas obtenir, celle-ci Ă©tait la plus reprĂ©sentative car tant de choses Ă©taient en question sur un point de vue artistique, tragique parce que maintenant il devait se sentir rejetĂ© comme un vieil homme. Avec ses danseuses, sur scĂšne comme en dehors, n’avait qu’un seul but mener la danse. Farrell rationalise la situation de cette façon "Balanchine avait besoin de chorĂ©graphier pour vivre, tout comme j'avais besoin de danser pour vivre. Aucun de nous n'avait besoin d'ĂȘtre mariĂ© pour vivre". Lorsqu'elle est tombĂ©e amoureuse d'un jeune danseur de la compagnie, Paul Mejia, et qu'elle l'a Ă©pousĂ©, la situation est devenue intolĂ©rable. Balanchine, dans son angoisse, a enlevĂ© des rĂŽles Ă  Mejia, et Farrell a soutenu son mari. Un soir, alors qu'on lui refusait un rĂŽle qu'il avait dĂ©jĂ  dansĂ©, Farrell envoya un ultimatum Ă  Balanchine si Paul ne dansait pas ce soir-lĂ , ils dĂ©missionneraient tous les deux. Sa vision de sa relation avec Ă©tait la suivante danseuse et chorĂ©graphe, ni plus, ni moins. Balanchine a ignorĂ© son avertissement, l'a Ă©galement retirĂ©e du programme, et Farrell a quittĂ© la compagnie. À tous les niveaux, ce fut un traumatisme profond - pour elle, pour Balanchine et pour le New York City Ballet dans son ensemble, qui, depuis une demi-douzaine d'annĂ©es, avait Ă©tĂ© dominĂ© par sa prĂ©sence. C'Ă©tait en 1969, et les annĂ©es suivantes devaient ĂȘtre une pĂ©riode de dĂ©solation artistique et personnelle pour Balanchine. Les rangs des danseuses du NYC Ballet Ă©taient clairsemĂ©s, les ballerines plus ĂągĂ©es Ă©taient soit parties, soit n'Ă©taient plus Ă  leur apogĂ©e techniquement et physiquement parlant, et les plus jeunes n'Ă©taient pas complĂštement aguerries. 5 Patricia Mcbride une danseuse de Ballet au style amĂ©ricain typique Pendant ces annĂ©es, la compagnie a Ă©tĂ© soutenue dans une large mesure par une danseuse dont le style Ă©tait aux antipodes de celui de Farrell, par son look et son tempĂ©rament, l’étonnante Patricia McBride, une grande danseuse et une reprĂ©sentation fidĂšle de la jeune fille traditionnelle et typiquement amĂ©ricaine. Elle Ă©tait de petite taille, de faible corpulence, dynamique, et aussi indispensable Ă  Robbins qu'Ă  Balanchine. On lui avait confiĂ© le rĂŽle central de femme dans Dances at a Gathering », qui, ironiquement, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© en premiĂšre le soir mĂȘme oĂč Farrell a quittĂ© la compagnie. La premiĂšre grande Ɠuvre de Balanchine aprĂšs le dĂ©part de Farrell – Who Cares ? », sur des chansons de Gershwin - a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e triomphalement Ă  McBride. Elle avait quelques annĂ©es auparavant formĂ© une splendide Ă©quipe avec le tout aussi Ă©nergique et douĂ© Edward Villella. Patty McBride, plus que toute autre ballerine dans l'histoire du New York City Ballet, avait l'art de sĂ©duire son audience - ils l'aimaient tout simplement, et pour de bonnes raisons. Sa nature heureuse et apparemment simple, rĂ©vĂ©lĂ©e par sa danse claire mais expressive, Ă©tait la solution idĂ©ale pour une troupe de danse traumatisĂ©e et un public dĂ©concertĂ©. L'autre ballerine extrĂȘmement talentueuse qui a Ă©tĂ© repĂ©rĂ©e pendant cette rude pĂ©riode Ă©tait Gelsey Kirkland, qui fĂ»t une premiĂšre danseuse » de haute volĂ©e, dont l’innocence et la douceur apparente dissimulaient une technique hors pair. Lors d'une rĂ©pĂ©tition de CoppĂ©lia », elle Ă©tait second rĂŽle, derriĂšre McBride, tandis qu’elle Ă©tait cĂ©lĂšbre pour ses propres reprĂ©sentations de CoppĂ©lia avec le Ballet Russe. Peu aprĂšs, elle allait partir danser avec Baryshnikov Ă  l'American Ballet Theatre » et cela fut fatal pour sa carriĂšre. Dans son autobiographie, Dancing on My Grave », elle rend responsable Balanchine pour une grande partie de ce qui lui est arrivĂ©. 6 Balanchine focalise son attention sur de nouvelles danseuses Gelsey Kirkland fut trĂšs probablement la seule ballerine qui ait exprimĂ© autre chose que de la crainte et de l'amour pour lui. AprĂšs que Farrell ait quittĂ© le New York City Ballet, Balanchine a dĂ» se focaliser sur les nouveaux arrivants, et les deux qu'il a choisi de mettre en avant Kay Mazzo et Karin von Aroldingen devaient s’investir pleinement dans leur nouveau rĂŽle. En effet, avec cette danseuse de nationalitĂ© Allemande, Karin von Aroldingen, il allait vivre sa derniĂšre relation significative sur le plan affectif. Il a jouĂ© des rĂŽles exceptionnels pour les deux femmes, et aujourd'hui Mazzo est co-prĂ©sident avec Peter Martins du corps enseignant de l'Ă©cole de l'American Ballet, tandis que von Aroldingen, qui a hĂ©ritĂ© des droits sur un certain nombre de ses Ɠuvres, met en scĂšne des ballets et aide Ă  gĂ©rer le George Balanchine Trust. Cinq ans plus tard Balanchine retrouve un Ă©quilibre et Farrell reste en exil, et travaille majoritairement avec la sociĂ©tĂ© Maurice BĂ©jart Ă  Bruxelles. Les aficionados de Farrell dĂ©couvrent le rĂ©pertoire de BĂ©jart oĂč elle s’épanouie partiellement. En effet, son style Ă©tait davantage destinĂ© au registre créé par Balanchine. Au cours de l'Ă©tĂ© 1974, elle lui a Ă©crit "Cher George, aussi merveilleux que ce soit de voir tes ballets, c'est encore plus merveilleux de les danser. Est-ce impossible ? Je t'aime, Suzi." En janvier 1975, elle, mais pas son mari, Paul, Ă©tait de retour dans la cĂ©lĂšbre compagnie de danse amĂ©ricaine. La relation personnelle n'a plus jamais Ă©tĂ© ce qu'elle Ă©tait, mais le partenariat artistique a repris, et une fois de plus Balanchine faisait preuve de gĂ©nie pour l’aider Ă  rĂ©aliser le sien. Il a continuĂ© Ă  le faire jusqu'Ă  la fin, pour aboutir Ă  son dernier chef-d'Ɠuvre, Mozartiana », en 1981. Farrell Ă©crira plus tard "C'est parce que ce ballet existait que j'ai pu survivre Ă  la mort de l'homme qui l'a créé". Le retour de Farrell au City Ballet a tout changĂ©, tout comme sa domination initiale sur ce ballet, et son dĂ©part l'a Ă©galement fait. Elle dansait avec plus de profondeur et de beautĂ© que jamais auparavant. Il est facile de supposer que l'exil et les difficultĂ©s l'ont fait mĂ»rir, mais peut-ĂȘtre que c'est le fait d'ĂȘtre seule, sans Balanchine, qui l'a fait - ou peut-ĂȘtre qu'elle a simplement grandi, en tant que personne et en tant qu'artiste ; AprĂšs tout, elle n'avait que 23 ans lorsqu'elle a quittĂ© la compagnie. A son retour, Farell dansa merveilleusement bien. Kirstein dĂ©clara, lors de l'une des premiĂšres reprĂ©sentations de retour de Farell "Cela signifie que les cinq prochaines annĂ©es sont sĂ»res. Mais c'est Delia Peters, l'une des dirigeantes de la compagnie, qui a eu le dernier mot sur l'histoire de Farrell "Le retour de Suzanne est la meilleure chose qui nous soit arrivĂ©e depuis qu'elle est partie." 7 Joseph Duell Danseur ÉmĂ©rite au Destin Tragique Si l'histoire de Farrell a eu une fin heureuse, l'histoire du jeune et prometteur artiste promu Ă  une exceptionnelle carriĂšre de danseur principal, Joseph Duell, Ă  elle eu une fin tragique, la plus triste depuis la maladie de LeClercq. En 1986, ce dernier s'est jetĂ© Ă  la mort, nu, depuis la fenĂȘtre de son appartement. Le retentissement fut dĂ©vastateur pour la compagnie, dĂ©sormais dirigĂ©e par Peter Martins. Joe et son frĂšre aĂźnĂ©, Daniel, Ă©taient venus Ă  l'Ă©cole alors qu'ils Ă©taient de jeunes garçons et avaient rapidement Ă©tĂ© choisis par Kirstein afin de devenir de futurs leaders potentiels au sein de la compagnie. En effet, ils se sont rapidement distinguĂ©s comme des danseurs hors pair, et ils Ă©taient parmi les rares membres du NYC Ballet Ă  ĂȘtre rencontrĂ©s rĂ©guliĂšrement lors des rĂ©ceptions chez Kirstein. En dehors de la scĂšne, Joe Duell Ă©tait d'une politesse sans faille et trĂšs intelligent ; sur scĂšne, il Ă©tait beau, fiable, un excellent partenaire. Et dans les annĂ©es 1980, il commençait Ă  crĂ©er des spectacles dansants avec brio. Mais hĂ©las, s’est Ă©bruitĂ© Ă  son sujet, une histoire d'instabilitĂ©. Son Ă©tat psychique s'est progressivement dĂ©gradĂ© et, et il fĂ»t admis dans un hĂŽpital pour une importante dĂ©pression. La plupart des membres de la compagnie ignoraient Ă  quel point il Ă©tait devenu gravement atteint moralement. La majeure partie de l'amertume qui a suivi son dĂ©cĂšs est venue du fait que Joseph Duell qui Ă©tait un excellent danseur, aurait pu ĂȘtre secouru si la gravitĂ© de sa situation avait Ă©tĂ© portĂ©e Ă  l'attention de la direction. Au moment du suicide de Duell, l'adversitĂ© suprĂȘme avait dĂ©jĂ  frappĂ© La mort de Balanchine, mĂȘme si elle ne surprit personne. Sa santĂ© Ă©tait mauvaise depuis de longues annĂ©es - crise cardiaque, opĂ©ration Ă  cƓur ouvert, graves problĂšmes oculaires et, sans doute le pire pour lui, une perte de vitalitĂ© et de capacitĂ© Ă  exprimer clairement Ă  ses danseurs ce qu'il attendait d'eux. 8 Les derniers jours de Balanchine au sein du NYCB Lorsque MikhaĂŻl Baryshnikov a rejoint la compagnie en 1978, par exemple, M. B. ne pouvait pas lui faire un ballet. Ils pouvaient Ă©changer en russe, de l'Ă©cole, et de la compagnie de Saint-PĂ©tersbourg, dont ils Ă©taient tous deux issus, mais il Ă©tait trop tard pour qu'ils puissent collaborer ensemble. Bien que Balanchine se soit remis de son opĂ©ration cardiaque, il est lentement devenu Ă©vident que sa mĂ©moire et ses facultĂ©s physiques Ă©taient dĂ©faillantes. Il fut hospitalisĂ©, et un long et douloureux processus de dĂ©tĂ©rioration s'installa. Ses danseurs et ses amis sont venus encore et encore s'asseoir Ă  son chevet jusqu'Ă  ce que, le 30 avril 1983, ce soit terminĂ©. AprĂšs sa mort, sa maladie fut diagnostiquĂ©e comme un trouble neurologique rare, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, mais ce dont il est rĂ©ellement mort Ă©tait hors de propos l'homme qui avait formĂ© tant de gĂ©nĂ©rations de danseurs du City Ballet, leur avait fourni leur rĂ©pertoire, les avait employĂ©s, les avait guidĂ©s - leur avait donnĂ©, en substance, leur vie - n'existait plus. Il ne s'Ă©tait jamais intĂ©ressĂ© Ă  l'avenir ; le ballet n'existait pour lui qu'au moment oĂč il Ă©tait dansĂ© Nous sommes maintenant dans cette pĂ©riode oĂč les gens disent "Oh, mon Dieu, que se passera-t-il quand vous partirez ?" Mais tout le monde part... Ce ne serait pas bien dans cinquante ans de faire ce que nous faisons maintenant. Ce sera autre chose." Pourtant, cette approche philosophique n'est pas trĂšs rĂ©confortante. Lors du majestueux service funĂšbre dans l'Ă©glise orthodoxe russe oĂč il a cĂ©lĂ©brĂ©, bondĂ© de ses ex-femmes, de ses danseurs passĂ©s et prĂ©sents, de ses collĂšgues et admirateurs, il ne pouvait y avoir que peu de gens qui ne regardaient pas avec anxiĂ©tĂ© vers l'avenir. Ils ont compris Ă  quel point un ballet artistique est fragile. Si la compagnie et son rĂ©pertoire devaient se dĂ©sintĂ©grer, l'expĂ©rience artistique suprĂȘme de leur vie serait terminĂ©e. Qui se souciait, Ă  ce moment-lĂ , de ce que serait la situation dans 50 ans ? Suivez les Pas du LĂ©gendaire NYC Ballet ! À la fin comme au dĂ©but, il y a Balanchine. Parmi les nombreuses grandes leçons qu'il nous a apprises, il y a celle que rien ne reste immobile ; la danse devrait changer, doit Ă©voluer et changera, que cela nous plaise ou non. Et pourtant, les spectacles du New York City Ballet continuent au Théùtre d'État et dans le monde entier. GrĂące aux tĂ©moignages de danseurs et danseuses classiques qui ont connu Balanchine, Ă  ses propres dires, ou Ă  ceux des dirigeants de la compagnie, vous avez maintenant une vision complĂšte sur son Ɠuvre. Vous avez pu constater que son histoire a Ă©tĂ© entachĂ©e de turpitudes temporaires, et qu’elle a su rester l’une des meilleures compagnies de danse au monde. Afin d’ĂȘtre dans les meilleures conditions possibles pour dĂ©buter, ou bien pour performer parfaitement, il vous faut des tenues et accessoires adĂ©quats. En effet, afin de vous Ă©quiper en articles de danses, et suivre les pas du mythique ballet de New York, USA LĂ©gende vous suggĂšre de vous rendre sur La Boutique Danse. 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Voicimaintenant plus d’un an que l’ancien danseur Ă©toile du New York City Ballet mĂ»rit Bach Studies. Il l’a, dans un premier temps, chorĂ©graphiĂ© avec sa compagnie de Los Angeles. "Pour faire un travail de qualitĂ©, j’ai besoin de temps, affirme-t-il.

Culture Aux Etats-Unis, sa rĂ©putation est faite depuis plusieurs annĂ©es. Paris le dĂ©couvre avec "Amoveo", une de ses crĂ©ations pour le Ballet de l'OpĂ©ra de Paris, jouĂ©e Ă  guichets fermĂ©s au Palais Garnier. Chaque premiĂšre europĂ©enne du danseur et chorĂ©graphe Benjamin Millepied voit dĂ©barquer un charter d'AmĂ©ricains venus soutenir l'Ă©toile française du New York City Ballet, le NYCB. Qui sont donc ces fans rĂ©solus qui suivent Ă  la trace cet artiste de 29 ans quasiment inconnu en France ? Des mĂ©cĂšnes, gĂ©nĂ©ralement passionnĂ©s par la danse, qui garnissent les poches de la compagnie Millepied. Un mois avant la soirĂ©e du jeudi 9 novembre, date de la reprĂ©sentation d'"Amoveo", sa crĂ©ation - sur une musique de Philip Glass - pour le Ballet de l'OpĂ©ra de Paris, les fauteuils du Palais Garnier Ă©taient dĂ©jĂ  pris d'assaut. "Ils viennent me voir et en profitent pour passer un week-end Ă  Paris, c'est sympa, non ?, glisse Millepied comme une boutade. C'est comme ça que ça se passe aux Etats-Unis si vous voulez avoir une chance de faire vivre une troupe. Chercher des fonds fait aussi partie du travail..." Paris dĂ©couvre Benjamin Millepied. New York, oĂč il a dĂ©barquĂ© Ă  l'Ăąge de 16 ans, porte depuis longtemps au pinacle le talent de ce Bordelais d'origine, dont la sĂ©duction opĂšre avec le plus grand naturel. SacrĂ© danseur Ă©toile du NYCB en 2002, il jouit d'une rĂ©putation que son charme français aurĂ©ole d'exotisme. ChorĂ©graphe, il vient de mettre en scĂšne MikhaĂŻl Baryshnikov dans un solo, "Years Later". "On s'est croisĂ© dans la compagnie en faisant la barre quotidienne et on a commencĂ© Ă  discuter",raconte Benjamin Millepied. "C'est une histoire de vie, de travail,renchĂ©rit Baryshnikov. On a passĂ© deux ans Ă  monter le solo en collaboration avec un ami de Benjamin, le danseur et vidĂ©aste Olivier Simola. On prend notre temps, c'est trĂšs agrĂ©able. Il y a beaucoup de confiance entre nous. L'important, c'est d'ĂȘtre vrai, d'Ă©viter les histoires d'ego." Singulier phĂ©nomĂšne que ce jeune homme au nom prĂ©destinĂ©, qui semble rĂȘver sa vie, en rĂ©aliser chaque Ă©tape comme un conte de fĂ©es. AprĂšs avoir fait ses classes aux Etats-Unis, le danseur revient en France par la grande porte de l'OpĂ©ra comme chorĂ©graphe. L'OpĂ©ra, Benjamin Millepied en avait peur lorsqu'il Ă©tait enfant. Il fantasmait sur l'AmĂ©rique, celle de Baryshnikov, des chorĂ©graphes Jerome Robbins et George Balanchine du NYCB, dont le dynamisme fluide, la musicalitĂ© millimĂ©trĂ©e le stimulent. "Leur rapport Ă  la musique surtout me fascine. C'est la musique qui motive ma danse, qui la fonde. Je danse parce que j'aime la musique", s'enflamme celui qui interprĂšte aujourd'hui au NYCB tout le rĂ©pertoire Robbins-Balanchine. Il a 13 ans lorsqu'il dĂ©croche l'audition au conservatoire de Lyon. Il dĂ©barque de Bordeaux, lestĂ© d'une formation dispensĂ©e par sa mĂšre, Catherine Millepied, professeur de danse contemporaine. Il sidĂšre le directeur de l'Ă©poque, Philippe Cohen, aujourd'hui Ă  la tĂȘte du Ballet de GenĂšve, qui se bat pour lui obtenir une dĂ©rogation il faut avoir 14 ans pour ĂȘtre pensionnaire. "Il Ă©tait hors de question de laisser filer un talent pareil, glisse Philippe Cohen que Millepied, dont les parents sont sĂ©parĂ©s, considĂšre "presque comme un pĂšre". C'est son intelligence du mouvement et son tempĂ©rament qui m'ont frappĂ©. Il est trĂšs vif Ă  tous points de vue. C'est lui qui a dĂ©cidĂ© de devenir danseur classique. Il n'a pas la grosse tĂȘte, il crĂąne juste ce qu'il faut pour faire sa place dans un pays comme les Etats-Unis. Mais il faut qu'il fasse attention Ă  ne pas courir trop de liĂšvres Ă  la fois." Benjamin Millepied est un veinard. De nombreux anges gardiens l'entourent. "Il sait ce qu'il veut et comment l'obtenir, glisse Guy Darmet, directeur de la Maison de la danse de Lyon, qui fut le premier Ă  le programmer en France, il y a deux ans. C'est trĂšs rare qu'un jeune artiste suscite une telle adhĂ©sion. Benjamin est un vĂ©ritable ovni. Sa façon de faire respirer le vocabulaire classique est totalement unique aujourd'hui. Et puis, lorsqu'un danseur vous apporte sur un plateau des piĂšces de Jerome Robbins, ça ne se refuse pas." Depuis la mort de l'auteur de West Side Story, en 1998, Benjamin Millepied peut diffuser son rĂ©pertoire, avec l'accord de la Fondation Jerome Robbins. Une carte de visite qui se passe de commentaire. Le maĂźtre a fait basculer le parcours de Millepied. "Il m'a surtout appris Ă  ĂȘtre moi-mĂȘme sur un plateau, dans une relation simple et sincĂšre avec les autres, dans un rapport spontanĂ© avec la musique. Avec lui, j'ai aussi compris ce que signifie "less is more"." Ce principe, Benjamin Millepied l'applique Ă  une partition chorĂ©graphique bourrĂ©e de difficultĂ©s. Au point, parfois, de susciter une crainte voir les interprĂštes voler dans le dĂ©cor. On conserve le souvenir vif de son Casse-noisette 2005, rĂ©glĂ© pour le Ballet de GenĂšve. Sur fond de chalet montagnard, la gestuelle de Millepied dĂ©rapait entre classique et contemporain, portĂ©e par une virtuositĂ© et une urgence trĂšs personnelles. "Il faut que ça bouge, bouge. J'adore la virtuositĂ© mais Ă  une condition que tout soit limpide, lisible." Cette langue chorĂ©graphique trĂšs spĂ©cifique, certains interprĂštes de l'OpĂ©ra de Paris, en rĂ©pĂ©tition pour Amoveo, l'Ă©voquent "comme une suite de pas imbriquĂ©s les uns dans les autres, et non posĂ©s cĂŽte Ă  cĂŽte, ce qui rend la chose difficile mais passionnante". Surtout Ă  la vitesse Ă  laquelle elle doit ĂȘtre exĂ©cutĂ©e. A voir Benjamin Millepied inventer sa danse sous les yeux du corps de ballet, on comprend l'emballement. En dĂ©pit d'une blessure au pied qui date d'il y a deux mois, il dĂ©roule une invention ininterrompue, improvise en changeant de cap Ă  la seconde, s'autocritique - "C'est peut-ĂȘtre con ce que je suis en train de faire" - et se fĂ©licite dans le mĂȘme mouvement - "C'est assez dĂ©licieux Ă  danser". "Je ne comprends le boulot de chorĂ©graphe qu'en direct dans le studio, insiste-t-il. Impensable pour moi de dĂ©barquer avec des trucs dĂ©jĂ  faits que les danseurs doivent recopier." Mais d'oĂč vient ce dos ondulant, cette souplesse qui aurĂ©olent le moindre pas d'une grĂące animale ? "Enfant, j'ai passĂ© cinq ans Ă  Dakar et ma mĂšre me faisait prendre tous les cours de danse africaine possibles. De ce cĂŽtĂ©-lĂ , j'ai beaucoup donnĂ©." Pour ce qui est du ballet, Benjamin Millepied compte encore donner Ă©normĂ©ment. Parmi ses rĂȘves, la mise en scĂšne de deux fleurons, La Belle au bois dormant et Le Lac des cygnes. Rosita Boisseau Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Françaisvivant aux États-Unis depuis son plus jeune Ăąge, ex de l'Ă©cole de danse de Lyon et danseur Ă©toile et soliste depuis 1998 du New York City
Danseur Ă©toile du New York City Ballet et chorĂ©graphe de Black Swan », le Français Benjamin Millepied, 34 ans, est l’égĂ©rie de L’Homme libre, le nouveau parfum d’Yves Saint Laurent, et vient d’avoir un bĂ©bĂ© avec Natalie Portman. Il nous raconte sa nuit Ă  l’OpĂ©ra. Le trac?Je ne l'ai plus depuis longtempsA 20 h 30, quand le rideau se lĂšve, mon Ă©tat de concentration est au maximum. J’arrive au théùtre au moins deux heures avant pour m’échauffer, enchaĂźner les Ă©tirements. Je choisis toujours un studio oĂč je suis seul, ainsi, jusqu’à l’entrĂ©e en scĂšne, mon Ă©tat physique et mental monte en puissance. Le trac? En tant que danseur, je ne l’ai plus depuis longtemps. AprĂšs plus de vingt ans de pratique, forcĂ©ment, ça passe
 En revanche, la peur, je l’ai encore Ă  chaque fois que je prĂ©sente pour la premiĂšre fois une de mes chorĂ©graphies. Quand on crĂ©e, on montre une partie de soi plus personnelle, ce qui vous rend forcĂ©ment vulnĂ©rable. Et puis, au final, c’est comme un film, mĂȘme s’il y a les meilleurs interprĂštes, on ne peut jamais savoir Ă  l’avance comment ça va marcher. Alors, les premiers soirs, je suis dans la salle, toujours extrĂȘmement tendu en attendant le verdict du public! J'ai toujours Ă©tĂ© un fonceurQuand je danse, il y a des soirs avec et des soirs sans. Des soirs oĂč le public est plus attentif, oĂč la danse est Ă  la fois plus facile et plus intense. Pourquoi ces moments de grĂące? Je n’en sais rien. Cela reste inexplicable pour moi ! Je suis arrivĂ© Ă  New York Ă  15 ans pour Ă©tudier Ă  la prestigieuse School of American Ballet. J’ai tout de suite adorĂ© l’école et la ville. Je savais que je voulais ĂȘtre danseur, j’allais voir des spectacles tous les soirs, c’était fantastique ! Et puis, tout s’est enchaĂźnĂ©. Deux ans plus tard, j’ai intĂ©grĂ© le New York City Ballet et, Ă  25 ans, j’ai Ă©tĂ© nommĂ© danseur Ă©toile. Cette mĂȘme annĂ©e, j’ai créé ma premiĂšre chorĂ©graphie. J’ai toujours Ă©tĂ© un fonceur quand j’ai une idĂ©e, je trouve les moyens de la rĂ©aliser, magique de danser devant des centaines de personnes J’ai naturellement confiance, sans doute parce que ma mĂšre, qui est danseuse, m’a toujours fait sentir que tout Ă©tait possible. Elle n’a jamais freinĂ© mon enthousiasme, mĂȘme quand il s’est agi de me laisser partir en internat au Conservatoire de Lyon alors que je n’avais que 13 ans
C’est magique de danser devant des centaines de personnes et, Ă  la fin, de sentir que c’était rĂ©ussi, que la salle Ă©tait transportĂ©e. AprĂšs chaque spectacle, je suis super high » et il me faut trois heures pour redescendre ! Je rentre dans ma loge, je bois des litres d’eau, je prends une douche
Avec Natalie, j’ai dĂ©couvert le monde du cinĂ©maAprĂšs, j’ai besoin de sortir. Natalie est dans la salle ou me rejoint aprĂšs le spectacle, et nous allons souvent au restaurant en bas de chez nous, dĂźner avec des proches avec qui je partage l’amour de la danse. Ma famille new-yorkaise, en quelque sorte. Je ne fume pas mais je bois volontiers un ou deux verres de vin, le meilleur moyen pour dĂ©compresser ! J’ai aussi beaucoup d’amis dans d’autres disciplines artistiques – la musique, la littĂ©rature
Avec Natalie, j’ai dĂ©couvert le monde du cinĂ©ma, c’est totalement nouveau pour moi. J’ai rencontrĂ© Terrence Malick, Tom Tykwer
 J’aime les rĂ©alisateurs, leur univers visuel trĂšs dense et les conversations passionnantes que l’on a avec eux. J’aime ĂȘtre entourĂ© de crĂ©ateurs, c’est stimulant et, parfois, des collaborations se nouent. Par exemple, les crĂ©atrices de la marque Rodarte, Kate et Laura Mulleavy, dont je suis trĂšs proche, vont dessiner les costumes de l’une de mes prochaines chorĂ©graphies pour le New York City fois rentrĂ© Ă  la maison, si je ressens une douleur dans mon corps, je la soigne en mettant de la glace dessus. TrĂšs souvent, je prends aussi un bain chaud pour me relaxer. Vers 1 heure, je suis enfin redescendu et ma nuit commence, hachĂ©e, car, maintenant, je me rĂ©veille sans cesse pour aller voir mon bĂ©bĂ© dormir. Toutel'information Ă©conomique sur lesechos.fr, , , Benjamin Millepied, Ă©toile et toiles Sortir PubliĂ© le 28/09/17 mis Ă  jour le 08/12/20 Partager © Laurent Philippe / Divergence Le fondateur du New York City Ballet est actuellement Ă  l’honneur Ă  l’OpĂ©ra de Paris avec “Joyaux”, spectacle prĂ©cieux portĂ© au ciel par les danseurs. Chic ! Le Ballet de l'OpĂ©ra de Paris commence fort sa saison et offre jusqu'Ă  la mi-octobre, une plongĂ©e en profondeur dans l'art du ballet selon Balanchine. En 1967, le fondateur du New York City Ballet et surtout de l'Ă©cole qui va avec avait imaginĂ© son spectacle comme une soirĂ©e Ă  part entiĂšre, aprĂšs avoir Ă©tĂ© brutalement inspirĂ© par les vitrines du joaillier Van Cleef et Arpeels, en passant sur la 5e avenue Ă  New-York. Ainsi naquit Jewels Joyaux, balade hommage au style classique, et Ă  ses diffĂ©rentes couleurs, selon les bains culturels qu'il traverse. Les trois couleurs de pierres prĂ©cieuses titrant les trois volets du ballet Emeraudes, Rubis et Diamants s'appuient sur trois univers musicaux FaurĂ©, Stravinsky, Tchaikovski et trois villes dansantes Paris, New-York, Saint-PĂ©tersbourg qui correspondent, dans le dĂ©sordre, Ă  l'itinĂ©raire du chorĂ©graphe... Danseur nĂ© Ă  son art avant la RĂ©volution de 1917 dans les Ballets ImpĂ©riaux du tzar, dĂ©barquant ensuite aux Ballets Russes de Diaghilev Ă  Paris, pendant les annĂ©es 20, et qui, enfin, dĂ©veloppa son fameux style Ă  New-York, avant et aprĂšs guerre, en se nourrissant parfois du cĂŽtĂ© de Broadway. Cette rĂȘverie archi-accomplie est une danse de grand couturier oĂč chaque geste individuel compte pour l'Ă©quilibre de l'ensemble. Et oĂč, Ă  l'inverse, le soliste n'aurait pas la mĂȘme allure sans le langage du groupe. Comment notre troupe nationale du Ballet de l'OpĂ©ra de Paris s'empare t' elle de cette Ɠuvre toujours vivifiĂ©e outre-atlantique par le New York City Ballet ? A sa maniĂšre, et avec classe, dans de nouveaux costumes moins kitschs que les originaux, sacrĂ©ment affĂ»tĂ©s en 2000 par Christian Lacroix, quand Joyaux entre enfin Ă  son rĂ©pertoire. Emeraude, hommage vert d'eau au ballet romantique français, fait de la danseuse une OphĂ©lie mĂ©lancolique dont les bras sont des lianes. Samedi 23 septembre dernier, l'Ă©toile LaĂ«titia Pujol faisait ses adieux, resplendissante d’élĂ©gance et de lĂ©gĂšretĂ© au bras de Mathieu Ganio. On va la regretter... Elle fut magnifiquement ovationnĂ©e Ă  la fin, applaudie par la troupe augmentĂ©e des anciennes Ă©toiles et des Ă©lĂšves de l'Ă©cole de danse, dans un joyeux mĂ©lange d'histoire passĂ©e et d'avenir en germe ! Dans Rubis, la compagnie pourtant déçoit un peu sur le swing jazzy que Stravinsky impulse Ă  son Capriccio pour piano et orchestre. Leur tempo ne serait-il pas trop lent, pas assez vibrionnant pour ces dĂ©hanchements syncopĂ©s ? Si Alice Renavand semble heureuse dans cette partition, LĂ©onore Baulac apparaĂźt un peu Ă  la peine... Le ballet est une femme » disait Balanchine, et Diamants, Ă©vocation de son Ă©cole russe sur la musique sentimentale de TchaĂŻkovski, en est la preuve. Amandine Albisson et Hugo Marchand forment un couple splendide oĂč la ballerine, mise en valeur avec douceur par son cavalier, est une sculpture vivante. FidĂšles Ă  leur tradition, les interprĂštes parisiens tirent l'ensemble vers le ciel, quand les New-yorkais dĂ©veloppent une fluiditĂ© plus ronde et sensuelle. Mais c'est tout aussi superbe. Et l'on peut les applaudir avec cƓur dans les morceaux de bravoure, Ă©clats trĂšs brillants de cette troisiĂšme piĂšce grands Ă©carts qui s'envolent et sorties de scĂšne aux fugaces figures, faites pour imprimer Ă  jamais nos rĂ©tines ! A voir Joyaux, 2h10, jusqu'au 1er octobre. Au Palais Garnier, Paris IXe, Partager Contribuer

Sile romantisme joue une part essentielle dans le rĂ©pertoire du Ballet de l’OpĂ©ra de Paris (en 1972, Pierre Lacotte recrĂ©e La Sylphide de Filippo Taglioni), des crĂ©ations ont lieu, cĂŽtĂ© français, avec Roland Petit et Maurice BĂ©jart et, cĂŽtĂ© amĂ©ricain, avec George Balanchine (formĂ© en Russie et fondateur du New York City Ballet) et Jerome Robbins.

Benjamin Millepied est un artiste français protĂ©iforme fondateur de la compagnie Dance Project, danseur, chorĂ©graphe et cinĂ©aste. Il a dirigĂ© le ballet de l’OpĂ©ra national de Paris. NommĂ© en 2001 danseur Ă©toile du New York City Ballet, Benjamin Millepied y interprĂšte les grands ballets de George Balanchine, de Jerome Robbins, mais Ă©galement des chorĂ©graphies plus contemporaines, notamment d’Angelin Preljocaj. En 2002, il dĂ©bute, en parallĂšle de son activitĂ© de danseur, sa carriĂšre de chorĂ©graphe en crĂ©ant le “Triple Duet” Ă  Londres, marquant le dĂ©but de ses rĂ©alisations pour de grandes troupes telles que celles du Ballet de l’OpĂ©ra national de Paris, de l’American Ballet Theatre et du Ballet Mariinski. En 2004, Benjamin Millepied est nommĂ© directeur artistique du Morriss Center Dance Ă  Bridgehampton New York, et dĂ©cide, en 2011, de quitter le New York City Ballet pour fonder, Ă  Los Angeles, sa propre compagnie Dance Project, en collaboration avec divers artistes contemporains comme le compositeur Nico Muhly ou le peintre scĂ©nographe Paul Cox. En janvier 2013, Benjamin Millepied est nommĂ© Ă  la tĂȘte du Ballet de l’OpĂ©ra national de Paris, qu’il dirigera jusqu’en 2016, annĂ©e oĂč il quitte ses fonctions pour pouvoir se consacrer Ă  la crĂ©ation artistique de sa compagnie de danse.
LinterprĂšte de «LĂ©on» et de «Star Wars» a rĂ©pĂ©tĂ© pendant des mois pour ĂȘtre Ă  la mesure physique du rĂŽle, avec Benjamin Millepied, danseur principal au New York City Ballet, qui a
PubliĂ© 20h08le New York City Ballet dans Orpheus» en 1952, selon une chorĂ©graphie de George Balanchine sur une musique d'Igor Srtavinsky. GETTYIMAGESLipnitzkiDansera? Dansera pas? La nuit du 7 au 8 mai 1954, Joseph Laniel, le premier ministre, hĂ©site. La dĂ©faite de l'armĂ©e française Ă  DiĂȘn BiĂȘn Phu, actĂ©e durant l'aprĂšs-midi, le place devant une dĂ©cision dĂ©licate. Il est notoire que les SoviĂ©tiques soutiennent le ViĂȘt Minh. DĂšs lors peut-on laisser le Ballet du BolchoĂŻ triompher sur la scĂšne de l'OpĂ©ra de Paris? Certes, 10 000 places ont Ă©tĂ© vendues et les danseurs russes n'attendent que le lever de rideau. Mais une dĂ©lĂ©gation d'anciens combattants d'Indochine ne cache pas son intention de faire un scandale si les reprĂ©sentations ne sont pas annulĂ©es. Ils ont achetĂ© 150 billets et sont prĂȘts Ă  perturber les 8 mai, date anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement prend ses responsabilitĂ©s. La tournĂ©e est ajournĂ©e». AussitĂŽt l'association France-URSS monte au crĂ©neau avec tout ce que le pays compte de compagnons de route du communisme. Pour Sartre, cette muflerie a valeur d'un signe. Elle remplace, sans danger rĂ©el, la dĂ©claration de guerre Ă  l'URSS.»RĂ©cemment hĂŽte Ă  Lausanne d'un congrĂšs d'historiens du sport, StĂ©phanie Gonçalves met en Ă©vidence dans sa thĂšse Danser pendant la guerre froide», la valeur symbolique dont le ballet classique est parĂ© depuis des siĂšcles. Lorsque Louis XIV fait mettre en scĂšne le Ballet de la nuit» 1653, c'est pour apparaĂźtre en Roi-Soleil et pour faire entendre que l'État, c'est lui! Dans la Russie tsariste, le Maryinski et le BolchoĂŻ sont autant de joyaux de la Couronne impĂ©riale. Et au sortir du deuxiĂšme conflit mondial, on ne trouve pas meilleurs ambassadeurs que les grandes compagnies pour faire de la diplomatie culturelle.Les premiĂšres tournĂ©es ont lieu entre la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui, certes, n'ont pas de contentieux. Mais elles sont partie intĂ©grale de la remise en route d'aprĂšs-guerre, explique la docteure en histoire contemporaine de l'UniversitĂ© libre de Bruxelles. Le Ballet de l'OpĂ©ra de Paris dont certains membres ont Ă©tĂ© accusĂ©s d'avoir Ă©tĂ© trop proches de l'Occupant devait redorer son blason. C'est durant le blocus de Berlin, en 1948, qu'il effectue une prestigieuse tournĂ©e de six semaines de New York Ă  MontrĂ©al.»En 1952, Ă  Paris, la CIA, sous couvert du CongrĂšs pour la libertĂ© de la culture», finance le festival L'Ɠuvre du XXe SiĂšcle». Concerts du Boston Symphony Orchestra, exposition du Museum of Modern Art et spectacles du New York City Ballet, tournĂ©es Ă  la clĂ© jusqu'Ă  Lausanne en juin 1952. Pour les AmĂ©ricains, il s'agit de montrer que New York est la nouvelle capitale culturelle du monde. Le prĂ©sident Eisenhower le dit clairement il faut prendre des mesures immĂ©diates et puissantes pour dĂ©montrer la supĂ©rioritĂ© des produits et valeurs culturelles de notre systĂšme de libre entreprise».Staline, le tsar rouge, ne manque jamais d'imposer un Lac des cygnes» au BolchoĂŻ Ă  ses hĂŽtes de marque, Mao TsĂ©-toung inclus 1950. Mais les premiĂšres tournĂ©es de la compagnie moscovite n'auront lieu qu'aprĂšs sa mort 1953. AprĂšs le fiasco diplomatique» parisien, le BolchoĂŻ s'invite Ă  Londres. Mais cette fois, c'est AndreĂŻ Gromyko, membre du Politburo, qui menace d'annuler la tournĂ©e une athlĂ©tique lanceuse de disque russe, Nina Ponomareva, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e pour vol de chapeaux sur Oxford Street
 La Pravda» y voit une grossiĂšre provocation». Cette fois, les esprits finissent par se calmer, Ponomareva n'Ă©tant condamnĂ©e qu'Ă  une amende. Le succĂšs de la tournĂ©e dĂ©construit les stĂ©rĂ©otypes. Les SoviĂ©tiques qui passaient pour des barbares, quasi le couteau entre les dents, se rĂ©vĂšlent ĂȘtre des danseurs athlĂ©tiques et Ă©lĂ©gants», relĂšve StĂ©phanie mesure que la dĂ©tente s'impose, le financement Ă©tatique des tournĂ©es se rĂ©trĂ©cit. Peu Ă  peu, les imprĂ©sarios prennent la main. Aujourd'hui le State Department amĂ©ricain ne maintient plus qu'un programme chorĂ©graphique Dance Motion», grĂące auquel trois compagnies contemporaines ont rĂ©cemment Ă©tĂ© envoyĂ©es du Kazakhstan au PĂ©rou. Si le contexte politique a changĂ©, BolchoĂŻ, Maryinski, Ballet de l'OpĂ©ra de Paris, Royal Ballet, American Ballet Theatre et New York City Ballet, les Big Six», n'en continuent pas moins Ă  assurer de par le monde le prestige de leurs pays article a Ă©tĂ© automatiquement importĂ© de notre ancien systĂšme de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur Ă  community-feedback Nous vous remercions de votre comprĂ©hension et votre collaboration.
Unfilm qui suit l’entraĂźnement Ă©prouvant d’une danseuse vedette du ballet « Le Lac des Cygnes ». Benjamin Millepied est l’un des chorĂ©graphes engagĂ©s pour les besoins du tournage. NĂ© en 1771 Ă  Bordeaux, il fut d’abord danseur Ă©toile au sein du New York City Ballet oĂč sa carriĂšre dĂ©colle considĂ©rablement. C'est ainsi qu'il

Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s George Balanchine a traversĂ© Paris hier aprĂšs-midi Ă  la vitesse d'un mĂ©tĂ©ore. ArrivĂ© Ă  Orly vers 14 heures, il prenait le train pour Milan Ă  l'heure du dĂźner. Son fin visage grave Ă  peine fatiguĂ©, le cou ceint d'une Ă©charpe en soie tricolore, le " dernier-nĂ© " de Diaghilew se laissa mitrailler par les photographes sur la passerelle de l'avion Ă  cĂŽtĂ© de Tamara Toumanova, qui - le hasard aime souvent mĂȘler les routes des Ă©toiles - se trouvait dans le mĂȘme avion que lui. La PhĂšdre de Cocteau, qui porte toujours le masque de la beautĂ© tragique, va tourner un film oĂč elle incarnera la Pavlova, et sera de nouveau engagĂ©e Ă  l'OpĂ©ra comme Ă©toile pour la saison de ballets en juillet. Balanchine, lui, part rĂ©gler pour la Scala de Milan, que dirige Aurel Miloss, le Ballet impĂ©rial, qu'il crĂ©a Ă  New-York en 1941 sur le Concerto en do de TchaĂŻkovski, et que reprit le Sadler's Wells en 1950. On sait que le New York City Ballet, compagnie chorĂ©graphique qu'il a créée en 1948, se produira Ă  Paris en mai sur la scĂšne de l'OpĂ©ra, puis sur celle du théùtre des Champs-ÉlysĂ©es. Balanchine, dans son français hĂ©sitant, nous a parlĂ© des ballets qu'il comptait nous prĂ©senter alors. " La Cage, de JĂ©rĂŽme Robbins ; un ballet de Stravinsky, qui verra sans doute le triomphe de Nora Kaye ; une nouvelle version du Lac des Cygnes, avec AndrĂ© Eglevsky et Maria Tallchief ; le Fils prodigue, de Prokofiev, dont j'avais fait la chorĂ©graphie pour Diaghilew, dans des dĂ©cors de Rouault. JĂ©rĂŽme Robbins y tient le rĂŽle que crĂ©a Serge Lifar il y a vingt-cinq ans ; les Quatre tempĂ©raments, d'Hindemith ; Jinx, de Benjamin Britten ; Till Eulenspiegel, de Richard Strauss ; l'Oiseau de feu et OrphĂ©e, de Stravinsky ; la Valse, de Ravel. Tous ces ballets sont de moi. Et vous verrez, rĂ©glĂ©s par JĂ©rĂŽme Robbins, l'Age d'angoisse, de Bernstein, le Joueur de flĂ»te de Hamelin, d'Aaron Copland. - Trouvez-vous le temps de faire des tournĂ©es ? - Pas dans notre propre pays. Notre seul voyage fut pour Londres il y a deux ans. Mais nous irons Ă  travers toute l'Europe cette annĂ©e avant et aprĂšs Paris. - La plupart de vos ballets sont sans dĂ©cors ? Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

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