Descouleurs inimitables. Au-delà de cette approche pragmatique, l'automne est probablement la plus belle saison pour organiser une sortie en van. Tout d'abord parce que les couleurs de cette saison sont uniques. Les jaunes, les bruns, les rouges, les ocres, les verts du mois d'octobre font de l'automne une période à part, pleine de poésie.
Avoir le goĂ»t des formes brĂšves, des livres peu Ă©pais – on dit parfois “plaquettes”, sans que l’on sache si c’est en lien avec le beurre ou avec le sang. Aimer les pages envahies de blanc, pas nĂ©cessairement de poĂ©sie – mais c’est en ce domaine qu’on en trouve le plus. Avoir le goĂ»t d’accumuler ces petits ouvrages, parfois dĂ©licatement fabriquĂ©s Ă  la main jusqu’à former de sacrĂ©es piles, devenues “monstres” n’oublions pas ce titre trouvĂ© par Jean-Pierre Faye en 1975 pour le n°23 de Change Monstre poĂ©sie. Adorer aussi les “pavĂ©s” dĂ©bordant de matiĂšre que l’on a du mal Ă  refermer avant de les avoir finis. RĂȘver que toute bibliothĂšque contienne des livres de formats et d’épaisseurs diffĂ©rents certains ne pesant que quelques grammes, d’autres, au contraire, intransportables – dont on demande quelle machine a bien pu les imprimer. Le marchĂ© de la poĂ©sie s’est enfin tenu en plein air sous un vent d’automne parfois ravageur – mais aussi sous un soleil froid. Quelques nouveautĂ©s ou non, dues Ă  des autrices et des auteurs que le bĂątisseur de constellations n’a jamais rencontrĂ©s, ont retenu son attention une autre suivra avant la fin de l’automne. High time to Start ! 1. Pour commencer, un livre qui se dĂ©tache par son volume, son ambition, sa nĂ©cessitĂ©, sa rĂ©ussite Format AmĂ©ricain, l’intĂ©grale 1993-2006, publiĂ© aux Éditions de l’Attente sous la direction de Juliette ValĂ©ry. 1120 pages, pas moins – Ă  la mĂ©moire d’Emmanuel Hocquard. Non seulement le rassemblement d’une somme difficilement accessible, mais complĂ©tĂ©e par quelques inĂ©dits. Dans son introduction, Juliette ValĂ©ry Ă©crit “J’ai lu rĂ©cemment que les impressions issues des photocopieurs laser sont vouĂ©es Ă  l’effacement en quelques dĂ©cennies. La poudre noire qui tient lieu d’encre, qu’un processus de cuisson fait adhĂ©rer au papier, va s’en dissocier, redevenant poussiĂšre en quelque sorte, et en secouant les Format AmĂ©ricain on obtiendra des cahiers blancs.” Aussi fascinant que terrifiant ! Heureusement, de nouvelles machines ont pris le relais et ce pavĂ© de 5,2cm d’épaisseur, impeccablement rĂ©alisĂ© – souple, solide et pas trop lourd –, tient toutes ses promesses le tenant agrĂ©ablement en main, je remarque le bruit trĂšs particulier que fait le papier quand on en dĂ©roule rapidement les cahiers. On ne va pas raconter toute l’histoire de cette sĂ©rie particuliĂšrement discrĂšte, mais mĂ©morable pour qui s’intĂ©resse Ă  la poĂ©sie amĂ©ricaine contemporaine – Juliette ValĂ©ry ajoute “Il faut aussi laisser les livres parler tout seuls”, je suis bien d’accord avec elle. Mais rappelons que cette belle histoire est le fruit de nombre de sĂ©minaires de traduction collective de poĂ©sie amĂ©ricaine qui eurent lieu au “Centre de poĂ©sie & traduction” de la Fondation Royaumont. Petit rappel des faits “1992. Peu aprĂšs la parution de 49+1 Nouveaux poĂštes amĂ©ricains, Emmanuel Hocquard me fait part de son idĂ©e de lancer une collection, de bulletins peut-ĂȘtre, afin de publier des traductions de sĂ©ries de poĂšmes ou textes brefs, des petites formes de fabrique rapide, auto-produits, faciles Ă  diffuser par la poste. Une sorte d’anthologie ouverte, in progress, qui s’augmente au fur et Ă  mesure des dĂ©couvertes de textes, des propositions des traducteurs
, laissant place Ă  l’imprĂ©vu, par une mise en Ɠuvre plus fluide et lĂ©gĂšre que l’imprimerie traditionnelle” Ă©crit Juliette Valery qui “accepte de prendre en main la collection” pour laquelle Emmanuel Hocquard a dĂ©jĂ  trouvĂ© un nom Format AmĂ©ricain en rĂ©fĂ©rence au papier machine standard US. Écoutons-la encore quelques instants “Entre deux portes de la grande salle dĂ©serte, haut dans les Ă©tages Ă  Royaumont, trĂŽne la machine. Jusque tard dans la nuit, imprimer, verso aprĂšs recto. RĂ©gler le contraste, tenter de caler au plus prĂšs le registre, l’alignement du miroir, de contrer l’approximation du copieur de bureau ; surveiller chaque sortie, guetter la surchauffe, les “bourrages papier.” “Comme tout imprimeur ou garagiste, finir par connaĂźtre la machine au son.” Quelque chose d’à la fois commun dans sa fabrication et de relativement prestigieux par son contenu et sa mise en page. TrĂšs sĂ©lectif et en mĂȘme temps ouvert les grands noms de la poĂ©sie amĂ©ricaine de l’aprĂšs-guerre y sont, de John Ashbery Ă  Charles Bernstein, de Jack Spicer Ă  Suzan Howe, de George Oppen Ă  Cole Swensen, de Robert Creeley Ă  Keith et Rosmarie Waldrop – et beaucoup d’autres, dont quelques inconnues que l’on a d’autant plus plaisir Ă  dĂ©couvrir. On ne donnera pas la liste des traducteurs qui ont travaillĂ© apparemment en bonne entente, mais on prĂ©cisera que l’édition n’est pas bilingue on n’y trouvera que le texte français donnĂ© en tant que re-crĂ©ation et, si nous ne pouvons juger de sa fidĂ©litĂ© Ă  l’original, il nous est possible d’apprĂ©cier comment ça sonne ou non dans notre langue ; par exemple, ce poĂšme de Robert Creeley traduit de l’amĂ©ricain par Jean-Paul AuxemĂ©ry “ATTENTE Comptais-tu les jours d’à prĂ©sent jusque alors et jusqu’oĂč pour trouver quoi, qui n’était pas connu depuis toujours ?” Emmanuel Hocquard “À mes yeux, la contribution des traductions de poĂ©sie amĂ©ricaine d’aujourd’hui Ă  la littĂ©rature française d’aujourd’hui consiste Ă  1 fabriquer de la distance dans un espace-temps en voie de resserrement incessant ; 2 dire la distance ; 3 rĂ©introduire des taches blanches » dans un contexte gĂ©nĂ©ral de coloriage.” Il faudrait aussi parler du travail plastique de Juliette ValĂ©ry en ce qui concerne les couvertures de cette collection, toutes reproduites, et dont l’autrice Ă©tablit aprĂšs son introduction une brĂšve chronique de leur conception. On ne lirait pas avec autant de plaisir cet ouvrage si le travail de rĂ©alisation graphique n’était aussi sobre et pertinent. Format AmĂ©ricain © L’Attente. Quittons-nous avec la premiĂšre page d’un poĂšme de George Oppen, traduit par Pierre Alferi toute premiĂšre publication de cette collection “Format AmĂ©ricain” ou, si on prĂ©fĂšre, Format amĂ©ricain / Un bureau sur l’Atlantique en 1993 “Une ville d’entreprises Sous-verre De rĂȘve Et d’images – Et la joie pure Du fait minĂ©ral Pourtant impĂ©nĂ©trable Comme le monde, s’il est matiĂšre, ImpĂ©nĂ©trable.” 2. Le plaisir qu’apporte la lecture d’un livre – quel que soit son format ou son Ă©paisseur – n’est pas proportionnel Ă  la quantitĂ© de commentaires qu’elle suscite. Rien de mesurable, au fond. On sait qu’il y a eu dĂ©charge de plaisir et on voudrait juste faire passer l’idĂ©e que ce qui l’a provoquĂ©e vaut la peine d’ĂȘtre partagĂ©, en tant qu’expĂ©rience et sans la contraindre. S’il y a potentiellement contamination de “critique” Ă  futur lecteur ou lectrice, le processus doit rester mystĂ©rieux – le premier cherchant Ă  convaincre le ou la seconde sans lui fournir la moindre explication de texte. Aussi doit-on, plutĂŽt que d’en rajouter, opĂ©rer des montages, faire des coupes, Ă  partir de ce qu’on a mĂ©morisĂ©, ou annotĂ©. Et si on veut se lancer dans l’exĂ©gĂšse de tel ou tel poĂšme, ne pas avoir peur de fournir dix fois plus de signes que n’en a l’ouvrage examinĂ©. Une bibliothĂšque entiĂšre pour un seul sonnet ? Pourquoi pas. On peut aussi prendre le temps de dire pourquoi on ne dira rien ; c’est au fond assez plaisant mais, Ă  un moment, il faut arrĂȘter, prendre distance, s’effacer et simplement recopier quelques vers ; par exemple ceux-ci
 “Automne vivant et adorĂ© malgrĂ© mouches gavĂ©es de nuit derriĂšre la vitre entrent contre la lampe, le nouveau froid, pinçons, Ă©toile lune-contre, Ă©toile lune-avec, gobent une veste de jardinier, et, lui, vole, au, sommet, nage lĂ -haut tresse une robe Ă  tout entourĂ©e, lianes arbre air” 
 empruntĂ©s au livre d’HĂ©lĂšne Sanguinetti, Et voici la chanson, publiĂ© dĂ©but octobre 2021 par les Ă©ditions Lurlure dirigĂ©es par Emmanuel Caroux. “L’oreille voit et l’Ɠil entend” on ne dira pas le contraire. “La recherche visuelle et sonore, l’inventivitĂ© de l’écriture donnent naissance Ă  une polyphonie de voix Ă©miettĂ©es en sĂ©ries de lancers, Ă  un Ă©clatement de la parole, parfois jusqu’à sa mise en poudre.” On n’aurait pas trouvĂ© nous-mĂȘme ces mots pour l’exprimer, mais ils nous conviennent. Comment paraphraser ce qui n’est pas paraphrasable ? Autant se jeter la tĂȘte contre les murs. PlutĂŽt recopier quelques vers supplĂ©mentaires les tous premiers, par exemple “la parole se cassa parmi les pierres avait roulĂ©, Plusieurs Ă©clats brillants d’autres terreux et des lamelles ramassant des pierres oĂč elle gisait morte Ă  moitiĂ© cherchant des Ă©clats nouveaux d’autres cĂŽtĂ©s terreux et dit Chanson va ! roule et se Cassant se rĂ©veilla” Et voici la chanson est le poĂšme de l’histoire de Joug et Joui qui sont “le jour et la nuit, la lune et le soleil, l’eau et la soif, Éros et Thanatos, mais aussi bien le MĂ©chant et le Gentil des contes, le malheur et la chance, douleur et plaisir, elle et lui, tantĂŽt lui, tantĂŽt elle, tout le monde, personne.” C’est ce qu’on lit, en caractĂšres blancs sur fond rouge, sur la 4e de couverture. Et c’est prĂ©cisĂ©ment et qui donne envie d’ouvrir ce nouveau livre d’HĂ©lĂšne Sanguinetti dont on n’a pas oubliĂ© ceux publiĂ©s chez “PoĂ©sie/Flammarion”. Une petite centaine de pages bien davantage qu’une plaquette en apparence sages, mais montrant une certaine invention typographique, peu spectaculaire, mais agissante – l’Ɠil Ă©tant un peu plus sollicitĂ© que d’ordinaire. Il arrive parfois que, parcourant une page, ou une sĂ©quence, une musique naisse intĂ©rieurement Ă  partir des mots que l’on dĂ©couvre, et que cette rencontre entre musique et paroles finisse par composer une chanson qui ne sera jamais la mĂȘme d’une lectrice, ou d’un lecteur, Ă  l’autre et pas davantage celle que l’autrice aurait pu avoir en tĂȘte au moment d’écrire. Ce que nous possĂ©dons probablement en commun le goĂ»t d’un certain silence et bien davantage encore, le besoin de respirer, ou de manifester telle ou telle humeur
 “Voici la Chanson qui fait pleurer / de joie Tu pleures oh pourquoi pleure ? n’ai pu / prendre tous les chemins humains Ă  la fois / oh lĂ  lĂ  un seul humain et ta main Il n’y a pas lieu de se lamenter Il n’y a pas lieu de se lamenter Il y a une libellule Il y a une libellule Elle grĂ©sille Elle grĂ©sille” DeuxiĂšme livre paru chez Lurlure Je t’aime comme de MilĂšne Tournier. Cette fois la 4e de couverture est signĂ©e par l’autrice. J’en reprends ces fragments “J’ai souhaitĂ©, avec ce double leitmotiv aimer et comme – je t’aime comme – Ă©pouser le tout ordinaire » des lieux et des villes, en les regardant avec les yeux de l’amour transi [
] Du topos de la dĂ©claration d’amour, j’ai voulu surtout conserver l’acte, Ă©trange et sublime, de la dĂ©claration”. Si on recopie la Table en fin de volume, on obtient une suite assez Ă©tonnante, dont voici l’ouverture “Je t’aime comme
 un abattoir / 
une agence d’intĂ©rim / 
une agence de transfert d’argent / 
une agence de voyage / 
 un ascenseur / 
un atelier de retouche / 
une auto-Ă©cole / 
une autoroute” ; et la toute fin “
une salle de sport / 
un salon de coiffure / 
un salon de tatouage / 
un sex-shop / 
un skatepark / 
un stade / 
une tour de bureau la nuit / 
les travaux dans la petite rue / 
un trottoir / 
un zoo”. On le voit, l’ordre alphabĂ©tique est respectĂ©. Et, Ă  chaque proposition, un certain nombre de variations au total plus ou moins 1600, sur une petite page comme sur plusieurs deux ou trois. Exemple “JE T’AIME COMME UN MARCHÉ NOIR Je t’aime Ă  la sauvette. Je t’aime comme une rĂ©plique de Chesterfield, et donner son 06 Ă  mĂȘme le mur, pour que le passant sache oĂč nourrir son addiction. [
] Je t’aime, le marchĂ© noir n’affiche pas ses prix comme panonceaux piquĂ©s dans les courges mais les claironne en chuchotant Rolex, Rolex, 20 euros la Rolex ! » Je t’aime comme les quinze montres s’entrechoquent au poignet. [
] Je t’aime comme un marchĂ© trouble. Je t’aime authentique, pas la contrefaçon de luxe au faux cuir et faux poinçon. [
] Je t’aime comme un jackpot de misĂšre, de quoi survivre seulement une vie avec toi. Je t’aime comme le ciel bleu au-dessus du marchĂ© noir. Je t’aime comme, parmi les Ă©toiles, certaines, c’est sĂ»r, sont tombĂ©es du camion. [
] Je t’aime comme nos rĂȘves ne seront jamais mauvaises copies de faussaires.” Il faut tenir la durĂ©e, avoir du souffle, ce que possĂšde assurĂ©ment MilĂšne Tournier. Combien se sont Ă©puisĂ©s, et ont Ă©puisĂ©s leurs lecteurs, Ă  enchaĂźner les variations plus ou moins minimales sur une simple proposition
 LĂ , ce n’est pas le cas, on en redemanderait presque. Par moments, j’entends comme une remise en jeu du “beau comme” de LautrĂ©amont. Vieille histoire, mais toujours vaillante rien de morbide Ă  la reprendre, mĂȘme si “Je t’aime comme les morts couchĂ©s Ă  nos pieds.” L’autrice nous rĂ©vĂšle aussi toujours en 4e de couverture qu’elle a “aimĂ© tard dans [sa] vie.” “Je veux dire, c’est tardivement et rĂ©cemment que je me suis mise Ă  aimer. Sans doute y avait-il de l’amour en attente de dĂ©ferlantes qu’il a fallu nĂ©cessairement dĂ©river pour que, sans accabler un seul destinataire, il se rĂ©pande sur la ville toute [
], parce que les villes sont inĂ©puisables – si l’amour pas toujours.” Comment pourrait-on ne pas aimer ce livre qu’il nous faut Ă  notre tour Ă©puiser, non seulement en en relançant la lecture, partielle ou non, mais aussi en y ajoutant nos propres propositions – par jeu et par plaisir. Pour ne pas en finir. 3. Maintenant deux livres publiĂ©s au Cadran lignĂ©, la maison d’édition de Laurent Albarracin. Le premier est – nous souffle ce dernier – trĂšs “savitzkayen” on se souvient que Le Cadran lignĂ© a publiĂ© Ode au paillasson d’EugĂšne Savitzkaya. Il s’agit de L’Oiseux suivi de ExcrĂ©ment prĂ©cieux de Victor Rassov. Deux poĂšmes donc. L’Oiseux s’étendant sur 54 pages composĂ©es chacune d’une strophe de six vers ; ExcrĂ©ment prĂ©cieux sur 28 pages, [id.] mais cette fois de neuf vers. On peut donc en faire la lecture d’un seul trait, ce que j’apprĂ©cie, avant d’y revenir pour s’attarder sur certains dĂ©tails. Relevons quasi au hasard le premier mot ayant probablement influencĂ© le “coup de ciseaux” une strophe “L’automne aux tempes et pour gouge une ellipse, l’Oiseux cisĂšle un grain de sable mouvant.” Animal qui, “s’il possĂšde certaines qualitĂ©s du moineau, est incomparablement plus fourbe”, l’Oiseux “fait dans la hantise.” “Lui couper l’air sous l’aile, abattre l’arbre qui cache la forĂȘt au fond de laquelle il se terre telles sont les visĂ©es des poĂšmes rĂ©unis dans L’Oiseux. Une traque, donc, avec ce que cela comporte de rĂȘverie et d’errance, de longs aguets sous les taillis, le nez dans la matiĂšre.” Autrement dit, il ne faut pas remiser ses – cinq ou six – sens au placard ne pas lire seulement en ouvrant grand les yeux
 “Faune grĂȘle / Ă  peu prĂšs ce qui s’affaisse / en direction du ciel / les boues sĂ©parĂ©es / tracent les possibilitĂ©s du magma sur la route / en redemanderait-on / qu’on se verrait servi / chaque lampĂ©e / possĂšdera son buveur.” Sentir et toucher, ouĂŻr et goĂ»ter, se projeter Ă  deux pas de l’asphalte, dans cette jungle Ă©trangement Ă©clairĂ©e oĂč nous sommes comme chez nous, tout en Ă©tant transportĂ©s dans un ailleurs. Lire, c’est opĂ©rer une forme de dĂ©placement dans le temps et dans l’espace. Et se souvenir, c’est, reprenant la partition, rejouer le voyage. Un dernier fragment “L’Oiseux ne chie qu’au pied des icebergs et c’est peut-ĂȘtre sa seule coquetterie.” Tournures de l’Utopie est l’un des deux autres livres publiĂ©s par Le Cadran lignĂ© en cette “rentrĂ©e 2021”. Il est signĂ© Boris Wolowiec qui a publiĂ© huit ouvrages depuis 2014, chez ce mĂȘme Ă©diteur, mais aussi chez Lurlure, au Corridor bleu, etc. Il s’agit du premier que je lis, ne possĂ©dant aucune information de quelque sorte que ce soit, sur son auteur ; de l’ensemble des livres ici chroniquĂ©s, c’est le seul qui n’apporte aucune indication sur la fameuse 4e de couverture ou sur les petits papiers accompagnant leur envoi. Ne rien savoir ne nous met pas en mauvaise situation lit-on de la mĂȘme façon si on connait un peu l’auteur – ou non ? Ou si l’on a dĂ©jĂ  une certaine familiaritĂ© avec son travail ? Je ne sais. Je prĂ©fĂšre penser que la lecture est toujours Ă  reprendre, qu’on n’en aura jamais fini, et que nos notes, nos gribouillis dans les marges, ne sont qu’instantanĂ©s fragiles que l’on recopie, dĂ©coupe et remonte, avec plus ou moins de fidĂ©litĂ©, comme on fait des frottages sur des fossiles ramassĂ©s au sol pour en prendre l’empreinte. Tournures de l’Utopie ne fait qu’à peine plus de cent pages, soit une quinzaine de plus que le prĂ©cĂ©dent, mais est beaucoup plus dense peu de blanc ; nulle dĂ©coupe en strophes, et encore moins en vers ; de brefs paragraphes sĂ©parĂ©s par un espace lĂ©gĂšrement marquĂ©. Je le lis parfois comme s’il s’agissait d’un journal de bord, plutĂŽt qu’intime et parfois comme s’il s’agissait, une fois encore, de variations sur des thĂšmes non prĂ©cisĂ©ment nommĂ©s. Parfois certains noms m’arrĂȘtent ils me disent quelque chose. Ce peut ĂȘtre drĂŽle, inattendu “Hier j’ai parlĂ© avec Rita Gombrowicz. Quand Rita Gombrowicz Ă©tait jeune, elle ressemblait Ă  Nicole Calfan. Quand Witold Gombrowicz Ă©tait jeune, il ressemblait Ă  Humphrey Bogart. Nicole Calfan a partagĂ© l’existence de Jean Yanne. Il y a ainsi un lien bizarre entre Witold Gombrowicz et Jean Yanne”. Mais cela peut donner aussi “Dehors il y a du vent. Dehors il pleut. ApparaĂźtre seul apaise. ApparaĂźtre seul aide le vent. ApparaĂźtre seul aide le vent Ă  souffler. ApparaĂźtre seul aide la pluie Ă  tomber. ApparaĂźtre seul aide le vent Ă  vouloir la pluie. ApparaĂźtre seul aide le vent Ă  vouloir toucher la pluie. ApparaĂźtre seul aide le vent Ă  vouloir embrasser la pluie.” À un moment, l’auteur rend hommage Ă  Christophe Tarkos “Je remercie Christophe Tarkos. J’ai besoin de Christophe Tarkos. J’ai besoin de lire Christophe Tarkos pour Ă©crire autre chose que ce que Christophe Tarkos a Ă©crit.” Etc. Il peut ĂȘtre aussi bien question de kangourou que de chanson. Boris Wolowiec connaĂźt la chanson française, il peut en faire une liste impressionnante, jusqu’à citer de nom de Vincent Delerm, que le dessinateur Luz dĂ©teste tant, avant celui de Peter Szendy auteur d’un essai intitulĂ© Tubes. Il connaĂźt aussi le cinĂ©ma de Melville, ou de Dumont. Mais l’essentiel – comme la vraie vie – est ailleurs dans ce qu’il nous sera impossible de rĂ©sumer et dont on ne pourra prĂ©lever que d’infimes fragments, matiĂšre Ă  collage Ă©phĂ©mĂšre “Les phrases chorĂ©graphient l’espace. Les phrases chorĂ©graphient l’amour. Les phrases chorĂ©graphient l’espace de l’amour. Les phrases chorĂ©graphient la coĂŻncidence du temps et de l’espace. Les phrases chorĂ©graphient la coĂŻncidence de temps et d’espace de l’amour.” [
] “Je marche avec la tĂȘte Ă  l’intĂ©rieur de la Pologne prĂ©cisĂ©ment parce que je n’y ai jamais mis les pieds. Je marche avec les mains Ă  l’intĂ©rieur de la Pologne prĂ©cisĂ©ment parce que je n’y ai jamais mis les pieds.” Etc. La matiĂšre est riche, Ă  vous de jouer. 4. L’hiver dernier m’était parvenu un “volume collectif” intitulĂ© Avant midi, dirigĂ© par Gillet Jallet et Xavier Maurel, publiĂ© aux Ă©ditions Monologue. Il s’ouvrait par un texte de Nietzsche, Le Voyageur traduit par G. Jallet. Au temps de ma vie lycĂ©enne, cette page de Nietzsche m’était parvenue sous forme de 45 tours offert Ă  la sortie du bahut, le texte Ă©tant lu par Gilles Deleuze et mis en musique par Richard Pinhas Heldon. Selon leurs animateurs, “Avant midi n’est ni un livre, ni une revue ; nous l’avons conçu Ă  la frontiĂšre des deux, plutĂŽt comme un montage ou la construction d’une image » qui, prenant appui sur la proposition du texte Le Voyageur de Nietzsche, s’invente en se dispersant, chaque poĂšme pris en son unicitĂ©, mais aussi dans une relation Ă©troite, pas Ă  pas, des poĂšmes entre eux.” Étonnante reprise pour moi de ce qu’avait proposĂ© Jean-Pierre Faye pour Change id. ni livre, ni revue dont le premier numĂ©ro, il y a maintenant un peu plus d’un demi-siĂšcle, s’intitulait Le montage. J’extrais de ce premier Avant midi quelques vers de Laure Gauthier “Je construis un courant d’air, une musique pour faire claquer les portes le goĂ»t du sucre ne cachera pas l’amertume il n’y a pas de pioche toujours gagnante l’humilitĂ© de l’amer” Aujourd’hui paraĂźt une nouvelle publication des Ă©ditions Monologue, Sinouhay, l’Autoportrait de Gilles Jallet, soit 80 pages, format 11,8 x 19, d’une grande densitĂ© – je veux dire qui se lit avec plaisir, de maniĂšre plutĂŽt fluide, mais qui interroge et renvoie Ă  tant de choses qu’on ne l’abandonne pas aprĂšs premiĂšre lecture ; le livre nous tient compagnie un bon moment, et c’est ainsi que nous vient le dĂ©sir d’en parler, mĂȘme rapidement mĂȘme lĂ©gĂšrement. Bien qu’ayant possĂ©dĂ© et lu dans l’enfance quelques Contes et lĂ©gendes de l’Égypte ancienne ; bien que connaissant ne l’ayant cependant que feuilletĂ© et jamais possĂ©dĂ© la collection dirigĂ©e par Denis Roche chez Tchou dont le volume Histoires et lĂ©gendes de l’Égypte mystĂ©rieuse a apparemment beaucoup comptĂ© dans l’adolescence de Gilles Jallet, j’aurais Ă©tĂ© bien en peine de rĂ©pondre Ă  la question qui est Sinouhay ? Maintenant, j’ai la rĂ©ponse
 que je n’ai pas l’intention de dĂ©voiler dans ce “papier”, car il faudrait pour cela recopier la totalitĂ© de ce volume resserrĂ© Ă©loquent sans pour autant se montrer bavard. PrĂ©cisons nĂ©anmoins que Sinouhay Ă©tait “un haut dignitaire de la cour [1991 Ă  1928 avant au temps des Pharaons Amenemhat 1er et SĂ©nostris 1er] et de surcroĂźt un chef militaire important”. Son rĂ©cit est “la premiĂšre autobiographie de l’histoire littĂ©raire, au sens oĂč la vie individuelle l’histoire personnelle du narrateur qui se trouve en ĂȘtre aussi l’auteur et le principal acteur et l’écriture sur soi l’emportent sur le rĂ©cit des Ă©vĂ©nements.” S’ouvrant par une citation de StĂšles de Victor Segalen, puis, Ă  l’intĂ©rieur d’une note concernant l’établissement du texte, par un bref Ă©grenage de noms d’auteurs dont Jallet se sent proche ou redevable Yves di Manno en premier lieu via Kambuja, son travail sur les inscriptions khmĂšres du Cambodge, mais aussi Ezra Pound, William Carlos Williams et les objectivistes, Jack Spicer et Jerome Rothenberg etc. – Ă  ces noms j’ajouterai volontiers celui de Paul Louis Rossi, le poĂšte de Cose Naturali et de FaĂŻences, Sinouhay, l’Autoportrait s’annonce, avant lecture, plus qu’attirant. Partant d’un texte datant d’il y a quatre millĂ©naires environ, l’auteur nous prĂ©cise qu’“il ne s’agit pas d’une nouvelle traduction, ni mĂȘme d’une traduction de traductions, mais bien d’une rĂ©inscription ou, plus exactement, d’une repoĂ©tique » au sens d’une refondation poĂ©tique Ă  partir d’un matĂ©riau poĂ©tique prĂ©existant.” Donc redonner vie. Difficile d’en choisir un fragment, et surtout de le recopier de maniĂšre fidĂšle sur internet qui a tendance Ă  ne pas respecter certaines mises en page. Alors, une seule chose Ă  faire en photographier une double page et la placer sous ces quelques lignes en tant qu’“illustration”, au sens de Michel Butor Sinouhay, l’autoportrait © Gilles Jallet / Monologue 5. Seconde salve de deux ouvrages pour la collection “Supersoniques” Ă  la Philharmonie de Paris. Pour mĂ©moire, cette collection a le projet de “mettre en rĂ©cit et en image des personnalitĂ©s qui, par le pouvoir des sons, ont donnĂ© forme Ă  une Ɠuvre, un monde, une thĂ©orie, une utopie
 bousculant les frontiĂšres entre les disciplines et transformant la sociĂ©tĂ©. Elle vise Ă  formuler ce qu’est pour nous, aujourd’hui, la musique créée hier.” Chaque livre est composĂ© de huit cahiers de huit pages, format 16 x 20cm. Le texte est imprimĂ© en assez gros caractĂšres, et les dessins, en couleurs comme en noir et blanc, sont imprimĂ©s en contrepoint. Nous avions dĂ©jĂ  apprĂ©ciĂ© ici-mĂȘme les volumes de la premiĂšre salve, Ă  savoir Moondog, la fortune du mendiant de Guy Darol & Laurent Bourlaud et Glenn Gould, fiction d’Élie During & Alain Bublex. Aujourd’hui, les volumes 3 et 4 s’intitulent Sappho de StĂ©phane Bouquet et Rosaire Appel et Alexander Graham Bell de Juliette Volcler et Matti Hagelberg sur la couverture, on ne dit pas “de” untel ou unetelle, mais “racontĂ© par”, ce qui n’est pas indiffĂ©rent. Comme cette constellation d’automne est consacrĂ©e Ă  la poĂ©sie, commençons par Sappho, figure Ă  la fois cĂ©lĂšbre et, en vĂ©ritĂ©, quasi inconnue de l’antiquitĂ© grecque. “Elle serait nĂ©e entre 630 et 612 avant notre Ăšre Ă  MytilĂšne ou prĂšs de MytilĂšne” nous prĂ©cise StĂ©phane Bouquet qui introduit son rĂ©cit par cet incipit “Sur Sappho je sais que je ne sais quasi rien – pourrait dire un sage Socrate actuel” ce sera un des leitmotive de son texte. C’est ce qui en rend la lecture passionnante nous ne sommes pas plongĂ©s dans une illusoire reconstitution de ce qui fut et sur lequel les chercheurs n’ont relevĂ© que peu de traces, mais sur les rĂ©sonances de ce que Sappho aura accompli – rĂ©alisĂ© concrĂštement – de son vivant. “Dans toute cette incertitude, Ă©crit StĂ©phane Bouquet, une chose cependant est sĂ»re Sappho aimait un rythme plus qu’un autre – puisqu’elle est la premiĂšre Ă  utiliser la strophe qu’on appelle aujourd’hui en son honneur saphique.” Certains lui attribuent aussi l’invention du mode mixolidien. Mais peu importe, Bouquet nous raconte que “pour les Grecs, de toute façon, il Ă©tait moins important d’attribuer une invention Ă  son inventeur rĂ©el que d’honorer une invention d’un inventeur qui fut digne d’elle.” “PoĂ©sie Ă©tait un art du prĂ©sent, Ă©crit encore StĂ©phane Bouquet [
]. Un poĂšme de Sappho n’est pas un texte mais une situation. [
] Le poĂšme dit je » mais ce je » n’est pas la premiĂšre personne du singulier. C’est un bizarre je collectif. C’est le je du chƓur qui dit je plutĂŽt que nous pour signifier qu’il parle d’une seule voix.” Et la sensualitĂ© caractĂ©rise cette poĂ©sie “L’éolienne Sappho chantait souvent les caresses de l’amour [
] ce genre de chahut Ă©motionnel que Louise LabbĂ©, bien plus tard chante Ă  son tour J’ai chaud extrĂȘme en endurant froidure » [
] Sappho semble aimer le monde Ă  la folie, le monde dans sa substance de monde et, de ce fait, accorder une attention soutenue Ă  la richesse des sensations et Ă  la multitude adorable des dĂ©tails et Ă  la vie dĂ©sirante-dĂ©sirable des corps. Sa poĂ©sie est d’une richesse concrĂšte telle que son monde sans cesse bruit de sons et Ă©clate de couleurs et tremble d’odeurs et se chamarre de matiĂšres.” On le voit, ce rĂ©cit est magnifiquement Ă©crit – bonne idĂ©e que d’avoir confiĂ© Sappho Ă  un poĂšte contemporain, et non des moindres. Et n’oublions pas de relever au passage quelque fragment de Sappho le 71 “un chant doux voix de miel chante mouillĂ©e de rose” Dessin © Rosaire Appel / Philharmonie de Paris Quelques mots sur les pages dessinĂ©es par Rosaire Appel. Il s’agit de “partitions graphiques” que l’on pourra considĂ©rer, selon sa propre capacitĂ© d’ouverture, aussi bien “jouables” qu’“injouables” plus proches du travail de peintres musiciens comme l’Anglais Tom Phillips que de compositeurs pratiquant aussi les arts plastiques comme l’Italien Sylvano Bussotti qui nous a quittĂ©s le 19 septembre dernier ou l’AmĂ©ricain John Cage. Elles collent paradoxalement donc parfaitement avec ce rĂ©cit, car elles remettent en jeu graphiquement un systĂšme de notation – certes dĂ©formĂ©, froissĂ©, caviardĂ©, repensĂ©, et surtout libĂ©rĂ© de nombre de conventions – qui Ă©tait encore loin d’ĂȘtre en gestation dans les rĂȘves les plus fous des chanteurs / joueurs de barbitos de l’antiquitĂ©. Alexander Graham Bell de Juliette Volcler et Matti Hagelberg bĂ©nĂ©ficie d’une solide documentation. Si son histoire est loin d’ĂȘtre aussi Ă©nigmatique que celle de Sappho, elle demeure Ă©tonnante et au fond mal connue, ce qui fait que qui se prĂ©cipitera sur ce livre y fera de vraies dĂ©couvertes. Bell, c’est bien entendu le “pĂšre du tĂ©lĂ©phone” mais, comme il est Ă©crit vert sur gris clair sur le rabat, il se pourrait que “l’Histoire ait tout retenu Ă  l’envers. VoilĂ  qu’un assistant talentueux, des inventeurs oubliĂ©s, des historiennes pugnaces, des Sourdes et des Sourds viennent soudain perturber le rĂ©cit.” Et effectivement, Juliette Volcler, chercheuse indĂ©pendante travaillant l’écoute critique, met en Ă©vidence toutes ces perturbations, de maniĂšre docte, non sans humour parfois, ce qui fait nous sommes renseignĂ©s sur cet homme qui a “conquis, comme dans les contes de fĂ©es, la fortune et la gloire”, sur son Ă©pouse “Mabel Bell, nĂ©e Hubbard, se retrouvant par capillaritĂ© l’hĂ©roĂŻne d’au moins sept biographies”, ainsi que bien d’autres personnages parfois savoureux, comme son assistant Thomas Watson devenu “le premier concertiste Ă  distance” ainsi que “le premier auditeur de paroles Ă©lectriquement transmises.” On relĂšve avec stupĂ©faction qu’au cours des expĂ©riences de Bell, une authentique oreille humaine aurait Ă©tĂ© utilisĂ©e. RĂ©sultat “le tĂ©lĂ©phone Ă  oreille Ă©tait, selon Watson, celui qui marchait le moins bien”. “Il n’en demeure pas moins, conclut la philosophe Avital Ronell dans The Telephone Book, que l’ancĂȘtre du tĂ©lĂ©phone que vous utilisez au quotidien contient les restes d’une vĂ©ritable oreille humaine.” Notons enfin que les Laboratoires Bell ont nommĂ© “en son hommage l’unitĂ© de mesure du niveau sonore, le dĂ©cibel, littĂ©ralement le dixiĂšme de bel, abrĂ©gĂ© en dB Le B majuscule, petit piĂ©destal portatif, venait entĂ©riner la parfaite incongruitĂ© de l’unitĂ© de base, le bel, que personne n’employait jamais – son dixiĂšme l’avait immĂ©diatement supplantĂ©.” Double planche © Matti Hagelberg / Philharmonie de Paris Le choix de Matti Hagelberg, dessinateur finlandais bien connu, notamment pour ses livres publiĂ©s Ă  L’Association Le Sultan de VĂ©nus, Holmenkollen ou Kekkonen – entre autres, pour illustrer ce rĂ©cit, est judicieux, tant il apporte de touches d’humour supplĂ©mentaire en tirant, Ă  sa maniĂšre de son trait inimitable, quelques portraits aussi sculpturaux, hiĂ©ratiques, qu’énigmatiques. Format AmĂ©ricain, l’intĂ©grale 1993-2006, sous la direction de Juliette ValĂ©ry, Éditions de L’Attente, octobre 2021, 1120 p., 39 € HĂ©lĂšne Sanguinetti, Et voici la chanson, Éditions Lurlure, octobre 2021, 112 p., 17 € MilĂšne Tournier, Je t’aime comme, Éditions Lurlure, aoĂ»t 2021, 192 p., 21 € Victor Rassov, L’Oiseux suivi de ExcrĂ©ment prĂ©cieux, Le Cadran lignĂ©, septembre 2021, 96 p., 15 € Boris Wolowiec, Tournures de l’Utopie, Le Cadran lignĂ©, septembre 2021, 112 p, 15 € Gilles Jallet, Sinouhay, l’Autoportrait, Monologue, 80 p., 12 € Collectif, Avant midi, Monologue, mars 2021, 112 p., 13 € StĂ©phane Bouquet et Rosaire Appel, Sappho, Éditions de la Philharmonie de Paris, octobre 2021, 64 p., 13 € — Lire ici l’entretien de Johan Faerber avec StĂ©phane Bouquet Juliette Volcler et Matti Hagelberg, Alexander Graham Bell, Éditions de la Philharmonie de Paris, octobre 2021, 64 p., 13 €
Les citrouilles que l'on voit lors de la fĂȘte d'Halloween, sont de gros fruits que l'on rĂ©colte en automne. Collectif, Étape par Ă©tape : Toute la GS. DĂ©couvrir. 1. La confiture de potiron La confiture de potiron. L e potiron est un fruit que l'on mange comme un lĂ©gume. Il fait partie de la famille des courges, tout comme la citrouille ! On le trouve en Ă©tĂ© et Ă  l'automne. I
9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 1542 L'automne descend en douceur sur les feuillages L'automneOn voit tout le temps, en automne,Quelque chose qui vous étonne,C'est une branche, tout à coup,Qui s'effeuille dans votre un petit arbre tout rouge,Un, d'une autre couleur encor,Et puis, partout, ces feuilles d'orQui tombent sans que rien ne aimons bien cette saison,Mais la nuit si tÎt va descendre !Retournons vite à la maisonRÎtir nos marrons dans la DELARUE-MARDRUS 1874-1945 Pour lundisoleilproposé par Bernard Arini, thÚme d'Octobre
Dieuvoit tout et entend tout; L'automne poésie on voit tout le temps; Pourquoi le pere noel rit tout le temps; Le temps arrange tout; Temps fort temps faible; On ne peut pas ne pas communiquer; Comment peut on s'imaginer en voyant un vol d'hirondelles; Sans la tendresse l'amour ne serait rien; Qui peut le juger paroles

26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 0100 L'heure d'hiver Il est plus de minuit et l’on va changer d’heure ! Le ciel sera plus noir et bien plus froid le temps MalgrĂ© parfois des signes d’ultime douceur Un soleil presque chaud et des bribes de vent Qui n’ose pas encor montrer son vrai visage ; Pas tout Ă  fait mistral ni plus tout Ă  fait brise, Sachant toujours cacher la folie et la rage Des torrents d’air en rut qu’on appelle la bise Tout lĂ -haut dans le Nord. AbrĂ©gĂ© par l’hiver, GrignotĂ© peu Ă  peu, le jour qui devient gris Nous a fait basculer dans un monde Ă  l’envers OĂč la lumiĂšre semble soudain rabougrie ; Les fleurs se sont fanĂ©es au fil d’un bel Ă©tĂ© ! Tout se recroqueville et glisse vers l’ailleurs D’une triste saison toute ratatinĂ©e
 Le clocher de Calas vient de sonner deux heures ! Vette de Fonclare Published by MoĂŻsette - dans PoĂ©sie - jolis textes 4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 1256 *~*~*Quand je serai vieille *~*~* Quand je serai vieille. Je veux qu'on m'appelle par mon nom ou mon prĂ©nom, selon mes fantaisies. Je veux qu'on prenne le temps d'ĂȘtre un peu avec moi, parfois mĂȘme dans un silence confortable. Qu'on me touche et qu'on me prenne la main, seulement si ça me convient. Que toutes les attitudes envers moi me rappellent que je suis une vraie personne, mĂȘme si je fonctionne au ralenti, mĂȘme si j'ai quelques faux plis! Si la situation devient trop difficile, peut-ĂȘtre ferais-je un peu la confuse pour savoir ce que vous pensez rĂ©ellement de moi, peut-ĂȘtre serais-je rĂ©ellement confuse... J'aurai alors besoin de plus de tendresse et de chaleur, mais pas de me sentir dans une pouponniĂšre ! Si je n'entends plus, qu'on m'Ă©crive des messages, qu'on me laisse Ă  proximitĂ© des tonnes de papier. Si je ne vois plus, qu'on me donne l'occasion d'entendre de beaux textes, de la belle musique. Surtout parlez-moi en m'approchant, nommez-vous pour que je sache qui rĂŽde dans ma chambre. Si je ne parle plus, regardons-nous dans les yeux, lentement et le temps qu'il faut. J'aurai l'impression que quelqu'un tente de me comprendre. Comprenez que je crie de dĂ©tresse et d'impuissance le silence est si indĂ©cent, si angoissant. Si je n'ai plus la force de tenir un livre, aidez-moi Ă  trouver un autre moyen de me nourrir l'esprit. Auteur inconnu Published by cestmoi - dans PoĂ©sie - jolis textes 22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 1500 L'automne L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ; Le soir brumeux ternit les astres de l'azur. Les longs jours sont passĂ©s ; les mois charmants finissent. HĂ©las ! voici dĂ©jĂ  les arbres qui jaunissent ! Comme le temps s'en va d'un pas prĂ©cipitĂ© ! Il semble que nos yeux, qu'Ă©blouissait l'Ă©tĂ©, Ont Ă  peine eu le temps de voir les feuilles vertes. Pour qui vit comme moi les fenĂȘtres ouvertes, L'automne est triste avec sa bise et son brouillard, Et l'Ă©tĂ© qui s'enfuit est un ami qui part. Adieu, dit cette voix qui dans notre Ăąme pleure, Adieu, ciel bleu ! beau ciel qu'un souffle tiĂšde effleure ! VoluptĂ©s du grand air, bruit d'ailes dans les bois, Promenades, ravins pleins de lointaines voix, Fleurs, bonheur innocent des Ăąmes apaisĂ©es, Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosĂ©es ! Puis tout bas on ajoute ĂŽ jours bĂ©nis et doux ! HĂ©las ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ? Victor Hugo Published by cestmoi - dans PoĂ©sie - jolis textes 16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 1417 Les vendanges LES VENDANGES Hier on cueillait Ă  l'arbre une derniĂšre pĂȘche, Et ce matin, voici, dans l'aube Ă©paisse et fraĂźche, L'automne qui blanchit sur les coteaux voisins. Un fin givre a ridĂ© la pourpre des raisins. LĂ -bas, voyezvous poindre, au bout de la montĂ©e, Les ceps aux feuilles d'or, dans la brume argentĂ©e ? L'horizon s'Ă©claircit en de vagues rougeurs, Et le soleil levant conduit les vendangeurs. Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ; Chacun, dans le sillon que le maĂźtre dĂ©signe, Serpe en main, sous le cep a posĂ© son panier. Honte Ă  qui reste en route et finit le dernier ! Les rires, les clameurs stimulent sa paresse ! Aussi, comme chacun dans sa gaĂźtĂ© se presse ! Presque au milieu du champ, dĂ©jĂ  brille, lĂ -bas, Plus d'un rouge corsage entre les Ă©chalas ; Voici qu'un liĂšvre part, on a vu ses oreilles ; La grive au cri perçant fuit et rase les treilles. MalgrĂ© les rires fous, les chants Ă  pleine voix, Tout panier est dĂ©jĂ  vidĂ© plus d'une fois, Et bien des chars ployant sous l'heureuse vendange, EscortĂ©s des enfants, sont partis pour la grange. Au pas lent des taureaux les voilĂ  revenus, Rapportant tout l'essaim des marmots aux pieds nus. On descend, et la troupe Ă  grand bruit s'Ă©parpille, Va des chars aux paniers, revient, saute et grappille, PrĂ©s des ceps oubliĂ©s se livre des combats. Qu'il est doux de les voir, si vifs dans leurs Ă©bats, PrĂ©ludant par des pleurs Ă  de folles risĂ©es, Tout empourprĂ©s du jus des grappes Ă©crasĂ©es ! VICTOR DE LAPRADE 1860 Published by cestmoi - dans PoĂ©sie - jolis textes 7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 1607 Chant d'automne BientĂŽt nous plongerons dans les froides tĂ©nĂšbres ; Adieu, vive clartĂ© de nos Ă©tĂ©s trop courts ! J’entends dĂ©jĂ  tomber avec des chocs funĂšbres Le bois retentissant sur le pavĂ© des cours. Tout l’hiver va rentrer dans mon ĂȘtre colĂšre, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcĂ©, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacĂ©. J’écoute en frĂ©missant chaque bĂ»che qui tombe ; L’échafaud qu’on bĂątit n’a pas d’écho plus sourd. Mon esprit est pareil Ă  la tour qui succombe Sous les coups du bĂ©lier infatigable et lourd. Il me semble, bercĂ© par ce choc monotone, Qu’on cloue en grande hĂąte un cercueil quelque part. Pour qui ? - C’était hier l’étĂ© ; voici l’automne ! Ce bruit mystĂ©rieux sonne comme un dĂ©part. J’aime de vos longs yeux la lumiĂšre verdĂątre, Douce beautĂ©, mais tout aujourd’hui m’est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’ñtre, Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer. Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mĂšre, MĂȘme pour un ingrat, mĂȘme pour un mĂ©chant ; Amante ou soeur, soyez la douceur Ă©phĂ©mĂšre D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant. Courte tĂąche ! La tombe attend ; elle est avide ! Ah ! laissez-moi, mon front posĂ© sur vos genoux, GoĂ»ter, en regrettant l’étĂ© blanc et torride, De l’arriĂšre-saison le rayon jaune et doux ! Charles Baudelaire, Les fleurs du mal Published by MoĂŻsette - dans PoĂ©sie - jolis textes 19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 0926 Test des Trois Passoires Socrate avait, dans la GrĂšce antique, une haute rĂ©putation de sagesse. Quelqu'un vint, un jour, trouver le grand philosophe et lui dit - Sais-tu ce que je viens d'apprendre sur ton ami ? - Un instant, rĂ©pondit Socrate. Avant que tu me racontes, j'aimerais te faire passer un test, celui des trois passoires. - Les trois passoires? - Mais oui, reprit Socrate. Avant de raconter toutes sortes de choses sur les autres, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l'on aimerait dire. C'est ce que j'appelle le test des trois passoires. La premiĂšre passoire est, celle de la vĂ©ritĂ©. - As-tu vĂ©rifiĂ© si ce que tu veux me dire est vrai? - Non.. J'en ai seulement entendu parler... - TrĂšs bien. Tu ne sais donc pas si c'est la vĂ©ritĂ©. Essayons de filtrer autrement en utilisant une deuxiĂšme passoire, celle de la bontĂ©. - Ce que tu veux m'apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bien ? - Ah! non. Au contraire. - Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n'es mĂȘme pas certain qu'elles soient vraies. Tu peux peut-ĂȘtre encore passer le test, car il reste une passoire, celle de l'utilitĂ© - Est-il utile que tu m'apprennes ce que mon ami aurait fait ? - Non.. Pas vraiment. - Alors, conclut Socrate, si ce que tu as Ă  me raconter n'est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ? Si chacun de nous pouvait mĂ©diter et mettre en pratique ce petit test... le monde se porterait peut-ĂȘtre mieux. A diffuser sans restriction Published by MoĂŻsette - dans PoĂ©sie - jolis textes 30 dĂ©cembre 2011 5 30 /12 /dĂ©cembre /2011 1657 2012 Juste pour vous souhaiter Ă  toutes et tous une merveilleuse annĂ©e 2012 SantĂ© * Joies * Argent Que vos voeux se rĂ©alisent pour vous et vos proches Chaque annĂ©e, j'ai un an de moins que l'annĂ©e d'aprĂšs. Dieu sait comment ça va finir Published by MoĂŻsette - dans PoĂ©sie - jolis textes 14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 0951 L'automne Ma saison prĂ©fĂ©rĂ©e J'aime l'automne avec toutes ses couleurs or et pourpre. Les jours sont moins longs, c'est vrai mais, c'est aussi la pĂ©riode oĂč nous sommes dans notre cocon familial et passons d'agrĂ©ables soirĂ©es. Couleurs d'Automne Arbres remplis de fruits qu'en cette saison la nature Nous donne gĂ©nĂ©reusement ! GaietĂ© dans les vignes oĂč les raisins bien mĂ»rs Sont cueillis en chantant. Premiers brouillards et champignons cachĂ©s des bois Nonnettes voilĂ©es, bolets bais... Sous les noyers les enfants cherchent les derniĂšres noix Que le vent fait tomber. Dans un grand champ un percheron retourne la terre En fumant des nasaux Pendant qu'une volĂ©e d'oiseaux se battent Ă  l'arriĂšre Pour quelques vermisseaux ! De temps Ă  autre, des aboiements cassent le silence MĂȘlĂ©s de coups de feu... Cache-toi petite biche des chasseurs sans clĂ©mence, Si tu veux vivre heureuse, Dans les sous-bois colorĂ©s et les arbres chargĂ©s D'or, de feu et d'argent. Tes amis les cerfs se battent comme des enragĂ©s, Pour toi, jeune et charmante ! Pourtant chaque soir le soleil rĂ©trĂ©cit sa course En voyageur pressĂ©. Et chaque nuit la Petit' Ours se colle Ă  la Grand' Ours Sans jamais renoncer ! Premiers cheveux blancs qu'on voit dans un miroir DĂšs l'automne de l'Ăąge, Derniers vols d'hirondelles qui sentent venir le froid Et partent vers les plages... C'est la rentrĂ©e, les marrons sont tombĂ©s ; les feuilles Voltigent au vent du Nord L'enfant tout joyeux saute, les poursuit et les cueille En sortant de l'Ă©cole, Et des plus belles couleurs, il s'en remplit les mains, Puis les porte Ă  sa mĂšre, Qui pour ne pas dĂ©cevoir, garde prĂ©cieusement Ce trĂ©sor Ă©phĂ©mĂšre Jean-Claude Brinette Published by MoĂŻsette - dans PoĂ©sie - jolis textes 29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 0700 A toutes les mamans Bonne fĂȘte Ă  toutes les mamans. Published by MoĂŻsette - dans PoĂ©sie - jolis textes 30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 2200 Bon 1er mai Je reviens en meilleure forme et vous promets de passer sur vos blogs petit Ă  petit. J'ai vraiment Ă©tĂ© KO MUGUET Cloches naĂŻves du muguet, Carillonnez ! car voici Mai ! Sous une averse de lumiĂšre, Les arbres chantent au verger, Et les graines du potager Sortent en riant de la terre. Carillonnez ! car voici Mai ! Cloches naĂŻves du muguet, Les yeux brillants, l’ñme lĂ©gĂšre, Les fillettes s’en vont au bois Rejoindre les fĂ©es qui, dĂ©jĂ , Dansent en rond sur la bruyĂšre. Carillonnez ! car voici Mai ! Cloches naĂŻves du muguet ! Maurice CarĂȘme Published by MoĂŻsette - dans PoĂ©sie - jolis textes

Alors envahi par la prĂ©sence intemporelle de celui qu’à l’entrĂ©e du printemps 1951, le pĂšre AgaĂ«sse, de l’abbaye de Solesme, salua ainsi dans le silence de la petite chambre hĂ©las enfin situĂ©e: « Je viens saluer un prince », on se dit que le temps est venu de vivre dans le parage de ses mains, maĂźtresses du ciel et des saisons, de l’aube et des
ï»żPubliĂ© le 30 septembre 2015 L'automne On voit tout le temps, en automne, Quelque chose qui vous Ă©tonne, C'est une branche, tout Ă  coup, Qui s'effeuille dans votre cou. C'est un petit arbre tout rouge, Un, d'une autre couleur encor, Et puis, partout, ces feuilles d'or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette saison, Mais la nuit si tĂŽt va descendre ! Retournons vite Ă  la maison RĂŽtir nos marrons dans la cendre. Lucie DELARUE-MARDRUS

Quandsur le sol tremblaient les autels chancelants, Un seul restait debout au milieu de l'orage, L'autel des cheveux blancs. La vieillesse toujours, et dans Rome et dans Sparte, Fut l'arbitre des lois et du gouvernement. Le respect des vieillards de toute ancienne charte Etait le fondement. Les jeunes gens couraient

43 poĂšmes <12356PhonĂ©tique Cliquez pour la liste complĂšte caca cacao cacaos cacaotĂ© cacas cagot cahot cahotĂ© caĂŻd caĂŻeu caĂŻque caĂŻques cake cakes caoua caouas caqua caquai caquais caquait caquas caquĂąt caque caquĂ© caquĂ©e caquĂ©es caques caquĂ©s caquet ... Autrefois on vouait un saint culte au grand Ăąge. Quand sur le sol tremblaient les autels chancelants, Un seul restait debout au milieu de l'orage, L'autel des cheveux blancs. La vieillesse toujours, et dans Rome et dans Sparte, Fut l'arbitre des lois et du gouvernement. Le respect des vieillards de toute ancienne charte Etait le fondement. Les jeunes gens couraient prĂšs d'une tĂȘte blanche, Qu'il Ă©tait beau ce nƓud qui, toujours enlacĂ©, Liait le front adulte au front que le temps penche, Le prĂ©sent au passĂ© ! HĂ©las ! elle n'est plus, cette Ăšre de foi sainte ! La vieillesse a perdu son antique pavois. Elle a suivi les Dieux sa latrie est Ă©teinte Dans les mƓurs, dans les lois. En notre Ăąge pervers, pour la jeune moustache On a plus de respect que pour les blancs cheveux. Le vieillard-aujourd'hui n'est plus qu'une ganache, Un radoteur, un vieux. Mais ce n'est point assez qu'on lance l’anathĂšme, De nos jours, au vieillard autrefois vĂ©nĂ©rĂ©. Le siĂšcle peut montrer un vieillard... ĂŽ blasphĂšme ! FraĂźchement dĂ©corĂ© !!! DĂ©corĂ© ! c'est passer les bornes de l'insulte. DĂ©corer un vieillard ! Un homme infirme encore ! C'est digne d'un pouvoir qui garde pour tout culte Le culte du Veau d'or. N'as-tu donc tant vĂ©cu que pour cette avanie ? La croix, ĂŽ Montlosier, la croix ! affreux malheur ! C'est un lourd cauchemar qui, dans ton insomnie, PĂšsera sur ton cƓur ! A quoi donc t'ont servi les nombreuses pituites Et l'honneur amassĂ©s depuis quatre-vingts ans ? Et tes anciens combats contre les noirs jĂ©suites, Et tes patois rĂ©cents ? Quand des petits journaux la laniĂšre te blesse, Le pouvoir, te laissant dans un triste abandon, Tare grotesquement ta robe de vieillesse De son rouge cordon. C’est montrer peu d'Ă©gards pour ta noble perruque. Le rĂ©gime qu'on voit, de ton Ăąge envieux, Traiter si lestement ta poitrine caduque, Ne sera jamais vieux. Toi qui portes si bien le poids de ton grand Ăąge, Puisse-tu, retrouvant ta primitive ardeur, Avec la mĂȘme force et le mĂȘme courage Porter ta croix d'honneur !La vieillesse PoĂšmes de AgĂ©nor Altaroche Citations de AgĂ©nor AltarochePlus sur ce poĂšme Voter pour ce poĂšme 167 votesEncore un premier jour de l'an Que le temps nous apporte ! Cette date donne l'Ă©lan Aux vƓux de toute sorte. Puissiez-vous, gais et bien portants, Quand reviendra la fĂȘte, En faire encore aprĂšs cent ans... Oui, je vous le souhaite ! MĂ©nages oĂč l'on voit liĂ© Le printemps et l'automne, Vieux maris, prĂšs de vos moitiĂ©s Que jeunesse aiguillonne, A bon droit, vous en attendez FidĂ©litĂ© parfaite, Pur amour, serments bien gardĂ©s... Oui, je vous en souhaite ! Que de badauds ambitieux, Pour s'enrichir plus vite, Chez nous plongent Ă  qui mieux mieux En pleine commandite ! Toute action pour spĂ©culer Leur est de bonne emplette ; Les dividendes vont grĂȘler... Oui, je leur en souhaite ! La libertĂ© devra beaucoup A la nouvelle Chambre. On va te limer sur son cou Vil carcan de septembre ! Source de salutaires lois, La RĂ©forme complĂšte MĂȘme au gĂ©nie offre des droits... Oui, je vous en souhaite ! Nos diplomates couards et mous, Que partout on brocarde, Au lieu de se mettre Ă  genou, Sauront se mettre en garde. Le coq du peuple souverain Redressera sa crĂȘte, Le long des frontiĂšres du Rhin... Oui, je le lui souhaite ! On promet des amendements A nos taxes trop dures ; On sape les gros traitements, Les grasses sinĂ©cures. L'AmĂ©rique sur nos Ă©cus N'enverra plus de traite ; Les princes ne quĂȘteront plus... Oui, je vous en souhaite ! Notre théùtre n'est plus veuf Veuf de la tragĂ©die. Il en naĂźt une Ă  l'esprit neuf, A la sphĂšre agrandie. Dumas de sa mĂ©moire l'eĂ»t, C'est Ida qui l'allaite, Et l'art en attend son salut... Oui, je le lui souhaite ! Qui trop embrasse mal Ă©treint, Nous dit un vieil adage, Je vais d'un souhait plus restreint Français, vous faire hommage. Par les complots qu'on voit pleuvoir, Puisse dans sa couchette Chacun de vous dormir ce soir... Oui, je vous le souhaite !Mes souhaits de bonne annĂ©e PoĂšmes de AgĂ©nor Altaroche Citations de AgĂ©nor AltarochePlus sur ce poĂšme Voter pour ce poĂšme 162 votes<12356Les poĂšmes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y ZLes poĂštes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
Lautomne est bien lĂ  ! Eh oui l’AUTOMNE est bien lĂ  et on n’y a malheureusement pas Ă©chappĂ© ! Enfin lĂ , je parle pour celles (et ceux peut-ĂȘtre) qui, comme moi, n’aiment pas les matins plus frais, le brouillard, les journĂ©es plus courtes, remettre des chaussettes, pire encore des doudounes et des bonnets ! Ohhhh oui je sais
Lhirondelle de l'automne Ne vole que pour nous Et plus que la tendresse On va tout partager, Dans une folle ivresse, On pourra s'aimer. Et passe le temps Et filent les ans, Quand l'amour nous tient On ne vit plus rien. Qu'importe nos Ăąges On est amoureux, Un si bel alliage, C'est bon d'ĂȘtre Ă  deux. Et viennent les jours Trop vite et si courts,
Lautomne c’est le printemps Ă  l’envers ! par Ray78 _____ . _____ L’Automne C’est le printemps Ă  l’envers ! Comme Ă  l’habit son revers La splendeur se dĂ©cline vers l’hiver De le cime Ă  la racine La nature s’exprime maitresse du temps Et de la mise en scĂšne L’automne c’est le printemps Mis Ă  la disposition des absents d’avril et mai Pour des
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Le16/09/2022. Dans ce spectacle tout en poĂ©sie et en Ă©motion, Alain Larribet distille des rĂ©cits de son enfance, ses errances et ses doutes d’homme, en quĂȘte de ses racines : la VallĂ©e d’Aspe dans les PyrĂ©nĂ©es. Il chante et transmet avec force son amour pour la nature, sa passion pour le voyage, et esquisse une carte du monde Ă  travers la magie des sons al8F0Pa.
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