3 Laissez le soleil entrer Ouvrez les fenĂȘtres Des prisons, des hĂŽpitaux Et laissez le soleil entrer. Sivi le poĂšte , Je pars Mais je reviendrai. 1. Ouvrez les guillemets, Madame, j'ai Ă
ï»żLes mots, comme les tissus, ne supportent pas lâusure. DâĂȘtre trop portĂ©s, trop arborĂ©s, ils perdent leur forme et sont rĂ©duits Ă lâĂ©tat de loque. La cĂ©lĂšbre harangue de Victor Hugo est citĂ©e tant et plus, brandie en Ă©tendard, jetĂ©e dans les discours et sur le papier comme un gage de grandeur dâĂąme et les mouvements annoncĂ©s pour cet automne de dĂ©sespoir et de colĂšre vont immanquablement lui ĂŽter un peu plus de sa force. Il nâest rien de plus dangereux que les concours de bonne conscience, surtout quand ils se nourrissent du dĂ©sarroi des plus que cette phrase, tĂ©moin de ce que fut lâimmense ambition de lâĂ©cole rĂ©publicaine française, sert aujourdâhui de paravent pour masquer sa grande misĂšre. Son usage immodĂ©rĂ© relĂšve surtout dâun malentendu, ou plutĂŽt dâun authentique anachronisme. Car elle est utilisĂ©e pour justifier la poursuite des mĂȘmes aberrations pĂ©dagogiques qui ont minĂ© lâĂ©cole depuis plus de trente ans, et rĂ©clamer toujours plus de moyens jetĂ©s Ă fond perdus dans un navire en perdition. Ouvrez des Ă©coles, vous fermerez des prisons» ce beau cri du cĆur est devenu le plus triste des chantages Par la magie du nombre, la magie du budget, vous luttez contre la dĂ©linquance et les inĂ©galitĂ©s, vous luttez contre la misĂšre et les injustices. Qui nâen convient pas est un complice des exploiteurs.» Mais sây lit Ă©galement une curieuse pĂ©tition de principe libertaire Il faut fermer les prisons, toutes les prisons, car lâĂ©ducation â et mĂȘme la rééducation â est la solution.» Et qui nâadhĂšrerait pas Ă cette croyance est coupable â le terme est Ă la mode â de dĂ©rive sĂ©curitaire».Il nâest rien de plus triste que cette ironie de lâhistoire, qui fait que les plus farouches partisans de la phrase dâHugo sont prĂ©cisĂ©ment ceux qui lâont fait mentir. Car cette phrase, si pleine de gĂ©nĂ©rositĂ©, nâest malheureusement pas vraie pour lâĂ©ternitĂ©. Elle le fut, au XIXĂšme siĂšcle, quand lâĂ©cole rĂ©publicaine nâexistait pas encore, quand de pauvres gamins Ă©taient livrĂ©s Ă eux-mĂȘmes, abandonnĂ©s Ă une existence frustre et condamnĂ©s Ă voler leur pain pour survivre. De Claude Gueux, hĂ©ros tragique dâune nouvelle tirĂ©e dâun fait rĂ©el, Ă Jean Valjean, cette figure du martyr humain, tous deux envoyĂ©s au bagne pour avoir volĂ© un quignon, de Gavroche Ă ses deux petits frĂšres perdus dans un Paris hostile, les personnages dâHugo nous racontent cette machine sociale qui broie les plus faibles et les condamne au crime ou au vice, selon le sexe».HarcelĂ© par son geĂŽlier, Claude Gueux finit par le tuer et meurt sur lâĂ©chafaud. Dans son plaidoyer, Hugo lance aux politiques Puisque vous ĂȘtes en verve de suppressions, supprimez le bourreau. Avec la solde de vos quatre-vingts bourreaux, vous payerez six cents maĂźtres dâĂ©cole. Songez au gros du peuple. Des Ă©coles pour les enfants, des ateliers pour les hommes. Savez-vous que la France est un des pays de lâEurope oĂč il y a le moins de natifs qui sachent lire ! Quoi ! La Suisse sait lire, la Belgique sait lire, le Danemark sait lire, la GrĂšce sait lire, lâIrlande sait lire, et la France ne sait pas lire ? Câest une honte.» Parce quâen 1834, on coupe la tĂȘte dâun homme sans entendre les pauvres gens qui le dĂ©fendent, et que lâordre social, croit-on, est Ă ce prix. Parce quâen 1834, une classe dominante assoit son pouvoir sur lâignorance du peuple. On meurt de faim et de froid partout en France. On meurt de misĂšre dans chaque ville, dans chaque rue. Et face au tribunal qui le condamne et le tue, un malheureux qui nâa que son bon sens et lâintelligence de son mĂ©tier nâa pas lâombre dâune ce combat pour lâĂ©mancipation des peuples et contre lâhorreur de la peine de mort a-t-il grand-chose Ă voir avec les indignations contre une politique sĂ©curitaire» qui ferme des Ă©coles et ouvre des prisons» ? Lâadjectif sĂ©curitaire», accolĂ© Ă tout ce qui peut ressembler de prĂšs ou de loin Ă une tentative de faire respecter la loi rĂ©publicaine, a dâailleurs quelque chose dâangoissant. Tout aussi angoissant que ces rodomontades hyperboliques d'un pouvoir qui pense cacher lâimpuissance sous le flot des affirmations grandiloquentes. User les mots est dangereux, surtout de la part de celui qui avait promis de leur redonner sens, et qui sâĂ©tait fait un programme de la volontĂ© politique enfin rĂ©instaurĂ©e. Mais qui ne savait pas, alors, que la communication politique, parce quâelle tue la politique, ne saurait prĂ©tendre lui rendre son trĂŽne ? Et qui ne sait pas aujourdâhui que la France ne souffre pas dâune politique trop sĂ©curitaire mais dâune politique de lâimpunitĂ© masquĂ©e par quelques agitations verbales dont le plus choquant nâest pas tant quâelles ne correspondraient pas Ă notre histoire, mais quâelles sont parfaitement inefficaces, et donc exacerbent inutilement les voleurs dâaujourdâhui ne volent pas de pain ou du moins, quand il arrive â fait assez rare â quâune mĂšre dĂ©sespĂ©rĂ©e vole de la viande pour ses enfants, le tribunal se montre-t-il clĂ©ment et ils ne risquent pas le bagne. Les remises de peines automatiques rĂ©duisent le temps dâincarcĂ©ration de moitiĂ©, et les peines de moins de deux ans ne sont pas exĂ©cutĂ©es en France, faute de place dans les prisons. Et faute dâavoir compris que ce sont ces peines-lĂ , celles qui sanctionnent les premiers Ă©carts, qui sont les plus fondamentales. Parce que, contrairement Ă ce que croient quelques gentils libertaires â un peu prompts Ă se prendre pour Victor Hugo Ă Guernesey â sanction et Ă©ducation ne sâopposent pas la sanction juste et conforme Ă la loi commune est bien au contraire une des formes de lâĂ©ducation, en ce quâelle inclut celui qui la subit dans un ordre commun. Dâautant que les mĂȘmes faux naĂŻfs semblent dĂ©velopper une notion purement quantitative de cette Ă©ducation dont ils font une panacĂ©e. Mais le tout nâest pas dâaller Ă lâĂ©cole, encore faut-il se demander ce quâon y braqueur du Casino dâUriage les Bains, quâun juge des libertĂ©s a choisi de relĂącher devant des policiers impuissants a sans doute passĂ© de trĂšs nombreuses heures sur les bancs de lâĂ©cole. Tout comme ces petits mafieux qui ont finalement eu raison dâun Ă©picier courageux, aux Francs Moisins, Ă Saint-Denis. Il sâappelle Mahmed Abderrahmen, et sa dignitĂ© force le respect. On vit dans lâenfer» racontait-il Ă Pierre-Louis Basse, le 8 septembre. Les voyous de cette citĂ© nâaiment pas quâon appelle la police. ⊠Ils ont dĂ©posĂ© une bombe dans ma voiture. DerniĂšrement, on sâest fait braquer par une arme, la personne a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e, elle a Ă©tĂ© relĂąchĂ©e au bout de 48h, elle vient nous narguer tous les jours. ⊠Câest des gamins de 15 ans qui font la loi, et la police est dĂ©passĂ©e. ⊠Eux, sur les murs, ils ont marquĂ© que jâĂ©tais un sale juif. ⊠La vraie rĂ©alitĂ©, câest que ce sont des zones de non droit. La France, câest un beau pays, mais la justice est trop gentille, câest tout ce que je peux dire.»Comment est-il possible que le formidable espoir portĂ© par les LumiĂšres, que le rĂȘve de tant dâhommes qui croyaient Ă lâĂ©mancipation par le savoir, aboutisse Ă ce gĂąchis immense ? La rĂ©ponse se situe sans doute en partie dans la question. Ce qui se lit dans le plaidoyer de lâauteur des MisĂ©rables, autant que dans les MĂ©moires sur lâInstruction Publique de Condorcet, câest cette idĂ©e caractĂ©ristique de la pensĂ©e des XVIIIĂšme et XIXĂšme siĂšcles, selon laquelle lâĂ©galitĂ© des droits, associĂ©e Ă lâaccĂšs de tous au savoir, sera le terreau dâune sociĂ©tĂ© harmonieuse oĂč chacun, selon ses possibilitĂ©s et sa condition, participera Ă la vie publique. Ces gens-lĂ sont imprĂ©gnĂ©s dâauteurs grecs et latins, ils baignent dans les vertus romaines et la dĂ©mocratie athĂ©nienne. Mais ils sont Ă©galement pĂ©tris de morale chrĂ©tienne. Il nâest besoin que de lire la suite de Claude Gueux pour sâen persuader. Et maintenant dans le lot du pauvre, dans le plateau des misĂšres, jetez la certitude dâun avenir cĂ©leste, jetez lâaspiration au bonheur Ă©ternel, jetez le paradis, contrepoids magnifique ! Vous rĂ©tablissez lâĂ©quilibre. La part du pauvre est aussi riche que la part du riche. Câest ce que savait JĂ©sus, qui en savait plus long que Voltaire. Donnez au peuple qui travaille et qui souffre, donnez au peuple, pour qui ce monde-ci est mauvais, la croyance Ă un meilleur monde fait pour lui. Il sera tranquille, il sera patient. La patience est faite dâespĂ©rance. Donc ensemencez les villages dâĂ©vangiles. Une bible par cabane. Que chaque livre et chaque champ produisent Ă eux deux un travailleur moral.»Qui rappelle la phrase de Victor Hugo doit se souvenir quâelle est prononcĂ©e dans un contexte oĂč lâon nâimagine pas une seconde que puissent ĂȘtre contestĂ©es les instances qui reprĂ©senteraient un pouvoir lĂ©gitime. Les baĂŻonnettes de lâoppression monarchiste peuvent ĂȘtre combattues sur les barricades, mais le maĂźtre dâĂ©cole qui transmet son savoir, ou le policier qui procĂšde Ă un contrĂŽle, jamais. Quâon se rappelle combien de temps exista le livret ouvrier, qui interdisait aux classes dangereuses» de circuler dans ce contexte, ne doit pas par miracle faire du fils dâouvrier un normalien. Elle doit faire en sorte quâaucun citoyen ne dĂ©pende dâautrui dans son jugement. Et elle doit inscrire chacun dans une mĂ©moire et une histoire qui font de lui le porteur dâune civilisation. Libre Ă lui, ensuite, dâaccroĂźtre ce savoir pour lequel on aura Ă©veillĂ© lâintĂ©rĂȘt. Mais cette Ă©cole nâavait nullement pour objet dâabolir les classes sociales. Et câest peut-ĂȘtre pour cela quâelle a rĂ©ussi relativement, dans la mesure oĂč, en deux gĂ©nĂ©rations, un petit fils de paysan pouvait accĂ©der aux grandes Ă©coles. Certes, ce systĂšme Ă©tait injuste, seuls quelques enfants de pauvres passaient par les mailles du filet cette injustice des filiĂšres a d'ailleurs Ă©tĂ© abolie. Mais cet espoir, mĂȘme infime, justifiait que lâon adhĂ©rĂąt au projet de lâĂ©cole, et que lâon jouĂąt le jeu de la sociĂ©tĂ©. En ce sens, ouvrir des Ă©coles permettait de fermer des que lâon supplie les enfants de bien vouloir aller au collĂšge ou au lycĂ©e au point de prĂ©voir pour cela une cagnotte », et que lâon veut bien les assurer que, quoi quâils fassent, ils auront toujours droit Ă ce que lâEtat leur fournisse remĂ©diation et aide personnalisĂ©e, lâĂ©cole a perdu ce pouvoir de socialisation. Des professeurs ont beau sâĂ©chiner, des structures ont beau proposer tous les amĂ©nagements possibles, le droit Ă lâĂ©ducation a tuĂ© lâinstruction du peuple. Des gĂ©nĂ©rations de beaux esprits ont tant clamĂ© ni Dieu ni maĂźtre» quâils ont aboli toute forme dâautoritĂ© nĂ©cessaire Ă la transmission des savoirs, processus lent et complexe sâil en dans le mĂȘme temps, ils ont estimĂ© que ces vieux savoirs â ceux-lĂ mĂȘme qui devaient Ă©manciper les individus par la frĂ©quentation des grandes Ćuvres et la connaissance pratique des sciences â ne servaient Ă rien. Seul comptait pour chacun de se rĂ©aliser, de se rĂ©vĂ©ler Ă soi-mĂȘme. En cela, ils se faisaient les meilleurs complices dâune sociĂ©tĂ© de consommation qui prĂ©tend dĂ©velopper le bien-ĂȘtre des peuples pour mieux augmenter le profit de quelques grands groupes et tuer ce tissu de petites entreprises qui fait la richesse Ă©conomique, sociale et culturelle dâun pays. Escroquerie intellectuelle dont on commence Ă peine Ă entrevoir lâampleur. Cet enfant dont on prĂ©tend dĂ©velopper lâ esprit critique» Ă coup de dĂ©bats citoyens » et de vagues travaux personnels encadrĂ©s » avec un professeur dans le rĂŽle du Gentil Organisateur, cet enfant-lĂ nâa plus le cadre ancien qui Ă©crasait des masses populaires contraintes par un ordre injuste, mais il nâa pas pour autant acquis ce savoir qui lui permettrait dâagir en individu autonome et responsable, capable dâexercer son libre arbitre, et donc dâadhĂ©rer aux lois dĂ©libĂ©rĂ©es en commun. Autrement dit, il nâa pas reçu les armes intellectuelles pour assumer son statut de citoyen et rĂ©sister Ă cette arme de destruction massive quâest la tĂ©lĂ©vision aujourdâhui fabuleusement secondĂ©e par les jeux vidĂ©o et les rĂ©seaux sociaux, ces outils dâasservissement pulsionnel.Ne nous trompons pas, lâĂ©cole nâa jamais, par magie, empĂȘchĂ© certains dâenfreindre les lois, ou de sombrer dans la violence. Mais dans le monde que nous dĂ©crit Victor Hugo, le vice est enfant de lâignorance et de la misĂšre. Et cette misĂšre est sans commune mesure avec les conditions de vies en ce dĂ©but de XXIĂšme siĂšcle. Les jeunes gens qui rĂ©cupĂšrent des marchandises tombĂ©es du camion» ne sont pas Jean Valjean, et les jeunes filles qui, de plus en plus, monnayent leurs charmes pour un tĂ©lĂ©phone portable, ne sont pas Fantine. Et qui force un barrage de police nâest pas Gavroche sur les barricades. Il existe de vrais misĂ©reux, mĂȘme en France, mais exonĂ©rer tout vol au nom de ceux-lĂ sert juste Ă se sentir Ă peu de frais lâĂąme dâun Victor Hugo. Confondre voyous ou misĂ©reux, traiter les uns comme les autres, ou lâinverse, de la part dâun pouvoir pris dans une surenchĂšre de communication, ou de la part de personnalitĂ©s avides de jouer les figures morales, se fait toujours au dĂ©triment de la cohĂ©sion sociale. Si nous voulons que notre Ă©cole nâajoute pas au malheur du monde, quand elle devait au contraire contribuer Ă le combattre, il faut sans doute retrouver cette certitude que le savoir libĂšre les hommes en les inscrivant dans une continuitĂ©, celles des hommes qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s, et dans une communautĂ©, celle de la sociĂ©tĂ© dont ils partagent les valeurs.I am the rules» dit le slogan dâune marque de chaussures de sport. Face Ă cela, toute incantation, mĂȘme signĂ©e Victor Hugo, est inutile. Vous pouvez ouvrir toutes les Ă©coles que vous voulez, si les enfants nây apprennent pas que Nike leur ment pour mieux leur vendre sa camelote et que seul le savoir et le respect des rĂšgles communes Ă©mancipent, aucune Ă©cole ne permettra de fermer des Scriptum Ă partir du 1er octobre, votre servante dĂ©battra avec Edwy Plenel, Anastasie Tudiesche et Nadir Djennad tous les samedis Ă 12h00 rediffusion le dimanche Ă 22h30 sur France Ă dans lâhebdo de Jean-Marc Bramy.
Ya-t-il anachronisme de citer :"Ouvrez des Ă©coles, vous fermerez des prisons"? goupil . 2010-09-09 01:41:47 UTC Ce qui est anachronique aujourd'hui , et mĂȘme trĂšs contradictoire , c'est que l'on fait l'inverse : on ferme des Ă©coles et on projette de construire de nouvelles prisons.Et du mĂȘme coup , on se retrouve avec des classes surchargĂ©es , en Ă©lĂšves et en heures de
MalgrĂ© la dĂ©gradation des courbes Ă©pidĂ©miques et la saturation des services hospitaliers, la France laisse ses Ă©coles ouvertes. Les derniĂšres mesures imposĂ©es dans les seize dĂ©partements les plus touchĂ©s ne les concernent quâĂ la marge les lycĂ©es sây voient contraints Ă la demi-jauge ». Sanctuaires » que le gouvernement nâenvisage de fermer quâen dernier recours pour prĂ©server le pays de la catastrophe Ă©ducative mondiale », les Ă©tablissements scolaires ne sont pas pour autant hermĂ©tiques au Ă©pidĂ©mique sous-estimĂ©e ?Selon le dernier point de situation du ministĂšre de lâĂ©ducation nationale, le nombre de fermetures dâĂ©tablissements 80 au 18 mars et de classes 2018 a plus que doublĂ© entre les deux derniĂšres semaines. Les diagnostics positifs ont aussi explosĂ© dans le mĂȘme intervalle, chez les Ă©lĂšves 15 484 cas, + 67,9 % comme les personnels 1809, + 63,5 %. Ces chiffres reflĂštent la tendance nationale quand elle augmente, nos chiffres augmentent dans les mĂȘmes proportions mais toujours dans une moindre mesure », commente le ministĂšre.â ANALYSE. Covid-19 le maintien des Ă©coles ouvertes, une exception » françaiseCela ne pourrait cependant ne rĂ©vĂ©ler quâune partie des contaminations. En plus des 300 000 tests proposĂ©s » chaque semaine dans les Ă©tablissements, la collecte des donnĂ©es repose sur le dĂ©claratif », les donnĂ©es de santĂ© Ă©tant confidentielles ». Or, on sait que beaucoup de parents ne dĂ©clarent pas leur enfant pour lui Ă©viter lâisolement et le report de son retour Ă lâĂ©cole », dĂ©plore Ghislaine David, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale compteurs de SantĂ© publique France SPF rapportent bien plus dâinfections que lâĂ©ducation nationale. Sur la semaine 11 », correspondant au point de situation citĂ©, lâagence dĂ©nombre 12 966 cas positifs chez les 0-9 ans et 32 455 entre 10-19 ans, catĂ©gorie dont le taux dâincidence sur la pĂ©riode 389,3 pour 100 000 est mĂȘme supĂ©rieur Ă celui de lâensemble de la population 312,7. Tous ces malades ne sont peut-ĂȘtre pas scolarisĂ©s, mais lâĂ©cart du simple au triple pourrait relativiser les signes encourageants » perçus par le dâinfection de la scolaritĂ© Le variant britannique, par sa transmissibilitĂ© accrue, a entraĂźnĂ© une forte augmentation des contaminations dans les Ă©tablissements, et rendu plus visible leur situation sanitaire, explique Mahmoud Zureik, professeur de santĂ© publique Ă lâuniversitĂ© de Versailles-Saint-Quentin. LâĂ©cole, avec ses 12 millions dâĂ©lĂšves, ses professionnels et leur entourage, est un des vecteurs de la propagation du virus. »LâĂ©tude ComCor », menĂ©e par lâInstitut Pasteur pour dĂ©crire les lieux et circonstances de contamination, confirme quâ avoir un enfant scolarisĂ© reprĂ©sente un sur-risque dâinfection pour les adultes ». Cette enquĂȘte estime quâavoir un collĂ©gien ou un lycĂ©en au sein du foyer augmenterait le risque de contamination de respectivement 27 % et 29 %. Peut-on dĂšs lors espĂ©rer enrayer lâĂ©pidĂ©mie en prĂ©servant lâĂ©cole des restrictions imposĂ©es Ă tous les autres secteurs ? Avec son discours dogmatique et binaire, âsoit on ferme soit on laisse ouvert normalementâ, le ministre Jean-Michel Blanquer sâenferme dans le jusquâau-boutisme, mais des mesures intermĂ©diaires sont possibles », espĂšre encore Ghislaine David, qui propose dĂ©doublement des classes, protocole strict dans les cantines, capteurs de CO2 et systĂšmes dâaĂ©ration optimisĂ©s. On risque de ne plus tenir trĂšs longtemps »Trop tard, juge lâĂ©pidĂ©miologiste Mahmoud Zureik Avec une situation comme en Ăle-de-France, il est difficile dâenvisager autre chose que la fermeture des Ă©coles. On a trop attendu pour prendre les mesures de limitation de la circulation du virus. On se retrouve au pied du mur, avec le risque ne plus pouvoir tenir trĂšs longtemps. »â DĂBAT. Covid-19 faut-il revoir lâordre de prioritĂ© vaccinale ?Dans son avis du 11 mars, le Conseil scientifique ne voit dans la fermeture quâune mesure sanitaire extrĂȘme de dernier recours, dĂšs lors que des protocoles sanitaires efficaces existent ». Les experts insistent sur lâimpact trĂšs nĂ©gatif » voire peut-ĂȘtre irrĂ©parable » de la dĂ©scolarisation sur lâapprentissage. La fermeture doit ĂȘtre la derniĂšre dĂ©cision Ă prendremais il ne faut pas se lâinterdire comme toutes les mesures prises dans les Ă©coles, elle aurait un impact sur la circulation du virus dans la population, conclut Mircea Sofonea, maĂźtre de confĂ©rences en Ă©pidĂ©miologie des maladies infectieuses Ă lâuniversitĂ© de Montpellier. Aujourdâhui, on est devant un choix politique prĂ©fĂ©rons-nous tendre pour plusieurs semaines encore les services hospitaliers mais maintenir ouvertes les Ă©coles ? »
NJBE. sgjifw93pu.pages.dev/418sgjifw93pu.pages.dev/153sgjifw93pu.pages.dev/427sgjifw93pu.pages.dev/74sgjifw93pu.pages.dev/332sgjifw93pu.pages.dev/243sgjifw93pu.pages.dev/369sgjifw93pu.pages.dev/119
ouvrez des ecoles vous fermerez des prisons