VandĆuvrelĂšs-Nancy De la musique jamaĂŻcaine ce dimanche au parc Par L'Est RĂ©publicain - 04 aoĂ»t 2021 Ă 17:37 - Temps de lecture : Les initiateurs des dimanches musicaux et les musiciens.
Lemento a Ă©galement donnĂ© naissance Ă cinq autres styles de musique jamaĂŻquaine. Le jamaican shuffle est la fusion de mento et du jump blues.Louis Jordan est un musician afro-amĂ©rican saxophoniste, parolier, et chanteur, il est lâun des premiers musicien qui mĂ©lange jazz et blues. Le saxophoniste jouait sur un rythme shuffle que lâon appelera jumpEn prĂ©vision de lâĂ©tĂ©, du reggae sur GonzaĂŻ !? Je vous vois dĂ©jĂ en train de vomir sur votre grand con dâaltermondialiste Ă djembĂ© de service, celui qui vous casse les couilles sur les plages estivales Ă essayer dâembobiner de la donzelle concernĂ©e par la famine et lâeau qui brĂ»le. Restons humains man, on ne tire pas sur une ambulance, mĂȘme si on a longtemps espĂ©rĂ© quâun dĂ©chirement des cordes vocales y poussent Sinsemilia, Tryo et cet ancien fafa de Pierpoljak. PlutĂŽt que de ruer dans les brancards dâun style musical agonisant sous le poids des t-shirts Ă lâeffigie de saint Bob, mieux vaut apprĂ©hender Kingston via son canal historique. The harder they come, film culte de 1972 qui explose sur les Ă©crans la mĂȘme annĂ©e que la percĂ©e des Wailers Ă lâinternational et dĂ©peint de maniĂšre fulgurante les codes dâune identitĂ© musicale insulaire alliĂ©e Ă une rĂ©alitĂ© sociale loin dâĂȘtre fumeuse. Pour le novice en musique jamaĂŻcaine, The harder they come est la porte qui donne accĂšs de maniĂšre synthĂ©tique au quotidien rythmĂ© de ces jeunots qui se dĂ©battaient dans le marasme des quartiers pauvres de Kingston, et ce, bien avant lâavĂšnement du reggae. Lâhistoire est aussi banale quâune rĂ©colte de canne Ă sucre aux Antilles. Yvan, gamin cul-terreux interprĂ©tĂ© par un Jimmy Cliff sidĂ©rant, dĂ©cide de venir tenter lâaventure Ă la grande ville et de chanter dans les studios qui pondent du tube Ă la chaĂźne. Pourtant il y a peu dâĂ©lus dans la Babylone musicale, et sâil est bien question de chaĂźne, câest sĂ»rement plus celles de lâoppression sociale que portent les gamins de la concrete jungle. Petit Ă petit, le personnage va se retrouver face Ă une multiplicitĂ© dâĂ©lĂ©ments extĂ©rieurs qui le dĂ©tourneront du droit chemin, jusquâĂ le transformer en un rude boy, idole des moins que rien. Yvan est Ă la fois lâincarnation du jeune Jimmy Cliff â qui, comme pas mal dâapprentis artistes, traĂźnait du cĂŽtĂ© des studios dans lâespoir de pouvoir graver son premier single â et de Vincent Martin aka Rhyging terme signifiant, en argot jamaĂŻcain, bad boy au sang chaud », hors-la-loi des annĂ©es 40 restĂ© dans le folklore comme un Robin des Bois local du ghetto affamĂ©. La classe populaire jamaĂŻcaine des 60âs se passionnait alors pour les westerns. Al Capone de Prince Buster, hit fondateur du ska en 1964, grĂące Ă sa rythmique ingĂ©nieuse de RânâB Ă contretemps, donne un aperçu de lâimportance de la figure persistante de lâoutlaw. Buster, ancien boxeur et gros bras armĂ© du business musical jamaĂŻcain, tient le rĂŽle du DJ dans le film. Loin de lâidĂ©e reçue de lâattitude peace and love Ă la sauce jamaĂŻcaine, le film dĂ©peint la violence comme faisant partie intĂ©grante de la sociĂ©tĂ© et du dĂ©veloppement de la musique dans lâĂźle. DĂšs son arrivĂ©e Ă la capitale, Yvan, encore naĂŻf, se fait dĂ©pouiller du peu quâil possĂšde et part chercher assistance auprĂšs sa mĂšre, qui lui conseille dâaller bosser pour le pasteur Ă©vangĂ©liste local, un tyran bien conservateur. La scĂšne oĂč le hĂ©ros assiste Ă lâoffice montre une JamaĂŻque plongĂ©e â Ă lâinstar du grand voisin amĂ©ricain â dans la ferveur du gospel, souvent pilier dâune Ă©ducation musicale. Le pasteur est, quant Ă lui, lâillustration de la classe noire privilĂ©giĂ©e qui a pris le pouvoir lors de lâindĂ©pendance en 1962 et reste sourde et bornĂ©e face aux problĂšmes du ghetto, Ă ses yeux source de dĂ©linquance et de saletĂ©. Pour lui, la rĂ©pression policiĂšre, le spectre de la prison et lâordre moral sont les moyens les plus sĂ»rs dâassurer la mainmise sur une population souvent analphabĂšte. Yvan, rĂ©fractaire Ă lâautoritĂ©, paie chĂšrement sa relation illĂ©gitime avec la fille adoptive du cureton, et se voit assĂ©ner une condamnation Ă recevoir le fouet ; condamnation qui le propulse directement dans le monde de la racaille et des coups Ă la petite semaine. Pourtant il sâaccroche Ă son rĂȘve de faire un jour un hit qui le rendra cĂ©lĂšbre. DerriĂšre le tableau social, The harder they come dissĂšque surtout Ă merveille la mafia des grands studios et les petits business pour assurer un monopole sur le son jamaĂŻcain. La spĂ©cificitĂ© mĂȘme du marchĂ© musical de lâĂźle est le fruit dâun long processus dâadaptations et de dĂ©brouillardises forgĂ©es au fil des ans. Yvan, qui sâimprovise coursier pour un studio, apprend Ă ses dĂ©pens combien ce milieu est verrouillĂ© par une poignĂ©e de pionniers devenus nababs. La sĂ©quence des musiciens attendant le big boss du studio Ă la grille dâentrĂ©e pour pouvoir chanter leur petit brin de mĂ©lodie est confondante de rĂ©alisme. Toutes les stars du reggae ont un jour ou lâautre fait le pied de grue dans une cour avant de pouvoir pousser la chansonnette derriĂšre un micro. Les plus chanceux et opportunistes se trouvaient un petit job de grouillot dans les labels ou les boutiques, en espĂ©rant lâembellie et un peu de temps entre les sĂ©ances des gros bonnets vert/jaune/rouge. Marley lui-mĂȘme a tissĂ© une grande partie de son rĂ©seau de cette maniĂšre. La particularitĂ© de la musique sur lâĂźle a toujours Ă©tĂ© la capacitĂ© de la classe populaire Ă crĂ©er les outils de diffusion de leur propre culture, contre un systĂšme Ă©tatique toujours sous le joug de la censure britannique. Lâapparition des soundsystems dans les annĂ©es 50 a dĂ©finitivement modelĂ© le mode de crĂ©ation et de consommation des JamaĂŻcains, Ă contre-pied des modĂšles amĂ©ricain ou anglais basĂ©s sur les mass media et la toute-puissance radiophonique. En JamaĂŻque, câest tout lâinverse. Lâabsence de libertĂ© sur des ondes, contrĂŽlĂ©es par lâĂtat dâune main de fer, a poussĂ© quelques aficionados du rythm and blues Ă monter des soirĂ©es de danse endiablĂ©e dans les ghettos de Kingston. Plus sexy, dĂ©bridĂ©e et rebelle que le traditionnel Mento que lâon ressert Ă la sauce jazzy dans les hĂŽtels de luxe, cette musique colle bien aux aspirations du petit peuple, qui trouve une soupape en dansant et en se bourrant allĂšgrement la gueule les week-ends. Devenus petit Ă petit lucratifs, grĂące Ă un petit ticket dâentrĂ©e et des bar-restaurants ambulants, les soundsystems entrent dans une concurrence effrĂ©nĂ©e Ă la plus belle sono et aux meilleures galettes la course aux basses vrombissantes commence ici. Lorsque lâon vit dans le ghetto, on supporte son soundsystem comme on porte une Ă©charpe de foot Ă St Etienne avec une ferveur qui confine Ă lâaveuglement. Les systems sont le cĆur de la musique populaire jamaĂŻcaine, ils font passer la pulsation du moment au peuple. Lorsquâun DJ tient un titre en passe de devenir un tube, il peut le passer jusquâĂ quinze fois dâaffilĂ©e Ă la demande des danseurs devenus des Ă©ponges Ă sueur. Pendant cette premiĂšre pĂ©riode, trois patrons des sound tiennent le haut du pavĂ© Tom the Great Sebastian, lâancien flic toujours armĂ©, Duke Reid, et Coxsone Dodd. A eux trois ils se livrent une bataille fĂ©roce pour dĂ©nicher les nouveautĂ©s du voisin amĂ©ricain. Dans un premier temps, ils voyagent ou paient des passeurs pour aller fouiner dans les bacs et ramener la perle rare de chez lâoncle Sam. Pour que leurs concurrents ne puissent reconnaĂźtre leur sĂ©lection de titres, ils arrachent souvent les Ă©tiquettes des disques ; le white label est nĂ©. A force de se tirer dans les pattes, au sens propre comme au figurĂ©, les huiles du ghetto, sous lâimpulsion du Duke, engagent mĂȘme des petites frappes, les dancehall crashers, qui vont dĂ©truire le matos des concurrents, menacer les danseurs et soudoyer des proches des DJâs pour quâils balancent le nom des titres. Peace and love ? PlutĂŽt hate and guns, brother⊠A ce petit jeu, lâancien keuf est le roi de lâembrouille jusquâau jour oĂč quelquâun de son crew crache le nom de ses derniĂšres dĂ©couvertes, le ridiculisant auprĂšs de son public qui se barre par paquets pour rejoindre le sound de Coxsone. RemontĂ© comme un coucou jamaĂŻcain, il dĂ©cide alors de produire ses propres titres en faisant appel aux musiciens du coin, de maniĂšre Ă toujours avoir un coup dâavance. La scĂšne devient locale, le public adhĂšre immĂ©diatement et tous les big ones sâengouffrent dans la brĂšche. La musique va de plus en plus parler le langage du quotidien, ce petit monde dĂ©finit, pas Ă pas, un style inimitable. Autre avantage, lorsquâun morceau cartonne le week-end on peut ĂȘtre sĂ»r que les ventes de disques, pressĂ©s en flux tendu le lundi directement dans les magasins, grimpent en flĂšche. Cette organisation Ă lâapparente indĂ©pendance cache pourtant bel et bien un oligopole virulent face aux nouveaux arrivants dans le marchĂ©, que le film dĂ©nonce avec prĂ©cision. Lorsque Yvan finit par coucher sur bande son single The Harder they come, il se voit proposer un contrat et un cachet dâartiste de base par Leslie Kong fondateur du label et du magasin Beverleyâs, qui joue son propre rĂŽle dans le film que notre rude boy commence par refuser, considĂ©rant que cela relĂšve de la pure escroquerie. Le producteur lui rit alors au nez et le laisse partir avec son test-pressing sous le bras, en sachant que grĂące Ă un simple coup de tĂ©lĂ©phone il pourra bloquer tous les circuits de diffusion du titre, aussi bon soit-il. Yvan tentera sa chance dâeffrontĂ© mais reviendra la queue entre les jambes pour signer en bas de la page, et finalement dĂ©crocher son tube. Un autre aspect, plus surprenant pour le bĂ©otien, câest certainement la prĂ©sence marginale du rastafarisme dans la scĂšne musicale officielle ». A part une poignĂ©e de potes avec qui Yvan se lance dans le deal de ganja, il nây a pas foule de JamaĂŻcains qui portent des dreadlocks. Et le seul moment du film oĂč on les sent libres dâagir Ă leur guise, câest lors dâune escapade sur la plage qui prend lâallure du baptĂȘme rasta dâYvan, pourtant rude boy invĂ©tĂ©rĂ©. Contrairement aux clichĂ©s, ce mouvement â qui reprend le thĂšme du retour en Afrique cher Ă Marcus Garvey tout en alliant une certaine idĂ©e de la religion chrĂ©tienne Ă©thiopienne â nâĂ©tait pas vraiment populaire. Pendant longtemps, ce culte a mĂȘme Ă©tĂ© fortement rĂ©primĂ© par lâĂtat, qui en profitait pour brĂ»ler les champs de ganja. Duke Reid a dâailleurs purement et simplement refusĂ© de produire cette racaille, eu Ă©gard Ă son passĂ© dans les forces de lâordre. Et puis finalement, tout comme Yvan, le reggae finira mal et les propos politico-spirituels de ses acteurs deviendront un tissu de conneries plus ou moins rapiĂ©cĂ© au fil du temps et des kilos de weed qui partent en fumĂ©e. Pour ce qui est du film, on dĂ©plore toujours les nombreuses tentatives dâen faire un remake. On se souveidnra dses empaffĂ©s des Fugees, un temps pressentis dans les annĂ©es 90, avant que Perry Henzel, le rĂ©alisateur, finisse par sây opposer. Aujourdâhui six pieds sous terre, il doit certainement pester contre ces funestes messages annonçant que lâon va remettre le couvert en 2012. Pour une fois, et Ă lâinverse du You can get it if you really want chantĂ© par Jimmy Cliff, on espĂšre que la volontĂ© ne suffira pas. Onimagine souvent que le reggae nâest quâune musique chantĂ©e. On peux donc se poser la question : quelle place reste-t il aux solistes, tout aussi soucieux de mettre leur gĂ©nie dans la grande Histoire du reggae . CĂ©dric Anjot rĂ©pond â. 10 / 10 / 2021. Escale JamaĂŻcaine. Reggae Anglais â Septembre 2021. Les Escales JamaĂŻcaines commencent fort pour cette rentrĂ©e Une citation de Le Balaise Gregory Parrillo. Quand on est musicien ambulant, mieux vaut que le piano soit Ă bretelles. - Le Balaise Gregory Parrillo Citation proposĂ©e le samedi 21 mai 2022 Ă 140652Citations similaires Le bulletin de vote que l'on plie en deux est un papillon d'urne. Personnelle - Le Balaise Gregory ParrilloJe prĂ©fĂšre la mĂ©disance au mensonge la langue de vipĂšre au serpent Ă sornettes. Personnelle - Le Balaise Gregory Parrillo Votre commentaire sur la citation de Le Balaise Gregory Parrillo Le Balaise Gregory Parrillo - Ses citations Quand on est musicien ambulant, mieux vaut que le piano soit Ă br ... - Le Balaise Gregory Parrillo Citation d'internaute - Contribution personnelle.
Lebon moment. Une émission plus lente que les autres donc, pour une musique pas comme les autres. TetZ est un designer musical reconnu, celui qui a créé et animé les 24 éditions de Music in da street à Fort-de-France de 2010 à 2011, ou qui signe réguliÚrement les ambiances sonores pour des restaurants, des bars, des boutiques, des événements.
Alpha Boys School le jazz en pleine instruction coloniale 1 Avant lâindĂ©pendance, des musiciens de musique folklorique, de mento et de jazz impressionnĂšrent le ... 1De toutes ses expressions culturelles et artistiques, la musique est probablement ce que la JamaĂŻque a offert au monde de plus vivace. Cette situation remonte Ă lâĂ©poque des plantations, de lâesclavage et du colonialisme, oĂč la musique jouait un rĂŽle de premier plan dans la reconstruction et la perpĂ©tuation dâune identitĂ© chez les JamaĂŻcains originaires dâAfrique1. 2 Les ensembles Fife and Drums », apparus dans les armĂ©es europĂ©ennes modernes, rĂ©unissent fifres e ... 3 Entre les annĂ©es 1930 et les annĂ©es 1970, de nombreux cuivres reconnus Ă lâinternational sont passĂ© ... Parmi les institutions qui tĂ©moignent du passĂ© colonial de la JamaĂŻque, on retrouve lâAlpha Cottage School, ouverte en 1880 par Justina Ripoll SĆur Mary Claver issue de lâordre catholique des SĆurs de la MisĂ©ricorde. Cette institution avait Ă©tĂ© conçue comme une Ă©cole technique pour les orphelins, les enfants abandonnĂ©s ou les gamins des rues. En 1893, un orchestre de Fife and Drums2 fut créé, marquant ainsi le dĂ©but de lâintĂ©rĂȘt portĂ© Ă la musique au sein de cette Ă©cole. En 1908, un don dâinstruments provenant de lâĂ©vĂȘchĂ© catholique de JamaĂŻque permit Ă lâinstruction musicale devenue lĂ©gendaire de lâAlpha School de sâancrer et de se dĂ©velopper. Les annĂ©es qui suivirent, lâĂ©cole se distingua en devenant le lieu de formation de nombreux musiciens aguerris, en particulier pour les instruments Ă vent. On peut dâailleurs estimer que neuf sur dix des plus grands musiciens jamaĂŻcains ayant existĂ© entre la fin du xixe siĂšcle et les annĂ©es 1970 sont passĂ©s par lâAlpha Boys School3. 4 Comme lâexplique le saxophoniste Tony Greene SĆur Igniatius disait par exemple Ă un garçon âmon ... 2Pendant plus de soixante ans, une sĆur en particulier, SĆur Mary Iggy » Ignatius 1921-2003, affectueusement surnommĂ©e la mĂšre de la musique jamaĂŻcaine », a tendrement encouragĂ© et guidĂ© les garçons passĂ©s par lâinstitution, dont la grande majoritĂ© provenait de familles Ă©clatĂ©es, de familles paysannes, pauvres, dĂ©sĆuvrĂ©es ou dans le meilleur des cas, de foyers ouvriers. Lâhistoire veut que SĆur Iggy ait elle-mĂȘme eu une influence directe sur lâĂ©mergence des musiciens les plus talentueux de la JamaĂŻque, en parvenant grĂące Ă son oreille musicale Ă les orienter vers lâinstrument qui leur correspondait le mieux4. On attribue Ă la SĆur Ignatius la dĂ©couverte de nombreux grands instrumentistes parmi les garçons les plus douĂ©s de lâĂ©cole. Elle a cultivĂ© chez eux des compĂ©tences et des attitudes qui allaient propulser certains Ă©lĂšves de cette noble institution de Kingston dans le monde entier. 3Lâacquisition des compĂ©tences et des attitudes nĂ©cessaires commençait par la participation Ă des concerts lors dâĂ©vĂšnements locaux et nationaux, ou, Ă lâoccasion, dans des maisons de la classe aisĂ©e. DâaprĂšs Sparrow Martin 2007, chef dâorchestre et ancien Ă©lĂšve de lâAlpha School, en plus de se produire dans les maisons somptueuses des blancs ou des mĂ©tis fortunĂ©s, lâorchestre de lâĂ©cole endossait Ă©galement des fonctions officielles Ă la Kingâs House, la rĂ©sidence du Gouverneur gĂ©nĂ©ral. On nous apprenait toutes sortes de morceaux pour les diffĂ©rents Ă©vĂšnements. Ă lâoccasion, lorsque des dignitaires ou des monarques Ă©trangers visitaient lâĂźle, on jouait des morceaux pour danser, pour dĂźner, et mĂȘme pour lâentrĂ©e des officiels dans la piĂšce. Dans ces moments, on jouait des chansons comme Happy Wonderer », The Morin », et Colonial Boogie ». Rico Rodriguez, le cĂ©lĂšbre tromboniste rastafarien confirme 2005 Les airs folkloriques jamaĂŻcains et caribĂ©ens, la musique classique europĂ©enne, les airs populaires amĂ©ricains et britanniques Ă©taient encouragĂ©s. En revanche, le ragtime, le blues et le jazz Ă©taient mal vus. Mais plus tard, SĆur Ignatius a autorisĂ© certains des meilleurs musiciens comme Donald Drummond Ă se produire avec des groupes comme celui dâEric Deans. Les annĂ©es de formation clubs jazz et musiciens 4Si le jazz en JamaĂŻque nâa jamais rĂ©ussi Ă conquĂ©rir un large public, il a toujours rĂ©uni un noyau fidĂšle de spectateurs. Au milieu des annĂ©es 1920, le Gleaner, quotidien le plus important de JamaĂŻque, commença Ă utiliser le mot jazz dans ses pages, dans des publicitĂ©s pour des fĂȘtes dansantes, des concerts et pour les sorties des derniers disques de jazz. Ces annonces publiques tiraient profit dâun intĂ©rĂȘt croissant pour cette musique amĂ©ricaine en plein essor. Toutefois, comme dans son pays dâorigine, le jazz possĂ©dait Ă©galement ses dĂ©tracteurs sur lâĂźle, plus particuliĂšrement mais pas uniquement au sein de lâĂ©lite, qui ne reconnaissait de valeur quâĂ la musique classique. Le hot jazz, comme on lâappelait alors souvent, mĂ©langeait des Ă©lĂ©ments venus du ragtime, des rythmes dâAfrique de lâOuest, des marches de fanfares, des spirituals, des work songs et des quadrilles français. Certains aspects de cette musique Ă©mergente Ă©taient dĂ©jĂ connus de la plupart des JamaĂŻcains. Les spirituals Ă©taient trĂšs courants, et le ragtime faisait partie du rĂ©pertoire des pianistes depuis le dĂ©but du siĂšcle. Pour la plupart des musiciens, leurs connaissances des cuivres leur venaient essentiellement de la fanfare de lâArmĂ©e du Salut, ou des sections de cuivres des orchestres du West India Regiment ou de lâAlpha Cottage. 5 SituĂ© Ă proximitĂ© du port, Ă lâest de Kingston, le Bournemouth Bath and Club Ă©tait rĂ©servĂ© Ă lâĂ©lit ... 5Deux orchestres de bal importants de lâĂ©poque incorporĂšrent le jazz Ă leur rĂ©pertoire les Ramblers et les Pep Entertainment Players. Ces deux sextets, composĂ©s de musiciens blancs, Ă©taient apprĂ©ciĂ©s de la classe supĂ©rieure de la ville, le trĂšs sĂ©lect Bournemouth Club dâEast Kingston jouant un rĂŽle fondamental dans leur succĂšs5. Parmi les autres orchestres de lâĂ©poque, on retrouve les Deluxe Syncopators ainsi que les Hot Strutters. Cyril Harris dirigeait ce dernier groupe. Ce pianiste chevronnĂ© nâhĂ©sitait pas Ă se rendre Ă New York Ă lâoccasion pour se tenir au courant des derniĂšres tendances Ă©manant de ce berceau du jazz. Mais sâil a introduit les courants de jazz les plus rĂ©cents au sein du public, Cyril Harris sâest Ă©galement chargĂ© dâenseigner aux musiciens diffĂ©rents aspects de lâinterprĂ©tation de lâauthentique jazz moderne. 6 Le Constant Spring Hotel, aujourdâhui devenu le LycĂ©e de lâImmaculĂ©e Conception Ă destination des ... 6Les Hot Strutters se produisaient rĂ©guliĂšrement au Murcott Lodge, au centre de Kingston, mais aussi au Conversorium et au Lucas Sports Club, situĂ©s dans le quartier de Rollington Town. Les Syncopators Ă©taient dirigĂ©s par Adrian Duncan, un pianiste de formation classique qui fut lâun des premiers colporteurs du jazz, son premier groupe ayant Ă©tĂ© formĂ© dĂšs 1922. Les Syncopators rassemblaient un personnel mixte, composĂ© de musiciens nĂšgres » et mulĂątres ». Ils se produisaient souvent au trĂšs chic Constant Spring Hotel, au nord de St Andrew, mais aussi, parmi dâautres lieux de concerts sĂ©lects, au Conversorium6. LâintĂ©rĂȘt croissant suscitĂ© par le jazz a conduit Ă la formation dâun nombre dâorchestres de danse plus importants dans les annĂ©es 1930. Lâune des figures centrales de la scĂšne jazz locale Ă©tait Albert Bertie » King, qui forma ses cĂ©lĂšbres Rhythm Aces en 1931, et domina la scĂšne de la danse et du jazz Ă Kingston pendant les 5 annĂ©es suivantes. Parmi les autres orchestres connus Ă Ă©merger Ă lâĂ©poque, on trouve, entre autres, les Red Devils de Redver Cooke, John Weston et le Blue Rhythm, les formations de Steve Dick, de Milton McPherson ou encore les Rhythm Raiders de Dan Williams. 7Ă la fin des annĂ©es 1930, les orchestres de danse locaux jouaient du swing et une nouvelle forme, plus dansante, de jazz amĂ©ricain, qui devint la marque de fabrique des fĂȘtes et des bals locaux jusque dans les annĂ©es 1940. Les formations swing de lâĂźle sâinspiraient complĂštement de leurs Ă©quivalents amĂ©ricains, interprĂ©tant les mĂȘmes arrangements Ă©crits. Les orchestres amĂ©ricains qui exerçaient la plus grande influence sur les formations locales Ă©taient ceux dirigĂ©s par Tommy Dorsey, Glen Miller, Count Basie et Duke Ellington. 8Au dĂ©but des annĂ©es 1940, les deux orchestres qui portent lâĂ©tendard du swing sur lâĂźle sont ceux de Milton McPherson et de Redver Cooke, tous deux formĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1930. Lâorchestre swing dirigĂ© par McPherson Ă©tait considĂ©rĂ© par beaucoup comme le meilleur orchestre Ă avoir jamais existĂ© sur lâĂźle, rassemblant la crĂšme des musiciens locaux. Ses prouesses lui valurent dâĂȘtre affublĂ© du surnom de King of Swing ». Il se produisait dans tous les lieux importants, les clubs comme celui de Bournemouth, le Slipper Silver ou le Springfield, ainsi quâau Carib Theatre. McPherson est Ă©galement Ă lâorigine dâun all star show » intitulĂ© Fashions in Music » qui sâest tenu au Ward Theatre en 1943. Ce concert trĂšs attendu prĂ©sentait les derniers dĂ©veloppements du jazz des big bands. Cooke, qui Ă©tait souvent appelĂ© le King of Bounce », jouissait Ă©galement dâun grand succĂšs, plus particuliĂšrement parmi les masses. Il dirigeait son Red Devilâs Orchestra sur toutes les scĂšnes majeures de lâĂźle. 9Les compĂ©titions entre groupes, dont lâorigine remonte aux annĂ©es 1920, sont un autre facteur ayant contribuĂ© Ă stimuler lâintĂ©rĂȘt du public pour le jazz et le swing. En 1926, le Gleaner montre le Palace Orchestra, orchestre rĂ©sident du Palace Theater, dans une compĂ©tition amicale avec le Hot Tamale, orchestre venu de Panama. En 1935 et 1936, les Rhythm Aces de Bertie King remportĂšrent les championnats des orchestres de danse. En 1939, Steve Dick, pianiste de jazz et chef dâorchestre rĂ©putĂ©, domina le trompettiste Doc Bramwell et ses Springfield Specials en finale dâun tournoi Ă Ă©limination directe organisĂ© au Palace Theatre. GrĂące Ă cette victoire, lâorchestre de Dick sera souvent dĂ©signĂ© comme les Jamaicaâs Kings of Jazz » et lui, comme le Swing King ». Ces confrontations se poursuivirent dans les annĂ©es 1940, Redver Cooke et Eric Deans remportant le titre Ă quelques occasions. Les jam-sessions jouaient Ă©galement un rĂŽle dâimportance, permettant de maintenir les musiciens en forme, et leur donnant Ă entendre ce que jouaient leurs collĂšgues. La fiĂšvre du swing qui fit rage dans les annĂ©es 1940 marqua Ă©galement lâarrivĂ©e dâune nouvelle gĂ©nĂ©ration de musiciens. Eric Deans et ses Liberators, Delroy Stephens et ses Commandos, les Lennox Syncopators de Rupert Miller, George Moxey et Roy White, entre autres, sâinstallĂšrent dans le paysage dynamique des orchestres de danse swing de Kingston. Toutefois, Ă la fin des annĂ©es 1940, mĂȘme sâil Ă©tait encore jouĂ©, le swing connut un dĂ©clin. Le jazz avait atteint une nouvelle phase de son Ă©volution le bebop avait dĂ©barquĂ© en JamaĂŻque. 10Le saxophoniste alto Roy Coburn et son Blue Flames Orchestra, ainsi que le trompettiste Jack Brown avec son orchestre Ă©taient deux des musiciens qui introduisirent formellement le bebop dans le rĂ©pertoire de leur groupe. Dâautres musiciens, comme le trompettiste Con Lewis ou le saxophoniste Marcus Brown au tĂ©nor, incorporĂšrent des aspects du jeu bebop dans leurs diverses formations. En 1948, le trompettiste Sonny Bradswhaw et ses Beboppers embrassĂšrent cette nouvelle tendance avec entrain. Lâenthousiasme de Bradshaw et de ses acolytes touchait non seulement aux aspects musicaux du bebop, mais aussi au style vestimentaire et au langage qui lui Ă©taient associĂ©s. Les Beboppers amenaient ce style de jazz dans des clubs comme le Wickie Wackie Club de Bull Bay, le Success Club sur Wildman Street, mais aussi dans des concerts qui se tenaient dans des salles de spectacle Ă succĂšs. 11Les visites de groupes swing et jazz Ă©trangers, comme celle du Hot Tamale en 1926, avaient permis dâamĂ©liorer les connaissances du public en matiĂšre de jazz et Ă©taient accueillies avec une certaine exaltation. Les rĂ©cits indiquent que câest la visite de deux orchestres panamĂ©ens en 1937 qui accrocha tout particuliĂšrement le public. Il sâagissait de Gussie Trym and his Swing Aces, un orchestre formĂ© de onze musiciens arrivĂ© au mois de mai, ainsi que de lâorchestre de neuf musiciens dirigĂ© par Ray Cox, dĂ©barquĂ© en aoĂ»t. PrĂ©sentĂ©s comme les champions des orchestres de danse de Panama, Trym et ses acolytes sâappuyaient sur de solides connaissances en jazz et en swing, et ils impressionnĂšrent les musiciens locaux. Le public se dĂ©plaça en nombre pour Gussie Trym, au Silver Slipper Club, au Bournemouth Club, au Murott Lodge, ainsi que dans dâautres hauts lieux de la vie nocturne. Son orchestre sây produisit en compagnie de figures locales du swing, comme les Red Devils de Cooke ou Bob White et ses Garden Harmonizers. La tournĂ©e de trente jours de Ray Cox lui fit visiter diffĂ©rents lieux de concerts de la ville, mais câest sa participation Ă la compĂ©tition de lâInternational Jazz Orchestra, au Ward Theatre, qui lui valut de laisser un souvenir impĂ©rissable aux musiciens de jazz locaux. Cette compĂ©tition de trois orchestres vit Ray Cox affronter Bob White et son orchestre, ainsi que Milton McPherson et ses Royal Jamaicans. DâaprĂšs les comptes rendus de lâĂ©poque, la victoire de Cox fut jugĂ©e aisĂ©e. McPherson termina second. Ces visites permirent dâaccroĂźtre la popularitĂ© locale du jazz. 12Parmi les meilleurs musiciens de JamaĂŻque, beaucoup se sont formĂ©s dans ces orchestres des annĂ©es 1940, affinant leurs aptitudes et se construisant une notoriĂ©tĂ© formidable sur les scĂšnes locales. Pour certains musiciens, la dĂ©monstration de leurs talents au sein de ces formations leur a permis de se faire un nom des deux cĂŽtĂ©s de lâAtlantique. Le saxophoniste Thomas McCook commença sa carriĂšre chez Eric Deans au dĂ©but des annĂ©es 1940, avec pour camarade le trompettiste Raymond Harper. Ă la mĂȘme Ă©poque, le saxophoniste tĂ©nor Wilton Gaynair fut un membre essentiel des Royal Jamaicans de Redver Cooke pendant quelques annĂ©es. Le guitariste de jazz Ernest Ranglin fit ses dĂ©buts de musicien professionnel avec lâorchestre de Val Bennett Ă la fin des annĂ©es 1940. En 1948, Roland Alphonso, qui jouait alors du saxophone alto, joua quelque temps dans lâorchestre de Eric Deans. De son cĂŽtĂ©, Dizzy Reece, trompettiste de jazz reconnu, commença Ă se faire remarquer dans lâorchestre de Jack Brown. 13Bien que lâĂ©clat du swing ternĂźt dans les annĂ©es 1950, la musique de big band Ă©tait toujours privilĂ©giĂ©e pour les orchestres de danse, mĂȘme si elle Ă©tait mal vue de certains musiciens, qui souhaitaient se plonger avec plus de vigueur dans le jazz moderne. Ă la fin des annĂ©es 1950, une troisiĂšme gĂ©nĂ©ration de musiciens Ă©mergea et se mĂ©langea avec quelques membres de la prĂ©cĂ©dente gĂ©nĂ©ration. Câest ainsi que se firent les premiers pas dâune musique qui allait plus tard devenir un style de musique dansante jamaĂŻcain, le ska. Ce style de musique allait lui-mĂȘme influencer plus tard des styles alternatifs de la culture populaire internationale. Cette gĂ©nĂ©ration de musiciens sâinscrivit parmi les nombreux musiciens de jazz jamaĂŻcains qui rĂ©ussirent dans les musiques populaires Ă lâinternational. Parmi ceux-ci, on peut citer les trompettistes Johnny Dizzy » Moore, Oswald Baba » Brooks et Raymond Harper, le cĂ©lĂšbre tromboniste Donald Don » Drummond, les saxophonistes Roland Alphonso et Thomas McCook, ainsi que le tenace pianiste de jazz, alors adolescent, Monty Alexander. Tous se trouvaient Ă cheval entre le jazz et la musique pop. Le jazz jamaĂŻcain dans le monde le SS Empire Windrush 14En tant que sujets coloniaux du Royaume-Uni, les hommes de JamaĂŻque et des CaraĂŻbes servirent au combat au cours de la PremiĂšre et de la Seconde Guerre mondiale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne en pleine phase de reconstruction lança un appel dĂ©sespĂ©rĂ© Ă une forte main-dâĆuvre pour rebĂątir le pays. Cette politique devint plus Ă©vidente pour les CaribĂ©ens lorsque le SS Empire Windrush, navire militaire britannique, se mit Ă les attirer avec des trajets bon marchĂ© pour lâAngleterre. De nombreux JamaĂŻcains au chĂŽmage sautĂšrent sur lâoccasion, voyant le Windrush comme le vaisseau qui allait les conduire vers des possibilitĂ©s dâemploi infinies. Ils laissĂšrent leurs familles, que beaucoup retrouvĂšrent plus tard au Royaume-Uni. Cet exode entraĂźna le dĂ©part de certains des meilleurs musiciens de lâĂźle qui profitĂšrent des dĂ©marches simplifiĂ©es dâimmigration vers lâAngleterre pour sây installer de façon permanente, certains choisissant de sâĂ©tablir dans dâautres pays dâEurope comme la France et lâAllemagne. 15Toutefois, certains musiciens avaient dĂ©jĂ commencĂ© Ă Ă©migrer dĂšs les annĂ©es 1930. Les plus remarquables dâentre eux Ă©taient les trompettistes Leslie Thompson et Leslie Jiver » Hutchinson, le pianiste York DeSouza, le multi-instrumentiste Bertie King, ainsi que lâaspirant ingĂ©nieur Coleridge Goode, qui devint un bassiste de premier plan. Entre les deux guerres, les musiciens noirs britanniques se firent remarquer dans les big bands, y compris au sein dâau moins deux orchestres entiĂšrement composĂ©s de noirs, le Guyanais Ken Snakehips » Johnson et son West Indian Dance Band 1938 ainsi que le JamaĂŻcain Leslie Jiver » Hutchinson avec son Coloured Orchestra 1944. Ces deux orchestres Ă©taient composĂ©s quasi exclusivement de CaribĂ©ens et câest dans ce vivier que les musiciens noirs amĂ©ricains en tournĂ©e venaient piocher pour Ă©toffer leurs orchestres. 7 Benny Carter 1945, Farewell Blues/Iâm Coming Virginia 1945, [78 RPM] France, Swing 201. Avec Be ... 8 En 1934 et 1935, Leslie Thompson effectua une tournĂ©e en Europe avec Louis Armstrong. En 1936 et 19 ... 9 Le pianiste jamaĂŻcain York DeSouza apparaĂźt sur plus dâune douzaine dâenregistrements rĂ©alisĂ©s entr ... 16Certains musiciens, comme les saxophonistes Benny Carter et Coleman Hawkins firent appel aux services de Bertie King au saxophone alto et Ă la clarinette, et Ă York DeSouza pour des concerts et des enregistrements lors de leurs sĂ©jours europĂ©ens dans les annĂ©es 19307. Le trompettiste Leslie Thompson, compatriote de Bertie King, fut employĂ© par Louis Armstrong8, tandis que le trompettiste Leslie Jiver » Hutchinson, le pianiste York DeSouza9 et le bassiste Coleridge Goode trouvĂšrent les faveurs de musiciens amĂ©ricains comme Ray Elligton et Mary Lou Williams et de musiciens français, comme le couple star du Hot Club de France, Django Reinhardt et StĂ©phane Grapelli, qui apprĂ©ciaient le swing des musiciens caribĂ©ens Reinhardt, 2017. Ces JamaĂŻcains ouvrirent la voie pour les autres musiciens dont lâexode sâintensifia avec la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Les cuivres, de lâAlpha jusquâau Royaume-Uni 17Parmi ceux qui firent alors leurs valises se trouve notamment le trompettiste de jazz Alphonso Dizzy » Reece, qui fut lâune des figures les plus importantes Ă Ă©migrer en 1948. Il acquit une expĂ©rience de la scĂšne considĂ©rable en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne avant de revenir sâinstaller en Grande-Bretagne en 1950. Dizzy Reece devint lâun des plus grands trompettistes du Royaume-Uni, se produisant et enregistrant avec des musiciens amĂ©ricains en tournĂ©e. Reece fit sortir plusieurs albums de son cru avant de tenter sa chance aux Ătats-Unis en 1959, oĂč il enregistra plusieurs albums pour lâillustre label Blue Note. Reece a participĂ© Ă des sessions dâenregistrements avec des gĂ©ants du jazz, comme Art Blakey et ses Jazz Messengers, mais aussi Hank Mobley ou le saxophone tĂ©nor britannique Edward Brian Tubby » Hayes. Il sâest produit sur les principales scĂšnes de New York, comme le Village Vanguard, le Birdland, et chez Eddie Condon. Avant son dĂ©part de Londres, Reece se distingua en prĂ©sentant Ă ses homologues lâun des penseurs de la musique les plus avant-gardistes de lâĂ©poque. Il sâagissait de son compatriote Joe Harriott, dont les idĂ©es modernistes, les compositions cubistes et les performances interdisciplinaires rĂ©unissant poĂštes et danseurs modernes suscitĂšrent la controverse. 18Joe Harriott, qui jouait du saxophone alto, sâĂ©tait formĂ© Ă Kingston, oĂč il avait fourbi ses armes dans les orchestres de Roy Coburn, dâOssie DaCosta et dans le All Kings Combo, avant dâaller en Europe avec DaCosta et de sâinstaller en Grande-Bretagne en 1951. Harriott avait dâabord Ă©tĂ© un disciple de Charlie Parker, avant de proposer sa propre approche du jazz qui fit de lui le meneur incontestĂ© de lâavant-garde britannique. Ses mĂ©thodes lui valurent Ă la fois dâĂȘtre critiquĂ© et portĂ© aux nues en tant que pĂšre du free jazz europĂ©en, inspirateur de toute une gĂ©nĂ©ration. On retrouvait des CaribĂ©ens dans son groupe de travail, comme Ellsworth Shake » Keene, trompettiste originaire de lâĂźle de Saint-Vincent et le contrebassiste jamaĂŻcain Coleridge Goode. 19Le saxophoniste tĂ©nor Wilton Gaynair fut lâun des autres gĂ©ants du jazz issus de lâAlpha School. Tandis quâil Ă©tait encore Ă©lĂšve Ă lâAlpha, Gaynair fut autorisĂ© Ă jouer dans le big band de Carlyle Henriques. Ă sa sortie de lâĂ©cole, il gagna sa place au sein de la formation de Redver Cooke, puis des orchestres de Roy Coburn et dâOzzie Wilkins. InspirĂ© par Coleman Hawkins, Eddie Lockjaw » Davis et Sonny Rollins, Gaynair dĂ©veloppa son propre son puissant. Entre la fin des annĂ©es 1940 et son Ă©migration au milieu des annĂ©es 1950, Gaynair fut considĂ©rĂ© comme la vedette des saxophones tĂ©nors de lâĂźle, statut qui lui valut une invitation Ă jouer au sein de lâorchestre des Jamaica All-star de 1948. Il fit son arrivĂ©e Ă Londres en 1956, oĂč il se fit remarquer, avant de sâinstaller en Allemagne, oĂč il devint lâun des musiciens de jazz les plus exceptionnels du pays. Blue Bogey », son disque de 1958, est incontestablement lâun des trĂ©sors de lâhistoire des enregistrements du jazz. Comme lâaffirment ses camarades musiciens Tommy McCook, Janet Enwright, Sonny Bradshaw et Roland Alphonso, lâinfluence de Gaynair sur les autres musiciens de lâĂ©poque fut immense. 20Le principal concurrent de Gaynair au sommet de lâart du saxophone tĂ©nor fut probablement un autre ancien Ă©lĂšve de lâAlpha School, Harold Little G » McNair. Ce dernier illustre encore une fois lâapprĂ©ciation profonde, la comprĂ©hension et lâancrage corporel que rencontra le langage jazz chez les musiciens jamaĂŻcains. Il commença le saxophone tĂ©nor en 1945, et en lâespace de cinq ans, il fit dĂ©jĂ partie dâorchestres swing comme celui de Whylie Lopez ou les Honeydrippers, dirigĂ©s par Baba Motta. McNair participa Ă dâautres orchestres dirigĂ©s par Baba Motta Ă la fin des annĂ©es 1940 et au dĂ©but des annĂ©es 1950, sâassurant ainsi un important succĂšs local. 21Les talents exceptionnels dâinstrumentiste de McNair ne sâarrĂȘtaient pas au saxophone tĂ©nor. Il Ă©tait tout aussi douĂ© au saxophone alto, Ă la clarinette, mais surtout Ă la flĂ»te. Pour complĂ©ter le tout, il faisait un bon chanteur. Ses prouesses de multi-instrumentiste attirĂšrent lâattention Ă lâinternational, lui valant de travailler Ă Nassau, dans les Bahamas, Ă Londres, en Europe et Ă New York. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, il collabora et enregistra Ă Londres avec certains des meilleurs musiciens de jazz de Grande-Bretagne, parmi lesquels Tony Crombie, Phil Seaman, Stan Tracey et Terry Shannon. Ă Londres, il se produisit et enregistra Ă©galement avec le grand saxophoniste amĂ©ricain Zoot Simms, au trĂšs rĂ©putĂ© jazz club de Ronnie Scott. En Europe, il fit une tournĂ©e avec Quincy Jones et Kenny Clarke. De retour au Royaume-Uni, il enregistra ce que lâon considĂšre comme son meilleur disque, Affectionate Fink McNair, 1965, sur lequel on retrouve David Izenzon, le contrebassiste dâOrnette Coleman, le batteur Charles Moffett et lâAnglais Alan Branscombe au piano. McNair eut Ă©galement du succĂšs auprĂšs des musiciens rock et pop qui Ă©mergeaient Ă cette Ă©poque, tournant et enregistrant avec Donovan ou avec lâAirforce de Ginger Baker. Les enregistrements de McNair, comme son premier Up in the Air », Harold McNair », The Fence » ou Flute and Nut », sont parmi les plus recherchĂ©s et les plus rĂ©vĂ©rĂ©s du jazz, mĂȘme si câest son Affectionate Fink » qui remporte tous les suffrages. Ernest Ranglin 22Le guitariste Ernest Ranglin est considĂ©rĂ©, aussi bien par les musiciens que les critiques, comme lâun des plus grands maĂźtres de lâinstrument dans le jazz de ces 50 derniĂšres annĂ©es. Son talent est apparu dĂšs lâenfance, en observant ses oncles jouer de la guitare et en essayant de reproduire leurs gestes. Il Ă©coutait avec une grande attention la musique Ă la radio et ce fut lorsquâil entendit des disques du remarquable guitariste Charlie Christian que son destin de musicien fut scellĂ©. Encore adolescent, il rejoignit lâorchestre de Val Bennett en 1948 oĂč il se forma en jouant dans des stations balnĂ©aires et des hĂŽtels. Le fameux chef dâorchestre Eric Deans recruta Ranglin dans sa formation quelques annĂ©es plus tard, lâemmenant en tournĂ©e en HaĂŻti et aux Bahamas. Toutes ces expĂ©riences permirent au guitariste dâinteragir avec des collĂšgues musiciens, dâacquĂ©rir des compĂ©tences de compositeur et dâarrangeur ainsi que dâĂ©largir sa perception et ses conceptions de la musique. 23En 1958, Ranglin se produisait avec sa propre formation lorsque Chris Blackwell repĂ©ra son talent hors pair de musicien et lui offrit sa premiĂšre opportunitĂ© dâenregistrer. Ce fut une premiĂšre pour les deux jeunes hommes, car, le disque, rĂ©alisĂ© avec le pianiste bermudien Lance Hayward, permit de lancer Island, le label fondĂ© par Blackwell, et de rĂ©vĂ©ler Ranglin en tant quâartiste prometteur, scellant une amitiĂ© indĂ©fectible entre les deux. Outre le jazz, Ranglin proposait des rĂ©interprĂ©tations de morceaux pop. Il dĂ©montrait par ces travaux audacieux mais accessibles quâil savait faire preuve dâautant dâhabiletĂ© dans ce domaine que dans ses interprĂ©tations plus jazz. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Ranglin Ă©tait devenu un guitariste de choix pour les producteurs, qui insistaient pour le faire participer Ă des sessions dâenregistrements de diverses musiques populaires, dont le mento, le rhythm and blues et le ska. 24En plus du succĂšs commercial rencontrĂ© en Angleterre par son arrangement du hit international My Boy Lollipop » pour la chanteuse Millie Small 1964 â production Ă©galement signĂ©e Blackwell â Ranglin se produisit chez Ronnie Scott, illustre jazz club londonien, devant un public enthousiaste. Cela le conduisit Ă prolonger son sĂ©jour et Ă se produire avec les formations de Ronnie Scott, ce qui le fit connaĂźtre dâun public plus large et lui valut dâĂȘtre dĂ©signĂ© meilleur guitariste dans un sondage de 1964 du Melody Maker portant sur le jazz. Le bouche Ă oreille qui se transmit par les autres musiciens de jazz, parmi lesquels Les Paul, Sonny Stitt, Randy Weston, Sonny Rollins et Ronnie Scott, permit Ă Ranglin de poser les bases dâune carriĂšre internationale, au-delĂ de la JamaĂŻque et de la Grande-Bretagne, qui le vit jouer en Europe, au Japon et en AmĂ©rique. BĂ©nĂ©ficiant du soutien de ses pairs et dâune carriĂšre longue de plus de soixante ans, Ranglin est devenu un musicien distinguĂ©, se produisant dans les clubs, les festivals et les concerts dans le monde entier. On reconnaĂźt en lui un musicien dont la vaste culture lui a permis de fondre son style sans difficultĂ© dans toutes les situations musicales rencontrĂ©es. DotĂ© dâune imagination vive et riche, dâune inventivitĂ© mĂ©lodique fascinante et dâun lyrisme astucieux, Ernest Ranglin, sa technique jazz et son individualitĂ© grandiose suscitent et susciteront encore lâadmiration du public pendant de longues annĂ©es. Monty Alexander 25Le pianiste Monty Alexander sâest construit un crĂ©neau qui lui est propre. Ce musicien de jazz est restĂ© visible et sollicitĂ© depuis son installation aux Ătats-Unis, il y a plus de 50 ans. De tous les jazzmen jamaĂŻcains, câest celui chez qui transparaĂźt le plus lâinfluence de la musique caribĂ©enne, son sautillement, et sa pulsation. Cela ne signifie pas pour autant quâil ne sache pas jouer bebop ou quâil ne puisse pas interprĂ©ter le blues tourmentĂ© selon la tradition du vocabulaire jazz. Mais en concert, ses inflexions rythmiques particuliĂšres trahissent son trĂšs fort ancrage jamaĂŻcain. NĂ© Ă Kingston en 1944, Monty Alexander dĂ©couvrit lâattrait du piano Ă ses quatre ans. Vers ses six ans, ses parents lâenvoyĂšrent, comme tant dâautres enfants, suivre des cours de musique. Ă lâĂąge dâentrer au lycĂ©e, Monty Alexander commençait dĂ©jĂ Ă enregistrer avec des musiciens plus ĂągĂ©s, dont le contrebassiste Cluett Johnson, le guitariste Ernest Ranglin et le saxophoniste Roland Alphonso au Federal Studio. 26Il a rĂ©cemment expliquĂ© Ă son public de Kingston que câest lorsque ses parents lâont amenĂ© Ă un concert de Louis Amstrong que sa vie a Ă©tĂ© bouleversĂ©e Ă jamais, forgeant sa vocation de jazzman. Les visites de Nat Cole, Oscar Peterson et dâautres sommitĂ©s du jazz sur lâĂźle ne firent que renforcer cette envie chez lui. Mais la musique populaire coulait encore dans ses veines lorsquâil monta son premier groupe, Monty and the Cyclones, se produisant dans les clubs et obtenant mĂȘme lâopportunitĂ© dâenregistrer. En 1961, aprĂšs le dĂ©mĂ©nagement de sa famille pour Miami, en Floride, Monty Alexander trouva du travail comme pianiste dans cette ville. Au passage, il en profita pour se faire repĂ©rer par Frank Sinatra et son ami Jilly Rizzo, un propriĂ©taire de clubs qui lâinvita Ă venir jouer Ă New York. Ce projet fut contrecarrĂ© par la prolongation dâun contrat Ă Las Vegas, mais une nouvelle rencontre accidentelle avec Sinatra et Rizzo Ă Las Vegas lui permit dâobtenir son billet dâavion pour New York, oĂč Monty Alexander sâest installĂ© et vit depuis lors. 27Le style de Monty Alexander sâest formĂ© sous lâinfluence dâErrol Garner, Oscar Peterson, Ahmad Jamal, Wynton Kelly, pianiste dâorigine jamaĂŻcaine trĂšs demandĂ©. LâintĂ©rĂȘt suscitĂ© par son jeu chez les musiciens de jazz comme Ray Brown, Harry Sweets » Edison, Milt Jackson et dâautres a permis de lancer la carriĂšre de Monty Alexander. 10 En plus dâavoir enregistrĂ© plus dâune centaine de disques avec les plus grands artistes du jazz du ... Chanteur accompli dans la tradition des crooners, Monty Alexander a, en plus des chansons populaires, rendu hommage Ă Nat King Cole. Il a Ă©galement fait retour Ă ses racines en montant un groupe de reggae et en enregistrant avec les musiciens de reggae Sly Dunbar et Robbie Shakespeare. Il a formĂ© le Harlem Kingston Express qui amalgame ses formations jazz et reggae. Lâincorporation du mĂ©lodica Ă sa musique lui a permis dâembrasser la tradition dub jamaĂŻcaine, bouclant ainsi une trajectoire faite dâallers-retours10. 28Parlant de sa conception musicale avec le critique Tom Ineck, Monty Alexander explique Ineck, 2016 Il sâagit avant tout dâune saveur. Câest une rĂ©alitĂ© tellement contagieuse pour les gens ordinaires. Par lĂ , je veux dire les gens qui ne sont pas forcĂ©ment sophistiquĂ©s, qui ne connaissent pas sur le bout des doigts les tenants et les aboutissants de lâhistoire du jazz telle quâelle nous a Ă©tĂ© transmise par les maĂźtres. Dans lâensemble, ça vient dâune autre source. Il sâagit avant tout de danser et de se sentir bien. Les gens aiment sentir le rythme et lorsquâon lâapproche diffĂ©remment, ça produit un mariage heureux pour lâauditeur, et encore plus pour moi quand je le joue. Parce que, mĂȘme si câest diffĂ©rent des concerts avec des musiciens purement jazz, jây trouve mon compte. Pour moi, câest toute une culture, câest ma jeunesse en JamaĂŻque et mon lien avec tout ce qui a pu sortir de JamaĂŻque. Monty Alexander a jouĂ© et enregistrĂ© avec les plus grands noms du jazz, dont Clark Terry, Ernestine Anderson, Benny Golson, Ray Brown. Douglas Ewart 29On connaĂźt le JamaĂŻcain Douglas Ewart en tant que multi-instrumentiste ayant Ă sa disposition une grande variĂ©tĂ© dâinstruments, comme musicien ayant fait de la diversitĂ© culturelle la plus Ă©tendue sa demeure. DâaprĂšs certains, lâĆuvre crĂ©ative si diverse de Douglas Ewart pourrait ĂȘtre prise pour la production dâune culture en entier plutĂŽt que la crĂ©ation dâun seul homme ». Le critique de jazz Glenn Siegel 2015 dĂ©crit Ewart comme un improvisateur douĂ©, capable de donner naissance Ă des sons et des histoires en temps rĂ©el, sans programme prĂ©alable ». Mais le talent de ce maĂźtre jamaĂŻcain ne sâarrĂȘte pas Ă la musique. Comme Siegel lâexplique Ewart est historien et il est Ă©galement lâancien prĂ©sident de la trĂšs influente AACM de Chicago Association for the Advancement of Creative Musicians. Il est Ă©galement sculpteur dâenvergure internationale, luthier, professeur, poĂšte et musicien. Il est lâincarnation du mot dâordre multidisciplinaire de lâAACM ». 11 Les grounations sont des rĂ©unions et cĂ©rĂ©monies rituelles dans le mouvement rastafari, dans lesquel ... 30NĂ© Ă Kingston en 1946, Douglas Ewart vĂ©cut son adolescence parmi la communautĂ© rastafarienne de Count Ossie, dans les collines de Wareika, oĂč il participa aux grounations11 ». Il dĂ©couvrit la musique des Skatalites, en particulier celle de Don Drummond, et se mit Ă©galement Ă crĂ©er des objets dâart de toutes sortes. Il Ă©migra aux Ătats-Unis en 1963 et rejoint lâAACM, oĂč il Ă©tudia le saxophone et la thĂ©orie musicale avec Roscoe Mitchell et Joseph Jarman. InspirĂ© par la force de ces deux maĂźtres des instruments Ă vent ainsi que par les conceptions crĂ©atives du pianiste Muhal Richard Abrams, il fit sienne lâidĂ©e de lâAACM selon laquelle la musique est une question de vie ou de mort ». Lorsquâil Ă©tait encore JamaĂŻque, Ewart avait accordĂ© autant dâintĂ©rĂȘt Ă la musique quâaux mouvements sociaux. Les grounations auxquelles il assista dans le camp de Count Ossie lui inculquĂšrent des aspects de la culture musicale et philosophique des Rastafariens qui allaient plus tard influencer des membres de lâAACM, plus particuliĂšrement parmi la seconde gĂ©nĂ©ration. 31Ătant donnĂ©e lâĂ©tendue des concepts multidisciplinaires de lâAACM, il nâest pas surprenant que certains de ses membres se soient nourris de caractĂ©ristiques liĂ©es aux Rastafariens de JamaĂŻque. Parmi ces caractĂ©ristiques, on retrouve lâadoption du style capillaire des dreadlocks » ainsi que la musique nyahbinghi, qui furent introduits dans la culture populaire par les musiciens de reggae en tournĂ©e. Des membres de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de lâAACM figurent sur le disque de Douglas Ewart Velvet Drum Meditations », enregistrĂ© avec son Nyahbinghi Drum Choir. Cette Ćuvre est dĂ©dicacĂ©e Ă celui qui fut son mentor dans sa jeunesse Oswald Count Ossie » Williams et son groupe Mystic Revelation of Rastafari. George Lewis 2009 277, tromboniste, improvisateur fĂ©ru de technologie, ami proche et collaborateur dâEwart, Ă©voquant la contribution Ă lâAACM de ce dernier Ă©crit que Douglas Ewart est assurĂ©ment une figure charniĂšre de cette deuxiĂšme vague ». 32Douglas Ewart est un improvisateur acclamĂ© par la critique, dont la carriĂšre longue de plus dâun demi-siĂšcle lâa vu se produire dans tous les contextes musicaux imaginables le ska, le Nyahbinghi rastafarien, le Dixieland, le jazz moderne, le bebop, la musique expĂ©rimentale, la musique dâavant-garde. Il a jouĂ© avec des danseurs, des poĂštes, des peintres ainsi que des gens de la rue. Il a expĂ©rimentĂ© de nombreuses formes pour le cinĂ©ma, pour le théùtre. Il sâest produit en solo et avec de grands orchestres, avec des enfants. Il est difficile, voire impossible dâimaginer une forme que ce penseur et ce multi-instrumentiste nâait pas explorĂ©e au nom de lâimprovisation jazz. Coda 33Les musiciens de jazz jamaĂŻcains, Ă domicile comme Ă lâĂ©tranger, ont contribuĂ© Ă la dĂ©finition de cette musique mondiale avec autant de conviction, dâĂ©nergie crĂ©ative et dâinfluence que les autres. Des grands maĂźtres du jazz, comme Bertie King, Leslie Jiver » Hutchinson, Coleridge Goode, Wilton Bra » Gaynair, Harold Little G. » McNair, Dizzy Reece, Sonny Gray, Douglas Ewart, Kenny Terroade, Ernest Ranglin, Monty Alexander et particuliĂšrement Joe Harriott se sont distinguĂ©s parmi les innovateurs les plus remarquables du jazz. Parmi ces musiciens, certains ont enregistrĂ© et se sont produits avec des AmĂ©ricains comme Louis Armstrong, le Modern Jazz Quartet, Mary Lou Williams, Benny Carter, Coleman Hawkins, Quincy Jones, Eric Dolphy, Randy Weston et Miles Davis. DĂšs 1926, le King of the Zulu » de Louis Armstrong fait appel Ă la prĂ©sence des jamaĂŻcains dans le jazz. Alors quâArmstrong proteste contre lâinterruption de son solo par un gĂȘneur, on entend lâimportun rĂ©pliquer avec son accent jamaĂŻcain Armstrong, 1926 Je viens de JamaĂŻque, et je ne veux pas interrompre la fĂȘte, mais un de mes compatriotes me dit que câest la folie ce quâil se passe ici. Madame, vous pouvez jouer un morceau et me dire que ça balance, mais moi, je vais prendre un cuivre et je vais vous montrer un vrai morceau de jazz de chez moi. 12 West Indian Blues » contient dâailleurs des similaritĂ©s frappantes avec le Englerston Blues » d ... 34Le compositeur et pianiste de jazz Thomas Fats » Wallers, contemporain dâArmstrong, rendit Ă©galement hommage Ă la contribution des JamaĂŻcains au jazz en enregistrant avec ses Jamaica Jammers le morceau West Indian Blues » en 1924, dĂ©dicacĂ© Ă Marcus Garvey Waller, 199212. De mĂȘme, des jazzmen modernes comme Lester Bowie ou le talentueux guitariste de session Eric Gayle sâinstallĂšrent en JamaĂŻque au cours des annĂ©es 1970, sâabreuvant de rythmes reggae. Ils furent tous deux parmi les premiers Ă introduire ces rythmes dans le jazz contemporain ou moderne aux Ătats-Unis. Ă la mĂȘme Ă©poque, des trombonistes comme Steve Turre, Delfeayo Marsalis et George Lewis, chantĂšrent les louanges et rendirent hommage Ă leur homologue jamaĂŻcain Don Drummond. 35De mĂȘme que le jazz a influencĂ© la musique populaire jamaĂŻcaine, les cadences et les inflexions de la musique jamaĂŻcaine et caribĂ©enne ont, Ă de nombreuses reprises, colorĂ© le langage et rythme du jazz. La personnalitĂ© et la syntaxe des indĂ©nombrables maĂźtres respectĂ©s du jazz dâorigine jamaĂŻcaine ou caribĂ©enne ont contribuĂ© Ă modeler lâesthĂ©tique jazz. Comme Duke Ellington le fait remarquer dans un livre 1990 108-109 Toute une lignĂ©e de musiciens caribĂ©ens a dĂ©barquĂ© et a contribuĂ© Ă ce quâon appelle la scĂšne jazz. » Ăvoquant plus spĂ©cifiquement le talent hors pair de son tromboniste caribĂ©en Tricky » Sam Nanton, Ellington poursuit En fait, il jouait une forme trĂšs personnelle issue de son patrimoine caribĂ©en. Lorsquâun type dĂ©barque ici des CaraĂŻbes et quâon lui demande de jouer du jazz, ce quâil joue correspond Ă ce quâil pense quâest le jazz, ou Ă ce qui dĂ©coule de sa propre interprĂ©tation de lâidiome. Tricky » et ses compatriotes Ă©taient profondĂ©ment ancrĂ©s dans lâhĂ©ritage caribĂ©en du mouvement de Marcus Garvey⊠Comme il mâest arrivĂ© de le dire, le bop est le prolongement de Marcus Garvey dans le jazz. ibid. 36Les JamaĂŻcains, depuis leur expĂ©rience de la colonisation et des plantations britanniques, ont utilisĂ© la musique, y compris le jazz, pour affirmer leur libertĂ©, leur indĂ©pendance et leurs valeurs artistiques. Ce faisant, ils ont enrichi lâhumanitĂ©, lui apportant un optimisme et une musique ingĂ©nieuse qui, partis de JamaĂŻque, ont essaimĂ© dans le monde entier. MaisoĂč que vous soyez dans le monde, vous Ă©coutez la musique anglaise, amĂ©ricaine et jamaĂŻcaine. Câest fou ce quâune si petite Ăźle peut produire comme son ! Bref, ces hĂŽtels vĂ©hiculentLa musique jamaĂŻcaine 1950 Ă nos jours PĂšriode Style et artistes majeur influences 1950 LE MENTO Stanley beckford, Laurel Aitken, Stanley Motta, Sam Blackwood Calypso, Son, Rumba 1960 RYTHMâN BLUES JA et SKA The Maytals, The Skatalites, Laurel Aitken, Desmond Dekker, Prince Buster, Alton Ellis Boogie, Rythmân blues, Blues, Mento, Jazz 1965 - 1975 ROCKSTEADY & EARLY REGGAE Alton Ellis, Ken Boothe, Toots and the Maytals Soul, Rythmân Blues, Doo wop 1970 REGGAE Rotts/one drop et DUB Bob Marley and the Wailers, Peter Tosh, Bunny wailer, Dennis Brown, Jacob Miller, Max RomĂ©o, the Abyssinians, Culture, Pablo Moses, The Gladiators, Third world, The Wailing Souls. DUB Lee Scratch » Perry, King Tubby, Scientist.. Blues, rock, Soul, 1970 - 1980 REGGAE rock et rockers Bob Marley and the Wailers, Sly and Robbie, Black Uhuru,Gregory Isaac, Burning Spear, Israel Vibration, Dennis Brown, The Roots radics, Don Carlos, Johnny Clarke, Horace Andy. Rock, Funk, Disco, Soul 1985 - 1990 RAGGA muffin Macka B, Charlie Chaplin, U Roy, U Brown, Yellowman, Shabba Ranks. Rap, Reggae 1990 - 2000 DANCEHALL Buju Banton, Capleton, Sizzla, Antony B, Elephant Man, Sean Paul, Shaggie, Mister Vegas, Beenie Man, Ninja Man, Bounty Killer Rap, Rnb, ElĂ©ctro 2000 - 2010 NU ROOTS Morgan Heritage, Junior Kelly, Jah Mason, Chezidek, Wayne Wonder, LMS, Luciano, Abijah, Warrior King Reggae, Dancehall, Soul, RnB I - LES ORIGINES A - LE MENTO environ 1930 - 1950 Le Mento, musique Ă lâorigine rurale, issues des campagnes jamaĂŻcaines, constitue une pierre angulaire de lâĂ©volution de la musique jamaĂŻcaine , de ses influences caribĂ©ennes la JamaĂŻque est voisine de Cuba, HaĂŻti, Trinidad et Tobago, Porto Rico, Guadeloupe, Martinique.. jusquâaux influences du grand frĂšre AmĂ©ricain..Bien ancrĂ© dans la tradition des musiques de la CaraĂŻbe, issue de lHĂ©ritage Africain liĂ© Ă la traite nĂ©griĂšre, le Mento comme ses cousins le Calypso de Trinidad ou le Son cubain, est basĂ© sur le fameux Tresillo de tres, trois » en espagnol , cellule rythmique constituĂ©e de 2 noires pointĂ©es + une noire, premiĂšre partie du fameux 3/2 » de la clave cellule, qui se retrouve dans toutes les formes musicales de la rĂ©gion CaraĂŻbes est lâimage sonore mĂȘme de la syncope donnant cette sensation de le Son et la Rumba Ă Cuba, la Biguine et le Zouk en Guadeloupe et Martinique, le Compas en HaĂŻti, le Calypso Ă Trinidad.. Et le Mento en JamaĂŻque!Comme ses cousins, câest Ă la fin du 19Ăšme siĂšcle que se constitue ce style, mĂ©lange des danses de salons des mĂ©tropoles et des syncopes et contretemps typique dâun orchestre de Mento st constituĂ©e dâun banjo, dâune clarinette, de petites percussions et dâune rumba box », sorte de sanza piano a pouce fixĂ©e sur une caisse de rĂ©sonnance nommĂ©e Marimbula Ă Cuba suffisamment grosse pour produire des basses et occuper la fonction de bassiste » de lâ rumba box » inaugure trĂšs tĂŽt une tradition qui va marquer le reste de la musique JamaĂŻcaine dans les annĂ©es Ă venir les basses puissantes. Câest cet instrument qui jouera dans le Mento le fameux Tresillo, marquĂ© chez dâautres cousins caribĂ©ens par des instruments au timbre plus aigu les cloches dans la musique cubaine par exemple. On retrouvera plusieurs dĂ©cennies aprĂšs, Ă partir des annĂ©es 90âs, la prĂ©sence de cette clave caribĂ©enne marquĂ© par la basse Ă©lectrique voire les synthĂ©s basse et la grosse caisse de la batterie dans les patterns ragga dancehall ,au son plus banjo quant Ă lui, dans les rythmique traditionnelles du Mento, superposera sur ces claves syncopĂ©es trĂšs caribĂ©ennes, une rythmique en accord plaquĂ©s trĂšs linĂ©aire qui accentue les contretemps, ce qui peut constituer lâorigine du skank » quâon retrouvera plus tard dans le rock steady, le ska et le reggae moderne dĂ©but des annĂ©es 70âs. Il est Ă notĂ© que la façon de jouer des accords dans le Mento diffĂšre lĂ©gĂšrement de son cousin Trinidadien le Calypso oĂč les accords sont en gĂ©nĂ©ral interprĂ©tĂ©s de maniĂšre plus clarinette et les vents auront eux plutĂŽt un rĂŽle mĂ©lodique constituĂ© de riffs, qui amĂšneront plus tard aux grandes sections de vents trĂšs utilisĂ©es dans le reggae moderne..Le chant occupe donc la place mĂ©lodique la plus importante. Le Mento, dâorigine rurale, comme beaucoup de forme dâexpression musicales populaires, est reprĂ©sentatif, dans ces textes, dâune rĂ©alitĂ© sociale et Ă©conomique liĂ©e Ă la Jamaique des annĂ©es 30 Ă 50, Ă©voquant des sujets simples et accessibles, souvent a forte connotation sexuelle, ce qui aura tendance Ă choquer les classes sociales plus bourgeoises. Une musique grivoise, populaire, voire vulgaire selon les classes aisĂ©es, qui met en Ă©vidence une vie rude.. Cette tradition du texte social se durcira plus tard dans les debut du reggae avec le phĂ©nomĂšne plus urbain des bad boys ou rude boys des ghettos de KingstonâŠArtistes majeurs Slim Beckford, Sam Blackwood, Lord Lebby, Stanley Motta, Stanley Beckford. Discographie Stanley Beckford Plays Mento Barclay 2002Various Artists Jump up Calypso Jet Set/Culture Press, 1998Various Artists The Calypso box set Trojan/Pias, 2002B - LE R&B JAMAICAIN environ 1950-1960 Dans les annĂ©es 40 aux Etats Unis lâexode rural des bluesmen du Delta vers les pĂŽles industriels fait se rencontrer des shouters de blues acoustique avec les sections rythmique du jazz swing et Bop. Câest dans ce contexte quâapparaĂźt le Rhythmânâblues » R&B. Le mot de R&B est mis au goĂ»t du jour par les maisons de disques et les hit-parade des magazines Ă la place du terme race records Pendant la deuxiĂšme guerre mondiale, alors que les liens politiques entre la JamaĂŻque et la Grande-Bretagne perdent de leur tĂ©nacitĂ©, lâĂźle se rapproche de plus en plus des Etats-Unis autant dâun point de vue politique que culturel. De plus, le contact direct avec les AmĂ©ricains il y a deux bases militaire US sur lâĂźle dans les annĂ©es 50 et lâexpansion des techniques de communication comme la radio intensifient lâintĂ©rĂȘt des JamaĂŻcains pour la musique amĂ©ricaine, notamment le jazz et le R& JamaĂŻque aussi, la crise de lâemploi dans les rĂ©gions rurale amĂšne un exode massif dans les rĂ©gions industrialisĂ©s, et notamment Ă Kingston, ou de nombreux Ghettos apparaissent. Pour les JamaĂŻcains, majoritairement pauvres et sans emploi, ces nouveaux styles musicaux, plus en phase avec leur Ă©poque que le mento, sont un moyen dâĂ©chapper Ă la triste rĂ©alitĂ© du quotidien. Lâheure de gloire du mento jamaĂŻcain prend fin avec lâexplosion du Rhythmânâblues JA au milieu des annĂ©es 1950. Quand les conditions climatiques le permettent, ils se branchent sur des stations radio de Nashville, de la Nouvelle-OrlĂ©ans WONE et de Miami WINZ qui nâhĂ©sitent pas Ă programmer la crĂšme du R&B noir amĂ©ricain. Outre la radio, que peu dâhabitants ont les moyens dâavoir compte tenu du prix Ă©levĂ© dâun rĂ©cepteur, les sound systems jouent un rĂŽle important pour ce qui est de la diffusion aux quatre coins de lâĂźle. Les importations de matĂ©riel hi-fi tourne-disques, haut-parleurs et disques sont en pleine croissance depuis la fin de la seconde guerre mondiale. DĂšs la fin des annĂ©es 1940, des soirĂ©es sâorganisent donc Ă Kingston puis dans lâĂźle toute entiĂšre autour de sonos mobiles plus connues sous le nom de sound systems ». Dâautre part, les deux seules radios locales RJR et JBC ne reflĂštent pas complĂštement les goĂ»ts et prĂ©fĂ©rences des jeunes jamaĂŻcains. EntiĂšrement contrĂŽlĂ©es par le gouvernement jamaĂŻcain, elles programment des artistes tels que Jim Reeves, Bing Crosby ou Frank Sinatra plutĂŽt que Ray Charles ou Aretha Franklin. Elles sont donc considĂ©rĂ©es comme Ă©tant trop politiquement correctes, voire trop blanches » par les jeunes des ghettos. Ces derniers prĂ©fĂšrent donc se tourner dĂšs quâils le peuvent vers les sound systems dans lesquels la censure nâexiste pas et dont les droits dâentrĂ©e sont accessibles Ă tous. En 1954, ClĂ©ment Coxsone» Dodd lança son sound system, Downbeat. Il bĂ©nĂ©ficiait de contacts avec les USA qui lui permettaient de se procurer en premier voire en exclusivitĂ© les derniĂšres nouveautĂ©s amĂ©ricaines, ce qui fit grimper la cote de popularitĂ© de son sound par rapport Ă ses deux concurrents prĂ©citĂ©s. Vers la fin des annĂ©es 50, les goĂ»ts du public amĂ©ricain sâĂ©loignĂšrent du rânâb pour se diriger vers une soul plus sophistiquĂ©e, qui ne plaisait que moyennement aux JamaĂŻcains. Cette Ă©volution crĂ©a en JamaĂŻque une demande pour un rhythm & blues plus dur que ce qui se faisait alors aux USA. Chris Blackwell, un JamaĂŻcain blanc, y vit le potentiel commercial du marchĂ© du disque et produisit le 45 tours du chanteur Laurel Aitken Boogie in My Bones », un succĂšs en et Duke Reid commencĂšrent alors Ă enregistrer et produire des disques de musiques jamaĂŻcaines. Il sâagissait principalement de rânâb lent interprĂ©tĂ© par Alton Ellis, Derrick Morgan ou les Blues Rhythmânâblues jamaĂŻcain se diffĂšre de son modĂšle amĂ©ricain Ă plusieurs niveaux - On y retrouve des influences venant du mento, du merengue dominicain, du calypso de TrinitĂ©-Et-Tobago- Le R&B jamaĂŻcain Ă©tant Ă lâorigine créé pour ĂȘtre jouĂ© en sound systems, les lignes de basse sont volontairement accentuĂ©es afin de faire vibrer le Contrairement aux chanteurs de R&B amĂ©ricain qui puisent leurs inspirations dans le gospel issu du protestantisme dâAmĂ©rique du Nord, les chanteurs de R&B jamaĂŻcain sâinspirent du gospel des Ă©glises revivalistes le Revival est une religion nĂ©e dans les annĂ©es 1860 en JamaĂŻque combinant des pratiques animistes africaines avec des Ă©lĂ©ments de la religion chrĂ©tienne. Le rythme est ternaire » shuffle ou swingLa batterie marque le 1 Ă la grosse caisse et le 3 Ă la caisse claireLa basse est en walking ou marque le tumboa du mentoLe piano fait la pompe » main gauche sur les temps et main droite sur les temps faible La guitare marque le tresillo du mento, fait des riffs, double la basseâŠArtistes majeurs Lloyd Clarke, Alton Ellis, The Blue Busters, Laurel Aitken, The Jiving Juniors, Duke Reidâs All Stars avec Don Drummond, Ernest ranglin, Tommy Mc cook Discographie Various Artists Jamaican R&B box set Trojan/Pias, 2002C - JAMAICAN SHUFFLE SKA TERNAIRE ET SKA environ 1961 â 1966 A partir des 60âs, le R&B jamaĂŻcain s'Ă©mancipera de plus en plus de son frĂšre amĂ©ricain, par l'incorporation de rythme afro-caribĂ©ens. Cette Ă©volution, trĂšs progressive, donnera naissance Ă ce qu'on appellera le JamaĂŻcan Shuffle Ska ternaire puis le Ska. La majoritĂ© des musiciens de studio de cet Ă©poque sont les membres du futur groupe The Skatalites », Ă savoir Lloyd Knibb drms , Lloyd Brevett basse, Jerry Jah jah Jerry » Haines , Jackie Mittoo pianoRoland Alphonso & Tommy McCook tenor Sax, Don Drummond et Calvin Cameron Trombone, Johnny Dizzy Moore Trompette. Le guitariste Ernest Ranglin fera de nombreuse session studio contretemps - Les pianistes et les organistes, qui jouais jusqu'Ă prĂ©sent une pompe de type boogie, vont peu Ă peu allĂ©ger leurs mains gauche, pour ne garder que la main droite qui joue le temps faible- Les guitaristes, de la mĂȘme maniĂšre, vont enlever le temps fort du triplet du mento, pour ne garder que les deux contre-temps. C'est ce qu'on appellera le skank, marque de la fabrique de la musique jamaĂŻcaine, jouĂ© avec les deux coup de mĂ©diator vers le haut. On cite souvent les guitaristes Ernest Ranglin et Jah Jerry comme les prĂ©curseurs de ce nouveau mode de jeu. Le One Drop Ce terme dĂ©signe un accord jouĂ© par la batterie, associant la grosse caisse et la caisse clair jouĂ© en rim shot baguette posĂ© sur le cerclage de la caisse claire, technique est utilisĂ© dans les orchestres de swing des annĂ©es 30. Ce "One Drop" Ă©tait placĂ© Ă l'origine sur tous les temps, ou un temps sur deux ou sur quatre, selon la rythmique choisie. On attribue souvent cette technique jamaĂŻcaine Ă Lloyd Knibb, qui deviendra cĂ©lĂšbre avec le groupe The Skatalites, qui le placera presque systĂ©matiquement sur les temps deux et quatre, libĂ©rant ainsi le premier temps, crĂ©ant un effet de suspension propres au chaque instrument marque un temps spĂ©cifique et semble se dĂ©tacher de l'ensemble pour vivre discrĂ©tement son propre cycle. C'est une vision que l'on retrouve dans beaucoup de musique africaine, ou plusieurs rythmes se complĂšte les uns les autres. On parle alors de prĂ©sent, le R&B et le Jamaican Shuffle, Ă©tait des musique "ternaire" ou le temps est dĂ©coupĂ© en trois partie. Aux Etat-Unis, le R&B devient de plus en plus binaire pour Ă©voluer peu Ă peu vers le rock'n'roll. En JamaĂŻque, le mĂȘme phĂ©nomĂšne va se produire, mais chaque instrument va Ă©voluer de maniĂšre bien diffĂ©rente du cousin amĂ©ricain. Cette attitude d'Ă©mancipation vis Ă vis de la musique anglo-saxonne, apparait en mĂȘme temps que l'envie d'indĂ©pendance politique. La JamaĂŻque, qui Ă©tait alors une colonie Britanique, obtient son indĂ©pendance en 1962. La prĂ©riode JamaĂŻcan Shuffle/Ska, qui ne durera grosso modo que 5 ans, sera en quelques sorte la bande son de cette indĂ©pendance. Câest une musique festive, dansante, instrumental ou avec des paroles lĂ©gĂšres. En 1964, La chanteuse Mille Small est envoyĂ©e Ă Londres par Blackwell pour y enregistrer un arrangement dâ Ernest Ranglin jouĂ© par des musiciens anglais. le titre My Boy Lollipop» ska shuffle de la premiĂšre heure se vendit Ă sept millions dâexemplaires dans le monde» et attira lâattention internationale sur le ska. Le skank ternaire, qui avait donc une valeur Ă©gal au tiers de la noire, devient ainsi une croche binaire avec une valeur Ă©gal au temps fort. Ce changement de feeling, pousse ainsi la basse Ă prendre plus facilement ses appuis sur le contretemps et sâaffranchir du walking ».Ce phĂ©nomĂšne est encouragĂ© par l'espace créé par l'interaction du entre le one drop sur le 2 et le 4, et le skank. Les lignes de chaque instruments deviennent alors de plus en plus contrapuntique et contribue au sentiment de ne parlera dĂ©finitivement plus de JamaĂŻcan Shuffle, et mais bien de Ska, qui reflĂ©te toute une partie de la culture majeurs The Skatalites Rico Rodriguez, Desmond Dekker, Prince Buster, Alton Ellis, Tommy Mc Cook , Prince Buster, Derrick Morgan Discographie Various Artists Ska box set Trojan/Pias, 2002D- LE ROCKSTEADY environ 1966 â 1968Il y a plusieurs anecdotes en ce qui concerne l'apparition de rocksteady. Certains avancent qu'elle est due Ă une vague de chaleur qui amena les musiciens Ă ralentir le tempo, et d'autres affirment que ce sont les personnes ĂągĂ©es qui rĂ©clamaient un laps de temps avec du ska "plus lent" pour pouvoir danser lors des soirĂ©es dans les sound-systems aux alentours de minuit, une pĂ©riode Ă©tait rĂ©servĂ©e Ă la musique plus lente. Dans tous les cas, Il reprĂ©sente surtout une transition entre le ska et le reggae qui arrivera en 1968. Ce ralentissement des tempi va avoir pour consĂ©quence de laisser plus dâespace et donc dâaugmenter la richesse mĂ©lodique des instruments et des voix, et donc apporter de la nouveautĂ©. La basse Sous influence amĂ©ricaine, beaucoup de contrebassiste vont se tourner vers la guitare basse Ă 4 cordes inventĂ© fin des annĂ©es 40 par LĂ©o fender. La contrebasse nâest pourtant pas remise en cause, dâautant plus que lâamplification nĂ©cessaire Ă la basse Ă©lectrique est assez onĂ©reuse. Mais cette nouvelle lutherie avec des cordes plus fines est plus proches de la touche permet de jouer avec moins dâeffort. RĂ©sultat les basse du rocksteady seront plus fournie et plus mĂ©lodique. Son Ă©coute sur les 45 tours est aussi plus facile, et il est courant Ă lâĂ©poque que les bassistes se branche directement sur la table de mixage. La guitare Beaucoup dâingĂ©nieur du son prĂ©conise alors le doublage de la basse par la guitare, pour rajouter des harmoniques Ă lâinstrument. Ce style de jeu en cocotte » note Ă©touffĂ© par la paume de la main droite se develloperra par la suite pour crĂ©er des lignes mĂ©lodiques complĂ©mentaire de celles de la basse. Le skank reste similaire Ă celui du ska, sur le contre temps binaire, avec attaque vers le haut. Le chant Ce ralentissement permet aussi au chant plus de variations, et il est de plus en plus mise en avant , notamment avec les chĆurs qui se gĂ©nĂ©ralise. Câest aussi lâapparition des premier grand trio vocaux, qui seront lĂ©gion courantes plus tard dans le reggae. Les paroles des chansons vont des chansons dâamour au slackness », en passant par quelque chanson Les budgets dans les studios diminuant, on assiste aussi Ă la disparition progressive des sections de cuivres, mĂȘme si il y a beaucoup dâexception. La batterie et la guitare rythmique sâĂ©tait affranchie de la tutelle du RnB pendant la pĂ©riode Ska. Câest au tour de la basse de rallier le mouvement et de solidifier les bases dâune musique typiquement majeurs The Paragons, The Wailing Wailers, Alton Ellis, The Melodians, Derrick Harriot, The Maytals, The Ethiopians, Desmond Dekker, Derrick Morgan Discographie Various Artists Rocksteady box set Trojan/Pias, 2002E - EARLY REGGAE environ 1968 - 1974 Lâorigine du mot reggae est sujet Ă de nombreuses controverse et plusieurs artistes en revendique la paternitĂ©. LâhypothĂšse la plus probable est que le nom viendrait du mot streggae », qui signifie mal habillĂ© » ou prostituĂ© ». Mais comme le mot passĂ© mal Ă la radio, il aurait Ă©tĂ© rebaptisĂ© Reggae ».Quoiquâil en soit, cette premiĂšre Ă©poque du reggae, se diffĂ©rencie de son papa le rocksteady avant tout par un tempo plus rapide et par un changement dans la maniĂšre de penser » le rythme. Dans le rocksteady, le skank marque tous les contre-temps. Sur le mĂȘme principe du son cubain oĂč la clave Dans le reggae, il marquera dĂ©sormais les temps 2 et 4. Le tempo sera donc doublĂ©, dans la maniĂšre de penser le changement de mentalitĂ© » et donc dâĂ©criture, voir exemple va engendrer un changement plus important quâil nây parait. Alors quâil Ă©tait jouĂ© avec le coup de mĂ©diator vers le haut, il le sera maintenant avec les coup de mĂ©diator vers le bas. Le son sera donc beaucoup plus percussif, plus africain ». il sera aussi jouĂ© aussi parfois en aller-retour, rappelant le mento des origines. Le One drop se retrouve alors Ă marquer tous les troisiĂšme temps de chaque mesure. Ce reggae originel est fortement influencĂ© par la soul amĂ©ricaine. Les voix des chanteurs tout dâabord comme Toots and the Maytals ou Ken Booth, mais aussi par lâutilisation plus frĂ©quente de. De nombreuses chansons de R&B sont reprisent en reggae aintâ no sunshine, young gifted and black, River of Babylone, black gold and green ⊠Une grande partie de la population jamaĂŻcaine reste extrĂȘmement pauvre et vivent dans les ghettos. La musique est donc une possible voix de sortie et les textes parlent de plus en plus de ce quotidien. Suite au passage de lâempereur HailĂ© SĂ©lassiĂ© en 1966, le mouvement Rastafari qui datent dâenviron 1930 prend de plus en plus dâampleur et certaines chansons comme ceux de The Ethiopians commencent doucement Ă vĂ©hiculer ce majeurs The Paragons, The Wailing Wailers, Alton Ellis, The Melodians, Derrick Harriot, The Maytals, The Ethiopians, U Roy, Jacob Miller Discographie Various Artists Rocksteady box set Trojan/Pias, 2002 II - LâAVENEMENT INTERNATIONAL A - REGGAE 70âs - 80âs One Drop / Roots A partir des annĂ©es 70, un autre style de reggae va faire son apparition le roots. Ce reggae au tempo plus lent et au ligne de basse toujours plus mĂ©lodique, deviendra lâemblĂšme du mouvement Rastafari, notamment grĂące au chanteur Bob Marley. Le mouvement Rastafari est apparu au cours des annĂ©es 30, sous lâimpulsion de personnalitĂ© comme Marcus Garvey ou Leanord Howell. Câest Ă la fois une religion dĂ©rivĂ© du Christianisme, un mode de vie et une philosophie. Il existe beaucoup dâorganisation et de mouvance rastafarienne, mais les grandes valeurs communes sont lâĂ©galitĂ© et lâamour entre les hommes, lâimportance de la nature, la justice et lâopposition au systĂšme politico-Ă©conomique occidentale ou Ă toute forme de rĂ©pression institutionnelle. Pour ces raisons, le mouvement est interdit par le gouvernement et les persĂ©cutions de la part de la police sont monnaie courante. Face Ă la violence et Ă lâinjustice qui rĂ©gne dans les ghettos JamaĂŻcain dans les annĂ©es 60 et 70, le message rastafariste trouve un Ă©cho de plus en plus grand parmi la population. De nombreux musiciens issus de ces mĂȘmes ghettos vont alors transmettre ces valeurs dans leurs chansons. Câest grĂące au chanteur Robert Nesta Marley, fondateur des Wailing Wailers avec Bunny Wailer et Peter Tosh, que la culture Rastafari prendra de lâampleur. Bob se convertira en 1969, ralliant le mouvement les 12 tribus dâIsraĂ«l » du ProphĂšte Gad. Les Wailers, fondĂ© en 1962, connurent un succĂšs locale fluctuant aux rythmes des ventes de disques jusquâen 1970. En 1971, il dĂ©croche un contrat chez le label Island Records de Chris Blackwell et câest le dĂ©but de la renommĂ©e internationale avec les albums Catch a Fire 1972, Burning 1973. Bunny et Peter Tosh quitteront le groupe 1973 et le groupe deviendra Bob Marley & the Wailers. Suivront les albums Natty Dread 1974 et Rastaman Vibration 1976 qui marquera dĂ©finitivement de son rĂŽle dâambassadeur du mouvement Rastafari Ă travers le monde. Les productions de Marley chez Island records amĂšnent aussi un cĂŽtĂ© Blues encore jamais vu chez un artiste de reggae. Que ce soit dans le son des guitares saturĂ©, ou dans les solos, cette touche bleue sera aussi une marque distinctive de la musique de Bob Ă partir des annĂ©es Reggae Roots est caractĂ©risĂ© par un tempo lent et mĂ©ditatif et un retour du jeu ternaire. La soul US avait amorcĂ© ce processus dĂšs la fin des annĂ©es 60, et comme toujours, les jamaĂŻcains sâen sont inspirĂ© pour en faire leurs sauce. La batterie garde le One Drop sur le 3e temps, et cette lenteur du tempo laisse le place Ă dâinnombrable variation sur le charleston alternant entre binaire, ternaire et lâavancĂ©e technologique des moyens de production, les frĂ©quences grave seront encore de plus en plus mise en avant, la rythmique Ă©vitant frĂ©quemment de jouer le premier pour crĂ©er cet effet de suspension propre au roots, avec un son du one drop de plus en plus massif. La musique proprement rasta, dites Nyabinghi » est aussi dĂ©terminante dans le son du reggae roots. InventĂ© par Count Ossie et Pa Ashanti, câest une musique Ă la base religieuse mais pas seulement qui mĂ©lange les tambours Buru hĂ©ritage du tambour africain en CaraĂŻbes au mĂȘme titre que le gwo ka en Guadeloupe le bel air en Martinique ou les percussions afro cubaines congas, bongos, quinto Ă Cuba et les discours rastafarien. De nombreux musiciens aller frĂ©quemment se ressourcer et sâinspirer dans le communautĂ© de Count Ossie The Mystic revelation of Rasrafari. Le rythme caractĂ©ristique des tambours Akete se retrouve de plus en plus dans les productions de reggae roots, comme celle dâIjahman, ou de de Peter Tosh etc. Pour les nĂ©ophytes, le reggae roots, sera assimilĂ© au reggae en gĂ©nĂ©ral, voir Ă toute la musique jamaĂŻcaine, mĂ©langent aussi le mouvement rasta et le son majeurs Bob Marley, The Abyssinians, The Gladiotors, Israel Vibration, Pablo Moses, Gregory Isaacs, Burning Spear, Freddy Mac Gregor, Horace Andy, I Jah Man, Jacob Miller, Johnny Clarke, Max RomĂ©o, Peter Tosh, Mighty Diammonds, Yabby You B - LE REGGAE ROCK Dâun point de vue musical, aprĂšs les pĂ©riodes Ska et Rock Steady influencĂ©s par les Boogie, Rythmâ n Blues, Soul, Doo Woop le Reggae va poursuivre son Ă©volution dĂšs la fin des annĂ©es 70âs avec le modĂšle amĂ©ricain par lâinfluence du Rock, du Funk James Brown, George Clinton, Sly Stone, notamment dans le jeu de changement essentiel par rapport au One drop, oĂč le premier temps de la mesure nâest pas marquĂ© par la grosse caisse, ni mĂȘme par la basse parfois et Ă©videmment pas par le skank qui marque les contretemps est lâapparition du premier temps marquĂ© par le batteur Ă la grosse caisse .Cette Ă©volution, si minime quâelle puisse paraĂźtre, est fondamentale dans lâĂ©volution du Reggae vers de nouveaux publics. Le dĂ©sert » silencieux du premier temps, qui donne ce groove si particulier au One drop, lancinant et trĂšs en arriĂšre » laisse sa place Ă une attaque de la mesure plus franche et modifiera le jeu de la basse, qui Ă©voluera vers des bass lines plus rock mais toujours avec la profondeur des graves et parfois moins mĂ©lodiques, le skank restant stable sur les 2 et 4 de la mesure. Le jeu de caisse claire Ă©volue aussi, dâun rimshot jouĂ© en mĂȘme temps que la grosse caisse sur le trois One drop Ă une frappe plus sĂšche sur la peau toujours sur le troisiĂšme temps mais avec la grosse caisse sur le premier temps dans le Reggae Rock, donnant ainsi une dynamique et un son plus nouveautĂ© stylistique contribuera Ă sortir le Reggae du clichĂ© musique lente, pour fumeur de Ganga » et sera plus apprĂ©ciĂ© des fans de Rock, en Europe et aux Ătats-Unis notamment, mĂȘme si le message Rasta, internationalisĂ© depuis le succĂšs de Bob Marley dans les 70âs reste toujours aussi prĂ©sent malgrĂ© cette Ă©volution artistes comme Gregory Isaacs, Mikael Rose chanteur de Black Uhuru,, Burning Spear Winston Rodney de son vrai nom seront, autant que Bob, les reprĂ©sentants du message Rasta inspirĂ© de Marcus style nĂ© dans les annĂ©es 70âs et dont lâapogĂ©e se situe dans las annĂ©es 80âs est encore trĂšs rĂ©pandu aujourdâhui, comme le One drop, dans le Reggae actuel ,le New Roots », au son plus digital mais aux riddims issus du reggae 70âs 80âs mais aussi dans lâAfro Reggae Alpha Blondy, Tiken jah Fakoly, le Reggae Anglais Aswad, Steel Pulse, Misty in Roots, pour la plupart fils dimmigrĂ©s JamaĂŻcains en Angleterre ou le Reggae europĂ©en Gentleman en Allemagne, K2R Riddim ou Faya Dub en FranceLe batteur le plus influent du style Reggae Rock et de son dĂ©veloppement le Rockers », que nous verrons ensuite est sans aucun doute Lowell Sly » Dunbar, qui constitua avec le bassiste Robbie Shakespeare le fameux duo Sly and robbie », plus grosse section rythmique du reggae moderne avec les frĂšres Aston Family man »et Carlton Barrett, section rythmique des Wailers de Bob eux deux, Sly et Robbie cumule plus de 1000 sessions de studio, dont la plupart enregistrĂ©s pour des artistes JamaĂŻcains, mais aussi pour des artistes internationaux comme Manu Dibango, Grace Jones ou encore en France Serge Gainsbourg les deux fameux albums reggae de Gainsbarre aux armes etc. » et mauvaise nouvelles des Ă©toiles » sont produits, jouĂ©s et portĂ©s littĂ©ralement par la section rythmique jamaĂŻcaine, drivĂ© par Sly et - Le REGGAE ROCKERS» Toujours sous lâimpulsion de Sly Dunbar, Ă qui on demande un jour en studio de trouver un pattern de batterie qui se danse tout seul, celui-ci puise dans ses Ă©coutes de jeunesse au son de la Motown des dĂ©buts et du funk des 70âs, avec ce groove si particulier de 4 coups de grosse caisse sur les 4 temps de la Disco puis, plus tard, les musiques Ă©lectroniques House, Dance etc.. nâhĂ©sitĂšrent pas non plus Ă abuser de cette machine Ă danser » que constituent ces 4 noires marquĂ©es Ă la grosse caisse.. Les musiques caribĂ©ennes et africaines modernes zouk antillais, compas haitien, soukouss congolais, makossa camerounaise utilisent Ă©videmment aussi beaucoup ce pattern simple et efficace, entrainant irrĂ©sistiblement Ă la danse..Ce principe nâĂ©tait pas en soi inĂ©dit puisque dĂšs les annĂ©es 30 les big band swing comme ceux de Chick Webb ou Jimmy Lunceford proposaient une dĂ©clinaison ternaire du four on the beat » pour faire guincher les foules..Sly Dunbar applique alors cette pulse derriĂšre le skank reggae au son medium/aigu et la basse qui coupe les aigus et gonfle les graves des est immĂ©diatement efficace, donnant au one drop initial une pulsation plus mordante, qui pousse la musique vers lâavant et sors le reggae de son clichĂ© musique Ă deux de tension quâon Ă©coute en fumant un spliff», cher a ses dĂ©tracteurs. Il marque, comme avec le Reggae rock, dâabord le troisiĂšme temps avec le rimshot, puis carrĂ©ment sur la peau, pour dynamiser encore plus lâeffet. Le charley, quant Ă lui, dĂ©cline toujours les innombrables possibilitĂ©s du One appellation de Rockers » trouve en grande partie son origine dans cette pulse trĂšs affirmĂ©e au son trĂšs rockAvec le Reggae Rock et le Rockers, la musique JamaĂŻcaine prĂ©pare lâarrivĂ©e des annĂ©es 90âs et une nouvelle façon de scander les paroles du message Rasta le raggamuffin. De nouveaux artistes comme U Roy, Charlie Chaplin ou Macka B vont poser dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 80âs les bases dâun nouveau visage de la musique Yardie, qui va amener la transition avec le Dancehall des annĂ©es 90-2000, au son plus Ă©lectronique et ses combinaisons avec des rappeurs, marquant aussi le retour, aprĂšs plusieurs dĂ©cennies dâinfluence amĂ©ricaine, Ă une identitĂ© musicale plus majeurs Reggae Rock et Rockers Black Uhuru, Sly and Robbie label Taxi, Gregory Isaac, Dennis Brown, IsraĂ«l Vibration, Burning Spear, The Roots Radics backing band with Style Scott dms, Flabba Holt bass, Johnny Clarke, Horace Andy, Don Carlos⊠III - LâERE DU DIGITAL ET LES DEVELLOPEMENTS MODERNES A - LE RAGGA 80âs - 90âs AprĂšs la mort de Bob Marley en mai 1981 des suites dâun cancer gĂ©neralisĂ© nĂ© dâune infection Ă un orteil non soignĂ©e, suite Ă une blessure aprĂšs un match de football la fin des annĂ©es 80 sera marquĂ© par une Ă©volution musicale qui concernera cette fois le chant et la maniĂšre dont il se pose » sur la musique le Raggamuffin, appelĂ© plus tard style vocal nouveau se base sur un principe simple le chant perd de sa libertĂ© mĂ©lodique et se concentre sur une note de lâaccord de tonique le plus souvent la fondamentale ou la tierce avec quelques variations de notes en fin de phrases. Le style vocal se caractĂ©rise alors par un dĂ©bit rythmique linĂ©aire, en croches binaires, sur un ton assez monocorde. Certains artistes vocaux, peu regardant sur la musique, chante carrĂ©ment faux un ton au dessus de lâaccompagnement! sans que cela ne le gĂšne le moins du monde.. Mais câest une des marque de fabrique du ragga old school âŠMĂȘme si Certains sonnent trĂšs juste! Le chanteur », qui prendra lâappellation de DJ dans ce nouveau style vocal ,contrairement au Rap naissant Ă la mĂȘme Ă©poque aux Etats-Unis, ou le DJ est celui qui mixe la musique Ă partir de disques vinyles, prend la place du chanteur mĂ©lodique des dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes, marquĂ©es vocalement par la Soul , le Doo Woop, le Blues le Rythmân Blues, la Funk..Ce dĂ©bit vocal nouveau on entendra aussi lâappellation Toaster est intimement liĂ© au flow » du Rap amĂ©ricain naissant dans les annĂ©es 80âs avec Grandmaster Flash et autres Africa Bambatta, initiĂ© par le flow groove des Last Poets, comme dans ses joutes vocales de rues des les annĂ©es 70âs, oĂč les jeunes populations noires urbaines crĂ©ent au quotidien ce mode dâexpression et de communication..Il est important de noter ici en rendant Ă CĂ©sar ce qui est Ă CĂ©sar que le principe du mix de deux disques par un DJ le Selecta » , sĂ©lecteur en JamaĂŻque a Ă©tĂ© amenĂ© aux Etats Unis par Kool Herc, musicien JamaĂŻcain immigrĂ© dans le Bronx Ă New York lâimmigration Yardie est assez massive dans les quartiers du Bronx et de Brooklyn dĂšs les annĂ©es 70 qui apportera cette technique du mix utilisĂ© depuis plusieurs annĂ©es en JA avec les Sound Systems et qui sera utilisĂ© ensuite par les premiers DJ amĂ©ricains, Grandmaster Flash en continuitĂ© dâinfluence et dâĂ©changes avec le grand frĂšre amĂ©ricain se manifestera plus tard dans les annĂ©es 2000 avec des combinaisons » duos entre rappeurs amĂ©ricains et toasters jamaĂŻcains..Les premiers grands artistes du Ragga Charlie Chaplin, U Roy, Macka B commenceront Ă toaster dans les Sounds Systems, en posant » sur des vinyls que les selectas envoient aux foules. Le style se dĂ©veloppant, certains vont continuer en live et en studio avec des backing band issus de la pĂ©riode Reggae Rock des annĂ©es 80âs, comme les Roots Radics par exemple, qui ne change pas dâun iota leur tourneries » dans un premier temps, proposant ainsi un tapis sonore sur lequel va se poser tout naturellement le dĂ©bit du premiers enregistrement de Charlie Chaplin ou du U roy, entre autres, sont assez rĂ©vĂ©lateurs de cette transition entre le reggae des annĂ©es 70âs - 80âs orchestration et le Dancehall des annĂ©es 90âs- 2000 flow Ragga hip hop. Les textes du Ragga sont partagĂ©s, selon les artistes, entre le message Rasta hĂ©ritĂ© de Bob et des 12 tribus dâIsrael et des lyrics plus lĂ©gĂšres voire carrĂ©ment sexuelles.. Un retour Ă la tradition grivoise et populaire du texte olĂ© olĂ©, dĂ©jĂ prĂ©sent dans le Mento .. Le Slackness» , nom donnĂ© Ă ce style textuel parfois Ă la limite de la pornographie, fera fureur auprĂšs de la jeunesse jamaĂŻcaine et des artistes comme Yellowman, Macka B, ou Shabba Ranks en seront les plus cĂ©lĂšbres reprĂ©sentants, le style vocal devenant plus vĂ©hĂ©ment, agressif diront certains, plus vĂ©loce, Ă tel point quâon parlera de fat style » ou de hardcore style ».Artistes majeurs U roy, Charlie Chaplin, U Brown, Macka B, Yellowman, Shabba Ranks B - LE DANCEHALL 90âs- Ă aujourdui Les annĂ©es 90 se profilant, lâĂ©volution technique des studios et lâinfluence du rap amĂ©ricain et du RnB de Mary J Blige ou Janet Jackson vont transformer petit Ă petit les patterns reggae rock ou one drop sur lesquels se posaient les premiers toasters en instrumentaux basĂ©s sur des programmations Ă©lectroniques, annonçant lâĂšre du Dancehall, mĂȘme si certains artistes de transition, comme Buju Banton, Capleton ou Sizzla, ou encore Antony B continuerons Ă travailler avec des musiciens, notamment sur niveau musical proprement dit, le Dancehall va marquer une Ă©tape importante dans lâĂ©volution de la musique Yardie Ă lâaube des annĂ©es 90 le retour aux canons rythmiques caribĂ©ens, basĂ©s sur le fameux tresillo de la clave 3/2, quâon trouvait Ă lâorigine dans le Mento, redonnant Ă la musique jamaĂŻcaine sa couleur originelle, Ă savoir celle dâune musique plus directement liĂ©e aux patterns africains, retrouvant ainsi sont identitĂ© caribĂ©enne..Le terme mĂȘme de Dancehall » fait rĂ©fĂ©rence Ă un lieu oĂč lâon vient danser en gĂ©nĂ©ral en extĂ©rieur littĂ©ralement une piste de danse, une tradition de la musique jamaĂŻquaine finalement oĂč les premiers Dancehall voient le jour a la fin des annĂ©es 40âs puis avec le ska et le rock steady.. Un lieu de plaisir, de danse et de drague..Il est ainsi logique que ce style ai dâabord beaucoup plus de succĂšs en JamaĂŻque ou dans les iles voisines , en Guadeloupe et Martinique par exemple Lord Kossity, Admiral T quâen Europe ou aux Etats-Unis, oĂč le Roots » Ska, Rock steady, One drop, Rockers maintient un succĂšs constant, une manne financiĂšre et artistique pour les artistes vieillissant de lâAge dâOr selon les conservateurs encore vivant Alton Ellis, Burning Spear, Max Romeo, Big Youth, Horace Andy, IsraĂ«l Vibration, Twinkle Brothers et bien dâautres rastas dont la musicalitĂ© est encore bien vivante, malgrĂ© les annĂ©esâŠLe pattern de base du Dancehall est donc basĂ© sur le fameux tresillo et prendra un nom plus actuel que la clave. On parle du riddim bam bam » entre autres pour exprimer cette clave, de maniĂšre plus Ă©nergique, par la basse, la grosse caisse voire la caisse claire du batteur.. Parfois pour faire monter lâintensitĂ© ,au signe du DJ Faya!! fire, feu !»en patois jamaĂŻquainqui dirige lâorchestre quand il yâen a un, les accords de guitares et de claviers joueront le bam bam Dancehall.. On rejoint la le Fat style » inaugurĂ© par Yellowman ou Shabba Ranks dans les annĂ©es 80âs et perpĂ©tuĂ© par Elephant Man, Antony B, Sizzla, Capleton, Mr Vegas, Buju Banton⊠Les clashs » entre DJ , entourĂ© de leur crew bande de pote, gardes du corps, roadies.. deviennent alors courants, chacun devant tuer » lâautre musicalement, certains clash finissant dans une violence extrĂȘme, les armes feu Ă©tant rĂ©pandu de la mĂȘme maniĂšre quâaux clave du Dancehall peut ĂȘtre jouĂ©e avec diffĂ©rentes divisions deux triolets de croches sur les deux premiĂšres noires pointĂ©es par exemple.. Elle alterne parfois avec des riddims plus Roots One drop, Reggae Rock au sein dâun mĂȘme morceau, mais la boucle est bouclĂ©e et la musique jamaĂŻcaine, aprĂšs plusieurs dĂ©cennies dâinfluence amĂ©ricaine dans la musique dâaccompagnement du moins, oĂč la syncope caribĂ©enne avait disparu pour assoir » le contretemps les Skas ,Rocksteady ou le temps Reggae, se retrouve dans une musique plus conforme Ă ses origines gĂ©ographiques et point de vue textuel, le Dancehall comme dans le Ragga originel se partage entre message Rasta toujours prĂ©sent et textes slackness », Ă forte connotation sexuelle, mais aussi parfois dans les versions extrĂȘmes, misogyne, homophobe ou mĂȘme carrĂ©ment raciste Ă lâencontre des blancs dans le mouvement Rasta des Bobo Ashanti notamment en opposition au message de fraternitĂ© et dâuniversalitĂ© de la branche des 12 tribus dâIsraĂ«l », rĂ©pandu dans le monde entier par Bob est Ă noter que certains spĂ©cialistes », aficionados du Roots 70âS - 80âs, semble t il connaisseurs profonds du Reggae et de son Histoire, ont violemment critiquĂ© ce nouveau style, une musique selon eux qui aurait vendu son Ăąme au diable et ne serait plus jamaĂŻcaine! Alors que câest exactement le contraire, la JamaĂŻque revenant par le Dancehall Ă une expression totalement caribĂ©enne, dans la musique, les textes, lâattitude..Artistes majeurs Antony B, Sizzla, Capleton, Beenie Man, Mr Vegas, Elephant Man, Buju Banton, Sean Paul, Shaggie, Ninja Man, Bounty - LE NEW ROOTS 2000 Ă aujourdâhui Le succĂšs du Dancehall dans la CaraĂŻbe va repousser le Roots en Europe et aux States, dans les annĂ©es 90 et aura pour consĂ©quence la naissance de nombreux groupes lâAngleterre restant Ă part, lâimmigration jamaĂŻcaine y Ă©tant prĂ©sente depuis les annĂ©es 70 revisitant cette musique nĂ©e en JamaĂŻque mais en y appliquant leur propre expĂ©rience, issue dâune rĂ©alitĂ© de vie diffĂ©rente, mettant en Ă©vidence lâaspect dorĂ©navant universel des musiques groupe comme Groundation dont certains musiciens sont issus dâĂ©coles de jazz aux Etats Unis propose une vision nouvelle tout en faisant constamment rĂ©fĂ©rence Ă la philosophie Rasta et Ă lâEcologie, au reggae des annĂ©es 70âs, dans laquelle la section rythmique, habituellement figĂ©e sur le mĂȘme pattern constituĂ© de variations laissant lâaspect mĂ©lodique et improvisĂ© aux chant et vents ,va intĂ©ragir avec le soliste, comme dans le jazz et les musiques plus Europe, lâartiste allemand Gentleman va crĂ©er son propre univers Ă partir dâune rĂ©alitĂ© sociale, Ă©conomique et culturelle trĂšs diffĂ©rente de la JamaĂŻque, mĂȘme si les voyages en JA pour ces artistes sont vĂ©cus comme des sources dâinspiration France les Negâ Marrons, nâhĂ©siterons pas non plus Ă faire des Ă©changes Sarcelles - Kingston, employant au passage la crĂšme des zicos JamaĂŻquains, dont Sly et Robbie par exemple, producteurs de leur troisiĂšme albumâŠDâautres groupe Français tels K2R Riddim, Mister Gang entre autre ou des artistes dâorigine caribĂ©enne tels Tonton David, Nuttea, Sael, Yannis Odua, sauront trouver leur voie JA, dĂšs les annĂ©es 2000 , des groupes comme Morgan Heritage, ou des artistes tels Luciano, Jah Mason, Junior Kelly ou Chezidek vont eux aussi proposer une version plus moderne, Ă mi chemin entre le Roots des annĂ©es 70âs, avec une prĂ©dominance du one drop dans le choix des riddims, et du Dancehall, dans le choix des sons digitaux, câest-Ă -dire obtenu avec des programmations Ă©lectroniques et la retour au Roots avec une production plus actuelle va confirmer le statut international de la Musique JamaĂŻquaine, dĂ©montrant une nouvelle fois sa formidable capacitĂ© dâassimilation et dâadaptation, tout en gardant son identitĂ© propre, ce son si jamaĂŻcain », reconnaissable entre dans un monde musical de plus en plus banalisĂ©, oĂč les enjeux commerciaux passe bien souvent avant les choix artistiques, la musique nĂ©e en JamaĂŻque dans les annĂ©es 50s a su Ă©voluer, au fil de son Histoire, entre tradition et modernitĂ©, influences variĂ©es, de lâAfrique Ă la CaraĂŻbe en passant par le Tonton dâAmerica » comme dirait Tiken Jah Fakoly, chanteur ivoirien. La Musique Yardie suit aujourdâhui son chemin propre et continue dâinfluencer lâensemble des musiques issus de la diaspora Africaine, et toutes les autres! Pour notre plus grand Big up Cri d'enthousiasme poussĂ© par le public ou l'animateur d'une soirĂ©e pour manifester sa joie Ă l'Ă©coute d'un morceau. Sert aussi Ă remercier quelqu'un. Il est maintenant communĂ©ment employĂ© dans le hall terme controversĂ© qui dans sa traduction littĂ©rale, dĂ©signe une salle ou l'on dance l'Ă©quivalent du dance Floor ruled by our friend Morp!. Le terme dance hall a toujours Ă©tĂ© employĂ© en JamaĂŻque pour dĂ©signer le style le plus populaire du moment dans les soirĂ©es. Ce terme en est venu Ă caractĂ©riser un style musical plus particulier aussi appelĂ© ragga que l'on oppose au crasher titre d'une chanson d'Alton Ellis sur Studio 1, un dance crasher est un homme de main qui s'arrage pour gĂącher les soirĂ©es des concurrents, par exemple en crĂ©ant des bagarres... comme on en trouve tant dans nos parties reggaes ou non. Ainsi dans les annĂ©es 60, losque le producteur Duke Reid donnait une soirĂ©e, son rival Coxone y envoyait des dance crashers afin de discrĂ©diter cet adversaire. depuis, ce terme est tombĂ© dans la pour nous, un deejay est un type qui passe des disques. En JamaĂŻque, c'est l'animateur qui parle sur la musique pour mettre l'ambiance. TrĂšs tĂŽt prĂ©sents, ils sont cantonnĂ©s Ă un service minimum jusqu'Ă ce que le producteur Duke Reid dĂ©cide d'enregistrer son meilleur animateur sur vinyle U Roy. J'ai pas pris ca au sĂ©rieux, confie-t-il. Au dĂ©but, c'Ă©tait plus un dĂ©lire. ses deux premiers titres deviennent coup sur coup numĂ©ro un en 70. Un nouveau style Ă©tait nĂ©, qui allait concurrencer les chanteurs jusqu'Ă les relĂ©guer au second 45 L'importance des deejays devient si importante au dĂ©but des 70's, que les producteurs ont finin par sortir des maxis 45 tours oĂč le chanteur est aussitĂŽt suivi d'un deejay, sur la mĂȘme face et sur le mĂȘme riddim! Ce conditionnement musical est appelĂ© un Disco 45. Lorsu'il n'y a pas de deejay, et que seule la version instrumentale suit la version chantĂ©e, on appelle cela un plate Morceau unique d'un artiste gĂ©nĂ©ralement commandĂ© par un sound system. La plupart des dub plates sont des chansons connues dont on se contente de changer le texte pour glorifier le sound system qui paye pour ce morceau. Elles sont enregistrĂ©s sur des rythmiques dĂ©jĂ toute faites en un temps record. Si les paroles sont entiĂšrement originales ou qu'un chanteur fait exceptionnellement le deejay par exemple cela devient une spĂ©cial. car seul un sound au monde peut jouer ce fi dub Dans les soirĂ©es ou deux sounds systems s'affrontent Ă coups de disques - cela s'appelle un sound clash- le dub fi dub est la derniĂšre Ă©tape de la confrontation. A ce moment lĂ , les deux adversaires passent une chanson chacun leur tour! gĂ©nĂ©ralement, c'est lĂ qu'ils sortent leurs meilleures dub plates. On est alors au petit matin et le clash atteint son paroxysme. les rares K7 pirates qui portent la mention dub fi dub sont gĂ©nĂ©ralement superbes! A la fin de cette Ă©tape, le public dĂ©cide quel sound a Ă©tĂ© le plus convaincant. L'autre est enterrĂ© le salute L'enthousiasme dĂ©clenchĂ© par la musique par certains admirateurs du ghetto Ă©tait, auparavant, manifestĂ© au travers du bris de bouteilles sur le sol. Pour faire plus de bruit encore, les truands du ghetto ont fini par tirer des coups de feu en l'air lorsque leur chanson favorite Ă©tait jouĂ©e!Gun tune Souvent dĂ©criĂ©es comme Ă©tant responsables de la montĂ©e en puissance de la violence, les gun tunes sont les morceaux qui glorifient les armes Ă feu et les prouesses crapuleuses de leurs a sound Bwoy Le lexique des sound system est dĂ©cidĂ©ment guerrier. Il s'agit de "tuer" son adversaire. Kill a sound bwoy est un clichĂ© du reggae que l'on entend surtout dans les dub plates. Un sound bwoy est un type qui bosse dans les sounds. Le mot bwoy visee Ă ridiculiser. L'acte de tuer est Ă©videmment du second degrĂ© il n'est que DĂ©formation du mot anglais rythm, un riddim est une rythmique tellement reprise qu'elle est devenue classique. Ainsi peut-on constituer des sĂ©ries sur le mĂȘme riddim. 15 chanteurs sur la mĂȘme DĂ©signe celui que l'on considĂšre chez nous comme un Style musical aux paroles centrĂ©es sur le sexe et les exploits des jeunes du ghetto. Parfois vulgaire, mais souvent dĂ©calĂ© et over DĂ©crit l'acte qui consiste Ă parler par dessus un morceau qui est en train de passer. Des interjections courtes comme Yeah Yeah Yeah! qui donneront naissance en 1970 au deejay Avant, confie le producteur Bunny Lee, la face B d'un 45 tours, on appelait ca la Part 2. Et puis un jou, au studio de Duke Reid, U Roy enregistrait. Il a dit comme ça "Yeah, ceci est une autre version!" J'ai dit Ă Duke "t'as entendu comment il a appelĂ© ça?" C'est venu de lĂ . Depuis, la version est toujours la face B des 45 tours, et offre gĂ©nĂ©ralement la version instrumentale de la face A. Un espace qui est rapidement devenu un terrin d'essai pour les ingĂ©nieurs du son qui finiront par inventer.... le Dub!Wheel up ou Pull Up Lorsqu'un morceau dĂ©clenche l'hystĂ©rie de la foule dĂšs les premiĂšres notes, on l'arrĂȘte pour le remettre au dĂ©but en criant "Wheel Up!" littĂ©ralement "rembobine!". Le deejay qui anime s'adresse souvent Ă son selecta Ă ce moment lĂ "Wheel Up Selecta!" Une pratique devenue courante jusque dans les mouvement Rastafari A la fois religion, philosophie, mode de vie et contre-culture, le mouvement Rastafari nâest pas une doctrine figĂ©. Issue initialement dâune relecture des Ă©crits de la bible, le rastafarisme se dĂ©cline en de nombreuses communautĂ©s et courant de pensĂ© comme les Nyabinghi, Les Bongo Mens, les Nya Mens, les douzes tribus Dâisrael, Les Bobo Ashanti etc Câest un courant polymorphe, sans doctrine thĂ©ologique prĂ©cise, les croyances fluctuant en fonction des individus ou des groupes. Mais câest avant tout une spiritualitĂ© personnelle, basĂ© sur la nĂ©cessitĂ© que chacun doit prendre son destin en main pour pouvoir progresser en tant quâĂȘtre humain, et lutter intĂ©rieurement ou extĂ©rieurement pour lâUnitĂ© et la fraternitĂ© entre les hommes, quelques soit la race, la religion ou la culture. Extrait de Introduction au rastafarisme de Boris Lutanie » Le courant rastafarisme est nĂ©e dâun faisceau dâindice convergent une prophĂ©tie de Marcus Garvey et le couronnement dâHailĂ© SĂ©lassiĂ© interprĂ©tĂ© Ă lâaune dâune lecture selective de la Bible. Marcus Garvey Introduction au rastafarisme de Boris Lutanie » Le courant rastafarisme est nĂ©e dâun faisceau dâindice convergent une prophĂ©tie de Marcus Garvey et le et le couronnement dâHailĂ© SĂ©lassiĂ© interprĂ©tĂ© Ă lâaune dâune lecture selective de la en JamaĂŻque en 1887 et descendant des NĂ©gres Marrons » escalves insurgĂ© ou fugitif, il travaille trĂšs tĂŽt dans le domaine de lâimprimerie en entreprend des 1907 des activitĂ©s de Leader Syndical. Il se tourne vers le journalisme et voyage au Panama, costa Rica, Angleterre. Lors de ce dernier voyage, il approfondie sa philosophie Afro-centriste, pronant la rĂ©appropriation de la culture des ancĂȘtres. De retour en JamaĂŻque, il fonde lâUNIA, Universal Negro Improvement Association lâassociation universelle pour le progrĂ© des noirs. Il dĂ©place le siĂšge Ă New York et rallie Ă sa cause nombres de personnalitĂ© de Harlem, dâorganisation et dâĂ©glise Afro-chrĂ©tienne. Pour Garvey, il faut de toute urgence que le peuple noir prennent sa dĂ©stinĂ©e en main, quitte Ă passer par une sĂ©paration raciale. Nous sommes issue dâun peuple qui a trop souffert. Nous sommes issue dâun peuple dĂ©terminĂ© Ă ne plus souffrir » Le radicalisme de ses thĂšses et son charisme suscitent beaucoup dâĂ©spoir. Celui que lâon nomme le MoĂŻse noir Ă©tablie en parrallĂšle entre lâafrique colonisĂ© et la situation dĂ©sastreuse des noir amĂ©ricain. Il prone LâAfrique aux Africains », lĂ oĂč ses rivaux pronent lâassimilation. Il met en avant le glorieux passĂ© de lâafrique prĂ©coloniale et particuliĂšrement lâempire dâethiopie, berceau de lâhumanitĂ©, et opĂ©re le passage entre lâethiopisme religieux et la revendication nationaliste. IL restitue du mĂȘme coup la fiĂ©rtĂ© raciale de la diaspora africaine. IL prĂŽnent un retour en afrique comme un rapatriement spirituel. Il est lâun des prĂ©curseur du courant Pan africain, et Malcom X, les black panthers ou le mouvement Black Power sâen rĂ©clameront plus est considĂ©rĂ© par de nombreux rastas comme le prophĂ©te, celui qui annonca la venu de lâEmpereur HailĂ© SĂ©lassiĂ©. Il aurait prononcĂ© en 1916 les paroles suivantes Regardez vers lâafrique un noir sera couronnĂ©. Ilsera le redempteur » La jamaĂŻque, colonie Anglo-saxonne, est alors dans une situation Ă©conomique catastrophique et la pauvretĂ© touche 95% de la population. La bible est un des seuls livres dont le peuple Ă accĂ©s, et le dĂ©tournement de la religion officielle doit se concevoir aussi comme un acte anti-colonialiste. Lâannonce dâun chef redempteur suscite donc beaucoup dâespoir parmis la Ethiopie, le prince ras tafari est couronnĂ©e roinegus puis empereur en 1930, hĂ©ritant du titre Roi des rois, Seigneur des seigneurs, Lion conquĂ©rant de la tribu de Juda, Ă©lu de Dieu, lumiĂ©re de ce monde, dĂ©fenseur de la foi. » Plusieurs personnes, disciple plus ou moins proche du mouvement Garveyiste comme Leonard Howell voient dans cet Ă©vennement la rĂ©alisation de la prophĂ©tie de Marcus Garvey. Et je pleurais beaucoup de ce que personne ne fĂ»t trouvĂ© digne dâouvrir le Livre ni de le regarder. Et lâun des veillards me dit Ne pleure point ;voici le lion de la tribu de Juda, il a le pouvoir dâouvrir le Livre et ses sept sceaux. » Cet extrait de lâApocalypse 4 Ă 6 corroborerait lâaccomplissement de la prophĂ©tie et HailĂ© SĂ©lassiĂ© devient alors le Christ noir. Marcus Garvey manieste pourtant son anthipathie vis Ă vie dâHailĂ© SĂ©lassiĂ© et dĂ©nonce le nombre de cultes revivaliste qui rendent notre peuplent fou », sans aucun retentissement. Leonard Howell serait en effet le premier Ă avoir prĂȘchĂ© la divinitĂ© dâHailĂ© SĂ©lassiĂ©. NĂ© en JamaĂŻque en 1898, il quittera le pays pour voyager au Panama puis comme cuisinier dans lâarmĂ©e AmĂ©ricaine. Il adhĂ©re Ă lâUNIA en 1918, mais se verra exclu socialement pour sâĂȘtre livrĂ© Ă des actes de sorcellerie. De retour en JamaĂŻque, il est arrĂȘtĂ© et fait deux ans de prison car il exhortait le public Ă renverser le pouvoir anticolonial par tous les moyens. La police le maintient dans sa geole puis le transfert Ă lâhopital psychiatrique comme de nombreux rasta de lâĂ©poque. A sa sortie, il fonde lâEthiopian Salvation Society et sâinstalle avec ses disciple dans les collines. La communautĂ© du Pinacle » compte plusieurs centaines de rasta en autogestion. Ce retour Ă la nature correspond Ă la recherche dâafricanitĂ©. Ils font aussi pousser du canabis, quâil utilise lors des grounations, des cĂ©rĂ©monies rythmĂ© par les percusisons rastas Nyabingi. Cette usage pendant les meditation permettrait lâaccĂ©s au Divin. Câest aussi le moyen de se dĂ©faire dâun conditionnement idĂ©ologique et social, imposĂ© par Babylone. Lâalimentation I-tal est aussi importante. Mais ce ne sont pas des obligations, la rasta nâobĂ©issant quâĂ lui-mĂȘme. Les Dreadlocks sont aussi au dĂ©but un signe dâappartenance au mouvement rasta. Elles donnent un aspect effrayant » dans un pays oĂč la plupart des noirs sâefforcent dâoccidentaliser leurs coiffure. Câest un signe de non appartenance au systĂ©me Babylonien. Ils rejettent aussi tous conformisme vestimentaire et leurs apparence hirsute et dĂ©guenillĂ© suscite encore une fois la peur. Il est dit aussi dans la bible que Aussi longtemps quâil sera consacrĂ© par son vĆu, le rasoir ne passera pas sa tĂȘte ; jusquâĂ ce que soit Ă©coulĂ© le temps par lequel il sâest vouĂ© Ă Dieu, il sera consacrĂ© et laissera croĂźtre librement sa chevelure.» Nombres, VI,5. Leurs mode de vie dissident et fortement rĂ©primĂ© par le gouvernement. En 1941, Leonard Howell est encore une fois arrĂȘtĂ©. A sa sortie de prison, il radicalise encore plus le mouvement et sâentour de chien de garde et de forterresse ». Mais en 1954, la comunautĂ© du Pinacle est encore une fois attaquĂ© et sur les deux milles rastas prĂ©sent, la moitiĂ© est emprisonnĂ©e. Lâautre moitiĂ© par vers les ghettos de Kingston, continuant de rĂ©pandre son Rasta 1492 DĂ©couverte de la JamaĂŻque par Christophe Colomb. Ethnocide des indiens Arawaks et importation massive dâesclave africain. 1665 La JamaĂŻque passe sous le Joug Anglais. 1834 Abollition de lâesclavage 1838 abolition devient effective 1887 naissance de Marcus Garvey. 1892 Naissance du ras tafari Makonnen 1896 dĂ©faite des Italiens face Ă lâarmĂ©e de lâempereur Ă©thiopien MĂ©nĂ©lik II 1898 Naissance de LĂ©onard Percival Howell 1914 Marcus garvey fonde lâUNIA Universal Negro Improvement Association 1922 on estime Ă 6 millions le nombre de personnes adhĂ©rente Ă lâUNIA 1925 jugement et incarcĂ©ration de Marcus Garvey pour Fraude Fiscale. 1928 La Rastafari est intronisĂ© Negus Roi 1930 le Ras Tafari est couronnĂ© empereur HailĂ© SĂ©lassiĂ© Ier, Rois des rois, Lions conquĂ©rant de la tribu de Juda. 1930 Eclosion du mouvement Rastafari en jamaĂŻque 1934 arrestation de Howell et de son bras droit Hinds jugement expĂ©ditif et incarcĂ©ration. 1935 invasion de lâĂ©thiopie par lâarmĂ©e de Mussolini 1940 Howell fonde lâEthiopian Salvation Society 1940 mort de Marcus Garvey Ă Londres 1941 arrestation dâHowell 1941 LibĂ©ration de lâethiopie 1954 fin de la communautĂ© rasta du Pinacle arrestation des membres. 1955 lâEmpereur accorde une concession territoriale Ă la diaspora noire Shashamane 1961 dĂ©lĂ©gation de rasta et dâofficiels du gouvernenment JamaĂŻquain en visite en Ethiopie 1961 ras Sam brown se prĂ©sente aux Ă©lĂšctions Black Manâs Party 1962 IndĂ©pendance de la JamaĂŻque 1965 dĂ©lĂ©gation de rastas en Ă©thiopie en vue dâĂ©tudier les possibilitĂ©s dâun rapatriement. 1966 Grounation day » visite de HailĂ© SĂ©lassiĂ© Ier Ă la JamaĂŻque 1966 destruction du ghetto Black OâWall quartier oĂč resident plusieurs communautĂ©s rastas celle de Ras Sam brown et de Prince Emmanuel, rĂ©prĂ©ssion policiĂšre. 1968 apparition dâun nouveau groupe de rasta les douzes Tribus dâIstraĂ«l sous la tutelle spirituelle du prophĂšte Gad Marley se joindra Ă eux en 1969 1975 mort de lâempereur. »Jah canât die ! » 1981 mort de Leonard P. Howell 1981 mort de Bob Marley 1992 fĂȘte rasta pour le centenaire de la naissance du ras Tafari 1996 le Conseil Ă©conomique et social des Nations unies reconnait lâInternational Rastafarian Development Society comme une organisation non gouvernementale. Lexique Rasta Babylon le systĂšme politico-Ă©conomique Ă lâoccidental. Le gouvernement, la police, bref toute forme de rĂ©pression et dâautoritĂ© institutionnelle. Dada Wa paix et amour en amharique langue Ă©thiopienne formule traduisant le message rastafarien peace, love & unity ». Dreadlocks nattes non tressĂ©es qui rappelle la criniĂšre lĂ©onine. Ganja herbe, dâautres termes la dĂ©signe Wisdom Weed, Kaya, Kali, sensie, holy herb⊠Grounation rĂ©union oĂč les rastas chantent, rĂ©citent des passages de la bible, dansent, jouent des percussions nyabinghi⊠I lettre numĂ©rale trĂšs largement utilisĂ©e dans le langage rasta, par suppression de la premiĂšre lettre dâun mot et substitution par la lettre-chiffre I. Ce phĂ©nomĂšne de prĂ©fixation confĂšre une dimension sacrĂ©e aux mots. Ible la bible. I-Dren enfants rastas ou frĂšres ». I & I Je & Je. Expression pouvant signifier Je, Nous, On. Le dĂ©doublement pronominal marque lâattachement Ă dieu. De fait, lâessence de Jah devient immanente Ă Je ». Inity UnitĂ©. Irie se sentir bien sous lâeffet de lâherbe. Ites salutation rasta. Jah Le dieu des rastas. Contraction de JahvĂ© ou Jehova. King roi, les rastas se nomment parfois ainsi. Negus roi en Ă©thiopien. Nyamen guerriers africains luttant contre la domination coloniale. Certains rastas sâen rĂ©clament. Nyabinghi mot polysĂ©mique. A lâorigine, il sâagit dâune sociĂ©tĂ© secrĂšte africaine ayant menĂ© des combats contre les colons. Ce terme signifie Ă©galement Mort aux oppresseurs blancs et Ă leurs alliĂ©s noirs ». Par la suite, nom de la musique rasta composĂ©e de diffĂ©rentes percussions issues des tambourinaires Burru. En dernier lieu, Nyabinghi est un ordre religieux rasta des CaraĂŻbes. Prince, Princess enfant rasta. Queen femme rasta. Ras Tafari en Ethiopien Ras » correspond Ă tĂȘte » et se retrouve comme titre honorifique chez les seigneurs fĂ©odaux. Tafari » celui qui inspire la crainte. Nom dâHaile SelassiĂ© avant son couronnement impĂ©rial. Satta Amassa Gana en Amharique, louons et prions ». Sistren sĆurs. Wolf Faux rasta. Individu arborant des locks sans adhĂ©rer Ă la philosophie rasta. Zion le paradis terrestre, lâAfrique, lâEthiopie.
SKA(/ SK? Ë /; JAMAICAN : [SKJĂŠ]) est un Musique Genre originaire de Jamaica Ă la fin des annĂ©es 50 et Ă©tait le prĂ©curseur de Rocksteady et de Reggae. Il combinĂ© des Ă©lĂ©ments| ŐÏ ĐłĐŸáŐ« ĐŸŐł | ԔгДŐȘĐŸáź ĐŸŃŐ«á„Ö ŃŃÏηОáОթа | Хла իճаÏаЎŃᜠ| ĐĄĐșΞжáΜ Đ”ŐœĐžŃŐžÖáĐŸÎŒĐ” ба |
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