- ЧДáĐ”ĐœŃÎș ĐșĐžá”ŃÎ»Đ°Ő¶ĐŸĐŽ
- ÎŃ Đ°Ń ŃĐŸĐșŃáÏÏŃĐž
- Ő á§ŃĐČŐŐȘŐžÖга Đł бŃαŃáĐ·áá«
- ĐáՊαŐȘĐ”ŃŃÏ áŠÏŃŃá
Ő°ŃĐČ ŃĐČŃĐ”
- Đá»ĐžĐșĐ»áĄÏ Đ”ĐœŃÏĐž á¶á ŐŹŐšŐ€
- Đ€ŃĐșÎ±Đ±ÎżŐ©Ï ÏáȘáŃζОзДг ÎłŃáÏÖĐŸĐłĐ»Ő«Ń
Puissionsnous mĂ©diter ce texte souvent attribuĂ© Ă tort Ă Charles PĂ©guy, comme un message d'outre-tombe. ''La mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l'avez
La mort nâest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lâun pour lâautre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu mâa toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu lâas toujours fait. Nâemploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă rire de ce qui nous faisait vivre ensemble. Prie. Souris. Pense Ă moi. Prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcĂ© Ă la maison comme il lâa toujours Ă©tĂ©. Sans emphase dâaucune sorte et sans trace dâombre. La vie signifie ce quâelle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce quâelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nâest pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de ta pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je tâattends. Je ne suis pas loin. Juste de lâautre cĂŽtĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles PĂ©guy dâaprĂšs une priĂšre de Saint Augustin Cetexte de Charles PĂ©guy, extrait de L'Argent, a Ă©tĂ© Ă©crit en 1917. Il demeure d'une Ă©tonnante actualitĂ© : "Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du monde, les puissances spirituelles ont Ă©tĂ© toutes ensemble refoulĂ©es non point par les puissances matĂ©rielles mais par une seule puissance matĂ©rielle qui est la puissance de l'argent" Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du Avers Effigie, de trois quart Ă gauche, du poĂšte, en uniforme dâofficier du 276e RĂ©giment dâ Des Ă©pis de blĂ© disposĂ©s en ogive de cathĂ©drale ou bien comme des mains jointes pour la lĂ©gende HEUREUX LES EPIS MURS ET LES BLES lâexergue 5 SEPTEMBRE 1914, jour de la mort de PĂ©guy. Historique Charles Peguy. Il y Ă quelque chose de pire que dâavoir une mauvaise pensĂ©e. Câest dâavoir une pensĂ©e toute faite ». Charles Peguy 1873-1914. PoĂšte et penseur engagĂ© de son Ă©poque, il est un des auteurs majeurs du XXĂšme siĂšcle. Pourtant, son hĂ©ritage intellectuel est aujourdâhui souvent mĂ©connu. Charles PĂ©guy est nĂ© le 7 janvier 1873 Ă OrlĂ©ans. Il est le premier et lâunique enfant dâune famille dâartisans modestes. Lâardeur Ă lâouvrage et lâamour du travail bien fait sont tout le patrimoine de Charles PĂ©guy. Certes il est dâhumble origine, mais ce nâest pas un dĂ©shĂ©ritĂ© ». Lorsquâil se penche sur sa lignĂ©e, câest pour tirer gloire dâune ascendance qui ne comprend ni grand nom, ni fortune, et qui pourtant recueille toute la richesse dâun peuple. Lâanonyme est son patronyme » par cette formule de la Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartĂ©sienne, il rend hommage Ă la foule de ceux qui ont existĂ© avant lui, analphabĂštes comme sa grand-mĂšre, intelligents et braves comme elle, capables de durer et de crĂ©er en dĂ©pit des Ă©preuves. Dans LâArgent, ouvrage paru en 1913, un an avant la mort de PĂ©guy, lâhomme de quarante ans » nous dĂ©peint le monde de son enfance. Câest un monde idĂ©alisĂ©, parĂ© de toutes les vertus que le prĂ©sent nâa plus De mon temps, tout le monde chantait. » Le culte du travail, la sobriĂ©tĂ© des mĆurs sont la marque de ce monde rĂ©volu. Pourtant, PĂ©guy nâa pas toujours eu ce regard sur son passĂ©. Un autre texte, Ă©crit bien plus tĂŽt et restĂ© inachevĂ©, ajoute une touche dâironie Ă la nostalgie des souvenirs. Son titre, Ă lui seul, est rĂ©vĂ©lateur Pierre, commencement dâune vie bourgeoise. Le jeune homme qui se penche alors sur son enfance ne la considĂšre pas avec la mĂȘme indulgence que lâauteur de LâArgent⊠En dĂ©pit de son parcours personnel, sâĂ©lever dans la sociĂ©tĂ©, ne sera jamais pour lui un objectif. Bien au contraire, ce quâil souhaite, câest que soit rendu Ă chacun la dignitĂ© de son Ă©tat Tous ensemble et chacun sĂ©parĂ©ment premiers. » Telle est sa conception de la dĂ©mocratie. Aussi ne voit-il quâune perversion de lâesprit dĂ©mocratique » dans la fiertĂ© que sa mĂšre tire de sa rĂ©ussite, et quâil raille en ces termes Que le fils dâun ouvrier mĂ©canicien fĂ»t reçu Ă Saint-Cyr ⊠câĂ©tait tout Ă fait bien. Quâun fils dâinstituteur fĂ»t reçu Ă Polytechnique, câĂ©tait mieux encore. Et que le fils dâune rempailleuse de chaises fĂ»t reçu Ă lâEcole normale supĂ©rieure, câĂ©tait la gloire mĂȘme. » Premiers engagements le socialisme et lâaffaire Dreyfus. Jean JaurĂšs, normalien, professeur de philosophie, est un intellectuel qui a dĂ©cidĂ© dâentrer dans lâaction politique pour promouvoir son idĂ©al de justice sociale. Dâabord dĂ©putĂ© de centre gauche, il adhĂšre au socialisme Ă lâĂ©poque oĂč ce courant de pensĂ©e, nourri des utopies de la premiĂšre moitiĂ© du dix-neuviĂšme siĂšcle, nâa pas encore subi lâattraction du marxisme. A lâEcole normale supĂ©rieure, PĂ©guy subit lâinfluence de ce grand aĂźnĂ©, relayĂ©e par celle de Lucien Herr, le bibliothĂ©caire de lâEcole. Avec quelques camarades, il se livre Ă de grands dĂ©bats dâidĂ©es dans sa chambre, baptisĂ©e la thurne Utopie ». DĂšs 1895, PĂ©guy devient membre du Parti socialiste. Avant de sâengager politiquement, lâĂ©tudiant milite Ă la Mie de Pain, une association caritative qui distribue de la nourriture aux indigents de la capitale. Pour PĂ©guy, supprimer la misĂšre est le premier devoir, parce que la misĂšre prive lâhomme de son humanitĂ©. Il ne la confond pas avec la pauvretĂ©, quâil a connue dans son enfance, et dont il ferait presque un idĂ©al de vie. La pauvretĂ© engendre la solidaritĂ©. La misĂšre est synonyme dâexclusion. Le misĂ©reux est mis au ban de la sociĂ©tĂ©, mais, plus radicalement, nâayant pas les moyens de penser Ă autre chose quâĂ sa survie, il est rejetĂ© hors de lâhumanitĂ©. Or toute la pensĂ©e de PĂ©guy et tous ses engagements reposent sur le refus de lâexclusion. Penseur dans la citĂ©, PĂ©guy est dâabord un penseur de la citĂ©, qui ne peut admettre quâaucune crĂ©ature, humaine ou animale, demeure en marge, soit Ă©trangĂšre ». En mĂȘme temps, il est hostile Ă toute forme dâasservissement du singulier au collectif. La sociĂ©tĂ© socialiste de PĂ©guy ne cherche aucunement Ă transformer les hommes en leur inculquant des principes ou une idĂ©ologie. Au contraire, elle sâefforce, par son organisation Ă©conomique, de leur donner la possibilitĂ© dâexister tels quâils sont, dans leur diversitĂ©. Cette vision que PĂ©guy dĂ©ploie dĂšs 1896 dans un texte de jeunesse intitulĂ© Marcel, Premiers Dialogues de la citĂ© harmonieuse, exprime lâessence de son socialisme. Elle permet de comprendre tout ce qui devait lâopposer au socialisme historique qui se met en place avec la crĂ©ation de la unifiĂ©e sur les bases du marxisme, et se dĂ©veloppe tout au long du XXe siĂšcle pour culminer dans le communisme totalitaire. LâunitĂ© fait horreur Ă PĂ©guy, car elle suppose lâuniformitĂ©. Pour lui, il nây a pas de rĂ©volution sociale lĂ©gitime sans respect de la personne et de sa singularitĂ©. A OrlĂ©ans, il fonde un groupe dâĂ©tudiants socialistes, au grand dam de sa mĂšre, qui redoute les ennuis que pourraient lui valoir ses activitĂ©s politiques. Il a demandĂ© une annĂ©e de congĂ© afin de pouvoir se consacrer Ă sa premiĂšre grande Ćuvre une vie de Jeanne dâArc, quâil rĂ©dige de fin 1895 Ă fin 1896. LâhĂ©roĂŻne, qui nâa pas encore Ă©tĂ© canonisĂ©e ni accaparĂ©e par la droite nationaliste, est alors cĂ©lĂ©brĂ©e par les rĂ©publicains comme une figure patriotique, sortie du peuple et sauvant le peuple. Ce qui fascine en elle le jeune PĂ©guy, câest son engagement solitaire au cĆur de la mĂȘlĂ©e. Cet enthousiasme des premiers temps conduit PĂ©guy Ă des initiatives audacieuses. EncouragĂ© par Lucien Herr, il sâassocie Ă dâautres camarades, parmi lesquels LĂ©on Blum, le futur dirigeant de la pour fonder une maison dâĂ©dition socialiste, la SociĂ©tĂ© Nouvelle de Librairie et dâEdition. Bien quâil se soit inscrit Ă lâAgrĂ©gation de philosophie, PĂ©guy est prĂȘt Ă renoncer Ă lâenseignement et Ă la carriĂšre universitaire pour une existence plus risquĂ©e, toute entiĂšre vouĂ©e Ă la transmission de ses convictions. Le mĂ©tier de libraire ainsi entendu lui convient Ă merveille, et il adresse finalement sa dĂ©mission au directeur de lâEcole normale supĂ©rieure afin dâavoir les mains libres pour se lancer dans la carriĂšre de son choix. LâannĂ©e 1898 a vu les passions se dĂ©chaĂźner autour de lâaffaire Dreyfus dans le sillage de JaurĂšs et de Zola, PĂ©guy sâengage, signant des pĂ©titions, manifestant Ă la tĂȘte de groupes dâĂ©tudiants en faveur du capitaine injustement accusĂ©. Alors, il combat en chef militaire » de lâEcole normale supĂ©rieure. Avec JaurĂšs, il est convaincu que le devoir des socialistes est de sâĂ©lever contre la raison dâEtat quand elle fait cause commune avec lâinjustice, mĂȘme si la victime de cette injustice est un bourgeois ». PĂ©guy dissident. En dĂ©cembre 1899 se tient un congrĂšs lors duquel est adoptĂ©, au nom de lâunitĂ© du Parti, le principe de la censure dans les journaux et publications socialistes. DĂ©sormais, il y aura une vĂ©ritĂ© socialiste, Ă laquelle tous devront se conformer. Parce quâil nâaccepte pas ce tournant, PĂ©guy se trouve en opposition avec les membres de la SociĂ©tĂ© nouvelle de librairie et dâĂ©dition, qui, eux, suivent le Parti. La rupture est consommĂ©e. DĂšs lors, PĂ©guy est seul. Seul contre ses amis dâhier, seul contre le mouvement de lâhistoire. Mais il nâa renoncĂ© Ă rien. Son socialisme, celui de ses premiers Ă©lans, il le fera vivre Ă travers une revue qui se confond avec la vie et lâĆuvre de lâĂ©crivain quâil devient Les Cahiers de la Quinzaine. Quelques citations de Charles Peguy â Quarante ans est un Ăąge terrible. Car câest lâĂąge oĂč nous devenons ce que nous sommes. â Il y a des larmes dâamour qui dureront plus longtemps que les Ă©toiles du ciel. â Aimer câest donner raison Ă lâĂȘtre aimĂ© qui a tort. â On reconnaĂźt les honnĂȘtes gens Ă ce quâils font leurs mauvais coups avec plus de maladresse que les autres. â Le vieillissement est essentiellement une opĂ©ration de mĂ©moire. Or câest la mĂ©moire qui fait toute la profondeur de lâhomme. â Une Ăąme morte est une Ăąme complĂštement habituĂ©e. â Je me permets quelquefois de rĂ©flĂ©chir entre mes repas, ce qui me fait perdre Ă©normĂ©ment de temps.Centans aprĂšs sa mort,Charles PĂ©guy est toujours d'actualitĂ©. Sa pensĂ©e continue Ă oeuvrer et Ă s'exercer aujourd'hui sur les esprits les plus divers. Cette pensĂ©edĂ©borde de toutes parts et bouleverse nos catĂ©gories acadĂ©miques, puisqu'ellefut ensemble et tour Ă tour celle d'un rĂ©volutionnaire, d'un socialiste, d'un historien,d'un journaliste, d'
Ătoile du seul Nord dans votre bĂątiment. Ce qui partout ailleurs est de dispersion Nâest ici que lâeffet dâun beau rassemblement. Ce qui partout ailleurs est un dĂ©membrement Nâest ici que cortĂšge et que procession. Ce qui partout ailleurs demande un examen Nâest ici que lâeffet dâune pauvre jeunesse. Ce qui partout ailleurs demande un lendemain Nâest ici que lâeffet de soudaine faiblesse. Ce qui partout ailleurs demande un parchemin Nâest ici que lâeffet dâune pauvre tendresse. Ce qui partout ailleurs demande un tour de main Nâest ici que lâeffet dâune humble maladresse. Ce qui partout ailleurs est un dĂ©traquement Nâest ici que justesse et que dĂ©clinaison. Ce qui partout ailleurs est un baraquement Nâest ici quâune Ă©paisse et durable maison. Ce qui partout ailleurs est la guerre et la paix Nâest ici que dĂ©faite et que reddition. Ce qui partout ailleurs est de sĂ©dition Nâest ici quâun beau peuple et dĂšs Ă©pis Ă©pais. Ce qui partout ailleurs est une immense armĂ©e Avec ses trains de vivre et ses encombrements, Et ses trains de bagage et ses retardements, Nâest ici que dĂ©cence et bonne renommĂ©e. Ce qui partout ailleurs est un effondrement Nâest ici quâune lente et courbe inclinaison. Ce qui partout ailleurs est de comparaison Est ici sans pareil et sans redoublement. Ce qui partout ailleurs est un accablement Nâest ici que lâeffet de pauvre obĂ©issance. Ce qui partout ailleurs est un grand parlement Nâest ici que lâeffet de la seule audience. Ce qui partout ailleurs est un encadrement Nâest ici quâun candide et calme reposoir. Ce qui partout ailleurs est un ajournement Nâest ici que lâoubli du matin et du soir. Les matins sont partis vers les temps rĂ©volus, Et les soirs partiront vers le soir Ă©ternel, Et les jours entreront dans un jour solennel, Et les fils deviendront des hommes rĂ©solus. Les Ăąges rentreront dans un Ăąge absolu, Les fils retourneront vers le seuil paternel Et raviront de force et lâamour fraternel Et lâantique hĂ©ritage et le bien dĂ©volu. Voici le lieu du monde oĂč tout devient enfant, Et surtout ce vieil homme avec sa barbe grise, Et ses cheveux mĂȘlĂ©s au souffle de la brise, Et son regard modeste et jadis triomphant. Voici le lieu du monde oĂč tout devient novice, Et cette vieille tĂȘte et ses lanternements, Et ces deux bras raidis dans les gouvernements, Le seul coin de la terre oĂč tout devient complice, Et mĂȘme ce grand sot qui faisait le malin, Câest votre serviteur, ĂŽ premiĂšre servante, Et qui tournait en rond dans une orbe savante, Et qui portait de lâeau dans le bief du moulin. Ce qui partout ailleurs est un arrachement Nâest ici que la fleur de la jeune saison. Ce qui partout ailleurs est un retranchement Nâest ici quâun soleil au ras de lâhorizon. Ce qui partout ailleurs est un dur labourage Nâest ici que rĂ©colte et dessaisissement. Ce qui partout ailleurs est le dĂ©clin dâun Ăąge Nâest ici quâun candide et cher vieillissement. Ce qui partout ailleurs est une rĂ©sistance Nâest ici que de suite et dâaccompagnement ; Ce qui partout ailleurs est un prosternement Nâest ici quâune douce et longue obĂ©issance. Ce qui partout ailleurs est rĂšgle de contrainte Nâest ici que dĂ©clenche et quâabandonnement ; Ce qui partout ailleurs est une dure astreinte Nâest ici que faiblesse et que soulĂšvement. Ce qui partout ailleurs est rĂšgle de conduite Nâest ici que bonheur et que renforcement ; Ce qui partout ailleurs est Ă©pargne produite Nâest ici quâun honneur et quâun grave serment. Ce qui partout ailleurs est une courbature Nâest ici que la fleur de la jeune oraison ; Ce qui partout ailleurs est la lourde armature Nâest ici que la laine et la blanche toison. Ce qui partout ailleurs serait un tour de force Nâest ici que simplesse et que dĂ©lassement ; Ce qui partout ailleurs est la rugueuse Ă©corce Nâest ici que la sĂšve et les pleurs du sarment Ce qui partout ailleurs est une longue usure Nâest ici que renfort et que recroissement ; Ce qui partout ailleurs est bouleversement Nâest ici que le jour de la bonne aventure. Ce qui partout ailleurs se tient sur la rĂ©serve Nâest ici quâabondance et que dĂ©passement ; Ce qui partout ailleurs se gagne et se conserve Nâest ici que dĂ©pense et que dĂ©sistement. Ce qui partout ailleurs se tient sur la dĂ©fense Nâest ici que liesse et dĂ©mantĂšlement ; Et lâoubli de lâinjure et lâoubli de lâoffense Nâest ici que paresse et que bannissement. Ce qui partout ailleurs est une liaison Nâest ici quâun fidĂšle et noble attachement ; Ce qui partout ailleurs est un encerclement Nâest ici quâun passant dedans votre maison. Ce qui partout ailleurs est une obĂ©dience Nâest ici quâune gerbe au temps de fauchaison ; Ce qui partout ailleurs se fait par surveillance Nâest ici quâun beau foin au temps de fenaison. Ce qui partout ailleurs est une forcerie Nâest ici que la plante Ă mĂȘme le jardin ; Ce qui partout ailleurs est une gagerie Nâest ici que le seuil Ă mĂȘme le gradin. Ce qui partout ailleurs est une rĂ©torsion Nâest ici que dĂ©tente et que dĂ©sarmement ; Ce qui partout ailleurs est une contraction Nâest ici quâun muet et calme engagement. Ce qui partout ailleurs est un bien pĂ©rissable Nâest ici quâun tranquille et bref dĂ©gagement ; Ce qui partout ailleurs est un rengorgement Nâest ici quâune rose et des pas sur le sable. Ce qui partout ailleurs est un efforcement Nâest ici que la fleur de la jeune raison ; Ce qui partout ailleurs est un redressement Nâest ici que la pente et le pli du gazon. Ce qui partout ailleurs est une Ă©corcherie Nâest ici quâun modeste et beau dĂ©vĂȘtement ; Ce qui partout ailleurs est une affouillerie Nâest ici quâun durable et sĂ»r dĂ©pouillement. Ce qui partout ailleurs est un raidissement Nâest ici quâune souple et candide fontaine ; Ce qui partout ailleurs est une illustre peine Nâest ici quâun profond et pur jaillissement. Ce qui partout ailleurs se querelle et se prend Nâest ici quâun beau fleuve aux confins de sa source, Ă reine et câest ici que toute Ăąme se rend Comme un jeune guerrier retombĂ© dans sa course. Ce qui partout ailleurs est la route gravie, Ă reine qui rĂ©gnez dans votre illustre cour, Ătoile du matin, reine du dernier jour, Ce qui partout ailleurs est la table servie, Ce qui partout ailleurs est la route suivie Nâest ici quâun paisible et fort dĂ©tachement, Et dans un calme temple et loin dâun plat tourment Lâattente dâune mort plus vivante que vie. II. PriĂšre de demande Nous ne demandons pas que le grain sous la meule Soit jamais replacĂ© dans le cĆur de lâĂ©pi, Nous ne demandons pas que lâĂąme errante et seule Soit jamais reposĂ©e en un jardin fleuri. Nous ne demandons pas que la grappe Ă©crasĂ©e Soit jamais replacĂ©e au fronton de la treille, Et que le lourd frelon et que la jeune abeille Y reviennent jamais se gorger de rosĂ©e. Nous ne demandons pas que la rose vermeille Soit jamais replacĂ©e aux cerceaux du rosier, Et que le paneton et la lourde corbeille Retourne vers le fleuve et redevienne osier. Nous ne demandons pas que cette page Ă©crite Soit jamais effacĂ©e au livre de mĂ©moire, Et que le lourd soupçon et que la jeune histoire Vienne remĂ©morer cette peine prescrite. Nous ne demandons pas que la tige ployĂ©e Soit jamais redressĂ©e au livre de nature, Et que le lourd bourgeon et la jeune nervure Perce jamais lâĂ©corce et soit redĂ©ployĂ©e. Nous ne demandons pas que le rameau broyĂ© Reverdisse jamais au livre de la grĂące, Et que le lourd surgeon et que la jeune race Rejaillisse jamais de lâarbre foudroyĂ©. Nous ne demandons pas que la branche effeuillĂ©e Se tourne jamais plus vers un jeune printemps, Et que la lourde sĂšve et que le jeune temps Sauve une cime au moins dans la forĂȘt noyĂ©e. Nous ne demandons pas que le pli de la nappe Soit effacĂ© devant que revienne le maĂźtre, Et que votre servante et quâun malheureux ĂȘtre Soient libĂ©rĂ©s jamais de cette lourde chape. Nous ne demandons pas que cette auguste table Soit jamais resservie, Ă moins que pour un Dieu, Mais nous nâespĂ©rons pas que le grand connĂ©table Chauffe deux fois ses mains vers un si maigre feu. Nous ne demandons pas quâune Ăąme fourvoyĂ©e Soit jamais replacĂ©e au chemin du bonheur. Ă reine il nous suffit dâavoir gardĂ© lâhonneur Et nous ne voulons pas quâune aide apitoyĂ©e Nous remette jamais au chemin de plaisance, Et nous ne voulons pas quâune amour soudoyĂ©e Nous remette jamais au chemin dâallĂ©geance, Ă seul gouvernement dâune Ăąme guerroyĂ©e, RĂ©gente de la mer et de lâillustre port Nous ne demandons rien dans ces amendements Reine que de garder sous vos commandements Une fidĂ©litĂ© plus forte que la mort. III. PriĂšre de confidence Nous ne demandons pas que cette belle nappe Soit jamais repliĂ©e aux rayons de lâarmoire, Nous ne demandons pas quâun pli de la mĂ©moire Soit jamais effacĂ© de cette lourde chape. MaĂźtresse de la voie et du raccordement, Ă miroir de justice et de justesse dâĂąme, Vous seule vous savez, ĂŽ grande notre Dame, Ce que câest que la halte et le recueillement. MaĂźtresse de la race et du recroisement, Ă temple de sagesse et de jurisprudence, Vous seule connaissez, ĂŽ sĂ©vĂšre prudence, Ce que câest que le juge et le balancement. Quand il fallut sâasseoir Ă la croix des deux routes Et choisir le regret dâavecque le remords, Quand il fallut sâasseoir au coin des doubles sorts Et fixer le regard sur la clef des deux voĂ»tes, Vous seule vous savez, maĂźtresse du secret, Que lâun des deux chemins allait en contre-bas, Vous connaissez celui que choisirent nos pas, Comme on choisit un cĂšdre et le bois dâun coffret. Et non point par vertu car nous nâen avons guĂšre, Et non point par devoir car nous ne lâaimons pas, Mais comme un charpentier sâarme de son compas, Par besoin de nous mettre au centre de misĂšre, Et pour bien nous placer dans lâaxe de dĂ©tresse, Et par ce besoin sourd dâĂȘtre plus malheureux, Et dâaller au plus dur et de souffrir plus creux, Et de prendre le mal dans sa pleine justesse. Par ce vieux tour de main, par cette mĂȘme adresse, Qui ne servira plus Ă courir le bonheur, Puissions-nous, ĂŽ rĂ©gente, au moins tenir lâhonneur, Et lui garder lui seul notre pauvre tendresse. IV. PriĂšre de report Nous avons gouvernĂ© de si vastes royaumes, Ă rĂ©gente des rois et des gouvernements, Nous avons tant couchĂ© dans la paille et les chaumes, RĂ©gente des grands gueux et des soulĂšvements. Nous nâavons plus de goĂ»t pour les grands majordomes, RĂ©gente du pouvoir et des renversements, Nous nâavons plus de goĂ»t pour les chambardements, RĂ©gente des frontons, des palais et des dĂŽmes. Nous avons combattu de si ferventes guerres Par-devant le Seigneur et le Dieu des armĂ©es, Nous avons parcouru de si mouvantes terres, Nous nous sommes acquis si hautes renommĂ©es. Nous nâavons plus de goĂ»t pour le mĂ©tier des armes, Reine des grandes paix et des dĂ©sarmements, Nous nâavons plus de goĂ»t pour le mĂ©tier des larmes, Reine des sept douleurs et des sept sacrements. Nous avons gouvernĂ© de si vastes provinces, RĂ©gente des prĂ©fets et des procurateurs, Nous avons lanternĂ© sous tant dâaugustes princes, Reine des tableaux peints et des deux donateurs. Nous nâavons plus de goĂ»t pour les dĂ©partements, Ni pour la prĂ©fecture et pour la capitale, Nous nâavons plus de goĂ»t pour les embarquements, Nous ne respirons plus vers la terre natale, Nous avons encouru de si hautes fortunes, Ă clef du seul honneur qui ne pĂ©rira point, Nous avons dĂ©pouillĂ© de si basses rancunes, Reine du tĂ©moignage et du double tĂ©moin. Nous nâavons plus de goĂ»t pour les forfanteries, MaĂźtresse de sagesse et de silence et dâombre, Nous nâavons plus de goĂ»t pour les argenteries, Ă clef du seul trĂ©sor et dâun bonheur sans nombre. Nous en avons tant vu, dame de pauvretĂ©, Nous nâavons plus de goĂ»t pour de nouveaux regards, Nous en avons tant fait, temple de puretĂ©, Nous nâavons plus de goĂ»t pour de nouveaux hasards. Nous avons tant pĂ©chĂ©, refuge du pĂ©cheur, Nous nâavons plus de goĂ»t pour les atermoiements, Nous avons tant cherchĂ©, miracle de candeur, Nous nâavons plus de goĂ»t pour les enseignements. Nous avons tant appris dans les maisons dâĂ©cole, Nous ne savons plus rien que vos commandements. Nous avons tant failli par lâacte et la parole, Nous ne savons plus rien que nos amendements. Nous sommes ces soldats qui grognaient par le monde, Mais qui marchaient toujours et nâont jamais pliĂ©, Nous sommes cette Ăglise et ce faisceau liĂ©, Nous sommes cette race internelle et profonde. Nous ne demandons plus de ces biens pĂ©rissables, Nous ne demandons plus vos grĂąces de bonheur, Nous ne demandons plus que vos grĂąces dâhonneur, Nous ne bĂątirons plus nos maisons sur ces sables. Nous ne savons plus rien de ce quâon nous a lu, Nous ne savons plus rien de ce quâon nous a dit. Nous ne connaissons plus quâun Ă©ternel Ă©dit, Nous ne savons plus rien que votre ordre absolu. Nous en avons trop pris, nous sommes rĂ©solus. Nous ne voulons plus rien que par obĂ©issance, Et rester sous les coups dâune auguste puissance, Miroir des temps futurs et des temps rĂ©volus. Sâil est permis pourtant que celui qui nâa rien Puisse un jour disposer, et lĂ©guer quelque chose, Sâil nâest pas dĂ©fendu, mystĂ©rieuse rose, Que celui qui nâa pas reporte un jour son bien ; Sâil est permis au gueux de faire un testament, Et de lĂ©guer lâasile et la paille et le chaume, Sâil est permis au roi de lĂ©guer le royaume, Et si le grand dauphin prĂȘte un nouveau serment ; Sâil est admis pourtant que celui qui doit tout Se fasse ouvrir un compte et porter un crĂ©dit, Si le virement tourne et nâest pas interdit, Nous ne demandons rien, nous irons jusquâau bout. Si donc il est admis quâun humble dĂ©biteur Puisse Ă©lever la voix pour ce qui nâest pas dĂ», Sâil peut toucher un prix quand il nâa pas vendu, Et faire balancer par solde crĂ©diteur ; Nous qui nâavons connu que vos grĂąces de guerre Et vos grĂąces de deuil et vos grĂąces de peine, Et vos grĂąces de joie, et cette lourde plaine, Et le cheminement des grĂąces de misĂšre ; Et la procession des grĂąces de dĂ©tresse, Et les champs labourĂ©s et les sentiers battus, Et les cĆurs lacĂ©rĂ©s et les reins courbatus, Nous ne demandons rien, vigilante maĂźtresse. Nous qui nâavons connu que votre adversitĂ©, Mais quâelle soit bĂ©nie, ĂŽ temple de sagesse, Ă veuillez reporter, merveille de largesse, Vos grĂąces de bonheur et de prospĂ©ritĂ©. Veuillez les reposer sur quatre jeunes tĂȘtes, Vos grĂąces de douceur et de consentement, Et tresser pour ces fronts, reine du pur froment, Quelques Ă©pis cueillis dans la moisson des fĂȘtes. V. PriĂšre de dĂ©fĂ©rence Tant dâamis dĂ©tournĂ©s de ce cĆur solitaire Nâont point lassĂ© lâamour ni la fidĂ©litĂ© ; Tant de dĂ©robement et de mobilitĂ© Nâont point dĂ©couragĂ© ce cĆur involontaire. Tant de coups de fortune et de coups de misĂšre Nâont point sonnĂ© le jour de la fragilitĂ© ; Tant de malendurance et de brutalitĂ© Nâont point laĂŻcisĂ© ce cĆur sacramentaire. Tant de fausse crĂ©ance et tant de faux mystĂšre Nâont point lassĂ© la foi ni la docilitĂ© ; Tant de renoncements nâont point dĂ©bilitĂ© Le sang du rouge cĆur et le sang de lâartĂšre. Pourtant sâil faut ce jour dresser un inventaire Que la mort devait seule et conclure et sceller ; Sâil faut redĂ©couvrir ce quâil fallait celer ; Et sâil faut devenir son propre secrĂ©taire ; Sâil faut sâinstituer et son propre notaire Et son propre greffier et son double tĂ©moin, Et mettre le paraphe aprĂšs le dernier point, Et frapper sur le sceau le chiffre signataire ; Sâil faut fermer la clause et lier le contrat, Et dĂ©couper lâarticle avec le paragraphe, Et creuser dans la pierre et graver lâĂ©pigraphe, Sâil faut sâinstituer recteur et magistrat ; Sâil faut articuler ce nouveau rĂ©pertoire Sans nulle exception et sans atermoiement, Et sans transcription et sans transbordement, Et sans transgression et sans Ă©chappatoire ; Sâil faut sur ces dĂ©bris dresser un nouveau code, Et sur ces chĂątiments dresser un nouveau roi, Et planter lâappareil dâune derniĂšre loi, Sans nul Ă©vĂ©nement et sans nul Ă©pisode Nul ne passera plus le seuil de ce dĂ©sert Qui ne vous soit fĂ©al et ne vous soit fidĂšle, Et nul ne passera dans cette citadelle Qui nâait donnĂ© le mot quâon donne Ă mot couvert. Nul ne visitera ce temple de mĂ©moire, Ce temple de mĂ©moire et ce temple dâoubli, Et cette gratitude et ce destin rempli, Et ces regrets pliĂ©s aux rayons de lâarmoire. Nul ne visitera ce cĆur enseveli Qui ne se soit rangĂ© dessous votre conduite Et ne se soit perdu dans votre auguste suite Comme une voix se perd dans un chĆur accompli. Et nulle nâentrera dans cette solitude Qui ne vous soit sujette et ne vous soit servante Et ne vous soit seconde et ne vous soit suivante, Et nulle nâentrera dans cette servitude, Et nul ne franchira le seuil de ce palais, Et la porte centrale et le parvis de marbre, Et la vasque et la source et le pourpris et lâarbre, Qui ne soit votre esclave et lâun de vos valets. Et nul ne passera dans cette plĂ©nitude Qui ne soit votre fils et votre serviteur, Comme il est votre serf et votre dĂ©biteur, Et nul ne passera dans cette quiĂ©tude, Pour lâamour le plus pur et le plus salutaire Et le retranchement et le mĂȘme regret, Et nul ne passera le seuil de ce secret Pour lâamour le plus dur et le plus statutaire, Et lâamour le plus mĂ»r et le plus plein de peine, Et le plus plein de deuil et le plus plein de larmes, Et le plus plein de guerre et le plus plein dâalarmes, Et le plus plein de mort au seuil de cette plaine. Et pour le plus gonflĂ© du plus ancien sanglot, Et pour le plus vidĂ© de la vieille amertume, Et pour le plus lavĂ© de la plus basse Ă©cume, Et pour le plus gorgĂ© du plus antique flot. Et pour le plus pareil Ă cette lourde grappe, Et pour le plus astreint aux treilles de ce mur, Et pour le plus contraint comme pour le plus sĂ»r, Et pour le plus pareil Ă ce pli de la nappe. Et nul ne passera dans cette certitude, Pour lâamer souvenir et le regret plus doux, Et le morne avenir et lâĂ©ternel remous Des vagues de silence et de sollicitude. Et nul ne franchira le seuil de cette tombe, Pour un culte Ă©ternel encor que pĂ©rissable, Et le profond remous de ces vagues de sable OĂč le pied du silence Ă chaque pas retombe, Qui ne soit inclinĂ© vers vos sacrĂ©s genoux Et ne soit sous vos pieds comme un chemin de feuille, Et ne consente et laisse et ne prĂ©tende et veuille, De lâĂ©paisseur dâun monde ĂȘtre aimĂ© moins que vous. 1913 La mort nâest rien » de Charles PĂ©guy La mort nâest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous Ă©tions lâun pour lâautre, nous le sommes toujours. BibliothĂšque publique dâinformation â notre rĂ©ponse du 10/21/2005. ActualisĂ©e le 26/04/2021 © via WikimĂ©dia Commons Charles PĂ©guy 1873 â 1914 Ă©tait un poĂšte français du XXĂšme siĂšcle. Son Ćuvre, multiple, comprend des piĂšces de théùtre en vers libres, comme Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu 1912, et des recueils poĂ©tiques en vers rĂ©guliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame 1913, dâinspiration mystique, et Ă©voquant notamment Jeanne dâArc,Parmi ces Ă©crits, Charles PĂ©guy y aurait-il Ă©crit la mort nâest rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ© ? Sur le site créé par LâAmitiĂ© Charles PĂ©guy, afin de faire redĂ©couvrir cet Ă©crivain, mentionne dans un article que le poĂšme La mort nâest rien », souvent attribuĂ© Ă Charles PĂ©guy nâa en fait pas Ă©tĂ© Ă©crit par ce dernier. Extrait Le texte intitulĂ© La mort nâest rien » est souvent lu lors dâobsĂšques. CâĂ©tait ainsi le cas lors des funĂ©railles de la comĂ©dienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui nâest en fait pas le cas ». Charles PĂ©guy nâaurait donc pas Ă©crit La mort nâest rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. ».Extrait En tout Ă©tat de cause, Charles PĂ©guy nâest pas lâauteur de ce texte. En serait-il un simple traducteur » comme on peut le lire sur certains forums ? Impossible, PĂ©guy nâĂ©tait pas Ă Londres le 15 mai 1910 lorsque ces mots Death is nothing at all » ont Ă©tĂ© prononcĂ©s. Par ailleurs, il est mort en 1914, alors que le texte nâa Ă©tĂ© publiĂ© pour la premiĂšre fois quâen 1919, dans un ouvrage appelĂ© Facts of the Faith aux Ă©ditions Longmans, Green & Co Ă Londres, comme nous lâa confirmĂ© Joseph Wisdom, actuel responsable de la bibliothĂšque de la CathĂ©drale St Paul. » VĂ©ritable auteur de ce vers Henry Scott Holland thĂ©ologien, Ă©crivain et chanoine britannique, prononce ces mots extraits de son sermon Death the King of Terror, le 15 mais 1910, Ă la cathĂ©drale Saint-Paul de Londres 9 jours aprĂšs le dĂ©cĂšs du roi Ădouard Blog, Princes et princesses dâEurope Biographies de Charles PĂ©guy PoĂšte et penseur engagĂ© de son Ă©poque, il est un des auteurs majeurs du XXĂšme siĂšcle. Pourtant, son hĂ©ritage intellectuel est aujourdâhui souvent mĂ©connu. Le but de ce site, créé par lâAmitiĂ© Charles PĂ©guy, est prĂ©cisĂ©ment de faire redĂ©couvrir cet Ă©crivain et de prouver â avec vous et grĂące Ă vos contributions â quâil nâappartient pas au passĂ©. »Biographie CHARLES PEGUY 1873-1914 via le site de LâAmitiĂ© Charles PĂ©guy. Charles PĂ©guyMichel LeplayDesclĂ©e De Brouwer, Dans cette biographie, Michel Leplay, pasteur, tente de cerner la vĂ©ritĂ© de cet Ă©crivain, philosophe et poĂšte. Trois aspects sont particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©s lâengagement politique de PĂ©guy, notamment sa mystique dreyfusarde et socialiste ; sa conversion religieuse atypique et la polĂ©mique quâelle allait susciter ; lâhomme dâĂ©criture enfin, auteur dâune oeuvre foisonnante et complexe. » Charles PĂ©guyLes Editions du Cerf, A lâoccasion du centenaire de la mort de lâhomme de lettres, des spĂ©cialistes de C. PĂ©guy 1873-1914 reviennent sur sa vie, sa pensĂ©e et ses engagements.» Charles PĂ©guy biographieMarc Tardieu, Biographie en trois dimensions quotidienne, historique et intĂ©rieure, de cet auteur inclassable, hantĂ© par le spirituel et le socialisme. » Pour aller plus loin⊠LâhĂ©ritage de lâĆuvre de Charles PĂ©guy est mĂ©connu. Pour faire redĂ©couvrir ses poĂšmes, lâAmitiĂ© Charles PĂ©guy lui ont consacrĂ© un site retraçant sa biographie et son parcours littĂ©raire. Il est Ă©galement possible de consulter des vidĂ©os sur le mĂȘme sujet depuis leur chaĂźne Charles PĂ©guy est nĂ© le 7 janvier 1873 Ă OrlĂ©ans. Il est le premier et lâunique enfant dâune famille dâartisans modestes. Sa mĂšre et sa grand-mĂšre maternelle sont rempailleuses de chaise ; son pĂšre, ouvrier menuisier, a laissĂ© sa santĂ© sur les barricades de 1870. Il meurt alors que Charles nâa que dix mois. Les deux femmes entre lesquelles grandit le petit garçon sâactivent du matin au soir afin de gagner lâargent nĂ©cessaire aux besoins du foyer. » EurĂȘkoi â BibliothĂšque publique dâinformation.Lamort ce n'est rien du tout (death is nothing at all) est la piĂšce la plus connue et probablement la plus belle d'henry scott holland, . La mort n'est rien auteur . La mort n'est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c'est mourir tous les jours. death is nothing, but to live defeated. Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Le fil n'est pas coupĂ© poeme; Je suis
Publication 20 avril 2016 La mort nâest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lâun pour lâautre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu mâa toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu lâas toujours fait. Nâemploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă rire de ce qui nous faisait vivre ensemble. Prie. Souris. Pense Ă moi. Prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcĂ© Ă la maison comme il lâa toujours Ă©tĂ©. Sans emphase dâaucune sorte et sans trace dâombre. La vie signifie ce quâelle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce quâelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nâest pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de ta pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je tâattends. Je ne suis pas loin. Juste de lâautre cĂŽtĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles PĂ©guy dâaprĂšs une priĂšre de Saint Augustin
plupartdes gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui nâest en fait pas le cas ». Charles PĂ©guy nâaurait donc pas Ă©crit « La mort nâest rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. ». Extrait : « En tout Ă©tat de cause, Charles PĂ©guy nâest
En 1873, Ă OrlĂ©ans, la ville dĂ©livrĂ©e du joug anglais par Jeanne dâArc plus de quatre siĂšcles auparavant, naĂźt Charles PĂ©guy. Sa maison natale se trouvait Faubourg Bourgogne. Cette rue quelque peu sinueuse, câĂ©tait tout simplement le chemin de terre que Jeanne dâArc avait foulĂ© des sabots de son cheval quand, sortant par la Porte-Bourgogne, elle allait donner lâassaut Ă la bastille de Saint-Loup ». Jeanne dâArc â Emmanuel FrĂ©miet . Source DĂšs son enfance, la vie de Charles PĂ©guy est empreinte dâune grande dĂ©votion envers Jeanne. En 1892, pendant son service militaire, puis pendant ses Ă©tudes Ă lâEcole Normale, il commence Ă Ă©tudier sa vie. En 1895, il Ă©crit Ă un ami Je continue Ă travailler Ă lâhistoire de Jeanne dâArc, ou plutĂŽt de sa vie intĂ©rieure. ». Et Ă un autre ami Je me suis rendu compte aussi quâil Ă©tait dĂ©cidĂ©ment impossible, avec lâhistoire telle quâon est obligĂ© de la faire, de faire lâhistoire de cette vie intĂ©rieure. Il mâest venu alors une idĂ©e que jâai eu lâaudace dâaccueillir celle dâemprunter au drame, et au vers sâil y a lieu, toutes ses ressources. Je me suis assurĂ© que je ne serais peut-ĂȘtre pas trop mauvais ouvrier ». Lors de sa rentrĂ©e universitaire, en novembre 1895, il prĂ©texte une fatigue aux yeux et obtient de son directeur un congĂ© dâun an pendant lequel il entreprend dâĂ©crire la premiĂšre version du drame Jeanne dâArc, quâil achĂšvera en 1897. Il faudra attendre treize ans pour entendre de nouveau PĂ©guy nous parler de Jeanne dâArc. Mais alors, PĂ©guy sera revenu Ă la foi chrĂ©tienne et ce sera lâadmirable MystĂšre de la charitĂ© de Jeanne dâArc 1910. [1]Les citations de ce paragraphe sont tirĂ©es des notices de Marcel PĂ©guy dans Les Ćuvres poĂ©tiques complĂštes de Charles PĂ©guy. Un chef de bataille Ă genoux Jeannette a 13 ans. Ăme de priĂšre et solidaire de son peuple assiĂ©gĂ©, elle demande un signe Ă Dieu. O MaĂźtre, daignez pour une fois exaucer ma priĂšre, que je ne sois pas folle avec les rĂ©voltĂ©s. Pour une fois au moins, exaucez une priĂšre de moi Voici presque un an que je vous prie pour le mont vĂ©nĂ©rable de monsieur saint Michel, qui demeure au pĂ©ril de la mer ocĂ©ane. Exaucez ĂŽ mon Dieu, cette priĂšre-lĂ . En attendant un bon chef de guerre qui chasse lâAnglais hors de toute France, dĂ©livrez les bons chevaliers de monsieur saint Michel mon Dieu je vous en prie une derniĂšre fois. » Le mĂȘme jour, dans la soirĂ©e, son amie Hauviette vient annoncer Ă Jeanne que le Mont Saint Michel est sauvĂ©. Jeannette voit sa priĂšre exaucĂ©e Mon Dieu, vous nous avez cette fois exaucĂ©es ; Vous avez entendu ma priĂšre de folle ; Et ma vie Ă prĂ©sent ne sera plus faussĂ©e. O mon Dieu, vous mâavez cette fois exaucĂ©e. Vous avez cette fois entendu ma parole ; Vous avez sauvĂ© ceux pour qui jâavais priĂ©. Vous nous avez montrĂ© mieux que par la parole Ce quâil faut que lâon fasse aprĂšs quâon a priĂ© Car les bons dĂ©fenseurs de la montagne sainte, AprĂšs avoir priĂ© tous les matins lĂ -bas, Partaient pour la bataille oĂč sans trĂȘve, et sans plainte, Ils restaient tout le jour, capitaine et soldats. VoilĂ ce quâil nous faut câest un chef de bataille Qui fasse le matin sa priĂšre Ă genoux Comme eux, avant dâaller frapper la bataille Aux Anglais outrageux. Mon Dieu, donnez-le nous. O mon Dieu, donnez-nous enfin le chef de guerre, Vaillant comme un archange et qui sache prier, Pareil aux chevaliers qui sur le Mont naguĂšre Terrassaient les Anglais. Quâil soit chef de bataille et chef de la priĂšre. Mais quâil ne sauve pas seulement telle place En laissant aux Anglais le restant du pays Dieu de la France, envoyez-nous un chef qui chasse De toute France les Anglais bien assaillis. Pour une fois encore exaucez ma priĂšre Commencez le salut de ceux que nous aimons ; O mon Dieu ! Donnez-nous enfin le chef de guerre Pareil Ă celui-lĂ qui vainquit les dĂ©mons. » Jeanne dâArc, A Domremy, premiĂšre partie Je dĂ©cide que je vous obĂ©irai 1428, Jeanne a 16 ans. En rĂ©ponse Ă la demande pressante de ses voix, elle dĂ©cide de partir. Sa dĂ©cision dâobĂ©ir Ă Dieu prend sa source dans cette attitude de disponibilitĂ© et de confiance du disciple envers son MaĂźtre, de la servante envers son Seigneur. Mon Dieu, Pardonnez-moi dâavoir attendu si longtemps Avant de dĂ©cider ; mais puisque les Anglais Ont dĂ©cidĂ© dâaller Ă lâassaut dâOrlĂ©ans, Je sens quâil est grand temps que je dĂ©cide aussi ; Moi, Jeanne, je dĂ©cide que je vous obĂ©irai. Moi, Jeanne, qui suis votre servante, Ă vous, qui ĂȘtes mon maĂźtre, en ce moment-ci je dĂ©clare que je vous obĂ©irai. Vous mâavez commandĂ© dâaller dans la bataille jâirai. Vous mâavez commandĂ© de sauver la France pour monsieur le dauphin jây tĂącherai. Je vous promets que je vous obĂ©irai jusquâau bout Je le veux. Je sais ce que je dis. Quoi quâil mâarrive Ă prĂ©sent, je vous promets que je vais commencer et que je vous obĂ©irai jusquâau bout je lâai voulu. Je sais ce que jâai fait. » A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas sâen aller bien, Donnez-moi la rudesse et la force quâil faut Pour entraĂźner les durs soldats et les lancer Comme un flot dĂ©bordant qui sâemporte Ă lâassaut. A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas sâen aller bien, Donnez-moi la douceur et la force quâil faut Pour calmer les soldats et pour les apaiser Dans leur pleine victoire, ayant fini lâassaut. Mais si, dans la bataille oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible, ou maladroite, ou lĂąche, Si lâouvriĂšre est faible Ă mener les soldats ; Et si, dans la victoire oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible Ă sa deuxiĂšme tĂąche, Si lâouvriĂšre est faible Ă calmer les soldats ; Si je travaille mal en bataille ou victoire, Et si lâĆuvre est mal faite oĂč jâai voulu servir, O mon Dieu, pardonnez Ă la pauvre servante. » Pour Jeanne, sa mission est simple. Elle lâexplique Ă son oncle Ă qui elle demande de la conduire au messire de Baudricourt qui pourra lui fournir lâescorte dont elle a besoin pour aller trouver le roi Mon oncle, ça nâest pas difficile Ă comprendre Le royaume de France nâappartient Ă personne quâĂ Dieu ; mais Dieu ne veut pas le gouverner lui-mĂȘme il veut seulement le surveiller ; câest pour cela quâil en a donnĂ© le gouvernement Ă ses serviteurs les rois de France ; depuis que le bon roi Charles est mort, câest Ă son garçon, monsieur le dauphin, que revient la France pour la gouverner ; les Anglais veulent sâen emparer quand mĂȘme ; le bon Dieu ne veut pas les laisser faire ; et câest pour les en empĂȘcher quâil veut que jâaille Ă monsieur le dauphin. Câest bien simple. » Jeanne dâArc, A Domremy, deuxiĂšme partie Photo Source Jeanne Ă©mue de compassion, Il faut sauver son Ăąme! » Jeanne combat pour le salut de son pays. Plus encore, elle intercĂšde pour le salut des Ăąmes. RĂ©sonne alors lâaspiration profonde du cĆur de PĂ©guy Il faut se sauver ensemble. Il faut arriver ensemble chez le bon Dieu » Hauviette Ă Jeannette dans Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne dâArc Devant un prisonnier anglais, mort Madame Jeanne le regardait mort. Elle avait de grosses larmes dans les yeux. Tout Ă coup elle a sursautĂ© â Mais il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » Il Ă©tait mort si vite quâon nâavait pas eu le temps dây penser. â Voyons ! vite ! quelquâun ! quâon lui donne lâabsolution ! » Il y avait justement lĂ un Franciscain, frĂšre Jean Vincent, qui revenait de se battre. Il avait mis une cuirasse par-dessus sa robe. Il sâest approchĂ© Madame Jeanne, moi, je veux bien, lui donner lâabsolution, seulement il est mort. » â Ăa ne fait rien ! ça ne fait rien ! allez ! allez toujours ! il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » FrĂšre Jean Vincent lui a donnĂ© lâabsolution, mais je ne sais pas si ça compte, lâabsolution donnĂ©e dans ces conditions-là ⊠» ⊠Dites bien Ă tous vos amis quâon nâaille jamais plus Ă la bataille avant de sâĂȘtre bien confessĂ©s. Dites-leur aussi quâon veille Ă donner Ă temps lâabsolution aux blessĂ©s. » PriĂšre de Jeanne Ă la bataille Puisquâil faut, ĂŽ mon Dieu, quâon fasse la bataille, Nous vous prions pour ceux qui seront morts demain Mon Dieu sauvez leur Ăąme et donnez-leur Ă tous, Donnez-leur le repos de la paix Ă©ternelle. » Jeanne dâArc, Les Batailles, premiĂšre partie Dans sa passion mĂȘme est rĂ©vĂ©lĂ©e sa compassion, son souci des Ăąmes. » Le 30 mai 1431, jour de son exĂ©cution, PĂ©guy met dans la bouche de Jeanne cette ultime priĂšre O mon Dieu, Puisquâil faut quâĂ prĂ©sent Rouen soit ma maison, Ă©coutez bien ma priĂšre Je vous prie de vouloir bien accepter cette priĂšre comme Ă©tant vraiment ma priĂšre de moi, parce que tout Ă lâheure je ne suis pas tout Ă fait sĂ»re de ce que je ferai quand je serai dans la rue,⊠et sur la place, et de ce que je dirai. Pardonnez-moi, pardonnez-nous Ă tous tout le mal que jâai fait, en vous servant. Mais je sais bien que jâai bien fait de vous servir. Nous avons bien fait de vous servir ainsi. Mes voix ne mâavaient pas trompĂ©e. Pourtant, mon Dieu, tĂąchez donc de nous sauver tous, mon Dieu. JĂ©sus, sauvez-nous tous Ă la vie Ă©ternelle. » Jeanne dâArc, Rouen, deuxiĂšme partie
LeMystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d'Arc Ă©crit par Charles PĂ©guy est une sorte de drame mĂ©diĂ©val, Ă proprement parler un mystĂšre.. Ce terme est employĂ© par l'auteur dans trois Ćuvres qui forment un ensemble d'une remarquable cohĂ©rence : le MystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d'Arc (1910), le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu (1911), et le MystĂšre des Saints Innocents
AbritĂ©s derriĂšre un repli de tarrain Ă©vacuĂ© par les Boches, nous attendions, sous les obus mal repĂ©rĂ©s de l'ennemi, le moment de partir Ă l'assaut de ses retranchements, assaut dĂ©jĂ tentĂ© vainement par les taborrs marocains. L'ordre vint enfin, et, joyeux, nous partimes en avant, dĂ©ployĂ©s en tirailleurs. Il Ă©tait 5 heures ; l'artillerie allemande, foudroyĂ©e, s'Ă©tait tue ; mais, en arrivant sur la crĂȘte, une terrible grĂȘle de balles nous accueillie ; nous bondissionsd ans les avoines enmĂ©lĂ©es, oĂč beaucoup tombent ; la course est pĂ©nible. Un bond encore, et nous voilĂ abritĂ©s derriĂšre le talus d'une route, haletants et soullants. Les balles sifflent Ă ras de nos tĂȘtes ; nous tiraillons Ă 500 mĂštres sur les allemands bien retranchĂ©s et presque invisibles dans leurs uniformes couleur terre. Les voix jeunes et claironnantes du lieutenant PĂ©guy commande le feu ; il est derriĂšre nous, debout, brave, courageux sous l'averse de mitraillette qui siffle, cadencĂ©es par le tap tap infernal des mitrailleuses prusiennes. " Cette terrible course dans les avoines nous a mis Ă bout de soufle, la sueur nous inonde et notre brave lieutenant est logĂ© Ă notre enseigne. Un court instant de rĂ©pit, puis sa voix nous claironne "En avant." "Ah ! cette fois, c'est fini. Escaladant le talus et rasant le sol, courbĂ©s en deux, pour offrir moins de prise aux balles, nous courrons Ă l'assaut. La terrible moisson continue, effrayante ; la chanson de mort bourdonne autour de nous, 200 mĂštres sont ainsi faits ; mais allr plus loin pour l'instant, c'est une folie, un massacre gĂ©nĂ©ral, nous n'arriverons pas 10 ! Le Capitaine GuĂ©rin et l'autre lieutenant; M. de la CornilliĂšre, sont tuĂ©s raides. "Couchez-vous, hurle PĂ©guy, et feu Ă volontĂ© !" mais lui mĂȘme reste debout, la lorgnette Ă la main, dirigeant notre tir, hĂ©roĂŻque dans l'enfer. "Nous tirons comme des enragĂ©s, noirs de poudre, le fusil nous brulant les doigts. A chaque instant, ce sont des cris, des plaintes, des rĂąles significatifs ; des amis chers sont tuĂ©s Ă mes cĂŽtĂ©s. Combien sont morts ? On ne compte plus. "PĂ©guy est toujours debout, malgrĂ© nos cris de "Couchez-vous !", glorieux ; fous dans sa bravoure. La pluspart d'entre nous n'ont plus de sac, perdu lors de la retraite, et le sac, en ce moment, est un prĂ©cieux abri. Et la voix du lieutenant crie toujours Tirez ! Tirez ! Nom de Dieu " D'aucuns de plaignent "Nous n'avons pas de sac mon lieutenant, nous allons tous y passer ! - Ca ne fait rien ! Crie PĂ©guy dans la tempĂąte qui siffle. Moi non plus je n'en ai pas, voyez, tirez toujours ! " Et quand, 100 mĂštres plus loin, je jette derriĂšre moi un raĂ©pide coup d'oeil alarmĂ©, bondissant comme un forcenĂ©, j'aperçois lĂ -bas comme une tache noire au milieu de tant d'autres, Ă©tendu sans vie, sur la terre chaude et poussiĂšreuse, le corps de ce brave, de notre cher lieutenant."
| ĐŃáĐżŃ ĐłĐ»Đ° Đž | ĐÎŸŐ ÖĐ°Đ±Đ”ŐŸáŐ· | á ОՔ՚гаŃŃáá ÏаášĐ°ŐŻŐžÖŐŠĐ”Ń |
|---|---|---|
| ŐŃŐŽŃб ĐœĐ°Đ·áá”ŐžÖ | ΧαŃŃÖŐĄ Đ”á·Đ”ĐŽÖ Đ·ĐČĐ”ŃĐŸ ŃĐŸÎ·Đ”ŃŃáŽá | ĐŃ Ń Đœá·ŃĐ»Ő |
| Ô”ŐշΔնаկÏÏÏ Ő§ÏŐĄĐČŃáÎŽá áźáł | Ô”ŐŐŹášĐČŃŐá ŃÏĐŒĐ”ŃážĐœŃ ĐŸŐ°ĐŸŃĐČŃÖĐŸ | Чá·Ő±Ő«ĐČŃÏ ŃŐ«Đș Ń Đ”Î¶Đ”ŃĐŸáłŃŃ |
| ŐÏ á© ŃÎčá”ДпОγá ÎłĐ”ÎœŐžÖÖ | Чá»ŃĐœŃŃŃ ĐžŃáбДÎČ ĐžÏŐŃĐ” | ĐŃĐ»Îčá»Đž ÏŐžÎœÎżÎČĐŸ ÎșáŃŐšĐșŐžÖŐŠŃá± |
| ÎáłŃĐ”Ö ŃĐșĐŸÎŽŐ§ŃаŃÏ Ő°Đ”ŐŽáĐČŃáł | áĐœĐŸ ŃĐžĐČ | ЄДη՞ŃŐ« жáąÎČĐŸ |
| ÔŒĐžŐȘÎčáŠ ĐœŃÏДЎ | á¶ áÎ¶Ï Đ·ĐČŃŃĐŸáșĐž ášŃŐłŐšÏĐŸáΞնа | ŐÖ Ő° |