PĂ©guyapprĂ©ciait la conception du prĂ©sent, oĂč rien n’est figĂ©, tout reste possible. Il tenta de convaincre l’Église catholique de ne pas mettre Ă  l’index Bergson.
La mort n’est rien, je suis seulement passĂ©e, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de vos pensĂ©es, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l’autre cĂŽtĂ© du chemin. * PoĂšme lu non sans Ă©motion par ma niĂšce Cosette », avant ou aprĂšs, je ne sais plus, le petit texte de PulchĂ©rie qui viendra trĂšs bientĂŽt.
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Lamort n'est rien pour nous : La mort n'est rien pour nous : Epicure naveau, etienne on amazon.com. Elle met en lumiere egalement la diffusion de l'epicurisme a rome, . Le fil n'est pas coupĂ© poeme; poeme charles peguy La mort n'est rien pour nous : La mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans . La question est de la vie Ă  la mort : La 25 FĂ©vrier 2013 RĂ©digĂ© par LEVANA MEDIUM VOYANCE et publiĂ© depuis Overblog La mort n'est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. Donne moi je nom que tu m'a toujours donnĂ©. Parle moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie. Souris. Pense Ă  moi. Pire pour moi. Que mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il a toujours Ă©tĂ©. Sans emphase d'aucune sorte et sans trace d'ombre. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de ta pensĂ©e, simplement parceque je suis hors de ta vue ? Je t'attends. Je ne suis pas loin. Juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. "Charles Peguy" Source sur centerblog. Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous

Puissionsnous mĂ©diter ce texte souvent attribuĂ© Ă  tort Ă  Charles PĂ©guy, comme un message d'outre-tombe. ''La mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l'avez

La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m’a toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire de ce qui nous faisait vivre ensemble. Prie. Souris. Pense Ă  moi. Prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours Ă©tĂ©. Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre. La vie signifie ce qu’elle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de ta pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je t’attends. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre cĂŽtĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles PĂ©guy d’aprĂšs une priĂšre de Saint Augustin Cetexte de Charles PĂ©guy, extrait de L'Argent, a Ă©tĂ© Ă©crit en 1917. Il demeure d'une Ă©tonnante actualitĂ© : "Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du monde, les puissances spirituelles ont Ă©tĂ© toutes ensemble refoulĂ©es non point par les puissances matĂ©rielles mais par une seule puissance matĂ©rielle qui est la puissance de l'argent" Pour la premiĂšre fois dans l'histoire du Avers Effigie, de trois quart Ă  gauche, du poĂšte, en uniforme d’officier du 276e RĂ©giment d’ Des Ă©pis de blĂ© disposĂ©s en ogive de cathĂ©drale ou bien comme des mains jointes pour la lĂ©gende HEUREUX LES EPIS MURS ET LES BLES l’exergue 5 SEPTEMBRE 1914, jour de la mort de PĂ©guy. Historique Charles Peguy. Il y Ă  quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensĂ©e. C’est d’avoir une pensĂ©e toute faite ». Charles Peguy 1873-1914. PoĂšte et penseur engagĂ© de son Ă©poque, il est un des auteurs majeurs du XXĂšme siĂšcle. Pourtant, son hĂ©ritage intellectuel est aujourd’hui souvent mĂ©connu. Charles PĂ©guy est nĂ© le 7 janvier 1873 Ă  OrlĂ©ans. Il est le premier et l’unique enfant d’une famille d’artisans modestes. L’ardeur Ă  l’ouvrage et l’amour du travail bien fait sont tout le patrimoine de Charles PĂ©guy. Certes il est d’humble origine, mais ce n’est pas un dĂ©shĂ©ritĂ© ». Lorsqu’il se penche sur sa lignĂ©e, c’est pour tirer gloire d’une ascendance qui ne comprend ni grand nom, ni fortune, et qui pourtant recueille toute la richesse d’un peuple. L’anonyme est son patronyme » par cette formule de la Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartĂ©sienne, il rend hommage Ă  la foule de ceux qui ont existĂ© avant lui, analphabĂštes comme sa grand-mĂšre, intelligents et braves comme elle, capables de durer et de crĂ©er en dĂ©pit des Ă©preuves. Dans L’Argent, ouvrage paru en 1913, un an avant la mort de PĂ©guy, l’homme de quarante ans » nous dĂ©peint le monde de son enfance. C’est un monde idĂ©alisĂ©, parĂ© de toutes les vertus que le prĂ©sent n’a plus De mon temps, tout le monde chantait. » Le culte du travail, la sobriĂ©tĂ© des mƓurs sont la marque de ce monde rĂ©volu. Pourtant, PĂ©guy n’a pas toujours eu ce regard sur son passĂ©. Un autre texte, Ă©crit bien plus tĂŽt et restĂ© inachevĂ©, ajoute une touche d’ironie Ă  la nostalgie des souvenirs. Son titre, Ă  lui seul, est rĂ©vĂ©lateur Pierre, commencement d’une vie bourgeoise. Le jeune homme qui se penche alors sur son enfance ne la considĂšre pas avec la mĂȘme indulgence que l’auteur de L’Argent
 En dĂ©pit de son parcours personnel, s’élever dans la sociĂ©tĂ©, ne sera jamais pour lui un objectif. Bien au contraire, ce qu’il souhaite, c’est que soit rendu Ă  chacun la dignitĂ© de son Ă©tat Tous ensemble et chacun sĂ©parĂ©ment premiers. » Telle est sa conception de la dĂ©mocratie. Aussi ne voit-il qu’une perversion de l’esprit dĂ©mocratique » dans la fiertĂ© que sa mĂšre tire de sa rĂ©ussite, et qu’il raille en ces termes Que le fils d’un ouvrier mĂ©canicien fĂ»t reçu Ă  Saint-Cyr 
 c’était tout Ă  fait bien. Qu’un fils d’instituteur fĂ»t reçu Ă  Polytechnique, c’était mieux encore. Et que le fils d’une rempailleuse de chaises fĂ»t reçu Ă  l’Ecole normale supĂ©rieure, c’était la gloire mĂȘme. » Premiers engagements le socialisme et l’affaire Dreyfus. Jean JaurĂšs, normalien, professeur de philosophie, est un intellectuel qui a dĂ©cidĂ© d’entrer dans l’action politique pour promouvoir son idĂ©al de justice sociale. D’abord dĂ©putĂ© de centre gauche, il adhĂšre au socialisme Ă  l’époque oĂč ce courant de pensĂ©e, nourri des utopies de la premiĂšre moitiĂ© du dix-neuviĂšme siĂšcle, n’a pas encore subi l’attraction du marxisme. A l’Ecole normale supĂ©rieure, PĂ©guy subit l’influence de ce grand aĂźnĂ©, relayĂ©e par celle de Lucien Herr, le bibliothĂ©caire de l’Ecole. Avec quelques camarades, il se livre Ă  de grands dĂ©bats d’idĂ©es dans sa chambre, baptisĂ©e la thurne Utopie ». DĂšs 1895, PĂ©guy devient membre du Parti socialiste. Avant de s’engager politiquement, l’étudiant milite Ă  la Mie de Pain, une association caritative qui distribue de la nourriture aux indigents de la capitale. Pour PĂ©guy, supprimer la misĂšre est le premier devoir, parce que la misĂšre prive l’homme de son humanitĂ©. Il ne la confond pas avec la pauvretĂ©, qu’il a connue dans son enfance, et dont il ferait presque un idĂ©al de vie. La pauvretĂ© engendre la solidaritĂ©. La misĂšre est synonyme d’exclusion. Le misĂ©reux est mis au ban de la sociĂ©tĂ©, mais, plus radicalement, n’ayant pas les moyens de penser Ă  autre chose qu’à sa survie, il est rejetĂ© hors de l’humanitĂ©. Or toute la pensĂ©e de PĂ©guy et tous ses engagements reposent sur le refus de l’exclusion. Penseur dans la citĂ©, PĂ©guy est d’abord un penseur de la citĂ©, qui ne peut admettre qu’aucune crĂ©ature, humaine ou animale, demeure en marge, soit Ă©trangĂšre ». En mĂȘme temps, il est hostile Ă  toute forme d’asservissement du singulier au collectif. La sociĂ©tĂ© socialiste de PĂ©guy ne cherche aucunement Ă  transformer les hommes en leur inculquant des principes ou une idĂ©ologie. Au contraire, elle s’efforce, par son organisation Ă©conomique, de leur donner la possibilitĂ© d’exister tels qu’ils sont, dans leur diversitĂ©. Cette vision que PĂ©guy dĂ©ploie dĂšs 1896 dans un texte de jeunesse intitulĂ© Marcel, Premiers Dialogues de la citĂ© harmonieuse, exprime l’essence de son socialisme. Elle permet de comprendre tout ce qui devait l’opposer au socialisme historique qui se met en place avec la crĂ©ation de la unifiĂ©e sur les bases du marxisme, et se dĂ©veloppe tout au long du XXe siĂšcle pour culminer dans le communisme totalitaire. L’unitĂ© fait horreur Ă  PĂ©guy, car elle suppose l’uniformitĂ©. Pour lui, il n’y a pas de rĂ©volution sociale lĂ©gitime sans respect de la personne et de sa singularitĂ©. A OrlĂ©ans, il fonde un groupe d’étudiants socialistes, au grand dam de sa mĂšre, qui redoute les ennuis que pourraient lui valoir ses activitĂ©s politiques. Il a demandĂ© une annĂ©e de congĂ© afin de pouvoir se consacrer Ă  sa premiĂšre grande Ɠuvre une vie de Jeanne d’Arc, qu’il rĂ©dige de fin 1895 Ă  fin 1896. L’hĂ©roĂŻne, qui n’a pas encore Ă©tĂ© canonisĂ©e ni accaparĂ©e par la droite nationaliste, est alors cĂ©lĂ©brĂ©e par les rĂ©publicains comme une figure patriotique, sortie du peuple et sauvant le peuple. Ce qui fascine en elle le jeune PĂ©guy, c’est son engagement solitaire au cƓur de la mĂȘlĂ©e. Cet enthousiasme des premiers temps conduit PĂ©guy Ă  des initiatives audacieuses. EncouragĂ© par Lucien Herr, il s’associe Ă  d’autres camarades, parmi lesquels LĂ©on Blum, le futur dirigeant de la pour fonder une maison d’édition socialiste, la SociĂ©tĂ© Nouvelle de Librairie et d’Edition. Bien qu’il se soit inscrit Ă  l’AgrĂ©gation de philosophie, PĂ©guy est prĂȘt Ă  renoncer Ă  l’enseignement et Ă  la carriĂšre universitaire pour une existence plus risquĂ©e, toute entiĂšre vouĂ©e Ă  la transmission de ses convictions. Le mĂ©tier de libraire ainsi entendu lui convient Ă  merveille, et il adresse finalement sa dĂ©mission au directeur de l’Ecole normale supĂ©rieure afin d’avoir les mains libres pour se lancer dans la carriĂšre de son choix. L’annĂ©e 1898 a vu les passions se dĂ©chaĂźner autour de l’affaire Dreyfus dans le sillage de JaurĂšs et de Zola, PĂ©guy s’engage, signant des pĂ©titions, manifestant Ă  la tĂȘte de groupes d’étudiants en faveur du capitaine injustement accusĂ©. Alors, il combat en chef militaire » de l’Ecole normale supĂ©rieure. Avec JaurĂšs, il est convaincu que le devoir des socialistes est de s’élever contre la raison d’Etat quand elle fait cause commune avec l’injustice, mĂȘme si la victime de cette injustice est un bourgeois ». PĂ©guy dissident. En dĂ©cembre 1899 se tient un congrĂšs lors duquel est adoptĂ©, au nom de l’unitĂ© du Parti, le principe de la censure dans les journaux et publications socialistes. DĂ©sormais, il y aura une vĂ©ritĂ© socialiste, Ă  laquelle tous devront se conformer. Parce qu’il n’accepte pas ce tournant, PĂ©guy se trouve en opposition avec les membres de la SociĂ©tĂ© nouvelle de librairie et d’édition, qui, eux, suivent le Parti. La rupture est consommĂ©e. DĂšs lors, PĂ©guy est seul. Seul contre ses amis d’hier, seul contre le mouvement de l’histoire. Mais il n’a renoncĂ© Ă  rien. Son socialisme, celui de ses premiers Ă©lans, il le fera vivre Ă  travers une revue qui se confond avec la vie et l’Ɠuvre de l’écrivain qu’il devient Les Cahiers de la Quinzaine. Quelques citations de Charles Peguy – Quarante ans est un Ăąge terrible. Car c’est l’ñge oĂč nous devenons ce que nous sommes. – Il y a des larmes d’amour qui dureront plus longtemps que les Ă©toiles du ciel. – Aimer c’est donner raison Ă  l’ĂȘtre aimĂ© qui a tort. – On reconnaĂźt les honnĂȘtes gens Ă  ce qu’ils font leurs mauvais coups avec plus de maladresse que les autres. – Le vieillissement est essentiellement une opĂ©ration de mĂ©moire. Or c’est la mĂ©moire qui fait toute la profondeur de l’homme. – Une Ăąme morte est une Ăąme complĂštement habituĂ©e. – Je me permets quelquefois de rĂ©flĂ©chir entre mes repas, ce qui me fait perdre Ă©normĂ©ment de temps.

Centans aprÚs sa mort,Charles Péguy est toujours d'actualité. Sa pensée continue à oeuvrer et à s'exercer aujourd'hui sur les esprits les plus divers. Cette penséedéborde de toutes parts et bouleverse nos catégories académiques, puisqu'ellefut ensemble et tour à tour celle d'un révolutionnaire, d'un socialiste, d'un historien,d'un journaliste, d'

Étoile du seul Nord dans votre bĂątiment. Ce qui partout ailleurs est de dispersion N’est ici que l’effet d’un beau rassemblement. Ce qui partout ailleurs est un dĂ©membrement N’est ici que cortĂšge et que procession. Ce qui partout ailleurs demande un examen N’est ici que l’effet d’une pauvre jeunesse. Ce qui partout ailleurs demande un lendemain N’est ici que l’effet de soudaine faiblesse. Ce qui partout ailleurs demande un parchemin N’est ici que l’effet d’une pauvre tendresse. Ce qui partout ailleurs demande un tour de main N’est ici que l’effet d’une humble maladresse. Ce qui partout ailleurs est un dĂ©traquement N’est ici que justesse et que dĂ©clinaison. Ce qui partout ailleurs est un baraquement N’est ici qu’une Ă©paisse et durable maison. Ce qui partout ailleurs est la guerre et la paix N’est ici que dĂ©faite et que reddition. Ce qui partout ailleurs est de sĂ©dition N’est ici qu’un beau peuple et dĂšs Ă©pis Ă©pais. Ce qui partout ailleurs est une immense armĂ©e Avec ses trains de vivre et ses encombrements, Et ses trains de bagage et ses retardements, N’est ici que dĂ©cence et bonne renommĂ©e. Ce qui partout ailleurs est un effondrement N’est ici qu’une lente et courbe inclinaison. Ce qui partout ailleurs est de comparaison Est ici sans pareil et sans redoublement. Ce qui partout ailleurs est un accablement N’est ici que l’effet de pauvre obĂ©issance. Ce qui partout ailleurs est un grand parlement N’est ici que l’effet de la seule audience. Ce qui partout ailleurs est un encadrement N’est ici qu’un candide et calme reposoir. Ce qui partout ailleurs est un ajournement N’est ici que l’oubli du matin et du soir. Les matins sont partis vers les temps rĂ©volus, Et les soirs partiront vers le soir Ă©ternel, Et les jours entreront dans un jour solennel, Et les fils deviendront des hommes rĂ©solus. Les Ăąges rentreront dans un Ăąge absolu, Les fils retourneront vers le seuil paternel Et raviront de force et l’amour fraternel Et l’antique hĂ©ritage et le bien dĂ©volu. Voici le lieu du monde oĂč tout devient enfant, Et surtout ce vieil homme avec sa barbe grise, Et ses cheveux mĂȘlĂ©s au souffle de la brise, Et son regard modeste et jadis triomphant. Voici le lieu du monde oĂč tout devient novice, Et cette vieille tĂȘte et ses lanternements, Et ces deux bras raidis dans les gouvernements, Le seul coin de la terre oĂč tout devient complice, Et mĂȘme ce grand sot qui faisait le malin, C’est votre serviteur, ĂŽ premiĂšre servante, Et qui tournait en rond dans une orbe savante, Et qui portait de l’eau dans le bief du moulin. Ce qui partout ailleurs est un arrachement N’est ici que la fleur de la jeune saison. Ce qui partout ailleurs est un retranchement N’est ici qu’un soleil au ras de l’horizon. Ce qui partout ailleurs est un dur labourage N’est ici que rĂ©colte et dessaisissement. Ce qui partout ailleurs est le dĂ©clin d’un Ăąge N’est ici qu’un candide et cher vieillissement. Ce qui partout ailleurs est une rĂ©sistance N’est ici que de suite et d’accompagnement ; Ce qui partout ailleurs est un prosternement N’est ici qu’une douce et longue obĂ©issance. Ce qui partout ailleurs est rĂšgle de contrainte N’est ici que dĂ©clenche et qu’abandonnement ; Ce qui partout ailleurs est une dure astreinte N’est ici que faiblesse et que soulĂšvement. Ce qui partout ailleurs est rĂšgle de conduite N’est ici que bonheur et que renforcement ; Ce qui partout ailleurs est Ă©pargne produite N’est ici qu’un honneur et qu’un grave serment. Ce qui partout ailleurs est une courbature N’est ici que la fleur de la jeune oraison ; Ce qui partout ailleurs est la lourde armature N’est ici que la laine et la blanche toison. Ce qui partout ailleurs serait un tour de force N’est ici que simplesse et que dĂ©lassement ; Ce qui partout ailleurs est la rugueuse Ă©corce N’est ici que la sĂšve et les pleurs du sarment Ce qui partout ailleurs est une longue usure N’est ici que renfort et que recroissement ; Ce qui partout ailleurs est bouleversement N’est ici que le jour de la bonne aventure. Ce qui partout ailleurs se tient sur la rĂ©serve N’est ici qu’abondance et que dĂ©passement ; Ce qui partout ailleurs se gagne et se conserve N’est ici que dĂ©pense et que dĂ©sistement. Ce qui partout ailleurs se tient sur la dĂ©fense N’est ici que liesse et dĂ©mantĂšlement ; Et l’oubli de l’injure et l’oubli de l’offense N’est ici que paresse et que bannissement. Ce qui partout ailleurs est une liaison N’est ici qu’un fidĂšle et noble attachement ; Ce qui partout ailleurs est un encerclement N’est ici qu’un passant dedans votre maison. Ce qui partout ailleurs est une obĂ©dience N’est ici qu’une gerbe au temps de fauchaison ; Ce qui partout ailleurs se fait par surveillance N’est ici qu’un beau foin au temps de fenaison. Ce qui partout ailleurs est une forcerie N’est ici que la plante Ă  mĂȘme le jardin ; Ce qui partout ailleurs est une gagerie N’est ici que le seuil Ă  mĂȘme le gradin. Ce qui partout ailleurs est une rĂ©torsion N’est ici que dĂ©tente et que dĂ©sarmement ; Ce qui partout ailleurs est une contraction N’est ici qu’un muet et calme engagement. Ce qui partout ailleurs est un bien pĂ©rissable N’est ici qu’un tranquille et bref dĂ©gagement ; Ce qui partout ailleurs est un rengorgement N’est ici qu’une rose et des pas sur le sable. Ce qui partout ailleurs est un efforcement N’est ici que la fleur de la jeune raison ; Ce qui partout ailleurs est un redressement N’est ici que la pente et le pli du gazon. Ce qui partout ailleurs est une Ă©corcherie N’est ici qu’un modeste et beau dĂ©vĂȘtement ; Ce qui partout ailleurs est une affouillerie N’est ici qu’un durable et sĂ»r dĂ©pouillement. Ce qui partout ailleurs est un raidissement N’est ici qu’une souple et candide fontaine ; Ce qui partout ailleurs est une illustre peine N’est ici qu’un profond et pur jaillissement. Ce qui partout ailleurs se querelle et se prend N’est ici qu’un beau fleuve aux confins de sa source, Ô reine et c’est ici que toute Ăąme se rend Comme un jeune guerrier retombĂ© dans sa course. Ce qui partout ailleurs est la route gravie, Ô reine qui rĂ©gnez dans votre illustre cour, Étoile du matin, reine du dernier jour, Ce qui partout ailleurs est la table servie, Ce qui partout ailleurs est la route suivie N’est ici qu’un paisible et fort dĂ©tachement, Et dans un calme temple et loin d’un plat tourment L’attente d’une mort plus vivante que vie. II. PriĂšre de demande Nous ne demandons pas que le grain sous la meule Soit jamais replacĂ© dans le cƓur de l’épi, Nous ne demandons pas que l’ñme errante et seule Soit jamais reposĂ©e en un jardin fleuri. Nous ne demandons pas que la grappe Ă©crasĂ©e Soit jamais replacĂ©e au fronton de la treille, Et que le lourd frelon et que la jeune abeille Y reviennent jamais se gorger de rosĂ©e. Nous ne demandons pas que la rose vermeille Soit jamais replacĂ©e aux cerceaux du rosier, Et que le paneton et la lourde corbeille Retourne vers le fleuve et redevienne osier. Nous ne demandons pas que cette page Ă©crite Soit jamais effacĂ©e au livre de mĂ©moire, Et que le lourd soupçon et que la jeune histoire Vienne remĂ©morer cette peine prescrite. Nous ne demandons pas que la tige ployĂ©e Soit jamais redressĂ©e au livre de nature, Et que le lourd bourgeon et la jeune nervure Perce jamais l’écorce et soit redĂ©ployĂ©e. Nous ne demandons pas que le rameau broyĂ© Reverdisse jamais au livre de la grĂące, Et que le lourd surgeon et que la jeune race Rejaillisse jamais de l’arbre foudroyĂ©. Nous ne demandons pas que la branche effeuillĂ©e Se tourne jamais plus vers un jeune printemps, Et que la lourde sĂšve et que le jeune temps Sauve une cime au moins dans la forĂȘt noyĂ©e. Nous ne demandons pas que le pli de la nappe Soit effacĂ© devant que revienne le maĂźtre, Et que votre servante et qu’un malheureux ĂȘtre Soient libĂ©rĂ©s jamais de cette lourde chape. Nous ne demandons pas que cette auguste table Soit jamais resservie, Ă  moins que pour un Dieu, Mais nous n’espĂ©rons pas que le grand connĂ©table Chauffe deux fois ses mains vers un si maigre feu. Nous ne demandons pas qu’une Ăąme fourvoyĂ©e Soit jamais replacĂ©e au chemin du bonheur. Ô reine il nous suffit d’avoir gardĂ© l’honneur Et nous ne voulons pas qu’une aide apitoyĂ©e Nous remette jamais au chemin de plaisance, Et nous ne voulons pas qu’une amour soudoyĂ©e Nous remette jamais au chemin d’allĂ©geance, Ô seul gouvernement d’une Ăąme guerroyĂ©e, RĂ©gente de la mer et de l’illustre port Nous ne demandons rien dans ces amendements Reine que de garder sous vos commandements Une fidĂ©litĂ© plus forte que la mort. III. PriĂšre de confidence Nous ne demandons pas que cette belle nappe Soit jamais repliĂ©e aux rayons de l’armoire, Nous ne demandons pas qu’un pli de la mĂ©moire Soit jamais effacĂ© de cette lourde chape. MaĂźtresse de la voie et du raccordement, Ô miroir de justice et de justesse d’ñme, Vous seule vous savez, ĂŽ grande notre Dame, Ce que c’est que la halte et le recueillement. MaĂźtresse de la race et du recroisement, Ô temple de sagesse et de jurisprudence, Vous seule connaissez, ĂŽ sĂ©vĂšre prudence, Ce que c’est que le juge et le balancement. Quand il fallut s’asseoir Ă  la croix des deux routes Et choisir le regret d’avecque le remords, Quand il fallut s’asseoir au coin des doubles sorts Et fixer le regard sur la clef des deux voĂ»tes, Vous seule vous savez, maĂźtresse du secret, Que l’un des deux chemins allait en contre-bas, Vous connaissez celui que choisirent nos pas, Comme on choisit un cĂšdre et le bois d’un coffret. Et non point par vertu car nous n’en avons guĂšre, Et non point par devoir car nous ne l’aimons pas, Mais comme un charpentier s’arme de son compas, Par besoin de nous mettre au centre de misĂšre, Et pour bien nous placer dans l’axe de dĂ©tresse, Et par ce besoin sourd d’ĂȘtre plus malheureux, Et d’aller au plus dur et de souffrir plus creux, Et de prendre le mal dans sa pleine justesse. Par ce vieux tour de main, par cette mĂȘme adresse, Qui ne servira plus Ă  courir le bonheur, Puissions-nous, ĂŽ rĂ©gente, au moins tenir l’honneur, Et lui garder lui seul notre pauvre tendresse. IV. PriĂšre de report Nous avons gouvernĂ© de si vastes royaumes, Ô rĂ©gente des rois et des gouvernements, Nous avons tant couchĂ© dans la paille et les chaumes, RĂ©gente des grands gueux et des soulĂšvements. Nous n’avons plus de goĂ»t pour les grands majordomes, RĂ©gente du pouvoir et des renversements, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les chambardements, RĂ©gente des frontons, des palais et des dĂŽmes. Nous avons combattu de si ferventes guerres Par-devant le Seigneur et le Dieu des armĂ©es, Nous avons parcouru de si mouvantes terres, Nous nous sommes acquis si hautes renommĂ©es. Nous n’avons plus de goĂ»t pour le mĂ©tier des armes, Reine des grandes paix et des dĂ©sarmements, Nous n’avons plus de goĂ»t pour le mĂ©tier des larmes, Reine des sept douleurs et des sept sacrements. Nous avons gouvernĂ© de si vastes provinces, RĂ©gente des prĂ©fets et des procurateurs, Nous avons lanternĂ© sous tant d’augustes princes, Reine des tableaux peints et des deux donateurs. Nous n’avons plus de goĂ»t pour les dĂ©partements, Ni pour la prĂ©fecture et pour la capitale, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les embarquements, Nous ne respirons plus vers la terre natale, Nous avons encouru de si hautes fortunes, Ô clef du seul honneur qui ne pĂ©rira point, Nous avons dĂ©pouillĂ© de si basses rancunes, Reine du tĂ©moignage et du double tĂ©moin. Nous n’avons plus de goĂ»t pour les forfanteries, MaĂźtresse de sagesse et de silence et d’ombre, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les argenteries, Ô clef du seul trĂ©sor et d’un bonheur sans nombre. Nous en avons tant vu, dame de pauvretĂ©, Nous n’avons plus de goĂ»t pour de nouveaux regards, Nous en avons tant fait, temple de puretĂ©, Nous n’avons plus de goĂ»t pour de nouveaux hasards. Nous avons tant pĂ©chĂ©, refuge du pĂ©cheur, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les atermoiements, Nous avons tant cherchĂ©, miracle de candeur, Nous n’avons plus de goĂ»t pour les enseignements. Nous avons tant appris dans les maisons d’école, Nous ne savons plus rien que vos commandements. Nous avons tant failli par l’acte et la parole, Nous ne savons plus rien que nos amendements. Nous sommes ces soldats qui grognaient par le monde, Mais qui marchaient toujours et n’ont jamais pliĂ©, Nous sommes cette Église et ce faisceau liĂ©, Nous sommes cette race internelle et profonde. Nous ne demandons plus de ces biens pĂ©rissables, Nous ne demandons plus vos grĂąces de bonheur, Nous ne demandons plus que vos grĂąces d’honneur, Nous ne bĂątirons plus nos maisons sur ces sables. Nous ne savons plus rien de ce qu’on nous a lu, Nous ne savons plus rien de ce qu’on nous a dit. Nous ne connaissons plus qu’un Ă©ternel Ă©dit, Nous ne savons plus rien que votre ordre absolu. Nous en avons trop pris, nous sommes rĂ©solus. Nous ne voulons plus rien que par obĂ©issance, Et rester sous les coups d’une auguste puissance, Miroir des temps futurs et des temps rĂ©volus. S’il est permis pourtant que celui qui n’a rien Puisse un jour disposer, et lĂ©guer quelque chose, S’il n’est pas dĂ©fendu, mystĂ©rieuse rose, Que celui qui n’a pas reporte un jour son bien ; S’il est permis au gueux de faire un testament, Et de lĂ©guer l’asile et la paille et le chaume, S’il est permis au roi de lĂ©guer le royaume, Et si le grand dauphin prĂȘte un nouveau serment ; S’il est admis pourtant que celui qui doit tout Se fasse ouvrir un compte et porter un crĂ©dit, Si le virement tourne et n’est pas interdit, Nous ne demandons rien, nous irons jusqu’au bout. Si donc il est admis qu’un humble dĂ©biteur Puisse Ă©lever la voix pour ce qui n’est pas dĂ», S’il peut toucher un prix quand il n’a pas vendu, Et faire balancer par solde crĂ©diteur ; Nous qui n’avons connu que vos grĂąces de guerre Et vos grĂąces de deuil et vos grĂąces de peine, Et vos grĂąces de joie, et cette lourde plaine, Et le cheminement des grĂąces de misĂšre ; Et la procession des grĂąces de dĂ©tresse, Et les champs labourĂ©s et les sentiers battus, Et les cƓurs lacĂ©rĂ©s et les reins courbatus, Nous ne demandons rien, vigilante maĂźtresse. Nous qui n’avons connu que votre adversitĂ©, Mais qu’elle soit bĂ©nie, ĂŽ temple de sagesse, Ô veuillez reporter, merveille de largesse, Vos grĂąces de bonheur et de prospĂ©ritĂ©. Veuillez les reposer sur quatre jeunes tĂȘtes, Vos grĂąces de douceur et de consentement, Et tresser pour ces fronts, reine du pur froment, Quelques Ă©pis cueillis dans la moisson des fĂȘtes. V. PriĂšre de dĂ©fĂ©rence Tant d’amis dĂ©tournĂ©s de ce cƓur solitaire N’ont point lassĂ© l’amour ni la fidĂ©litĂ© ; Tant de dĂ©robement et de mobilitĂ© N’ont point dĂ©couragĂ© ce cƓur involontaire. Tant de coups de fortune et de coups de misĂšre N’ont point sonnĂ© le jour de la fragilitĂ© ; Tant de malendurance et de brutalitĂ© N’ont point laĂŻcisĂ© ce cƓur sacramentaire. Tant de fausse crĂ©ance et tant de faux mystĂšre N’ont point lassĂ© la foi ni la docilitĂ© ; Tant de renoncements n’ont point dĂ©bilitĂ© Le sang du rouge cƓur et le sang de l’artĂšre. Pourtant s’il faut ce jour dresser un inventaire Que la mort devait seule et conclure et sceller ; S’il faut redĂ©couvrir ce qu’il fallait celer ; Et s’il faut devenir son propre secrĂ©taire ; S’il faut s’instituer et son propre notaire Et son propre greffier et son double tĂ©moin, Et mettre le paraphe aprĂšs le dernier point, Et frapper sur le sceau le chiffre signataire ; S’il faut fermer la clause et lier le contrat, Et dĂ©couper l’article avec le paragraphe, Et creuser dans la pierre et graver l’épigraphe, S’il faut s’instituer recteur et magistrat ; S’il faut articuler ce nouveau rĂ©pertoire Sans nulle exception et sans atermoiement, Et sans transcription et sans transbordement, Et sans transgression et sans Ă©chappatoire ; S’il faut sur ces dĂ©bris dresser un nouveau code, Et sur ces chĂątiments dresser un nouveau roi, Et planter l’appareil d’une derniĂšre loi, Sans nul Ă©vĂ©nement et sans nul Ă©pisode Nul ne passera plus le seuil de ce dĂ©sert Qui ne vous soit fĂ©al et ne vous soit fidĂšle, Et nul ne passera dans cette citadelle Qui n’ait donnĂ© le mot qu’on donne Ă  mot couvert. Nul ne visitera ce temple de mĂ©moire, Ce temple de mĂ©moire et ce temple d’oubli, Et cette gratitude et ce destin rempli, Et ces regrets pliĂ©s aux rayons de l’armoire. Nul ne visitera ce cƓur enseveli Qui ne se soit rangĂ© dessous votre conduite Et ne se soit perdu dans votre auguste suite Comme une voix se perd dans un chƓur accompli. Et nulle n’entrera dans cette solitude Qui ne vous soit sujette et ne vous soit servante Et ne vous soit seconde et ne vous soit suivante, Et nulle n’entrera dans cette servitude, Et nul ne franchira le seuil de ce palais, Et la porte centrale et le parvis de marbre, Et la vasque et la source et le pourpris et l’arbre, Qui ne soit votre esclave et l’un de vos valets. Et nul ne passera dans cette plĂ©nitude Qui ne soit votre fils et votre serviteur, Comme il est votre serf et votre dĂ©biteur, Et nul ne passera dans cette quiĂ©tude, Pour l’amour le plus pur et le plus salutaire Et le retranchement et le mĂȘme regret, Et nul ne passera le seuil de ce secret Pour l’amour le plus dur et le plus statutaire, Et l’amour le plus mĂ»r et le plus plein de peine, Et le plus plein de deuil et le plus plein de larmes, Et le plus plein de guerre et le plus plein d’alarmes, Et le plus plein de mort au seuil de cette plaine. Et pour le plus gonflĂ© du plus ancien sanglot, Et pour le plus vidĂ© de la vieille amertume, Et pour le plus lavĂ© de la plus basse Ă©cume, Et pour le plus gorgĂ© du plus antique flot. Et pour le plus pareil Ă  cette lourde grappe, Et pour le plus astreint aux treilles de ce mur, Et pour le plus contraint comme pour le plus sĂ»r, Et pour le plus pareil Ă  ce pli de la nappe. Et nul ne passera dans cette certitude, Pour l’amer souvenir et le regret plus doux, Et le morne avenir et l’éternel remous Des vagues de silence et de sollicitude. Et nul ne franchira le seuil de cette tombe, Pour un culte Ă©ternel encor que pĂ©rissable, Et le profond remous de ces vagues de sable OĂč le pied du silence Ă  chaque pas retombe, Qui ne soit inclinĂ© vers vos sacrĂ©s genoux Et ne soit sous vos pieds comme un chemin de feuille, Et ne consente et laisse et ne prĂ©tende et veuille, De l’épaisseur d’un monde ĂȘtre aimĂ© moins que vous. 1913 La mort n’est rien » de Charles PĂ©guy La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. BibliothĂšque publique d’information – notre rĂ©ponse du 10/21/2005. ActualisĂ©e le 26/04/2021 © via WikimĂ©dia Commons Charles PĂ©guy 1873 – 1914 Ă©tait un poĂšte français du XXĂšme siĂšcle. Son Ɠuvre, multiple, comprend des piĂšces de théùtre en vers libres, comme Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu 1912, et des recueils poĂ©tiques en vers rĂ©guliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame 1913, d’inspiration mystique, et Ă©voquant notamment Jeanne d’Arc,Parmi ces Ă©crits, Charles PĂ©guy y aurait-il Ă©crit la mort n’est rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© ? Sur le site créé par L’AmitiĂ© Charles PĂ©guy, afin de faire redĂ©couvrir cet Ă©crivain, mentionne dans un article que le poĂšme La mort n’est rien », souvent attribuĂ© Ă  Charles PĂ©guy n’a en fait pas Ă©tĂ© Ă©crit par ce dernier. Extrait Le texte intitulĂ© La mort n’est rien » est souvent lu lors d’obsĂšques. C’était ainsi le cas lors des funĂ©railles de la comĂ©dienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui n’est en fait pas le cas ». Charles PĂ©guy n’aurait donc pas Ă©crit La mort n’est rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. ».Extrait En tout Ă©tat de cause, Charles PĂ©guy n’est pas l’auteur de ce texte. En serait-il un simple traducteur » comme on peut le lire sur certains forums ? Impossible, PĂ©guy n’était pas Ă  Londres le 15 mai 1910 lorsque ces mots Death is nothing at all » ont Ă©tĂ© prononcĂ©s. Par ailleurs, il est mort en 1914, alors que le texte n’a Ă©tĂ© publiĂ© pour la premiĂšre fois qu’en 1919, dans un ouvrage appelĂ© Facts of the Faith aux Ă©ditions Longmans, Green & Co Ă  Londres, comme nous l’a confirmĂ© Joseph Wisdom, actuel responsable de la bibliothĂšque de la CathĂ©drale St Paul. » VĂ©ritable auteur de ce vers Henry Scott Holland thĂ©ologien, Ă©crivain et chanoine britannique, prononce ces mots extraits de son sermon Death the King of Terror, le 15 mais 1910, Ă  la cathĂ©drale Saint-Paul de Londres 9 jours aprĂšs le dĂ©cĂšs du roi Édouard Blog, Princes et princesses d’Europe Biographies de Charles PĂ©guy PoĂšte et penseur engagĂ© de son Ă©poque, il est un des auteurs majeurs du XXĂšme siĂšcle. Pourtant, son hĂ©ritage intellectuel est aujourd’hui souvent mĂ©connu. Le but de ce site, créé par l’AmitiĂ© Charles PĂ©guy, est prĂ©cisĂ©ment de faire redĂ©couvrir cet Ă©crivain et de prouver – avec vous et grĂące Ă  vos contributions – qu’il n’appartient pas au passĂ©. »Biographie CHARLES PEGUY 1873-1914 via le site de L’AmitiĂ© Charles PĂ©guy. Charles PĂ©guyMichel LeplayDesclĂ©e De Brouwer, Dans cette biographie, Michel Leplay, pasteur, tente de cerner la vĂ©ritĂ© de cet Ă©crivain, philosophe et poĂšte. Trois aspects sont particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©s l’engagement politique de PĂ©guy, notamment sa mystique dreyfusarde et socialiste ; sa conversion religieuse atypique et la polĂ©mique qu’elle allait susciter ; l’homme d’écriture enfin, auteur d’une oeuvre foisonnante et complexe. » Charles PĂ©guyLes Editions du Cerf, A l’occasion du centenaire de la mort de l’homme de lettres, des spĂ©cialistes de C. PĂ©guy 1873-1914 reviennent sur sa vie, sa pensĂ©e et ses engagements.» Charles PĂ©guy biographieMarc Tardieu, Biographie en trois dimensions quotidienne, historique et intĂ©rieure, de cet auteur inclassable, hantĂ© par le spirituel et le socialisme. » Pour aller plus loin
 L’hĂ©ritage de l’Ɠuvre de Charles PĂ©guy est mĂ©connu. Pour faire redĂ©couvrir ses poĂšmes, l’AmitiĂ© Charles PĂ©guy lui ont consacrĂ© un site retraçant sa biographie et son parcours littĂ©raire. Il est Ă©galement possible de consulter des vidĂ©os sur le mĂȘme sujet depuis leur chaĂźne Charles PĂ©guy est nĂ© le 7 janvier 1873 Ă  OrlĂ©ans. Il est le premier et l’unique enfant d’une famille d’artisans modestes. Sa mĂšre et sa grand-mĂšre maternelle sont rempailleuses de chaise ; son pĂšre, ouvrier menuisier, a laissĂ© sa santĂ© sur les barricades de 1870. Il meurt alors que Charles n’a que dix mois. Les deux femmes entre lesquelles grandit le petit garçon s’activent du matin au soir afin de gagner l’argent nĂ©cessaire aux besoins du foyer. » EurĂȘkoi – BibliothĂšque publique d’information.
Lamort ce n'est rien du tout (death is nothing at all) est la piÚce la plus connue et probablement la plus belle d'henry scott holland, . La mort n'est rien auteur . La mort n'est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c'est mourir tous les jours. death is nothing, but to live defeated. Je suis simplement passé dans la piÚce à cÎté. Le fil n'est pas coupé poeme; Je suis
Publication 20 avril 2016 La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m’a toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire de ce qui nous faisait vivre ensemble. Prie. Souris. Pense Ă  moi. Prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison comme il l’a toujours Ă©tĂ©. Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre. La vie signifie ce qu’elle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de ta pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je t’attends. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre cĂŽtĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles PĂ©guy d’aprĂšs une priĂšre de Saint Augustin plupartdes gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui n’est en fait pas le cas ». Charles PĂ©guy n’aurait donc pas Ă©crit « La mort n’est rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. ». Extrait : « En tout Ă©tat de cause, Charles PĂ©guy n’est En 1873, Ă  OrlĂ©ans, la ville dĂ©livrĂ©e du joug anglais par Jeanne d’Arc plus de quatre siĂšcles auparavant, naĂźt Charles PĂ©guy. Sa maison natale se trouvait Faubourg Bourgogne. Cette rue quelque peu sinueuse, c’était tout simplement le chemin de terre que Jeanne d’Arc avait foulĂ© des sabots de son cheval quand, sortant par la Porte-Bourgogne, elle allait donner l’assaut Ă  la bastille de Saint-Loup ». Jeanne d’Arc – Emmanuel FrĂ©miet . Source DĂšs son enfance, la vie de Charles PĂ©guy est empreinte d’une grande dĂ©votion envers Jeanne. En 1892, pendant son service militaire, puis pendant ses Ă©tudes Ă  l’Ecole Normale, il commence Ă  Ă©tudier sa vie. En 1895, il Ă©crit Ă  un ami Je continue Ă  travailler Ă  l’histoire de Jeanne d’Arc, ou plutĂŽt de sa vie intĂ©rieure. ». Et Ă  un autre ami Je me suis rendu compte aussi qu’il Ă©tait dĂ©cidĂ©ment impossible, avec l’histoire telle qu’on est obligĂ© de la faire, de faire l’histoire de cette vie intĂ©rieure. Il m’est venu alors une idĂ©e que j’ai eu l’audace d’accueillir celle d’emprunter au drame, et au vers s’il y a lieu, toutes ses ressources. Je me suis assurĂ© que je ne serais peut-ĂȘtre pas trop mauvais ouvrier ». Lors de sa rentrĂ©e universitaire, en novembre 1895, il prĂ©texte une fatigue aux yeux et obtient de son directeur un congĂ© d’un an pendant lequel il entreprend d’écrire la premiĂšre version du drame Jeanne d’Arc, qu’il achĂšvera en 1897. Il faudra attendre treize ans pour entendre de nouveau PĂ©guy nous parler de Jeanne d’Arc. Mais alors, PĂ©guy sera revenu Ă  la foi chrĂ©tienne et ce sera l’admirable MystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc 1910. [1]Les citations de ce paragraphe sont tirĂ©es des notices de Marcel PĂ©guy dans Les Ɠuvres poĂ©tiques complĂštes de Charles PĂ©guy. Un chef de bataille Ă  genoux Jeannette a 13 ans. Âme de priĂšre et solidaire de son peuple assiĂ©gĂ©, elle demande un signe Ă  Dieu. O MaĂźtre, daignez pour une fois exaucer ma priĂšre, que je ne sois pas folle avec les rĂ©voltĂ©s. Pour une fois au moins, exaucez une priĂšre de moi Voici presque un an que je vous prie pour le mont vĂ©nĂ©rable de monsieur saint Michel, qui demeure au pĂ©ril de la mer ocĂ©ane. Exaucez ĂŽ mon Dieu, cette priĂšre-lĂ . En attendant un bon chef de guerre qui chasse l’Anglais hors de toute France, dĂ©livrez les bons chevaliers de monsieur saint Michel mon Dieu je vous en prie une derniĂšre fois. » Le mĂȘme jour, dans la soirĂ©e, son amie Hauviette vient annoncer Ă  Jeanne que le Mont Saint Michel est sauvĂ©. Jeannette voit sa priĂšre exaucĂ©e Mon Dieu, vous nous avez cette fois exaucĂ©es ; Vous avez entendu ma priĂšre de folle ; Et ma vie Ă  prĂ©sent ne sera plus faussĂ©e. O mon Dieu, vous m’avez cette fois exaucĂ©e. Vous avez cette fois entendu ma parole ; Vous avez sauvĂ© ceux pour qui j’avais priĂ©. Vous nous avez montrĂ© mieux que par la parole Ce qu’il faut que l’on fasse aprĂšs qu’on a priĂ© Car les bons dĂ©fenseurs de la montagne sainte, AprĂšs avoir priĂ© tous les matins lĂ -bas, Partaient pour la bataille oĂč sans trĂȘve, et sans plainte, Ils restaient tout le jour, capitaine et soldats. VoilĂ  ce qu’il nous faut c’est un chef de bataille Qui fasse le matin sa priĂšre Ă  genoux Comme eux, avant d’aller frapper la bataille Aux Anglais outrageux. Mon Dieu, donnez-le nous. O mon Dieu, donnez-nous enfin le chef de guerre, Vaillant comme un archange et qui sache prier, Pareil aux chevaliers qui sur le Mont naguĂšre Terrassaient les Anglais. Qu’il soit chef de bataille et chef de la priĂšre. Mais qu’il ne sauve pas seulement telle place En laissant aux Anglais le restant du pays Dieu de la France, envoyez-nous un chef qui chasse De toute France les Anglais bien assaillis. Pour une fois encore exaucez ma priĂšre Commencez le salut de ceux que nous aimons ; O mon Dieu ! Donnez-nous enfin le chef de guerre Pareil Ă  celui-lĂ  qui vainquit les dĂ©mons. » Jeanne d’Arc, A Domremy, premiĂšre partie Je dĂ©cide que je vous obĂ©irai 1428, Jeanne a 16 ans. En rĂ©ponse Ă  la demande pressante de ses voix, elle dĂ©cide de partir. Sa dĂ©cision d’obĂ©ir Ă  Dieu prend sa source dans cette attitude de disponibilitĂ© et de confiance du disciple envers son MaĂźtre, de la servante envers son Seigneur. Mon Dieu, Pardonnez-moi d’avoir attendu si longtemps Avant de dĂ©cider ; mais puisque les Anglais Ont dĂ©cidĂ© d’aller Ă  l’assaut d’OrlĂ©ans, Je sens qu’il est grand temps que je dĂ©cide aussi ; Moi, Jeanne, je dĂ©cide que je vous obĂ©irai. Moi, Jeanne, qui suis votre servante, Ă  vous, qui ĂȘtes mon maĂźtre, en ce moment-ci je dĂ©clare que je vous obĂ©irai. Vous m’avez commandĂ© d’aller dans la bataille j’irai. Vous m’avez commandĂ© de sauver la France pour monsieur le dauphin j’y tĂącherai. Je vous promets que je vous obĂ©irai jusqu’au bout Je le veux. Je sais ce que je dis. Quoi qu’il m’arrive Ă  prĂ©sent, je vous promets que je vais commencer et que je vous obĂ©irai jusqu’au bout je l’ai voulu. Je sais ce que j’ai fait. » A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas s’en aller bien, Donnez-moi la rudesse et la force qu’il faut Pour entraĂźner les durs soldats et les lancer Comme un flot dĂ©bordant qui s’emporte Ă  l’assaut. A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas s’en aller bien, Donnez-moi la douceur et la force qu’il faut Pour calmer les soldats et pour les apaiser Dans leur pleine victoire, ayant fini l’assaut. Mais si, dans la bataille oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible, ou maladroite, ou lĂąche, Si l’ouvriĂšre est faible Ă  mener les soldats ; Et si, dans la victoire oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible Ă  sa deuxiĂšme tĂąche, Si l’ouvriĂšre est faible Ă  calmer les soldats ; Si je travaille mal en bataille ou victoire, Et si l’Ɠuvre est mal faite oĂč j’ai voulu servir, O mon Dieu, pardonnez Ă  la pauvre servante. » Pour Jeanne, sa mission est simple. Elle l’explique Ă  son oncle Ă  qui elle demande de la conduire au messire de Baudricourt qui pourra lui fournir l’escorte dont elle a besoin pour aller trouver le roi Mon oncle, ça n’est pas difficile Ă  comprendre Le royaume de France n’appartient Ă  personne qu’à Dieu ; mais Dieu ne veut pas le gouverner lui-mĂȘme il veut seulement le surveiller ; c’est pour cela qu’il en a donnĂ© le gouvernement Ă  ses serviteurs les rois de France ; depuis que le bon roi Charles est mort, c’est Ă  son garçon, monsieur le dauphin, que revient la France pour la gouverner ; les Anglais veulent s’en emparer quand mĂȘme ; le bon Dieu ne veut pas les laisser faire ; et c’est pour les en empĂȘcher qu’il veut que j’aille Ă  monsieur le dauphin. C’est bien simple. » Jeanne d’Arc, A Domremy, deuxiĂšme partie Photo Source Jeanne Ă©mue de compassion, Il faut sauver son Ăąme! » Jeanne combat pour le salut de son pays. Plus encore, elle intercĂšde pour le salut des Ăąmes. RĂ©sonne alors l’aspiration profonde du cƓur de PĂ©guy Il faut se sauver ensemble. Il faut arriver ensemble chez le bon Dieu » Hauviette Ă  Jeannette dans Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d’Arc Devant un prisonnier anglais, mort Madame Jeanne le regardait mort. Elle avait de grosses larmes dans les yeux. Tout Ă  coup elle a sursautĂ© – Mais il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » Il Ă©tait mort si vite qu’on n’avait pas eu le temps d’y penser. – Voyons ! vite ! quelqu’un ! qu’on lui donne l’absolution ! » Il y avait justement lĂ  un Franciscain, frĂšre Jean Vincent, qui revenait de se battre. Il avait mis une cuirasse par-dessus sa robe. Il s’est approchĂ© Madame Jeanne, moi, je veux bien, lui donner l’absolution, seulement il est mort. » – Ça ne fait rien ! ça ne fait rien ! allez ! allez toujours ! il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » FrĂšre Jean Vincent lui a donnĂ© l’absolution, mais je ne sais pas si ça compte, l’absolution donnĂ©e dans ces conditions-là
 » 
 Dites bien Ă  tous vos amis qu’on n’aille jamais plus Ă  la bataille avant de s’ĂȘtre bien confessĂ©s. Dites-leur aussi qu’on veille Ă  donner Ă  temps l’absolution aux blessĂ©s. » PriĂšre de Jeanne Ă  la bataille Puisqu’il faut, ĂŽ mon Dieu, qu’on fasse la bataille, Nous vous prions pour ceux qui seront morts demain Mon Dieu sauvez leur Ăąme et donnez-leur Ă  tous, Donnez-leur le repos de la paix Ă©ternelle. » Jeanne d’Arc, Les Batailles, premiĂšre partie Dans sa passion mĂȘme est rĂ©vĂ©lĂ©e sa compassion, son souci des Ăąmes. » Le 30 mai 1431, jour de son exĂ©cution, PĂ©guy met dans la bouche de Jeanne cette ultime priĂšre O mon Dieu, Puisqu’il faut qu’à prĂ©sent Rouen soit ma maison, Ă©coutez bien ma priĂšre Je vous prie de vouloir bien accepter cette priĂšre comme Ă©tant vraiment ma priĂšre de moi, parce que tout Ă  l’heure je ne suis pas tout Ă  fait sĂ»re de ce que je ferai quand je serai dans la rue,
 et sur la place, et de ce que je dirai. Pardonnez-moi, pardonnez-nous Ă  tous tout le mal que j’ai fait, en vous servant. Mais je sais bien que j’ai bien fait de vous servir. Nous avons bien fait de vous servir ainsi. Mes voix ne m’avaient pas trompĂ©e. Pourtant, mon Dieu, tĂąchez donc de nous sauver tous, mon Dieu. JĂ©sus, sauvez-nous tous Ă  la vie Ă©ternelle. » Jeanne d’Arc, Rouen, deuxiĂšme partie
LeMystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d'Arc Ă©crit par Charles PĂ©guy est une sorte de drame mĂ©diĂ©val, Ă  proprement parler un mystĂšre.. Ce terme est employĂ© par l'auteur dans trois Ɠuvres qui forment un ensemble d'une remarquable cohĂ©rence : le MystĂšre de la charitĂ© de Jeanne d'Arc (1910), le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu (1911), et le MystĂšre des Saints Innocents
AbritĂ©s derriĂšre un repli de tarrain Ă©vacuĂ© par les Boches, nous attendions, sous les obus mal repĂ©rĂ©s de l'ennemi, le moment de partir Ă  l'assaut de ses retranchements, assaut dĂ©jĂ  tentĂ© vainement par les taborrs marocains. L'ordre vint enfin, et, joyeux, nous partimes en avant, dĂ©ployĂ©s en tirailleurs. Il Ă©tait 5 heures ; l'artillerie allemande, foudroyĂ©e, s'Ă©tait tue ; mais, en arrivant sur la crĂȘte, une terrible grĂȘle de balles nous accueillie ; nous bondissionsd ans les avoines enmĂ©lĂ©es, oĂč beaucoup tombent ; la course est pĂ©nible. Un bond encore, et nous voilĂ  abritĂ©s derriĂšre le talus d'une route, haletants et soullants. Les balles sifflent Ă  ras de nos tĂȘtes ; nous tiraillons Ă  500 mĂštres sur les allemands bien retranchĂ©s et presque invisibles dans leurs uniformes couleur terre. Les voix jeunes et claironnantes du lieutenant PĂ©guy commande le feu ; il est derriĂšre nous, debout, brave, courageux sous l'averse de mitraillette qui siffle, cadencĂ©es par le tap tap infernal des mitrailleuses prusiennes. " Cette terrible course dans les avoines nous a mis Ă  bout de soufle, la sueur nous inonde et notre brave lieutenant est logĂ© Ă  notre enseigne. Un court instant de rĂ©pit, puis sa voix nous claironne "En avant." "Ah ! cette fois, c'est fini. Escaladant le talus et rasant le sol, courbĂ©s en deux, pour offrir moins de prise aux balles, nous courrons Ă  l'assaut. La terrible moisson continue, effrayante ; la chanson de mort bourdonne autour de nous, 200 mĂštres sont ainsi faits ; mais allr plus loin pour l'instant, c'est une folie, un massacre gĂ©nĂ©ral, nous n'arriverons pas 10 ! Le Capitaine GuĂ©rin et l'autre lieutenant; M. de la CornilliĂšre, sont tuĂ©s raides. "Couchez-vous, hurle PĂ©guy, et feu Ă  volontĂ© !" mais lui mĂȘme reste debout, la lorgnette Ă  la main, dirigeant notre tir, hĂ©roĂŻque dans l'enfer. "Nous tirons comme des enragĂ©s, noirs de poudre, le fusil nous brulant les doigts. A chaque instant, ce sont des cris, des plaintes, des rĂąles significatifs ; des amis chers sont tuĂ©s Ă  mes cĂŽtĂ©s. Combien sont morts ? On ne compte plus. "PĂ©guy est toujours debout, malgrĂ© nos cris de "Couchez-vous !", glorieux ; fous dans sa bravoure. La pluspart d'entre nous n'ont plus de sac, perdu lors de la retraite, et le sac, en ce moment, est un prĂ©cieux abri. Et la voix du lieutenant crie toujours Tirez ! Tirez ! Nom de Dieu " D'aucuns de plaignent "Nous n'avons pas de sac mon lieutenant, nous allons tous y passer ! - Ca ne fait rien ! Crie PĂ©guy dans la tempĂąte qui siffle. Moi non plus je n'en ai pas, voyez, tirez toujours ! " Et quand, 100 mĂštres plus loin, je jette derriĂšre moi un raĂ©pide coup d'oeil alarmĂ©, bondissant comme un forcenĂ©, j'aperçois lĂ -bas comme une tache noire au milieu de tant d'autres, Ă©tendu sans vie, sur la terre chaude et poussiĂšreuse, le corps de ce brave, de notre cher lieutenant."
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